samedi 7 avril - pourquoi je tiens ce blog
En ouvrant mon blog, ce matin, mon attention a été attirée par cette indication sur le tableau de bord :
- le bistrot des accordéons, 02.12.05 - 22.09.2008 : 1051 messages
- l'autre bistrot des accordéons (suite du précédent), 22.09.2008 - 06.04.12 : 1125 messages.
Grosso modo, j'ai donc publié en moyenne un message par jour. Je n'en avais certes pas conscience. Cette information me laisse, sinon incrédule, du moins perplexe et je me demande pourquoi, finalement, je tiens ce blog. En première analyse, je me dis que c'est pour garder traces de moments agréables : écoute de disques ou concerts, en particulier. Un travail de mémoire en quelque sorte. Mais, aussitôt, cette hypothèse me parait improbable car, sauf pour rechercher tel ou tel renseignement précis et pour le situer précisément, ce qui est rarissime, je ne relis jamais mes posts. Je n'en ai pas le goût.
Est-ce alors pour faire partager les dits moments agréables, mon enthousiasme, mes coups de coeur et mes passions ? L'hypothèse est plus probable. J'éprouve en effet un vrai plaisir à faire découvrir et à partager ce qui pour moi a été source de plaisir. Cette idée, de faire circuler et surtout de partager du plaisir et mon goût pour l'accordéon, est je le crois une motivation forte qui rend assez bien compte de ma constance.
Mais une autre hypothèse me vient à l'esprit. C'est le plaisir des mots, le plaisir de mettre en mots mes impressions, sentiments et autres émotions, comme d'autres mettent leur inspiration en musique. Mais ce plaisir des mots, ce n'est pas seulement le plaisir de trouver l'expression adéquate pour dire ce que j'ai perçu, éprouvé et ressenti. Ce plaisir va plus loin qu'une simple recherche de l'expression juste. Souvent, en effet, c'est en cherchant les mots pour dire ma pensée, que je mets à jour des idées dont je n'aurais jamais eu conscience sans ce travail d'écriture. C'est comme si ainsi émergeaient à ma conscience des idées qui seraient restées latentes sans cette recherche obstinée des mots pour les dire. Je comprends mieux maintenant pourquoi je tiens ce blog : c'est pour donner existence et, pour ainsi dire, donner existence consciente à ce qui, autrement, serait resté impensé et insconscient.
Ecrire, c'est un procédé pour se fabriquer du plaisir.
Mais mon travail ne se réduit pas à l'écriture. J'ai plaisir en effet à publier, autant que possible, des photographies des concerts ou des cds dont je parle. Pourquoi ajouter l'image au texte ? D'abord, les photographies ont cette qualité de pouvoir tenir lieu de description ou de complément d'une description objective. Une photographie suffit souvent, mieux qu'un discours, pour montrer un objet. C'est vrai en ce qui concerne les concerts ou les cds. Mais ces photographies, notamment celles d'accordéonistes, ont une autre fonction que la simple dénotation. J'essaie, en les prenant, de saisir quelque chose de leur personnalité à travers leur posture. Cette visée va bien au-delà de la simple visée objective. Ces photographies, comme les textes, je les revois peu souvent, même si j'ai quelque plaisir à le faire. En réalité, à la réflexion, je me rends compte que les photos ont pour moi moins d'intérêt que la visée qui les fixe. Cette visée en effet est une véritable éducation de mon regard. C'est, au sens propre, un exercice. C'est l'expression de ma volonté de percevoir le plus intensément possible le réel, la vie de l'instant. C'est une démarche méthodique qui s'applique même si je ne prends pas de photographie. C'est un travail d'observation.
Bon ! Je comprends mieux pourquoi je tiens ce blog avec constance : la mise en mots est une extension du plaisir, un approfondissement aussi ; la prise de photos, c'est une méthode et une technique pour mieux percevoir la réalité, pour la saisir avec le maximum d'acuité et d'intensité. Encore une façon de garder en éveil mon attention au monde... Tenir ce blog, finalement, c'est une activité assez épicurienne.
