samedi 19 janvier 2013

dimanche 20 janvier - andré minvielle au show case à pau

Françoise et moi, on apprécie au plus haut point l'art d'André Minvielle, grand prêtre de la vocalchimie. Pour nous, c'est un authentique chanteur ou mieux vocaliste de jazz, même si son art ne se réduit pas à ce domaine. Quand on l'écoute, on ne peut s'empêcher de l'inscrire dans une tradition d'artiste du langage, parmi lesquels on reconnait Maurice Scève et sa poèsie subtile et hermétique, Henri Michaux et ses délires "sous birou" (je me comprends), Queneau et Pérec, forcément, et donc l'oulipo, Isidore Isou et le lettrisme, Pierre Louki, Boby Lapointe, Bernard Lubat et son inspiration "post-muzeste" (je me comprends). Excusez du peu !

C'est pourquoi, dès que cela est possible, on se précipite pour l'écouter, retrouver ses standards et découvrir ses inventions inédites. Sans compter sa créativité live en direct. C'est ainsi que la semaine dernière nous sommes allés à Bordeaux assister aux deux concerts qu'il a donnés avec Bruno Maurice et Jacques di Donato. Dès notre retour, Françoise a consulté son site. "Regarde ce que je vois : André Minvielle au Show Case, à Pau, vendredi à 21 heures". Pas la peine de développer : ça va de soi. On y va.

Et donc, vendredi, dès 20h30, on s'est pointé au Show Case. Deux places. La salle est vide. On a bien fait de prendre place de bonne heure, car bientôt ce sera plein comme un oeuf. On s'installe au premier rang, avec juste un peu d'angle pour faire des photographies. Pour venir au Show Case, il nous fallait de bonnes raisons. Certes, le personnel est accueillant et aimable, mais la confusion des lieux : mini-salle de concert et bar ouvert à tous génère un bruit de fond (rires, éclats de voix, conversations sans retenue) qui rend toute audition difficile, pénible et désagréable. D'autre part, l'éclairage, sans goût, est indigent ; on croirait être éclairé par des bougies. Juste l'environnement qui vous décourage de vouloir écouter de la musique avec le minimum de respect dû aux artistes. Mais il en aurait fallu plus pour nous empêcher de venir écouter André Minvielle, on peut même dire le découvrir tant l'improvisation est au coeur de son art.

Le concert était prévu à 21 heures. Je pense qu'à ce moment-là André Minvielle était en plein repas. On est habitué au quart d'heure dit béarnais. Un quart d'heure plutôt généreux : on a commencé à 21h55. Première photo à 21h59. Photo beaucoup plus lumineuse que la scène, dont j'ai dit plus haut à quel point elle est plongée dans une obscure clarté qui ne tombe d'aucun projecteur digne de ce nom. Peu importe... et malgré le bruit du bar, André Minvielle assure d'entrée. On est pris par sa virtuosité verbale qui, en fait, est une véritable vision du monde, une manière de voir et concevoir ce monde qui nous entoure. Le jeu verbal est fascinant.


22h00. Un minimum de moyens : instruments ou machines, un maximum d'enchantement. Quel professionnel !


22h21. Le show continue... Rencontre avec l'art brut, version littéraire, de Jean Dubuffet. "Ler d'la
campane", lu par André Minvielle. Décryptage savoureux !


22h45. Conteur, vocalchimiste, griot, rebouteux du langage, spécialiste des cucurbitacés, biographe de Bernadrette sous birou, etc... etc...


23h15. A capella, "La flambée montalbanaise". Pour moi, une interprétation qui m'émeut au plus haut point. La voix presque cassée, mais encore si puissante. Magnifique !


Plus tard, on s'attarde un peu après la fin du concert. Personne n'est pressé de partir. Le charme a opéré. On n'a pas envie de quitter ce cocon verbal. Quelques mots échangés avec André Minvielle. Il nous "signe" deux albums : "Abcd'erre de la vocalchimie" et "La fête à Boby". Des mots aimables et chaleureux. A la maison, on retrouve "Electrizante", "Follow Jon Hendricks... If You Can !!!", "Tandem", tous signés.


A la prochaine occasion, il faudra lui demander de nous signer "Canto !" et "La vie d'ici bas"...

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