vendredi 1er janvier - regarder écouter lire (4)
Le livre de Lévi-Strauss se clôt sur un paragraphe que je ne suis pas certain d'approuver sans restrictions, mais qui vaut la peine d'être cité pour sa fulgurance. Une sorte d'intuition intellectuelle surgie là comme un effet de haute culture... Je suis plus sensible à la beauté de l'idée qu'à sa force de vérité, et cela me suffit.
- "Regards sur les objets", XXIV, page 176. "Vues à l'échelle des millénaires, les passions humaines se confondent. Le temps n'ajoute ni ne retire rien aux amours et aux haines éprouvées par les hommes, à leurs engagements, à leurs luttes et à leurs espoirs : jadis et aujourd'hui, ce sont toujours les mêmes. Supprimer au hasard dix ou vingt siècles d'histoire n'affecterait pas de façon sensible notre connaissance de la nature humaine. La seule perte irremplaçable serait celle des oeuvres d'art que ces siècles auraient vu naître. Car les hommes ne diférent, et même n'existent, que par leurs oeuvres. Comme la statue de bois qui accoucha d'un arbre, elles seules apportent l'évidence qu'au cours des temps, parmi les hommes, quelque chose s'est réellement passé"... et, si j'ose l'ajouter, "a eu lieu".
Par delà le Bien et le Vrai, qui sont finalement fort variables au fil du temps, seules restent les manifestation du Beau comme témoignages de l'existence humaine.
Au terme de cette lecture, redescendant sur terre, je ne puis m'empêcher de penser que certaines figures politiques l'ont en effet bien compris. Louis XIV, évidemment, mais aussi, à leur mesure, Pompidou ou Mitterrand... Versailles, Beaubourg, Le Louvre ou la Grande Bibliothèque. Et quand je lis que dix ou vingt siècles supprimés au hasard n'affecteraient pas vraiment notre connaissance de la nature humaine, je trouve l'expression terrible par sa justesse quand je la rapporte au prurit quinquennal d'autres personnages politiques.
- "Regards sur les objets", XXIV, page 176. "Vues à l'échelle des millénaires, les passions humaines se confondent. Le temps n'ajoute ni ne retire rien aux amours et aux haines éprouvées par les hommes, à leurs engagements, à leurs luttes et à leurs espoirs : jadis et aujourd'hui, ce sont toujours les mêmes. Supprimer au hasard dix ou vingt siècles d'histoire n'affecterait pas de façon sensible notre connaissance de la nature humaine. La seule perte irremplaçable serait celle des oeuvres d'art que ces siècles auraient vu naître. Car les hommes ne diférent, et même n'existent, que par leurs oeuvres. Comme la statue de bois qui accoucha d'un arbre, elles seules apportent l'évidence qu'au cours des temps, parmi les hommes, quelque chose s'est réellement passé"... et, si j'ose l'ajouter, "a eu lieu".
Par delà le Bien et le Vrai, qui sont finalement fort variables au fil du temps, seules restent les manifestation du Beau comme témoignages de l'existence humaine.
Au terme de cette lecture, redescendant sur terre, je ne puis m'empêcher de penser que certaines figures politiques l'ont en effet bien compris. Louis XIV, évidemment, mais aussi, à leur mesure, Pompidou ou Mitterrand... Versailles, Beaubourg, Le Louvre ou la Grande Bibliothèque. Et quand je lis que dix ou vingt siècles supprimés au hasard n'affecteraient pas vraiment notre connaissance de la nature humaine, je trouve l'expression terrible par sa justesse quand je la rapporte au prurit quinquennal d'autres personnages politiques.
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