mardi 31 mars 2015

mardi 31 mars - alerte agenda stage : un message de fanny vicens

... reçu ce matin le message ci-dessous de Fanny Vicens. Je me fais un plaisir de le répercuter ici.
 
Chères et chers collègues, 
 

"Pour la troisième année consécutive, l'Académie Internationale de Musiques de Villelongue-dels-monts accueille l'accordéon. Jean-Etienne Sotty et moi-même assurerons les cours et serons très heureux d'y accueillir les stagiaires.
Elle se déroulera du 29 Juillet au 10 Août, près de Perpignan. Cette rencontre multidisciplinaire - en plus des cours d'instrument et de musique de chambre dispensés par de grandes figures des disciplines classiques, jazz ou traditionnelles - propose un large panel d'ateliers nourrissant la pratique musicale. Quatre jours intenses de festival accueillant une trentaine de concerts donnés par une soixantaine d'artistes clôtureront l'Académie. Plus d'informations sont disponibles sur le site : www.academie-dels-monts.com
Nous restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire. 
Avec nos meilleures salutations"
Fanny Vicens et Jean-Etienne Sotty
www.fannyvicens.com
06 95 86 77 36

http://www.academie-dels-monts.com/

dimanche 29 mars 2015

dimanche 29 mars - alerte cd ! spiritango quartet : "chin chin"

SpiriTango Quartet est une formation composée de Fanny Azzuro, piano, Fanny Gallois, violon, Thomas Chedal, accordéon, et Benoît Levesque, contrebasse, qui a sorti un premier album, "Rage", en 2013, constitué de neuf compositions d'Astor Piazzolla. En ce printemps 2015, sort son deuxième album intitulé "Chin Chin". Entre temps, on peut noter un album solo de Fanny Azzuro, "Russian Impulse", et un album de Thomas Chedal, "Nostalgia del Tango", en duo avec le pianiste Philippe Alègre.    

Ce deuxième album du quartet est composé de dix morceaux, soit six d'Astor Piazzolla et quatre de compositeurs contemporains, trois argentins et un belge, F. Devreese. Un choix significatif : ancrage dans la tradition d'Astor Piazzolla, ancrage déjà revendiqué avec "Rage", tout en renouvelant son héritage par des arrangements originaux et ouverture vers une musique contemporaine influencée par le tango. Tradition et modernité. Tradition vivante.

De prime abord, "Chin Chin" est un bel objet esthétique. En ces temps où la musique se consomme de plus en plus sous la forme de flux sonores ininterrompus, cet album se présente sous la forme d'un cd accompagné ou précédé - au choix - d'un texte à la fois descriptif et théorique, le tout dans un boitier dont la couverture montre l'énergie et la joie de vivre du quartet.




Ce texte, signé Mathieu Picard, est à la fois une introduction technique et même, osons le mot, pédagogique à chaque morceau, et une piste ou une suggestion pour orienter l'écoute. Une manière d'accompagner l'auditeur dans sa découverte de l'inspiration, de la construction et de la dynamique de chaque titre. Une manière d'expliciter les choix d'arrangements des différents morceaux. Ce texte correspond à la dimension "studium" de ce bel objet, c'est-à-dire, en empruntant cette notion à Roland Barthes, à son intérêt intellectuel. En le lisant on se sent plus intelligent pour écouter les propositions artistiques du quartet. Un plaisir plutôt raffiné. Quant à la dimension "punctum", que j'emprunte à ce même sémiologue, et qui correspond à l'émotion ressentie immédiatement, spontanément, sans réflexion, elle est présente en chaque morceau. Chaque morceau est en effet une surprise rare. On pourrait croire que l'on connait Piazzolla ; on pourrait penser que toutes les lectures en ont été données. Eh bien, non... Chaque arrangement nous étonne.