- le bistrot des accordéons, 02.12.05 - 22.09.2008 : 1051 messages
- l'autre bistrot des accordéons (suite du précédent), 22.09.2008 - 06.04.12 : 1125 messages.
Grosso modo, j'ai donc publié en moyenne un message par jour. Je n'en avais certes pas conscience. Cette information me laisse, sinon incrédule, du moins perplexe et je me demande pourquoi, finalement, je tiens ce blog. En première analyse, je me dis que c'est pour garder traces de moments agréables : écoute de disques ou concerts, en particulier. Un travail de mémoire en quelque sorte. Mais, aussitôt, cette hypothèse me parait improbable car, sauf pour rechercher tel ou tel renseignement précis et pour le situer précisément, ce qui est rarissime, je ne relis jamais mes posts. Je n'en ai pas le goût.
Est-ce alors pour faire partager les dits moments agréables, mon enthousiasme, mes coups de coeur et mes passions ? L'hypothèse est plus probable. J'éprouve en effet un vrai plaisir à faire découvrir et à partager ce qui pour moi a été source de plaisir. Cette idée, de faire circuler et surtout de partager du plaisir et mon goût pour l'accordéon, est je le crois une motivation forte qui rend assez bien compte de ma constance.
Mais une autre hypothèse me vient à l'esprit. C'est le plaisir des mots, le plaisir de mettre en mots mes impressions, sentiments et autres émotions, comme d'autres mettent leur inspiration en musique. Mais ce plaisir des mots, ce n'est pas seulement le plaisir de trouver l'expression adéquate pour dire ce que j'ai perçu, éprouvé et ressenti. Ce plaisir va plus loin qu'une simple recherche de l'expression juste. Souvent, en effet, c'est en cherchant les mots pour dire ma pensée, que je mets à jour des idées dont je n'aurais jamais eu conscience sans ce travail d'écriture. C'est comme si ainsi émergeaient à ma conscience des idées qui seraient restées latentes sans cette recherche obstinée des mots pour les dire. Je comprends mieux maintenant pourquoi je tiens ce blog : c'est pour donner existence et, pour ainsi dire, donner existence consciente à ce qui, autrement, serait resté impensé et insconscient.
Ecrire, c'est un procédé pour se fabriquer du plaisir.
Mais mon travail ne se réduit pas à l'écriture. J'ai plaisir en effet à publier, autant que possible, des photographies des concerts ou des cds dont je parle. Pourquoi ajouter l'image au texte ? D'abord, les photographies ont cette qualité de pouvoir tenir lieu de description ou de complément d'une description objective. Une photographie suffit souvent, mieux qu'un discours, pour montrer un objet. C'est vrai en ce qui concerne les concerts ou les cds. Mais ces photographies, notamment celles d'accordéonistes, ont une autre fonction que la simple dénotation. J'essaie, en les prenant, de saisir quelque chose de leur personnalité à travers leur posture. Cette visée va bien au-delà de la simple visée objective. Ces photographies, comme les textes, je les revois peu souvent, même si j'ai quelque plaisir à le faire. En réalité, à la réflexion, je me rends compte que les photos ont pour moi moins d'intérêt que la visée qui les fixe. Cette visée en effet est une véritable éducation de mon regard. C'est, au sens propre, un exercice. C'est l'expression de ma volonté de percevoir le plus intensément possible le réel, la vie de l'instant. C'est une démarche méthodique qui s'applique même si je ne prends pas de photographie. C'est un travail d'observation.
Bon ! Je comprends mieux pourquoi je tiens ce blog avec constance : la mise en mots est une extension du plaisir, un approfondissement aussi ; la prise de photos, c'est une méthode et une technique pour mieux percevoir la réalité, pour la saisir avec le maximum d'acuité et d'intensité. Encore une façon de garder en éveil mon attention au monde... Tenir ce blog, finalement, c'est une activité assez épicurienne.
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