mercredi 24 octobre 2012

mardi 23 octobre - jazz sur son 31 : pulcinella

Octobre, c'est le mois de Jazz sur son 31 dans l'agglomération toulousaine. Comme chacun sait en effet Toulouse est certes la capitale de la région Midi-Pyrénées, mais d'abord celle de la Haute-Garonne, dont le numéro de département est 31. Ici, maintenant, le jazz se met donc sur son 31. C'était tentant ! Une belle programmation. Bien sûr, on ne peut assister à tous les concerts. Il a fallu choisir. On a donc sélectionné Pulcinella, notre coup de coeur permanent, Jean-Louis Matinier, que l'on n'a jamais vu ni écouté en direct live, et enfin Paolo Fresu, que nous admirons sans réserve.  On a eu le plaisir de l'écouter avec Richard Galliano, avec Antonello Salis, avec A Filetta... On est impatient de le retrouver.

Mais ce soir de mardi, c'est Pulcinella au programme. "Concert Emotion" dit le billet, qui précise : 21h00, MJC Roguet, quartier Saint Cyprien. Et encore : placement libre assis. Forcément, on arrive une heure à l'avance. On repère les lieux et puis on repart en quête d'un porto. Toutes les terrasses sont pleines de monde : les gens boivent et mangent tranquillement. Impossible de se faire servir. On finit par boire nos portos au bar du stade toulousain. Rugby, corrida, ambiance rouge et noir. On repart assez tôt pour être en tête de la file d'attente. Ouverture des portes à 20h50. On s'installe au premier rang. n quelques minutes, la salle est comble. Il faut dire que toutes les places étaient déjà vendues. Une vraie reconnaissance pour Pulcinella.

En attendant 21h00, je manipule mon numérique et je suis plutôt anxieux. Je viens en effet de changer d'appareil. J'aimais beaucoup mon Samsung WB560, mais j'avais fini par trouver qu'il "n'ouvrait pas assez", m'interdisant de prendre certaines photos par insuffisance de lumière ou par impossibilité de fixer les mouvements. J'ai beaucoup cherché. Aucun appareil ne répondait à mon cahier des charges. Finalement, sur les conseils de Sébastien, pour qui le matériel Nikon n'a plus de secret, j'ai fait l'acquisition d'un Nikon Coolpix P7700. Un compact de type expert, ce qui signifie qu'il exige d'être configuré avec précision et qu'il n'est guêre indulgent avec l'amateur que je suis. Je suis loin d'être satisfait de mes premiers clichés, mais j'ai déjà beaucoup appris. J'espère bien progresser et arriver à des résultats acceptables. Pour l'heure, je m'en tiens à sept photographies.

Dans quelques minutes, début du concert. Un certain frémissement ; une certaine couleur, froide. Des instruments dessinés au scalpel. L'accordéon nous permet de choisir nos places en fonction de sa position. Ce moment, c'est déjà le concert. C'est l'antichambre où l'on abandonne ses soucis quotidiens et où, comme des sportifs ou des artistes, on fait le vide. Etre disponible !


Le quartet égal à lui-même. Une configuration en losange : saxo / batterie ; contrebasse / accordéon.
Le programme est un mixte heureux de morceaux emblématiques du quartet, que l'on peut retrouver sur leurs disques, et de morceaux nouveaux, pour le disque à venir. Un jazz plein de santé, de rigueur et d'humour. Avec une contrebasse et un accordéon qui se répondent bien : quelque chose de Buster Keaton. Impavides, imperturbables et puis, parfois, une explosion sonore. Vers la fin, une tarentelle magnifique où l'on saisit, à partir de ce rythme traditionnel, tout ce qui constitue le travail de créativité du quartet. Magnifique.


Florian, tel qu'en lui-même. On le croit ailleurs, dans son monde, et tout à coup ça part en vrille.


Comme on peut le vérifier ci-dessous, les rôles et les positions, voire les postures, sont bien définis. Sur cette structure, tout est permis. Tout... d'autant plus que de concert en concert la cohérence et la cohésion s'approfondissent et se renforcent. Je dois dire que j'ai tout particulièrement apprécié ce concert précisément en raison de ces qualités. Avec des morceaux archi-structurés qui, chacun à sa façon, nous font découvrir un monde. Ce sont ces voyages que j'ai, ce soir, aimé au plus haut point. Sans compter le moment de sound painting dirigé par Ferdinand Doumerc.


Je suis toujours aussi impressionné par les doigts de Florian. Je les ai vus maintes et maintes fois mais c'est toujours une surprise. D'abord, plutôt flegmatiques, et puis, de manière inattendue, capables de toutes les libertés. Vous avez dit tarentelle ? Tarentule ?


 
Et cette image... Qu'en dites-vous ?  Etonnant non. Il joue de l'accordéon, comme la tarentule tisse sa toile.
 
 

Cette photographie, ci-dessous, je suis content de l'avoir saisie. Il s'agit du salut final de Pulcinella. Dernier salut après le dernier rappel. Je n'avais jusqu'ici jamais réussi à fixer cette attitude. C'est fait. Je suis content, car c'est en quelque sorte la signature des quatre collègues.


Après le concert, ils ont l'air épuisés. On prend juste le temps de leur dire qu'on a trouvé leur prestation géniale. On pense déjà à repèrer quelle sera leur prochaine date de concert.

ps.- je ne voudrais pas fermer ce post sans signaler la qualité du son de la salle de la MJC. Je trouve en effet assez souvent que le son des saxophones est comme saturé, comme s'il dépassait les limites des micros. C'est souvent pénible. Ici, rien de tel, mais tout au contraire un son ample, chaud, bien découpé... Et nous étions au premier rang. Un élément essentiel de la réussite du concert de ce soir.

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