samedi 16 juin 2012

samedi 16 juin - voyage au centre...

Si ce n'est pas d'un voyage au centre de la Terre, c'est tout de même d'un voyage au Centre national et international de musique et d'accordéon - le Cnima - qu'il s'agit.

Récit.

Il y a quelques semaines, j'avais reçu un courriel d'Yvon Body, responsable de la communication au Cnima, au sujet de mes photos d'accordéons et d'accordéonistes, dont il me disait apprécier "le regard". D'échanges en échanges, immédiatement amicaux, il y a quelques jours, j'ai reçu une invitation du Cnima à venir passer une journée à Saint Sauves d'Auvergne pour y circuler en toute liberté et, à travers quelques photos, esquisser un portrait du centre et de ses acteurs. Rendez-vous fut donc pris pour le mardi 12.

Départ de Pau, lundi 11, vers 11 heures. Etape à Périgueux : on visite la vieille ville sous la pluie ; on passe un long moment dans la cathédrale ; on mange bien le soir.
Mardi matin... en route pour Saint Sauves. Arrivée vers 11 h 30. Présentation. On dépose nos valises dans notre chambre et l'on découvre les lieux et les gens, au hasard de nos pas, jusqu'au déjeuner. Repas pris au réfectoire avec les étudiants et les enseignants. Tout de suite, une sympathie réciproque s'établit. Elle ne se démentira à aucun moment. C'est un plaisir, dans ces conditions et dans cette atmosphère, de faire des photos. La journée se termine vers 22h30. Françoise et moi, on a fait 300 images. On a fait ce que l'on voulait.
Mercredi matin, on tranfère les photos sur l'ordinateur du Cnima. Les gens du Cnima, disons les acteurs, s'y reconnaissent et forcément pour nous c'est une satisfaction. Certaines images leur font découvrir tel ou tel aspect inconnu ou peu perçu du site et des attitudes. C'est aussi une satisfaction.
Après une petite visite à la Bourboule et au Mont Dore, après un déjeuner pris en commun, en route pour Toulouse et le plaisir de retrouver "les petits".
Jeudi matin, retour à Pau. L'après-midi, visite à ma mère, à Nay, à la maison de retraite Saint Joseph, puis visite à mon père, à l'hôpital, à Pau, où l'on essaie de le retaper après une déprime carabinée. Ainsi va la vie : le quotidien est de retour. Il est temps de faire la liste des courses pour l'hypermarché et d'aller y remplir le caddy.

Toutes ces photographies que, Françoise et moi, nous avons prises, dans un premier temps j'en laisse l'utilisation au Cnima. Plus tard peut-être, je les publierai sur ce blog. Pour l'heure, je m'en tiens à quelques observations et impresions immédiates.

D'abord, il faut dire que la bâtisse où se niche le Cnima est une énorme construction du style refuge de montagne. Elle est d'emblée rassurante. On pense sécurité et protection. Les couloirs sont chaleureux. De part et d'autre, des portes de chambres ou de box d'où sortent des sons d'accordéon. Etrange impression : chacun, dans son espace personnel, s'exerce et s'entraine, si bien que la traversée des couloirs fait penser à un orchestre exécutant une composition contemporaine. On pense que le "a" de Cnima pourrait presque être redoublé : "... musique actuelle et accordéon".


Les fenêtres ouvrent sur un horizon de moyenne montagne plantée de forêts denses et sombres. Cette vue est apaisante. L'environnement, tout de verdure et de ciels lumineux, comme le milieu, en forme de coursives de paquebot, nous apparaissent comme des plus favorables à la formation qui se déroule en ces lieux.



Après avoir déposé nos bagages dans notre chambre et comme on décide d'entreprendre notre reportage, on croise un premier accordéoniste, le pas décidé, qui va rejoindre un cours. Ce qui me frappe d'emblée, c'est son regard direct. Tout au cours des vingt-quatre heures de notre présence, c'est cette qualité de regard, tant chez les étudiants, que chez les autres acteurs du centre, qui m'a frappé.


A propos de regard, j'ai noté, chaque fois que nous avons fait des photos de moments de formation, la qualité des échanges de regards entre les enseignants ou formateurs et les étudiants. Qualité des échanges qui est évidemment l'expression immédiate et manifeste d'une relation pédagogique particulière.

Tout en parcourant les couloirs et les salles de cours, voire les box et les chambres, l'idée m'est venue que le Cnima pouvait se définir comme le lieu de rencontre entre le désir d'apprendre et la passion d'enseigner. Un lieu de transmission, qui tient compte de la singularité de chacun. A ce sujet d'ailleurs, nous avons eu l'occasion de voir des éléments de la méthode élaborée par Jacques Mornet, méthode qu'il qualifie de "non-méthode", et d'assister à l'un de ses cours. Et je me disais que s'il est vrai qu'une méthode est bien, suivant l'étymologie, le chemin (odos), par lequel (méta)il faut passer pour atteindre un but fixé, alors il est vrai que la méthode de J. Mornet est bien une "non-méthode", en ce sens qu'elle est un chemin progressif, strictement déterminé, mais que chacun parcourt à son rythme et à sa façon. En ce sens, aucun risque de produire des clones. Je me disais qu'en l'occurrence on pourrait à bon droit parler de "l'a-méthode"  (a privatif) de J. Mornet. C'est ainsi que la transmission de connaissances et de savoir-faire est aussi un chemin personnel d'appropriation.

Bref ! On a bien aimé ce voyage au Centre...



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