samedi 29 septembre 2012

samedi 29 septembre - piazzolla au rythme des saisons

Samedi 20h30 en l'église d'Odos, un village de la banlieue de Tarbes. A environ cinquante kilomètres de Pau. L'association Di Arezzo - une présidente et des membres bénévoles sympathiques, agréables et accueillants - propose en concert un hommage à Astor Piazzolla, "Les quatre saisons du tango", par le Duo Sostenuto, Marie-Laure Bouillon à la flûte traversière et Benoit Roulland à la guitare, et Daniel Brel au bandonéon. Un trio que nous avions découvert avec ce même programme à Billère, banlieue de Pau, et que nous nous réjouissons d'écouter à nouveau.

C'est en effet un beau concert, construit, structuré par le fil rouge des quatre saisons d'Astor Piazzolla, un concert que je qualifierais volontiers de classique : un minimum de moyens pour un maximum d'effets. Parfois, pour ne pas dire souvent, on pense à de la musique de chambre, nourrie de musique classique, de jazz et, forcément, d'esprit tango. Les trois instruments tissent des entrelacs pleins de finesse et j'aime beaucoup le jeu de Daniel Brel, économe de ses gestes, précis, sans cette nervosité que nombre de bandonéistes semblent cultiver à plaisir. Un jeu fluide, un discours évident.

Le fil rouge des quatre saisons de Buenos Aires relie entre eux différents morceaux : "Soledad" et "El Amor", tangos écrits pour un film de Jeanne Moreau ; des tangos extraits de l'album "Libertango" : "Meditango" et "Novitango" ; la milonga "Marejadilla" extraite de l'album "Biyuya" joué par le Quinteto Nuevo ; des tangos enfin de la suite dédiée à Anibal Troilo :"Che Bandoneon" et "Escolaso", une pièce magnifique que nous avons découverte ici.

Après le concert, à l'invitation de l'association, nous avons partagé un pot avec plusieurs de ses membres - gâteaux faits maison, champagne, cidre, vin blanc - et avec les musiciens. Un moment fort agréable où l'on a pu dire à ceux-ci à quel point on avait apprécié leur prestation. Certains personnes avaient préféré telle ou telle saison. Pour ma part, je dois dire que les premières mesures de chacune de celles-ci suffisent à me rendre incapable de les différencier. Je prends le tout, tout uniment.

20h48. Le concert a débuté depuis quelques minutes. Daniel Brel dans une de ses postures caractéristiques : le buste droit, économe de ses gestes, le regard fixé sur la partition.


20h51. Disposition du trio, avec, au fond, des anges. L'église est pleine d'anges, dont les dorures éclairent les murs. La lumière est peu favorable à la prise de vues, mais je m'interdis tout usage du flash, qui me parait agresser les musiciens dans leur nécessaire concentration.


20h52. C'est ce type de posture qui me fait qualifier le jeu du trio, de Daniel Brel en particulier, de classique. De la sobriété nait l'émotion.


20h57. Autre image du trio avec ce regard de Daniel Brel vers sa partenaire. Partition, partenaire, deux points d'appui.


21h10. Malgré le manque de lumière, je tente de tirer le télé au maximum. Bien sûr, les défauts techniques sautent au yeux ; reste l'expression qui me plait.


21h34. Même remarque. L'expression y est.


21h51. On approche de la fin. C'est le moment de cette pièce magnifique : "Escolaso" dédiée par Piazzolla à Troilo.


22h11. Le trio est devenu quatuor. Papa et maman sont fiers - ça se voit dans leur attitude - et ils peuvent l'être légitimement. L'avenir des concerts, en particulier en hommage à Astor Piazzolla, est d'ores et déjà assuré.


Retour à Pau vers minuit. Il pleut sur l'autoroute. On casse une petite croûte ; on boit un petit coup ; on se remémore les moments les plus intenses du concert et l'on est content.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil