lundi 13 février - jamais deux sans trois...
Je me rappelle. C'était le 3 novembre, peu avant midi. On avait téléphoné à la billetterie de l'espace Croix-Baragnon, à Toulouse. "Bonjour ! Je voudrais retenir deux places pour le duo de Pascal Contet et Wu Wei, les 9 et 10 février, à la salle bleue, dans le cadre du festival Made in Asia. Est-ce possible ?". "Bien sûr ! Combien de places ?". "Deux". " Pour quel jour ?". "Pour les deux". "Mais, c'est le même concert". "Raison de plus... Non, je plaisante. Mais, je confirme, je voudrais réserver pour les deux soirs puisqu'évidemment ça ne peut être le même concert". "???". "... Puisqu'ils ont lieu un jour et le lendemain". "Bon ! Alors deux places pour le 9 et deux pour le 10". "C'est ça !". "Donc, ça fera deux fois dix plus deux fois dix : 40 euros".
Depuis ce début novembre, on attendait ces deux concerts avec l'impatience que vous pouvez imaginer. D'abord pour découvrir live ce duo que l'on connaissait par "Iceberg", ensuite pour rencontrer Pascal Contet, que nous avions essayé en vain de faire venir l'an dernier dans notre sud-ouest aquitain. Je reviendrai plus en détail sur ces deux moments, mais pour l'instant je suis tellement submergé par mes impressions que je n'arrive pas à mettre de l'ordre dans mes sentiments. Sauf peut-être cette évidence d'avoir vécu des moments rares et précieux. Je vais essayer de comprendre pourquoi. Pour l'instant, je m'en tiens aux faits.
La première photographie montre la position et la posture des deux artistes. Wu Wei, l'homme à la tête de sheng, un instrument dont l'origine remonte à deux millénaires, formé de tuyaux de bambous, d'où son nom d'orgue à bouche. Pascal Contet, toujours obstinément tourné vers sa droite, en accord fusionnel avec son accordéon tout en gardant une certaine distance. Je suis fasciné, je l'avoue, par le mouvement de ses mains, je devrais dire de ses doigts, fins, interminables, qui semblent émerger de son instrument, qu'ils effleurent. Cette photographie a été prise le 9.
La photographie ci-dessous a été prise le 10. Un regard superficiel pourrait penser qu'en effet la dame-de-la-billetterie avait raison et qu'en ce second soir on avait affaire au même concert. Sauf que, si l'on y regarde de près, on observe beaucoup de "petites différences", petites, mais essentielles. Et c'est justement parce qu'on a déjà assisté au premier concert que l'on peut les percevoir. Le souvenir de la veille construit des attentes et donc oriente l'attention dans un jeu de plus en plus fin du même et de l'autre. J'y reviendrai, mais d'ores et déjà j'ai bien conscience que le plaisir de l'écoute que nous avons éprouvé tient beaucoup à cette "réitération" et à la perception des différences entre les deux concerts, les deux moments.
Donc, deux concerts. Et donc, puisque jamais deux sans trois, quel est le troisième ? Quelques jours avant ceux-ci, Florian Demonsant nous avait envoyé un courriel : "Samedi 11 février, à la Dynamo, quartier Saint Aubin, à 19h30, Récréation Nougaro par Pulcinella et Hervé Suhubiette, dans le cadre du festival Détour de Chant". On était à Toulouse le 11 au matin ; comment ne pas rester jusqu'au soir pour aller les écouter ? Pas question de rentrer à Pau. Et donc, sur le coup de sept heures moins le quart, on a parcouru les six cents mètres entre le métro Marengo-SNCF et la rue Amélie, courbés face au vent glacial, attentifs à poser nos pas hors des plaques verglacées. Tarif unique : 5 euros. Placement libre debout. Par chance, on est entré dans les premiers, on s'est précipité au balcon, on y a avisé deux sièges. On était super bien ! En plus, il faisait chaud.
Un public de tous âges et apparemment de cultures différentes ; un public d'amateurs avertis, chaleureux. La rencontre du jazz de Pulcinella et des textes de Nougaro, comme un feu d'artifice. Il ne s'agit pas pour Hervé Suhubiette de plagier Nougaro, ni de l'imiter. Il s'agit d'une lecture originale de l'oeuvre de cet artiste tellement toulousain. Quant aux Pulcinella, sur le chemin sibérien du retour vers le métro, nous sommes bien d'accord, Françoise et moi, pour reconnaitre qu'ils nous paraissent chaque fois meilleurs. Quatre instrumentistes de classe. Chemin faisant, ils s'améliorent et nous aussi en apprenant à leur contact. Je reviendrai sur mes impressions d'ici peu, mais pour l'heure je manque trop de recul pour en faire le moindre début d'analyse.
Derniers mots. A la fin du concert Récréation Nougaro, on a eu le plaisir d'échanger quelques mots avec Florian Demonsant, avec Ferdinand Doumerc et avec Jean-Marc Serpin. Plaisir de se retrouver ; plaisir de pouvoir leur dire, à chaud, nos émotions. Quelques minutes, mais ça suffit. A la prochaine ! A bientôt !
