dimanche 11 janvier 2015

dimanche 11 janvier - libertrio : face cachée

Vendredi matin. Dans la boite à lettres, un petit colis blanc. Le dernier opus de Libertrio : "Face cachée".

Libertrio c'est, comme son nom le suggère, un quartet : Raphaël Limousin, accordéon, piano, Bernard Sergeant, guitare, Philippe Decomble, basse, Dimitri Delporte, batterie, percussions. Avec, pour cet album et suivant les morceaux, des invités : violoncelle, contrebasse ou flûte traversière. Libertrio, un quartet ? Est-ce déjà une allusion subliminale au titre ? Trio, quartet : quelle est la pièce cachée ? Aucune ! Il suffit qu'intrigué on se pose la question.


Dès réception du disque, évidemment on l'a écouté. Tous les titres enchainées à la suite. Et justement, puisqu'il est question d'évidence, il en est une immédiate : c'est un plaisir de découvrir la musique de ce quartet ; ce sera un plaisir de les écouter encore et encore. Et d'abord, ce qui saute aux oreilles, c'est la qualité du son : une lisibilité parfaite, si bien que chaque instrument tient sa partie avec une identité forte. Mais aussi, un son ou mieux une tonalité, une couleur qui signe tout de suite l'identité du groupe.

Curieusement, alors qu'on découvre les titres de cet album, on a l'impression - encore une évidence - qu'on connait déjà bien ce quartet. On a presque l'impression de retrouver des copains de longue date. Moins découverte que retrouvailles. De titre en titre, une déambulation pleine de légèreté et de nonchalance. une musique que je perçois non pas facile, mais claire. A chaque titre sa ligne claire. On danse dans sa tête comme si c'était déjà le printemps. En tout cas, le ciel est clair et la journée démarre sous les meilleurs auspices.

Mais il y a encore autre chose : le titre, qui m'intrigue. "Face cachée". De prime abord, je n'ai aucune piste où m'engager pour le décrypter. Et c'est bien. Des compositions claires, mais un titre qui n'a rien d'explicite. Et qui donc attise l'intérêt et l'attention. Aucune piste ? Pas tout à fait ! Je suis en effet frappé par l'unité de l'ensemble des morceaux, par  la cohérence des morceaux entre eux. Et je m'avise, parcourant la liste des titres, qu'ils sont douze. Douze, comme les faces d'un dodécaèdre. Douze faces, mais qu'on ne voit jamais en même temps. Il y a toujours, de l'autre côté, une face cachée. Elle est là, mais non visible. Nécessaire pourtant à la solidité de l'ensemble. Une piste ? La face cachée, c'est l'amitié qui lie entre eux les membres du quartet et dont l'album garde trace matérielle. Face cachée, que l'auditeur ne connait pas, mais qui est là, présente, subliminale, et qui fait tenir l'ensemble.

Pour notre plus grand plaisir. Et qui doit rester cachée. En tout cas, une face qu'il faut se garder de vouloir trop analyser. Un dodécaèdre en effet s'il est trop analysé, mis à plat pour pouvoir en voir toutes les faces, ce n'est plus un dodécaèdre : c'est un objet qui perd une de ses dimensions, qui perd tout volume.

Que cette face cachée garde donc encore longtemps sa part de mystère.  

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