samedi 20 mars 2010

samedi 20 mars - si le spot des estagnots m'était contet (2)

Nous sommes revenus d'Hossegor hier soir. Ce matin, en écoutant "Iceberg" pour la énième fois, tout en regardant des photographies que j'ai prises depuis la plage des Estagnots / en regardant des photographies que j'ai prises depuis la plage des Estagnots, tout en écoutant "Iceberg" pour la énième fois, je prends conscience que la correspondance entre cette musique et ces images est encore plus forte que je ne le pensais. Il y a bien dans les deux, ce mixte de mouvement et d'immobilité, ce paradoxe de changements évidents bien qu'imperceptibles. Mais, comme je me laisse aller à contempler ces six photographies, prises autour de 15 heures à trente secondes exactement d'intervalle, mon attention est comme aimantée par la couleur grise dominante. A la réflexion, je me rends compte que ce sont des variations sur le gris. De même que les morceaux joués par Pascal Contet et Wu Wei se développent et se déploient comme des variations dans une tonalité grise. Et je m'avise que le gris, loin d'être une couleur terne, est comme la matrice de toutes les couleurs. Plus que le blanc, dont on dit qu'il est la couleur obtenue en mélageant la lumière de toutes les couleurs, plus que le noir, dont certains peintres ont pu dire qu'il contenait toutes les couleurs, c'est bien le gris qui résulte du mélange de toutes les autres. Le gris est une couleur métisse. On pourrait la croire uniforme ou monotone si l'on se contente de ne lui donner qu'un regard distrait. Mais pour peu que l'on veuille lui donner toute l'attention qu'elle mérite, on lui découvre d'infinies nuances.















C'est ainsi que l'on peut identifier plus d'une douzaine de gris dans ces images : un gris acier, clair et brillant ; un gris anthracite, sombre et mat ; un gris brun ; un gris fer, froid ; un gris acier ; un gris de lin, doucement violâtre ; un gris de maure, brun foncé ; un gris de Payne, moyen et bleuté ; un gris perle, légèrement verdâtre ; un gris souris, gris moyen et soyeux ; un gris taupe, foncé et brunâtre ; un gris tourdille, un peu jaunâtre ; un gris tourterelle, rosé ; un gris vert, voire des gris verts et, enfin, des gris bleus.
Je me demande si un musicien disposerait d'une palette équivalente pour traduire en mots les impressions et les sensations sonores provoquées par l'écoute d'"Iceberg". En tout cas, la correspondance s'impose à moi comme une évidence.









1 commentaires:

Blogger françou a dit...

Un éloge du blanc...emprunté à Zola (Au bonheur des dames):
"Elles ne se lassaient pas de cette chanson du blanc que chantaient les étoffes de la maison entière...sous l'écroulement de ces blancheurs, il y avait une phrase harmonique, le blanc suivi et développé dans tous ses tons, qui naissait, grandissait, s'épanouissait avec l'orchestration compliquée d'une fugue de maître...Cela partait des blancs mats du calicot et de la toile, des blancs sourds de la flanelle et du drap; puis veanaient les velours , les soies, les satins , une gamme montante, le blanc peu à peu allumé, finissant en petites flammes aux cassures des plis; et le blanc s'envolait avec la transparence des rideaux, devenait de la clarté libre avec les mousselines...
Le blanc de Zola, le noir de Soulages et maintenant le gris de Michel...!!!

20 mars 2010 à 11:05  

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