lundi 18 avril 2011

lundi 18 avril - david venitucci hradcany : notes d'écoute

J'ai dit dans mon post en date du dimanche 17 avril comment David Venitucci m'avait envoyé, en cadeau, le dernier "Hradcany". Le dernier car, comme nous allons le voir, il est le trosième d'une série d'albums qui portent tous ce même titre.

Un mot pour éclairer ce titre. On peut lire sur Wikipedia ces trois lignes :

"Le Hradschin, selon la graphie traditionnelle française issue de l'allemand, ou les Hradčany (le mot tchèque est pluriel), est un quartier de Prague, originellement l'une des quatre villes fondatrices de la  grande Prague.
Il s'étend sur 151 hectares répartis entre les arrondissements de Prague 1 et Prague 6".

Deux liens pour mieux connaitre les trois albums titrés "Hradcany" :

http://www.deezer.com/en/music/serge-adam-philippe-botta-david-venitucci/hradcany-933788#music/result/all/hradcany

http://www.deezer.com/en/music/serge-adam-philippe-botta-david-venitucci/hradcany-933788#music/serge-adam-philippe-botta-david-venitucci/hradcany-933788

Curieusement en effet, on a affaire à trois albums, qui portent le même titre, ce qui marque nettement leur parenté. Respectivement :

- "Hradcany", 2002, Quoi de neuf docteur, distribution Night and Day. Serge Adam, trompette, Philippe Botta, saxophone, flûte, David Venitucci, accordéon.

- "Hradcany / Balkanic Jazz", 2006, Quoi de neuf docteur, Buda Music. Serge Adam, trompett, Philippe Botta, saxophones, flûtes, David Venitucci, accordéon, Bijan Chemirami, zarb, daf, tambourine.

- "10 Hradcany Praha 1", 2011, Quoi de neuf docteur, distribution Believe Digital, Les Allumés du Jazz. Serge Adam, trompette, Philippe Botta, saxophones, ney, David Venitucci, accordéon.

Ce qui me frappe en examinant ces trois albums, c'est l'évolution entre les deux textes de présentation suivants :

- l'album de 2006, le deuxième donc, dit ceci :"Hradcany développe depuis quatre ans un travail artistique puisant son imaginaire dans les musiques populaires turques et de l'est européen. A partir de mélodies et de rythmes traditionnels, ces quatre musiciens, dans une grande complicité, proposent un parcours initiatique et festif, transcendé par l'apport d'une écriture d'aujourd'hui, mettant au premier plan l'expression de ces solistes-improvisateurs"
- dans le dernier, de 2011, on lit :" Depuis dix ans, Hradcany puise son imaginaire dans les modes de jeux qui caractérisent les musiques populaires de l'est méditerranéen. Dans une grande complicité, ces trois improvisateurs proposent aujourd'hui une écritue et une expression qui s'affranchissent de ces influences".

Ce dernier texte, en affirmant et revendiquant une évolution plutôt radicale, me semble articuler à la fois deux mouvements apparemment contradictoires : continuité et rupture. En cela, il est tout à fait intéresant. Il articule aussi fidélité à une certaine tradition et créativité, celle-ci ne s'épanouissant qu'à la condition de rompre avec les influences qui l'ont préparée. De ce point de vue, il est tout à fait intéressant d'écouter, pour les comparer, les versions "Bucarest", 04:38, du premier disque et "Bucarest", 06:11, du troisième, ou encore "Chjusella", 07:51, du deuxième et "Chjusella", 07:24, du troisième.

Ce dernier opus, "10 Hradcany Praha 1", c'est en quelque sorte la rencontre, qui n'a rien de fortuite, entre des rythmes, des formes-mères, de l'est européen et des improvisateurs qui s'en emparent dans un esprit free jazz.

Dernière réflexion : cette particularité de ces trois albums, à savoir qu'ils portent le même titre, signe, je l'ai noté, de continuité, me donne à penser qu'ensemble ils forment un véritable système et pas seulement une collection ou une série de titres. Suivant une expression qui m'est chère, j'y vois la marque d'un véritable système, au sens de totalité organique et pas seulement mécanique. "Le tout est plus que la somme de ses parties". En d'autres termes, si l'on écoute ces trois albums en un temps limité, on prend conscience que les différents morceaux se renvoient les uns aux autres, comme des échos, et qu'au fur et à mesure de l'écoute, on "entend" différemment ceux que l'on vient d'écouter. Les spécialistes de la pensée systémique parleraient de "rétroaction" de ce que l'on perçoit maintenant sur ce que l'on a entendu antérieurement.

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