mercredi 5 mai - pulcinella & dzsindzsa : panther's play
A l'issue du concert de Pulcinella à l'Espace Croix-Baragnon, le vendredi 29 avril, nous avions eu l'occasion de discuter avec les quatre musiciens, qui avaient eu la sympathique initiative d'offrir un pot à tous ceux qui souhaitaient les rencontrer, et en particulier avec Jean-Marc Serpin. Nous avions évoqué alors la tournée du quartet en Hongrie et du coup nous en avions profité pour lui acheter l'album qu'ils en avaient tiré. Quatre Pulcinella + trois Dzsindzsa, ça donne un septet plutôt original : saxophone alto ou ténor et flûte ; accordéon ; contrebasse ; batterie, d'une part, saxophone ténor ou baryton ; contrebasse ; batterie, d'autre part.
1. F. Cavallin, batterie
2. G. Weisz, saxophones
3. E. Hock, contrebasse
4. F. Doumerc, saxophones
5. J.-M. Serpin, contrebasse
6. H. G. Szabo, batterie
7. F. Demonsant, accordéon
Pulcinella : 1, 4, 5, 7. Dzsindzsa, 2, 3, 6.
Que ce soit lors de notre séjour à Toulouse ou depuis notre retour à Pau, je n'avais pas eu la possibilité d'écouter ce disque attentivement. Depuis hier soir, c'est chose faite. Et je dois dire qu'il m'intéresse quant au projet qui a conduit à sa réalisation et qu'il me plait tout simplement si j'en juge par ce qu'en pensent mes oreilles. De surcroit, ce septet sonne de manière bien spécifique et l'on a envie qu'il puisse continuer sur la voie qu'il a commencé à explorer.
En ce qui concerne cet album, on y trouve cinq compositions de G. Weisz, trois de F. Doumerc, 2 de Florian Demonsant et une, le dernier titre, de Pulcinella. Onze morceaux. Durée : 60:02.
Du premier, "Le grand réveil", j'ai bien aimé l'introduction au saxophone, qui précède un moment que spontanément j'appelle "le moment jungle". Pourquoi ? Parce que les instruments s'y croisent dans un apparent désordre exubérant, la fanfare semble devoir se disloquer, mais le saxophone assume son rôle de fil rouge.
Le titre 3, "Fanfare in 7" m'a plu plu par sa manière de faire jouer plusieurs plans sonores et par le solo de batterie. On croirait traverser un palais des glaces. 8:38.
Le titre 4, "Reggae Holiday", 7:27, est une mélodie en demie teinte avec un saxo qui conduit la troupe à son rythme lancinant et lascif.
"Doublement boeuf" en 5 est une composition de Florian. C'est un morceau intimiste. 3:14. En un sens, il fait contraste, et c'est bien, avec la luxuriance de plusieurs autres titres où le saxophone est au premier plan.
En 6, "Boldizsar", 10:00, est aussi très méditatif à sa manière, avec des accents de fanfare des Balkans "revisitées", façon jazz. Une lente montée en puissance où le saxo est à la fois soutenu par les autres instruments et obligé d'imposer sa présence pour ne pas être submergé. Un beau titre !
Avec le titre 7, "Zuzmo", j'ai pensé à Charly Parker. Rien que ça !
Le titre 8 est l'autre composition de Florian. "Liesse", 5:12. Je l'ai perçu comme une sorte de bouillonnement, le mot magma serait trop fort, d'où peu à peu émerge la forme d'une mélodie. Ce processus, quelque chose comme le travail du sculpteur qui donne forme significative à une masse de glaise, m'a beaucoup plu.
Mais je me rends compte, au moment d'aborder les trois derniers titres, que ma présentation analytique a un air "maître d'école" qui "fait" un peu trop sérieux à mon goût. Disons qu'ils me paraissent préfigurer ce que pourrait être un autre album approfondissant les pistes déjà esquissées avec celui-ci.
Je ne sais pas quelle est la distribution et quelle sera la diffusion de ce disque, mais si vous pouvez vous le procurer ( peut-être par le site myspace de Pulcinella ?), vous ne serez pas déçu. Vous pourrez dire, dans quelques années, que vous aviez repéré, dès le début, la qualité du septet... Mais, évidemment, "Panther's Play" sera devenu "collector" au grand dam de tous ceux qui auront manqué de flair.
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