lundi 21 février - à propos de bide
J'ai dit dans mon post précédent mon plaisir d'avoir découvert cette improbable webradio qui a pour nom "Bide et Musique". Plaisir d'autant plus vif que c'est en cherchant des informations sur Yvette Horner que j'avais fait cette découverte. Mais, en terminant mon texte, je disais aussi combien la place donnée à l'accordéon me paraissait injustement réduite à une portion congrue, alors que les bides associés à cet instrument demanderaient pour être répertoriés une discothèque immense et des archivistes et des documentalistes en nombre suffisant pour diminuer significativement les statistiques du chômage. Je concluais en formulant l'espoir que la place qui lui revient soit faite à l'accordéon et - pourquoi pas ? " que les promoteurs de "Bide et musique" fassent de cet espoir un véritable projet.
Mais, arrivé à ce point de ma réflexion, il me semble que c'est la notion même de "bide" qui exige une clarification. Sans aller jusqu'à essayer de définir le concept de bide au sens scientifique du terme, il faut du moins tracer les lignes essentielles de la notion.
Je rappelle ici la définition du terme "bide" que l'on trouve sur Wikipedia à l'article qui est consacré à cette webradio :
Son objet [de la web radio "Bide et Musique"] est la diffusion de bides, selon une définition floue qui lui est propre : « Le bide est un morceau de variété (souvent chanté, parfois instrumental, parfois on se demande) pour lequel on a une tendresse particulière, auquel on souhaite donner une importance qu'il n'a pas nécessairement eue dans l'histoire de la musique et, bien entendu, que l'on a plaisir à entendre... et réentendre... et... »
Notons d'abord, précision délicieuse, qu'il s'agit d'une définition propre à cette webradio et que cette définition est floue. Deux marges de liberté qui m'autorisent d'une part à ajouter mon grain de sel, à savoir certaines précisions de nature à éclaircir la compréhension de la notion et, d'autre part, à proposer une définition, encore plus floue, mais qui me convienne mieux, disons qui me soit propre. Ce travail est en effet nécessaire si l'on veut un jour recenser les bides dans le monde de l'accordéon avec un maximum de consensus.
Si l'on se réfère au Petit Robert, on voit que le mot "bide" a trois acceptions :
1.- ventre. Il a du bide.
2.- échec complet. C'est un vrai bide ! Quel bide ! Synonymes : fiasco, flop, four. Rappelons qu'un flop est un bruit de chute lourde et molle. Rappelons aussi que fiasco vient de l'italien far fiasco = échouer, mais que l'on pense aussi au mot flasque, aussi de l'talien fiasco, qui désigne une bouteille ventrue. Enfin, un four est un espace noir où les choses disparaissent à la vue. Un four noir, c'est un désastre. "Tu ne contraindra pas le non-être à être", disait le philosophe antique. Circulez ! Y'a plus rien à voir !
3. bidon. C'est du bide ! Rappelons que le mot bidon, à la fin du XIXème et au début du XXème désignait, outre un récipient, un drap plié d'une certaine façon de manière à faire illusion en gonflant. Illusion, dites-vous ? Du bidon = c'est du bluff ! Et le bluff ? C'est l'attitude destinée à faire illusion, à intimider l'adversaire sans en avoir les moyens, au cours d'une partie de carte. On voit bien la filiation : bide - bidon - bluff - illusion - coup de poker. Un bide, c'est aussi un coup de poker qui a foiré. Au sens propre, un coup qui a merdé.
Mais revenons à la première ligne, à l'acception : "bide = ventre". Qui dit ventre, dit estomac. Celui qui fait un bide, c'est aussi quelqu'un qui a de l'estomac, c'est-à-dire qui est gonflé, qui ne manque pas d'air, qui est capable de tout avaler. Bide, baudruche. Un bide, indépendamment du succès ou de l'insuccès populaire, c'est du culot et du vent.
A ce point de ma réflexion destinée à élaborer quelques critères pour recenser les bides accordéoniques, accordéonesques ou accordéonistiques, je ne saurais choisir, je tente la définition provisoire suivante :
" Un bide est une oeuvre qui n'a pas connu le succès ou qui l'ayant connu a vécu ensuite une traversée du désert, l'oubli, puis la disparition ou bien qui a connu une alternance de succès et de rejets (en fonction par exemple d'invitations ou non aux émissions conçues et animées par Pascal Sevran). Mais c'est aussi une oeuvre qui, indépendamment de la reconnaissance populaire ou non et donc du succès et de l'insuccès, manifeste le culot sans bornes de son auteur, dont on se dit spontanément qu'il ne manque pas d'air ou, variante, qu'il a un sacré estomac. Je pense par exemple aux chansons exécutées par Bernard Tapie".
