jeudi 18 juin - une oeuvre d'art a-t-elle toujours un sens ?
En découvrant ce sujet de philosophie du baccalauréat série S, je me suis dit d'abord qu'une œuvre d'art étant le produit du travail d'un créateur, on doit supposer qu'elle ait un sens, qu'elle soit un signe qui manifeste une intention, un projet. En fait, je ne suis pas certain que ce soit toujours le cas, je suis encore moins certain que tout artiste soit animé par une intention ou un projet clair. Mais, la question n'est pas de savoir si le sens que l'artiste attribue à son œuvre est clair ou pas pour lui-même, la question est seulement de savoir si l'œuvre d'art a toujours un sens. On verra plus loin qu'en effet, à cette question précise, on ne peut que répondre affirmativement.
Mais d'abord il faut écarter un possible malentendu, qui serait d'assimiler le sens d'une œuvre à une signification claire, rationnelle, transparente, explicite. Si tel était le cas, l'œuvre ne serait qu'une forme sensible destinée à traduire plus ou moins maladroitement une idée susceptible par ailleurs d'être exprimée plus ou moins complétement en termes discursifs et rationnels. Le sens de l'œuvre serait alors seulement ce que la forme esthétique dévoile et cache à la fois. Dans ce cas, le sens serait toujours à dévoiler, à démasquer, à décrypter. Le sens de l'œuvre, ce serait alors ce qu'un infini travail d'interprétation devrait mettre à jour, sans jamais parvenir à l'expliciter.
Mais quel est l'acteur de ce travail qui consiste à attribuer un sens à une œuvre d'art ? On peut en distinguer deux : d'une part le créateur lui-même qui ne crée que pour comprendre finalement ce qu'il veut dire. Le créateur pour qui sa propre œuvre est une énigme. Enigme qui le pousse sans cesse à créer pour mieux se comprendre et comprendre ce qu'il veut dire. D'autre part, le récepteur (auditeur, contemplateur, etc...) qui, en présence d'une œuvre, a le devoir de donner un sens à sa perception et à ses impressions. Un sens qui résulte de son histoire, de sa culture, de sa personnalité, de ses expériences et des circonstances, tant il est vrai que toute œuvre d'art se perçoit dans un environnement donné.
Arrivé à ce point où l'on voit que le sens d'une œuvre résulte toujours, au moins en partie, du travail accompli par un récepteur pour le construire, on peut répondre à la question posée qu'en effet une œuvre d'art a toujours un sens, tout simplement parce qu'il appartient, par devoir esthétique et moral, au dit récepteur de le vouloir et de faire ce qu'il faut pour y parvenir.
Finalement, la réponse à la question posée relève moins de l'esthétique que de l'éthique. C'est une affaire de décision, de parti pris, de volonté.
Arrivé au terme de cette rapide réflexion, je me rends compte qu'en effet elle vient corroborer mon état d'esprit lorsque j'assiste à un concert ou à une exposition, à savoir que le sens n'est jamais donné, qu'il est à construire à partir de ce qui est donné à voir ou à entendre, et que ce travail est bien la moindre des reconnaissances que l'on doit à un artiste qui s'expose en présentant son œuvre. C'est pourquoi, lorsqu'une œuvre me parait difficile, voire obscure ou incompréhensible, je décide toujours qu'elle doit être le point de départ d'un parcours de compréhension qui m'incombe. Tout le contraire d'un rejet ou d'un refus de comprendre ce qui d'abord me dérange.
Bon ! C'est pas tout ça... Françoise, qui est partie "faire son espagnol", a laissé sur son bureau "Belle Epoque" qu'elle écoute en boucle. C'est pour moi l'occasion de l'écouter à mon tour et, ce faisant, de découvrir quelques nouvelles sensations et significations aux titres de l'album.
Mais d'abord il faut écarter un possible malentendu, qui serait d'assimiler le sens d'une œuvre à une signification claire, rationnelle, transparente, explicite. Si tel était le cas, l'œuvre ne serait qu'une forme sensible destinée à traduire plus ou moins maladroitement une idée susceptible par ailleurs d'être exprimée plus ou moins complétement en termes discursifs et rationnels. Le sens de l'œuvre serait alors seulement ce que la forme esthétique dévoile et cache à la fois. Dans ce cas, le sens serait toujours à dévoiler, à démasquer, à décrypter. Le sens de l'œuvre, ce serait alors ce qu'un infini travail d'interprétation devrait mettre à jour, sans jamais parvenir à l'expliciter.
Mais quel est l'acteur de ce travail qui consiste à attribuer un sens à une œuvre d'art ? On peut en distinguer deux : d'une part le créateur lui-même qui ne crée que pour comprendre finalement ce qu'il veut dire. Le créateur pour qui sa propre œuvre est une énigme. Enigme qui le pousse sans cesse à créer pour mieux se comprendre et comprendre ce qu'il veut dire. D'autre part, le récepteur (auditeur, contemplateur, etc...) qui, en présence d'une œuvre, a le devoir de donner un sens à sa perception et à ses impressions. Un sens qui résulte de son histoire, de sa culture, de sa personnalité, de ses expériences et des circonstances, tant il est vrai que toute œuvre d'art se perçoit dans un environnement donné.
Arrivé à ce point où l'on voit que le sens d'une œuvre résulte toujours, au moins en partie, du travail accompli par un récepteur pour le construire, on peut répondre à la question posée qu'en effet une œuvre d'art a toujours un sens, tout simplement parce qu'il appartient, par devoir esthétique et moral, au dit récepteur de le vouloir et de faire ce qu'il faut pour y parvenir.
Finalement, la réponse à la question posée relève moins de l'esthétique que de l'éthique. C'est une affaire de décision, de parti pris, de volonté.
Arrivé au terme de cette rapide réflexion, je me rends compte qu'en effet elle vient corroborer mon état d'esprit lorsque j'assiste à un concert ou à une exposition, à savoir que le sens n'est jamais donné, qu'il est à construire à partir de ce qui est donné à voir ou à entendre, et que ce travail est bien la moindre des reconnaissances que l'on doit à un artiste qui s'expose en présentant son œuvre. C'est pourquoi, lorsqu'une œuvre me parait difficile, voire obscure ou incompréhensible, je décide toujours qu'elle doit être le point de départ d'un parcours de compréhension qui m'incombe. Tout le contraire d'un rejet ou d'un refus de comprendre ce qui d'abord me dérange.
Bon ! C'est pas tout ça... Françoise, qui est partie "faire son espagnol", a laissé sur son bureau "Belle Epoque" qu'elle écoute en boucle. C'est pour moi l'occasion de l'écouter à mon tour et, ce faisant, de découvrir quelques nouvelles sensations et significations aux titres de l'album.
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