A cet égard d'ailleurs, "Libertango", le titre 6,  est emblématique de cet album. Il s'agit bien d'une œuvre d'Astor Piazzolla, on la reconnait immédiatement, mais dans le même temps il s'agit aussi d'une œuvre à part entière de SpiriTango Quartet. La vraie fidélité à l'esprit de Piazzolla, c'est la prise de risques. De ce point de vue, on peut dire que le quartet est on ne peut plus fidèle à l'esprit de celui-ci.     
  

samedi 28 mars 2015

jeudi 26 mars - le festival "bouteille en bretelles"... où il est question d'iceberg !

Avant de mettre un point final aux articles que j'ai consacrés au festival de Bourg Saint Andéol, "Bouteille en bretelles", je viens de les parcourir, disons en survol, histoire d'évoquer encore une fois tous ces moments de plaisirs multiples : concerts dédiés à l'accordéon ou au bandonéon, à la musique en général, lieux chargés d'histoire, dégustations savoureuses. Une fête culturelle. Et voilà que tout à coup une image plutôt insolite me vient à l'esprit. Ou plutôt une mot :"Iceberg". Je me demande d'abord ce qu'il vient faire là, ce qu'il signifie et je comprends qu'en fait il me dit que ce que j'ai perçu de tous ces moments, et c'est déjà beaucoup, ce n'est jamais que la partie émergée d'un ensemble de sensations et d'impressions esthétiques dix fois plus nombreuses. Tant de choses que j'ai su déguster, tant de choses qui m'ont échappé. Tant de choses qu'il me reste à apprendre. C'est pour cela aussi que j'ai une grande affection pour ce festival et pour ceux qui le font vivre, et que déjà je prends date pour la cinquième édition.

jeudi 26 mars - le festival "bouteille en bretelles" (7/7)

7.7.- Presto digiti ! dimanche 22 mars, 17h, la cascade

Pour clore le festival, en milieu d'après-midi, un spectacle de prestidigitation, un spectacle que l'on peut dire familial, en tout cas convivial ou, si l'on veut, transgénérationnel, avec Daniel Rouaud, alias "Daniel le Magicien" et, comme accompagnateur, David Venitucci à l'accordéon.

David Venitucci fait partie des accordéonistes que nous admirons tout particulièrement. De "Cascade" à "Travelling", de "Hradcany" à ""French Touch", d' "A trois temps" à " La Linea del Sur" ou "Méditerranées"  avec Renaud Garcia-Fons, de "Myfoolishharp" avec Isabelle Olivier aux deux albums dédiés à Barbara et Léo Ferré avec Annick Cisaruk, c'est toujours un vrai bonheur de l'écouter. Chaque fois qu'on a eu la chance de l'écouter en direct live, j'ai été fasciné par sa main gauche et par ses capacités d'improviser en installant un monde en trois notes. Pas question donc de manquer cette occasion de vérifier encore une fois son talent d'improvisateur. Eh bien ! on n'a pas été déçu. Je dois même avouer que quelques fois je me suis surpris à fermer les yeux pour ne porter attention qu'à lui et alors j'étais loin de la Cascade. Ailleurs !  Que "Daniel le Magicien" m'en excuse !

Ci-dessous, cinq photographies prises entre 17h10 et 17h57.









jeudi 26 mars - le festival "bouteille en bretelles" (6/7)

6.7.- Invitation Goldberg, dimanche 22 mars, 11h, hôtel de digoine

"Invitation Goldberg", c'est le titre du concert donné par Elisabeth Gavalda, qui lit et interprète un texte de Nancy Houston sur les "Variations Goldberg", et Philippe Bourlois qui joue cette même suite de variations à l'accordéon.

