mercredi 2 février - concert'hossegor
Hier, mardi, aller-retour Pau-Hossegor. Départ de Pau vers 9h30 ; retour vers 20h30. 3 degrés à l'extérieur ; 21 à l'intérieur de la voiture. Temps gris, sans risques de pluie. Peu de circulation. A l'aller, on écoute "Vivaldi's Four Seasons" ; au retour, "Sans Orchestre". On sent bien que l'on est encore loin d'en avoir épuisé les subtilités.
Notre escapade à Hossegor relève moins du plaisir que de la nécessité. Quand nous avons fait rénover la villa, le toit a été enlevé pour permettre de la rehausser avec un étage. J'ai alors voulu qu'une partie de cet étage soit aménagée en terrasse. Le problème, c'est que notre sud-ouest est une région pluvieuse et que régulièrement nous devons faire intervenir l'entreprise d'étanchéité pour réduire ici ou là des infiltrations d'eau. Voilà pourquoi en ce jour maussade et froid, nous avons dû nous véhiculer jusqu'à Hossegor. Début février, c'est le creux du creux ; les boutiques sont pour la plupart fermées et vides ; les restaurants se comptent sur les doigts d'une main et, par contre, le coiffeur n'a plus un seul créneau vide pour me donner un rendez-vous.
Après déjeuner, nous allons faire un tour jusqu'à la place des Landais. D'énormes engins essaient de redonner visage de plage au sable disloqué par un enduro, le week-end dernier. Mais décidément, il fait trop froid. L'après-midi se passe à attendre d'abord l'architecte, qui constate que la laine de verre est gorgée d'eau, ensuite le chef de travaux de l'entreprise qui a fait la terrasse, lequel à son tour constate idem... En fin de semaine, une équipe d'ouvriers viendra ouvrir puis refermer la terrasse. En attendant successivement ces deux professionnels - on a réglé les convecteurs au maximum -, on écoute encore "Vivaldi's Four Seasons" et "Sans orchestre". Une journée Apap et les Colors of Invention. On essaie d'identifier l'accordéon, mais force est de constater que ça ne nous est pas facile.
Tout à coup, à la énième écoute, Françoise a cette réflexion que je trouve d'abord surprenante, puis particulièrement pertinente et que du coup je partage. Elle me dit :"Finalement, les concertos du "Vivaldi's Four Seasons" ou les morceaux de "Sans Orchestre", c'est en quelque sorte le contraire de "Karl Koop Konzert". Comme elle voit bien ma perplexité, elle ajoute :"Dans le concert de Cavanna, on a l'impression que le soliste se bat contre l'orchestre pour exister, pour manifester sa présence et ce n'est pas un combat facile. Dans les disques d'Apap et des Colors of Invention, on a tout au contraire l'impression que l'orchestre réduit à sa plus simple expression doit faire moult efforts pour exister non pas à côté mais bien derrière le soliste. On a l'impression que celui-ci ferait bien route tout seul, mais ses compagnons, obstinés, s'efforcent de remplir leur fonction : l'accompagner. C'est comme si le rapport de force était inverse dans l'un et l'autre cas". Eh bien, franchement, je trouve cette lecture très convaincante et je la fait mienne illico.
Mais, revenons à notre détour par la place des Landais. Je l'ai dit, la ville est quasiment vide et la place est déserte. Les seuls bruits que l'on entend sont ceux que font des ouvriers en train de remettre à neuf les magasins, les villas face à l'océan et les bistrots à surfeurs. On pense à quelque roman de Julien Gracq, au beau ténébreux, au rivage des Syrtes... en attendant les estivants et, parmi eux, Godot. Les vitres des bars et des restaurants sont grossièrement barbouillés de blanc, comme on peut le voir sur ces deux photographies du "Royalty". No comment ! Circulez, y'a rien à voir...
Eh bien si, justement, il y a à voir. Aucune intention artistique dans ces griffures, dans ces cicatrices noires sur fond laiteux. Mais cette absence d'intention et d'auteur ne nous empêche pas de lire dans ces traces quelque chose comme des dessins de peintres japonais ou chinois. Transparences sur transparences. Nuages ou vagues.
Certains me font penser à un disciple de Zao-Wou-Ki et de Soulages : fluidité en noir et blanc. Variations sur les infinies nuances du gris.
Et puis, tout à coup, des signes cabalistiques : un message sans code. Dans la partie basse, quelques fulgurances à la manière de Kandinsky.
