jeudi 5 décembre - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...
Ainsi donc, le numéro 136 de la revue "Accordéon et accordéonistes", de décembre, est arrivé. 7 euros, 84 pages.
Beaucoup d'articles intéressants et les rubriques habituelles, que l'on retrouve avec plaisir. Et toujours des signatures de qualité : F. Jallot, F. Couvreux, P.-N. Fisse, G. Dôle, J. Mornet, F. Deschamps ou encore Patricia Normand, qui a recueilli, pages 10-14, les propos de Matthieu Chaussalet, "Tête d'affiche" de cette livraison.
L'article présente les nouvelles possibilités qu'offre le numérique au point que la journaliste est amenée à poser la question de savoir si c'est encore d'un accordéon qu'il s'agit. C'est en effet une question - je dis bien question, pas inquiétude ou regret - qui se pose. Un peu plus loin, la problématique se précise avec cette nouvelle question :"En fait, c'est un nouvel instrument ?" et cette réponse fort intéressante :"Non, c'est un instrument qui a évolué. Et qui pourra évoluer dans le temps, sans pour cela que l'on soit obligé d'en racheter un". Evoluer de manière continue, oui, mais comment ? Réponse :"Grâce à des mises à jour sur internet".
Cette réponse m'a fait penser à ce que, dans sa "Logique", le philosophe Hegel définit comme la dialectique du quantitatif et du qualitatif. Spontanément on a tendance à distinguer quantité et qualité quand il s'agit de caractériser un phénomène. Comme s'il s'agissait de deux caractéristiques différentes, alors que, selon Hegel, leur relation est plutôt d'ordre dialectique. Et pour illustrer sa pensée, il donne l'exemple d'un homme qui, en se coiffant chaque matin, observe qu'il perd quelques cheveux. Jusqu'au jour où, alors qu'il a encore des cheveux sur son crâne, il se rend à cette évidence qu'il est chauve.
Pour ma part, une autre image me vient à l'esprit pour illustrer cette dialectique du quantitatif et du qualitatif. C'est l'image, bien connue, de la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Une petite modification, à peine perceptible, une goutte, finit par modifier brutalement toute la structure d'un phénomène qui tout à coup change de nature. Il me semble que cette situation pourrait préfigurer une certaine évolution de l'accordéon : régulièrement, par internet, suivant les propos mêmes de M. Chaussalet, il sera possible à un accordéoniste de modifier son instrument. Disons de le mettre à jour, jusqu'au jour où il se rendra compte que son instrument, dont il joue en tel instant, est autre que celui dont il avait fait l'acquisition. Autre, mais aussi le même. Le même et cependant tout autre.
Pour finir, deux questions et les réponses correspondantes :
- "Avez-vous encore le temps de jouer ?"
- "(rires) Non, car je fais beaucoup de démonstrations.
- "La prochaine évolution de l'accordéon, ce sera quoi ?"
- "Si je vous le dis, je vais donner des idées à nos concurrents (rires)".
Ces deux échanges me suggèrent deux réflexions : le premier, que la technologie électronique, c'est toujours de la bidouille et que, si l'on n'y prend pas garde, l'intérêt pour la technique finit par prendre le pas sur l'inspiration et sur la création, disons sur la "fabrique" d'émotions ; le deuxième, c'est que la concurrence, c'est toujours de la course à l'armement, la nécessaire sophistication des effets, dont je veux croire qu'ils sont, au moins parfois, esthétiques et pas seulement techniques. La réponse à cette question, c'est l'histoire qui nous la donnera. Attendons...
Beaucoup d'articles intéressants et les rubriques habituelles, que l'on retrouve avec plaisir. Et toujours des signatures de qualité : F. Jallot, F. Couvreux, P.-N. Fisse, G. Dôle, J. Mornet, F. Deschamps ou encore Patricia Normand, qui a recueilli, pages 10-14, les propos de Matthieu Chaussalet, "Tête d'affiche" de cette livraison.
L'article présente les nouvelles possibilités qu'offre le numérique au point que la journaliste est amenée à poser la question de savoir si c'est encore d'un accordéon qu'il s'agit. C'est en effet une question - je dis bien question, pas inquiétude ou regret - qui se pose. Un peu plus loin, la problématique se précise avec cette nouvelle question :"En fait, c'est un nouvel instrument ?" et cette réponse fort intéressante :"Non, c'est un instrument qui a évolué. Et qui pourra évoluer dans le temps, sans pour cela que l'on soit obligé d'en racheter un". Evoluer de manière continue, oui, mais comment ? Réponse :"Grâce à des mises à jour sur internet".
Cette réponse m'a fait penser à ce que, dans sa "Logique", le philosophe Hegel définit comme la dialectique du quantitatif et du qualitatif. Spontanément on a tendance à distinguer quantité et qualité quand il s'agit de caractériser un phénomène. Comme s'il s'agissait de deux caractéristiques différentes, alors que, selon Hegel, leur relation est plutôt d'ordre dialectique. Et pour illustrer sa pensée, il donne l'exemple d'un homme qui, en se coiffant chaque matin, observe qu'il perd quelques cheveux. Jusqu'au jour où, alors qu'il a encore des cheveux sur son crâne, il se rend à cette évidence qu'il est chauve.
Pour ma part, une autre image me vient à l'esprit pour illustrer cette dialectique du quantitatif et du qualitatif. C'est l'image, bien connue, de la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Une petite modification, à peine perceptible, une goutte, finit par modifier brutalement toute la structure d'un phénomène qui tout à coup change de nature. Il me semble que cette situation pourrait préfigurer une certaine évolution de l'accordéon : régulièrement, par internet, suivant les propos mêmes de M. Chaussalet, il sera possible à un accordéoniste de modifier son instrument. Disons de le mettre à jour, jusqu'au jour où il se rendra compte que son instrument, dont il joue en tel instant, est autre que celui dont il avait fait l'acquisition. Autre, mais aussi le même. Le même et cependant tout autre.
Pour finir, deux questions et les réponses correspondantes :
- "Avez-vous encore le temps de jouer ?"
- "(rires) Non, car je fais beaucoup de démonstrations.
- "La prochaine évolution de l'accordéon, ce sera quoi ?"
- "Si je vous le dis, je vais donner des idées à nos concurrents (rires)".
Ces deux échanges me suggèrent deux réflexions : le premier, que la technologie électronique, c'est toujours de la bidouille et que, si l'on n'y prend pas garde, l'intérêt pour la technique finit par prendre le pas sur l'inspiration et sur la création, disons sur la "fabrique" d'émotions ; le deuxième, c'est que la concurrence, c'est toujours de la course à l'armement, la nécessaire sophistication des effets, dont je veux croire qu'ils sont, au moins parfois, esthétiques et pas seulement techniques. La réponse à cette question, c'est l'histoire qui nous la donnera. Attendons...
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