dimanche 12 décembre - unique, singulier, irremplaçable
Je ne sais si c'est un effet de l'âge, mais je suis assez enclin à le croire, au fil des concerts auxquels nous assistons, j'ai de plus en plus conscience du caractère unique, singulier, irremplaçable de chacun d'entre eux. C'est ainsi qu'au début de son concert à la salle Nougaro, notre dernier à ce jour, vers 21h20, lorsque Daniel Mille a attaqué "L'attente" avec son quintet, j'ai ressenti une impression d'une intensité étrange et troublante. Comme un vertige lié à la conscience aiguë que je l'écoutais pour la dernière et pour la première fois. Alors il ne s'agissait pas seulemen d'écoute, il s'agissait du rythme de ma vie même en ces instants. Comme si la musique se confondait avec le souffle de ma respiration et les pulsations de mon coeur.
Sensation si forte parce que j'ai alors conscience de la fragilité de ce moment. Je pense à cette théologie qui se représente le monde comme un processus ininterrompu de création continue, comme une succession de miracles par lesquels la vie tient ou, comme le disent certains philosophes, permane. A ce sentiment de fragilité est associée cette idée que c'est peut-être la dernière fois... Mais, paradoxalement, c'est aussi une première fois, car même si j'ai déjà entendu "L'attente" et si elle est présente à ma mémoire - en ce sens je la reconnais - cette interprétation est tout à fait singulière, unique, à nulle autre identique.
Finalement, la tension de ce paradoxe, son acuité m'explique assez bien cette sensation que j'éprouve de plus en plus en fin de concert, à savoir que je me sens vidé de toute énergie. Ce n'est pas de la fatigue à proprement parler, c'est l'impression bizarre d'être ailleurs, presqu'en apesanteur. Familièrement parlant, il me faut un peu de temps pour redescendre sur terre, y retrouver mes repères.
Mais, curieusement, je me rends compte que cette prise de conscience a un effet en retour, car de cette expérience je tire une sorte de sagesse, à savoir qu'il faut se garder de dilapider les instants que l'on vit. En termes religieux, ce qui n'est guère mon domaine de référence, on pourrait dire :" L'inattention, au monde, aux autres, à soi-même, voilà le péché mortel par excellence". C'est parce que la musique est un art de la durée, de la mise en forme de la durée, qu'elle est de nature à provoquer cette réflexion. Je n'ai jamais éprouvé ce sentiment devant une oeuvre plastique, une sculpture, a fortiori une architecture, ni même à la lecture d'un poème. Il est vrai que ces oeuvres se déploient dans l'espace, hormis peut-être la poésie récitée et cette forme nouvelle d'art vivant que l'on nomme performances.
Bon ! Tout ça, c'est un peu nouveau pour moi ; il faudra approfondir un peu. On laisse mijoter à feu doux. On y reviendra...
Sensation si forte parce que j'ai alors conscience de la fragilité de ce moment. Je pense à cette théologie qui se représente le monde comme un processus ininterrompu de création continue, comme une succession de miracles par lesquels la vie tient ou, comme le disent certains philosophes, permane. A ce sentiment de fragilité est associée cette idée que c'est peut-être la dernière fois... Mais, paradoxalement, c'est aussi une première fois, car même si j'ai déjà entendu "L'attente" et si elle est présente à ma mémoire - en ce sens je la reconnais - cette interprétation est tout à fait singulière, unique, à nulle autre identique.
Finalement, la tension de ce paradoxe, son acuité m'explique assez bien cette sensation que j'éprouve de plus en plus en fin de concert, à savoir que je me sens vidé de toute énergie. Ce n'est pas de la fatigue à proprement parler, c'est l'impression bizarre d'être ailleurs, presqu'en apesanteur. Familièrement parlant, il me faut un peu de temps pour redescendre sur terre, y retrouver mes repères.
Mais, curieusement, je me rends compte que cette prise de conscience a un effet en retour, car de cette expérience je tire une sorte de sagesse, à savoir qu'il faut se garder de dilapider les instants que l'on vit. En termes religieux, ce qui n'est guère mon domaine de référence, on pourrait dire :" L'inattention, au monde, aux autres, à soi-même, voilà le péché mortel par excellence". C'est parce que la musique est un art de la durée, de la mise en forme de la durée, qu'elle est de nature à provoquer cette réflexion. Je n'ai jamais éprouvé ce sentiment devant une oeuvre plastique, une sculpture, a fortiori une architecture, ni même à la lecture d'un poème. Il est vrai que ces oeuvres se déploient dans l'espace, hormis peut-être la poésie récitée et cette forme nouvelle d'art vivant que l'on nomme performances.
Bon ! Tout ça, c'est un peu nouveau pour moi ; il faudra approfondir un peu. On laisse mijoter à feu doux. On y reviendra...
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil