vendredi 1er janvier - regarder écouter lire (1)
Il y a longtemps que je voulais lire le livre de Claude Lévi-Stauss "Regarder Ecouter Lire", Plon, 1993, 191 pages. J'ai profité de cet entre-deux entre Noël et le Premier de l'An, plus exactement des journées du 28 et 29, entre le départ des "petits" et la préparation du réveillon de fin d'année, pour mener à bien ce projet.
Il faudra que je reprenne cette lecture à tête reposée, comme on dit, car à l'heure actuelle je reste sur le sentiment d'une écriture compliquée. Certes la pensée est subtile et complexe, mais la composition des paragraphes et des phrases me laisse sur une impression de complication et de difficultés telles que la pensée m'échappe souvent. Peut-être est-ce dû à l'abondance de citations qui transforme le cours de la lecture en course d'obstacles.
Reste, même si la thèse de l'auteur m'est restée globalement obscure, que plusieurs passages ont retenu mon attention et suscité ma réflexion. Plusieurs réflexions de Lévi-Strauss me sont ainsi apparues comme des ouvertures vers un questionnement excitant. Comme des pistes, dont le chemin n'est ni balisé, ni tracé de manière rectiligne, mais plutôt mi-débroussaillé, mi-encombré de végétation luxuriante. Au terme de cette première lecture, plutôt aride, un peu en accordéon, un temps facile, un temps difficile, voyons donc les passages que j'ai notés.
- "En écoutant Rameau", VII, page 45. "Les curieux de cuisine exotique l'ont appris en même temps que l'usage des baguettes : il faut plus de savoir-faire pour se servir d'un outil simple que le contraire ; le couteau et la fourchette furent inventés à l'intention de nos aïeux qui mangeaient grossièrement avec leurs doigts. Pour continuer dans la même veine, la musique que nous goûtons - de Mozart et Beethoven à Debussy, Ravel et Stravinsky - ne nous mâche-t-elle pas la besogne ? Plus savante et compliquée, elle met hors de notre portée la compréhension technique des oeuvres ; donc elle nous en dispense et nous installe dans le rôle passif, somme toute confortable, de récepteurs.
Le plaisir musical de l'auditeur du XVIIIe était probablement plus intellectuel et de meilleur aloi, car une moindre distance le séparait du compositeur".
Beaucoup de questions : qu'est-ce que comprendre une oeuvre ? En quoi cette action diffère-t-elle d'un travail de type explicatif et analytique ? Le rôle de récepteur est-il nécessairement passif ? En quoi consiste une réception active ? En quoi consiste une écoute active ? A quoi s'intéresse-t-on et à quoi est-on sensible dans une oeuvre artistique quand on ne dispose pas d'éléments de compréhension technique, d'éléments permettant de comprendre comment c'est fabriqué ?
Il faudra que je reprenne cette lecture à tête reposée, comme on dit, car à l'heure actuelle je reste sur le sentiment d'une écriture compliquée. Certes la pensée est subtile et complexe, mais la composition des paragraphes et des phrases me laisse sur une impression de complication et de difficultés telles que la pensée m'échappe souvent. Peut-être est-ce dû à l'abondance de citations qui transforme le cours de la lecture en course d'obstacles.
Reste, même si la thèse de l'auteur m'est restée globalement obscure, que plusieurs passages ont retenu mon attention et suscité ma réflexion. Plusieurs réflexions de Lévi-Strauss me sont ainsi apparues comme des ouvertures vers un questionnement excitant. Comme des pistes, dont le chemin n'est ni balisé, ni tracé de manière rectiligne, mais plutôt mi-débroussaillé, mi-encombré de végétation luxuriante. Au terme de cette première lecture, plutôt aride, un peu en accordéon, un temps facile, un temps difficile, voyons donc les passages que j'ai notés.
- "En écoutant Rameau", VII, page 45. "Les curieux de cuisine exotique l'ont appris en même temps que l'usage des baguettes : il faut plus de savoir-faire pour se servir d'un outil simple que le contraire ; le couteau et la fourchette furent inventés à l'intention de nos aïeux qui mangeaient grossièrement avec leurs doigts. Pour continuer dans la même veine, la musique que nous goûtons - de Mozart et Beethoven à Debussy, Ravel et Stravinsky - ne nous mâche-t-elle pas la besogne ? Plus savante et compliquée, elle met hors de notre portée la compréhension technique des oeuvres ; donc elle nous en dispense et nous installe dans le rôle passif, somme toute confortable, de récepteurs.
Le plaisir musical de l'auditeur du XVIIIe était probablement plus intellectuel et de meilleur aloi, car une moindre distance le séparait du compositeur".
Beaucoup de questions : qu'est-ce que comprendre une oeuvre ? En quoi cette action diffère-t-elle d'un travail de type explicatif et analytique ? Le rôle de récepteur est-il nécessairement passif ? En quoi consiste une réception active ? En quoi consiste une écoute active ? A quoi s'intéresse-t-on et à quoi est-on sensible dans une oeuvre artistique quand on ne dispose pas d'éléments de compréhension technique, d'éléments permettant de comprendre comment c'est fabriqué ?
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