Tout ça sur des vitrines fermées jusqu'à la dernière semaine de février et pour certaines jusqu'à la fin mars ? Tout ça et bien d'autres choses encore. Il suffit de vouloir les voir au lieu de penser qu'elles sont là, comme ça, pour nous signifier de circuler, qu'il n'y a rien à voir.
Notre escapade à Hossegor relève moins du plaisir que de la nécessité. Quand nous avons fait rénover la villa, le toit a été enlevé pour permettre de la rehausser avec un étage. J'ai alors voulu qu'une partie de cet étage soit aménagée en terrasse. Le problème, c'est que notre sud-ouest est une région pluvieuse et que régulièrement nous devons faire intervenir l'entreprise d'étanchéité pour réduire ici ou là des infiltrations d'eau. Voilà pourquoi en ce jour maussade et froid, nous avons dû nous véhiculer jusqu'à Hossegor. Début février, c'est le creux du creux ; les boutiques sont pour la plupart fermées et vides ; les restaurants se comptent sur les doigts d'une main et, par contre, le coiffeur n'a plus un seul créneau vide pour me donner un rendez-vous.
Après déjeuner, nous allons faire un tour jusqu'à la place des Landais. D'énormes engins essaient de redonner visage de plage au sable disloqué par un enduro, le week-end dernier. Mais décidément, il fait trop froid. L'après-midi se passe à attendre d'abord l'architecte, qui constate que la laine de verre est gorgée d'eau, ensuite le chef de travaux de l'entreprise qui a fait la terrasse, lequel à son tour constate idem... En fin de semaine, une équipe d'ouvriers viendra ouvrir puis refermer la terrasse. En attendant successivement ces deux professionnels - on a réglé les convecteurs au maximum -, on écoute encore "Vivaldi's Four Seasons" et "Sans orchestre". Une journée Apap et les Colors of Invention. On essaie d'identifier l'accordéon, mais force est de constater que ça ne nous est pas facile.
Tout à coup, à la énième écoute, Françoise a cette réflexion que je trouve d'abord surprenante, puis particulièrement pertinente et que du coup je partage. Elle me dit :"Finalement, les concertos du "Vivaldi's Four Seasons" ou les morceaux de "Sans Orchestre", c'est en quelque sorte le contraire de "Karl Koop Konzert". Comme elle voit bien ma perplexité, elle ajoute :"Dans le concert de Cavanna, on a l'impression que le soliste se bat contre l'orchestre pour exister, pour manifester sa présence et ce n'est pas un combat facile. Dans les disques d'Apap et des Colors of Invention, on a tout au contraire l'impression que l'orchestre réduit à sa plus simple expression doit faire moult efforts pour exister non pas à côté mais bien derrière le soliste. On a l'impression que celui-ci ferait bien route tout seul, mais ses compagnons, obstinés, s'efforcent de remplir leur fonction : l'accompagner. C'est comme si le rapport de force était inverse dans l'un et l'autre cas". Eh bien, franchement, je trouve cette lecture très convaincante et je la fait mienne illico.
Mais, revenons à notre détour par la place des Landais. Je l'ai dit, la ville est quasiment vide et la place est déserte. Les seuls bruits que l'on entend sont ceux que font des ouvriers en train de remettre à neuf les magasins, les villas face à l'océan et les bistrots à surfeurs. On pense à quelque roman de Julien Gracq, au beau ténébreux, au rivage des Syrtes... en attendant les estivants et, parmi eux, Godot. Les vitres des bars et des restaurants sont grossièrement barbouillés de blanc, comme on peut le voir sur ces deux photographies du "Royalty". No comment ! Circulez, y'a rien à voir...
Eh bien si, justement, il y a à voir. Aucune intention artistique dans ces griffures, dans ces cicatrices noires sur fond laiteux. Mais cette absence d'intention et d'auteur ne nous empêche pas de lire dans ces traces quelque chose comme des dessins de peintres japonais ou chinois. Transparences sur transparences. Nuages ou vagues.
Certains me font penser à un disciple de Zao-Wou-Ki et de Soulages : fluidité en noir et blanc. Variations sur les infinies nuances du gris.
Et puis, tout à coup, des signes cabalistiques : un message sans code. Dans la partie basse, quelques fulgurances à la manière de Kandinsky.
Tout ça sur des vitrines fermées jusqu'à la dernière semaine de février et pour certaines jusqu'à la fin mars ? Tout ça et bien d'autres choses encore. Il suffit de vouloir les voir au lieu de penser qu'elles sont là, comme ça, pour nous signifier de circuler, qu'il n'y a rien à voir.
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