C'est maintenant, muni de cette boussole, que le travail commence. Evidemment, je ne l'ai pas précisé, car cela va de soi, le bide se reconnait d'abord, c'est le critère premier, au fait qu'il procure un plaisir immédiat, absolument irrationnel, mais irrépressible. On voudrait comprendre l'origine de ce plaisir, mais aucune explication ne suffit à en épuiser le mystère. C'est pourquoi aussi le risque d'accoutumance guette irrémédiablement celui ou celle qui se livre inconsidérément à ses délices.
Mais, arrivé à ce point de ma réflexion, il me semble que c'est la notion même de "bide" qui exige une clarification. Sans aller jusqu'à essayer de définir le concept de bide au sens scientifique du terme, il faut du moins tracer les lignes essentielles de la notion.
Je rappelle ici la définition du terme "bide" que l'on trouve sur Wikipedia à l'article qui est consacré à cette webradio :
Son objet [de la web radio "Bide et Musique"] est la diffusion de bides, selon une définition floue qui lui est propre : « Le bide est un morceau de variété (souvent chanté, parfois instrumental, parfois on se demande) pour lequel on a une tendresse particulière, auquel on souhaite donner une importance qu'il n'a pas nécessairement eue dans l'histoire de la musique et, bien entendu, que l'on a plaisir à entendre... et réentendre... et... »
Notons d'abord, précision délicieuse, qu'il s'agit d'une définition propre à cette webradio et que cette définition est floue. Deux marges de liberté qui m'autorisent d'une part à ajouter mon grain de sel, à savoir certaines précisions de nature à éclaircir la compréhension de la notion et, d'autre part, à proposer une définition, encore plus floue, mais qui me convienne mieux, disons qui me soit propre. Ce travail est en effet nécessaire si l'on veut un jour recenser les bides dans le monde de l'accordéon avec un maximum de consensus.
Si l'on se réfère au Petit Robert, on voit que le mot "bide" a trois acceptions :
1.- ventre. Il a du bide.
2.- échec complet. C'est un vrai bide ! Quel bide ! Synonymes : fiasco, flop, four. Rappelons qu'un flop est un bruit de chute lourde et molle. Rappelons aussi que fiasco vient de l'italien far fiasco = échouer, mais que l'on pense aussi au mot flasque, aussi de l'talien fiasco, qui désigne une bouteille ventrue. Enfin, un four est un espace noir où les choses disparaissent à la vue. Un four noir, c'est un désastre. "Tu ne contraindra pas le non-être à être", disait le philosophe antique. Circulez ! Y'a plus rien à voir !
3. bidon. C'est du bide ! Rappelons que le mot bidon, à la fin du XIXème et au début du XXème désignait, outre un récipient, un drap plié d'une certaine façon de manière à faire illusion en gonflant. Illusion, dites-vous ? Du bidon = c'est du bluff ! Et le bluff ? C'est l'attitude destinée à faire illusion, à intimider l'adversaire sans en avoir les moyens, au cours d'une partie de carte. On voit bien la filiation : bide - bidon - bluff - illusion - coup de poker. Un bide, c'est aussi un coup de poker qui a foiré. Au sens propre, un coup qui a merdé.
Mais revenons à la première ligne, à l'acception : "bide = ventre". Qui dit ventre, dit estomac. Celui qui fait un bide, c'est aussi quelqu'un qui a de l'estomac, c'est-à-dire qui est gonflé, qui ne manque pas d'air, qui est capable de tout avaler. Bide, baudruche. Un bide, indépendamment du succès ou de l'insuccès populaire, c'est du culot et du vent.
A ce point de ma réflexion destinée à élaborer quelques critères pour recenser les bides accordéoniques, accordéonesques ou accordéonistiques, je ne saurais choisir, je tente la définition provisoire suivante :
" Un bide est une oeuvre qui n'a pas connu le succès ou qui l'ayant connu a vécu ensuite une traversée du désert, l'oubli, puis la disparition ou bien qui a connu une alternance de succès et de rejets (en fonction par exemple d'invitations ou non aux émissions conçues et animées par Pascal Sevran). Mais c'est aussi une oeuvre qui, indépendamment de la reconnaissance populaire ou non et donc du succès et de l'insuccès, manifeste le culot sans bornes de son auteur, dont on se dit spontanément qu'il ne manque pas d'air ou, variante, qu'il a un sacré estomac. Je pense par exemple aux chansons exécutées par Bernard Tapie".
C'est maintenant, muni de cette boussole, que le travail commence. Evidemment, je ne l'ai pas précisé, car cela va de soi, le bide se reconnait d'abord, c'est le critère premier, au fait qu'il procure un plaisir immédiat, absolument irrationnel, mais irrépressible. On voudrait comprendre l'origine de ce plaisir, mais aucune explication ne suffit à en épuiser le mystère. C'est pourquoi aussi le risque d'accoutumance guette irrémédiablement celui ou celle qui se livre inconsidérément à ses délices.
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