mardi 17 décembre - "mitango" : récital de bruno maurice à bordeaux
Dimanche 15 décembre, à 16 heures, à Bordeaux, en l'église Saint Paul, récital de Bruno Maurice pour la sortie de son album "Mitango".
Depuis plusieurs semaines déjà, on avait noté sur notre agenda la date de ce récital. Après le plaisir de la découverte du disque "Mitango", on avait en effet un fort désir de découvrir cet opus live. D'autant plus que cette présentation avait lieu à Bordeaux, une ville pleine de souvenirs pour nous, que nous retrouvons toujours avec émotion. Le récital a donc eu lieu en cet après-midi dominical de 16h15 à 17h45. Un programme identique à celui de l'album avec, entre chaque morceau, une brève explication de sa source d'inspiration ou quelques explications techniques sur les caractéristiques de l'accordéon, en général, par exemple les registres, et en particulier, en l'occurrence celles du Bayan Appassionata de Bruno.
Cette première photographie a été prise à 17h19. Elle aurait pu l'être au tout début du récital ou au cours du dernier morceau. Elle montre l'environnement impressionnant de ce moment de musique. L'église Saint Paul en effet est d'une architecture monumentale ; son espace, pour résonner, semble exiger le son d'un orgue de cathédrale. Et justement, Bruno, se rappelant l'origine de l'accordéon, orgue portatif, commence son récital par sa composition "Petit orgue". Composition emblématique, car tout le récital prouve que petit orgue n'a pas de raison d'avoir peur des grands. J'avoue que le contraste entre le décor et la solitude de Bruno me touche, d'autant plus que cette solitude est oubliée dès que la musique, sans artifices techniques, ni prothèses auditives, répand ses vibrations dans l'air. Acoustique pur ! Temps suspendu !
De ce récital, entre autres émotions, que nous avons éprouvées, entre autres souvenirs et images, que nous garderons en mémoire, je retiens trois idées :
- d'abord, l'environnement : un espace monumental, un décor baroque, "le fond de l'air" plus que frais au début du récital. On se dit que Bruno doit lutter contre... Et puis on est pris par l'écoute... Et puis, encore après... un chocolat chaud offert par les Pères Dominicains et des échanges chaleureux avec des gens de rencontre enchantés et enfin avec Bruno lui-même. On lui dit notre admiration ; il nous explique tel morceau, telle inspiration, telle improvisation... En route vers l'hôtel, on n'a pas fini d'en parler.
- ensuite, une réflexion. A plusieurs reprises, Bruno a pris le temps d'expliquer la source d'inspiration de tels ou tels morceaux et, ce faisant, d'en expliciter le titre. Par exemple "Soleil levant", évocation d'un lever de soleil dans le désert. Ce qui me donne à réfléchir, c'est cette idée que lorsqu'on écoute "Soleil levant", on ne pense pas forcément à un lever de soleil en pays désertique. Ce qu'évoque l'écoute ne correspond pas forcément à l'évocation qui s'est faite dans l'esprit du compositeur. Mais il en reste une structure, une forme, que l'on retrouve dans un lever de soleil et dans d'autres phénomènes analogues. Paradoxe de la musique : elle évoque moins des phénomènes définis, concrets, particuliers que des structures ou des formes. En ce sens elle est à la fois concrète et abstraite. Concrète en ce qu'elle suscite chez ses auditeurs des évocations personnelles et singulières, abstraite en ce que ces évocations restent formelles et susceptibles de correspondre à toute une classe de phénomènes analogues.
Par exemple, soit deux titres :"Petit orgue" et "Nuage". On comprend bien, en les écoutant, quelles évocations ils sont destinés à nous inspirer, mais je trouve entre celles-ci de telles analogies que je conçois bien que les titres auraient tout aussi bien pu être permutés. Je les perçois en effet comme tout à fait analogues quant à leur structure.
- enfin, une autre réflexion. Après avoir écouté maintes fois les dix titres de "Mitango" et après en avoir écouté l'interprétation donnée par Bruno lors de son récital, je commence à mieux comprendre l'articulation entre ses compositions et ses improvisations. Ce fut pour moi un vrai bonheur de percevoir en cours de récital tel passage identique au disque, tel autre différent. Pas de partition écrite, pas d'interprétation à l'identique ; une trame archi-maitrisée, si j'ose dire, et une prise de risque de tout instant. On sait vers où on veut aller, mais on se laisse la liberté d'inventer le chemin.