Vendredi soir, autre moment de plaisir, à l'issue du concert de Pascal Contet et Wu Wei, on a décidé spontanément d'aller prendre un pot et quelques tapas au bistrot d'en face. Nous étions une tablée de huit. On a parlé de tout et de rien : du sheng, d'accordéon, d'improvisation, de musique contemporaine, de mélodie, etc... etc... C'était bien. On s'est quitté, dernier métro oblige, sur le coup de minuit. A la prochaine ! A bientôt !
Depuis ce début novembre, on attendait ces deux concerts avec l'impatience que vous pouvez imaginer. D'abord pour découvrir live ce duo que l'on connaissait par "Iceberg", ensuite pour rencontrer Pascal Contet, que nous avions essayé en vain de faire venir l'an dernier dans notre sud-ouest aquitain. Je reviendrai plus en détail sur ces deux moments, mais pour l'instant je suis tellement submergé par mes impressions que je n'arrive pas à mettre de l'ordre dans mes sentiments. Sauf peut-être cette évidence d'avoir vécu des moments rares et précieux. Je vais essayer de comprendre pourquoi. Pour l'instant, je m'en tiens aux faits.
La première photographie montre la position et la posture des deux artistes. Wu Wei, l'homme à la tête de sheng, un instrument dont l'origine remonte à deux millénaires, formé de tuyaux de bambous, d'où son nom d'orgue à bouche. Pascal Contet, toujours obstinément tourné vers sa droite, en accord fusionnel avec son accordéon tout en gardant une certaine distance. Je suis fasciné, je l'avoue, par le mouvement de ses mains, je devrais dire de ses doigts, fins, interminables, qui semblent émerger de son instrument, qu'ils effleurent. Cette photographie a été prise le 9.
La photographie ci-dessous a été prise le 10. Un regard superficiel pourrait penser qu'en effet la dame-de-la-billetterie avait raison et qu'en ce second soir on avait affaire au même concert. Sauf que, si l'on y regarde de près, on observe beaucoup de "petites différences", petites, mais essentielles. Et c'est justement parce qu'on a déjà assisté au premier concert que l'on peut les percevoir. Le souvenir de la veille construit des attentes et donc oriente l'attention dans un jeu de plus en plus fin du même et de l'autre. J'y reviendrai, mais d'ores et déjà j'ai bien conscience que le plaisir de l'écoute que nous avons éprouvé tient beaucoup à cette "réitération" et à la perception des différences entre les deux concerts, les deux moments.
Donc, deux concerts. Et donc, puisque jamais deux sans trois, quel est le troisième ? Quelques jours avant ceux-ci, Florian Demonsant nous avait envoyé un courriel : "Samedi 11 février, à la Dynamo, quartier Saint Aubin, à 19h30, Récréation Nougaro par Pulcinella et Hervé Suhubiette, dans le cadre du festival Détour de Chant". On était à Toulouse le 11 au matin ; comment ne pas rester jusqu'au soir pour aller les écouter ? Pas question de rentrer à Pau. Et donc, sur le coup de sept heures moins le quart, on a parcouru les six cents mètres entre le métro Marengo-SNCF et la rue Amélie, courbés face au vent glacial, attentifs à poser nos pas hors des plaques verglacées. Tarif unique : 5 euros. Placement libre debout. Par chance, on est entré dans les premiers, on s'est précipité au balcon, on y a avisé deux sièges. On était super bien ! En plus, il faisait chaud.
Un public de tous âges et apparemment de cultures différentes ; un public d'amateurs avertis, chaleureux. La rencontre du jazz de Pulcinella et des textes de Nougaro, comme un feu d'artifice. Il ne s'agit pas pour Hervé Suhubiette de plagier Nougaro, ni de l'imiter. Il s'agit d'une lecture originale de l'oeuvre de cet artiste tellement toulousain. Quant aux Pulcinella, sur le chemin sibérien du retour vers le métro, nous sommes bien d'accord, Françoise et moi, pour reconnaitre qu'ils nous paraissent chaque fois meilleurs. Quatre instrumentistes de classe. Chemin faisant, ils s'améliorent et nous aussi en apprenant à leur contact. Je reviendrai sur mes impressions d'ici peu, mais pour l'heure je manque trop de recul pour en faire le moindre début d'analyse.
Derniers mots. A la fin du concert Récréation Nougaro, on a eu le plaisir d'échanger quelques mots avec Florian Demonsant, avec Ferdinand Doumerc et avec Jean-Marc Serpin. Plaisir de se retrouver ; plaisir de pouvoir leur dire, à chaud, nos émotions. Quelques minutes, mais ça suffit. A la prochaine ! A bientôt !
Vendredi soir, autre moment de plaisir, à l'issue du concert de Pascal Contet et Wu Wei, on a décidé spontanément d'aller prendre un pot et quelques tapas au bistrot d'en face. Nous étions une tablée de huit. On a parlé de tout et de rien : du sheng, d'accordéon, d'improvisation, de musique contemporaine, de mélodie, etc... etc... C'était bien. On s'est quitté, dernier métro oblige, sur le coup de minuit. A la prochaine ! A bientôt !
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