samedi 8 août 2009

dimanche 9 août - avant la feria de dax

Avant la feria de Dax, traditionnellement autour du 15 août, de sa canicule et de ses orages, violents mais brefs, c'est déjà la feria. Françoise est revenue d'Hossegor, de sa plage et de ses baignades, pour laver et repasser les vêtements des fêtes. Polos, T-shirts, chemises, pantalons et pantacourts, robes et jupes pour six personnes... Et pour six jours. Variations imposées sur le rouge et le blanc, puisque ce sont les seules couleurs autorisées dans les rues pendant cette période suivant un accord tacite entre tous les dacquois. A l'exception, après minuit, de quelques tâches jaunes ou vertes, traces plus ou moins délébiles sur les tenues immaculées laissées par des projection de boissons anisées.

Ce samedi n'est guère favorable pour faire sécher du linge. Le ciel bas et lourd masque le soleil. Pas une ombre. Le vert de la végétation semble aspirer et engloutir toute lumière. Pas une vibration de l'air. Seule tâche claire : le linge sur l'étendoir.
Les dessins au dos des T-shirts, à l'image des affiches officielles, nous incitent à évoquer les années passées. Court-circuit sur le fil à linge entre 1999 et 2004, entre 1992 et 2008 ! Images de corridas !

Pendus au niveau supérieur, les vêtements des filles. La continuité des générations est assurée ; la pérennité des fêtes aussi. Rencontre de la culture et de la nature. Pour Charlotte et Camille, les fêtes, c'est naturel ; ça revient comme les saisons. C'est biologique. En tout cas, c'est vital.

Petit à petit, au fil du repassage, les tenues de feria s'accumulent sur la table du séjour : pantalons, jupes ou robes, foulards... Blanc et rouge. Tout au plus, une touche de noir.



La pile de foulards me rappelle des photos de Claude Batho ou d'Emmanuel Sougez. Ils m'inspirent ce cliché.


J'aime cette harmonie chaude : les foulards sur le bois de la table.
Bien entendu tous ces travaux, qui pourraient être longs et fastidieux, s'ils n'étaient la promesse de jours heureux, demandent à être accompagnés par quelques morceaux d'accordéon. Nous choisissons pour ainsi dire naturellement trois albums qui ont comme caractéristique commune d'être l'oeuvre d'un duo : accordéon et violoncelle. Deux instruments dont nous aimons l'assemblage.
- "Blues sur Seine" de Richard Galliano et Jean-Charles Capon,
- "A Deux" de Klaus Paier, bandonéon et accordéon, et Asja Valcic,
- "Vuelta al Mundo" de Nicolas Altstaedt et Elsbeth Moser, bayan.
Avec en particulier "Blues sur Seine", "Laura et Astor", "Les forains" ou "Fou rire" dans le premier ; "Tango loco" ou "Valse française" ou "Menuet" dans le second ; "Tanti Anni Prima" de Piazzolla, l'"Aria" extrait de "Bachiana Brasileira" de Villa-Lobos ou "Siete canciones populares espanolas" de M. de Falla dans le troisième.

Les plis des toiles légères me fascinent, je l'avoue. Ce sont comme les veines d'un marbre fragile et éphémère. Du coup, je ne sais combien je fais de photographies. Je sais d'ores et déjà que je n'en garderai que quelques unes. Peu importe. L'important, c'est d'avoir su les regarder ces plis.

















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