Depuis plusieurs semaines déjà, on avait noté sur notre agenda la date de ce récital. Après le plaisir de la découverte du disque "Mitango", on avait en effet un fort désir de découvrir cet opus live. D'autant plus que cette présentation avait lieu à Bordeaux, une ville pleine de souvenirs pour nous, que nous retrouvons toujours avec émotion. Le récital a donc eu lieu en cet après-midi dominical de 16h15 à 17h45. Un programme identique à celui de l'album avec, entre chaque morceau, une brève explication de sa source d'inspiration ou quelques explications techniques sur les caractéristiques de l'accordéon, en général, par exemple les registres, et en particulier, en l'occurrence celles du Bayan Appassionata de Bruno.
Cette première photographie a été prise à 17h19. Elle aurait pu l'être au tout début du récital ou au cours du dernier morceau. Elle montre l'environnement impressionnant de ce moment de musique. L'église Saint Paul en effet est d'une architecture monumentale ; son espace, pour résonner, semble exiger le son d'un orgue de cathédrale. Et justement, Bruno, se rappelant l'origine de l'accordéon, orgue portatif, commence son récital par sa composition "Petit orgue". Composition emblématique, car tout le récital prouve que petit orgue n'a pas de raison d'avoir peur des grands. J'avoue que le contraste entre le décor et la solitude de Bruno me touche, d'autant plus que cette solitude est oubliée dès que la musique, sans artifices techniques, ni prothèses auditives, répand ses vibrations dans l'air. Acoustique pur ! Temps suspendu !
De ce récital, entre autres émotions, que nous avons éprouvées, entre autres souvenirs et images, que nous garderons en mémoire, je retiens trois idées :
- d'abord, l'environnement : un espace monumental, un décor baroque, "le fond de l'air" plus que frais au début du récital. On se dit que Bruno doit lutter contre... Et puis on est pris par l'écoute... Et puis, encore après... un chocolat chaud offert par les Pères Dominicains et des échanges chaleureux avec des gens de rencontre enchantés et enfin avec Bruno lui-même. On lui dit notre admiration ; il nous explique tel morceau, telle inspiration, telle improvisation... En route vers l'hôtel, on n'a pas fini d'en parler.
- ensuite, une réflexion. A plusieurs reprises, Bruno a pris le temps d'expliquer la source d'inspiration de tels ou tels morceaux et, ce faisant, d'en expliciter le titre. Par exemple "Soleil levant", évocation d'un lever de soleil dans le désert. Ce qui me donne à réfléchir, c'est cette idée que lorsqu'on écoute "Soleil levant", on ne pense pas forcément à un lever de soleil en pays désertique. Ce qu'évoque l'écoute ne correspond pas forcément à l'évocation qui s'est faite dans l'esprit du compositeur. Mais il en reste une structure, une forme, que l'on retrouve dans un lever de soleil et dans d'autres phénomènes analogues. Paradoxe de la musique : elle évoque moins des phénomènes définis, concrets, particuliers que des structures ou des formes. En ce sens elle est à la fois concrète et abstraite. Concrète en ce qu'elle suscite chez ses auditeurs des évocations personnelles et singulières, abstraite en ce que ces évocations restent formelles et susceptibles de correspondre à toute une classe de phénomènes analogues.
Par exemple, soit deux titres :"Petit orgue" et "Nuage". On comprend bien, en les écoutant, quelles évocations ils sont destinés à nous inspirer, mais je trouve entre celles-ci de telles analogies que je conçois bien que les titres auraient tout aussi bien pu être permutés. Je les perçois en effet comme tout à fait analogues quant à leur structure.
- enfin, une autre réflexion. Après avoir écouté maintes fois les dix titres de "Mitango" et après en avoir écouté l'interprétation donnée par Bruno lors de son récital, je commence à mieux comprendre l'articulation entre ses compositions et ses improvisations. Ce fut pour moi un vrai bonheur de percevoir en cours de récital tel passage identique au disque, tel autre différent. Pas de partition écrite, pas d'interprétation à l'identique ; une trame archi-maitrisée, si j'ose dire, et une prise de risque de tout instant. On sait vers où on veut aller, mais on se laisse la liberté d'inventer le chemin.
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