Si je me demande pour quelles raisons j'ai tellement apprécié le concert "invitation Goldberg" en cet "avant-midi" du dimanche, j'en repère au moins trois :
- le caractère onirique du lieu, le salon de musique de l'hôtel de Digoine ; caractère renforcé par le fait que la scène est encadrée par de grandes portes fenêtres sur le Rhône, de telle sorte que les artistes sont visibles en contre-jour, comme dans un halo propice à la rêverie,
- le tissage noué entre la ligne de l'accordéon enchainant les variations l'une après l'autre et la ligne du texte de commentaires sur ces mêmes variations interprété par la comédienne. On aurait pu penser que la récitation de ce texte perturberait l'écoute de l'accordéon. C'est le contraire qui s'est produit, le texte introduisant un écart entre la musique et sa réception, écart tel que l'attention aux variations en était comme aiguisée. Paradoxe, sans doute, mais, pour ma part, je n'ai jamais aussi clairement perçu la succession des dites variations,
- cette perception mieux affutée, je sens bien que je la dois aussi au talent de Philippe Bourlois. J'ai eu plaisir à me laisser guider par son style à la fois précis et fluide. Distancié et impliqué. Un style qui explicite l'œuvre interprétée et qui fait que je me suis senti, pour ainsi dire, plus compétent que je ne le suis en fait. Je le remercie de m'avoir permis de rêver cette illusion.

De ce concert entre petit-déjeuner et déjeuner, je retiens ci-dessous quatre photographies prises entre 11h22 et 12h30.

 




jeudi 26 mars - le festival "bouteille en bretelles" (5/7)

5/7.- Cuarteto La Grinta, samedi 21 mars, 20h30, palais des évêques, grenier d'abondance

Ce quartet est composé d'un bandonéon, Victor Villena, d'une contrebasse, Jean-René Da Conceicao, d'un vibraphone, Minh-Tâm Nguyen, et d'un violon, Cyril Garac. Sauf erreur de ma part, c'est sinon leur première prestation, du moins leur premier concert complet.

Je cite le fascicule de présentation : "Cuarteto La Grinta est une formation inédite dans l'histoire du Tango : bandonéon - vibraphone - violon - contrebasse. "La Grinta, expression italienne empruntée par l'Amérique du Sud, désigne l'Audace, le Courage et la Passion tout à la fois [...] Cuarteto La Grinta vous propose de découvrir la nouvelle vague de compositeurs de musique argentine et de nouveaux arrangements des œuvres du maestro Piazzolla, l'ensemble riche de nouvelles couleurs et de nouvelles perspectives. Une expérience sonore unique, originale et de haute volée". Encore une fois, on retrouve ici deux axes majeurs de ce festival : tradition et modernité. C'était vrai avec Spasiuk, c'était vrai avec Alberdi, ce sera encore vrai avec Philippe Bourlois.  

J'ai beaucoup aimé l'énergie et le son de ce quartet, qui m'a fait découvrir nombre de compositeurs contemporains dont j'ignorais le nom jusqu'à ce jour. La force tranquille de la contrebasse, la délicatesse du vibraphone, les envolées du violon et, bien sûr, la présence du bandonéon. En ce qui concerne ce dernier instrument, je dois dire qu'il me fascine visuellement parlant. L'accordéon déjà m'apparait toujours comme organique autant que mécanique, mais cette perception est encore plus vraie pour le bandonéon, qui semble toujours se tortiller entre les mains de l'instrumentiste, comme pour s'échapper et reprendre sa liberté. Et c'est encore plus vrai quand il s'agit de Victor Villena. Je vais essayer d'illustrer cette impression avec quelques photos prises entre 20h58 et 21h54.






vendredi 27 mars 2015

jeudi 26 mars - le festival "bouteille en bretelles" (4/7)

4/7.- Impressions d'Espagne, samedi 21 mars, 17h00, couvent de la présentation de Marie

Soliste : I. Alberdi, un accordéoniste espagnol, d'origine basque. A son programme, pour commencer, des pièces d'Antonio de Cabezón (1510-1566) et, pour finir, une œuvre de J. Torres (1965). Tradition et modernité. Au milieu, la création mondiale d'une composition d'O. Strasnoy, présent à ce concert, "Double ostinato".

Ci-dessous, quelques photographies pour essayer de traduire le style d'I. Alberdi ou, en tout cas, ce qui, dans sa prestation, m'a frappé, à savoir une rigueur et une précision extrêmes au service d'un engagement passionné. L'accord entre l'accordéon et le lieu : simplicité, pureté, spiritualité, cet accord est parfait.

Ci-dessous donc, quelques photographies, entre 17h05 et 18h22. La première est anecdotique, mais intéressante : elle montre comment, avant chaque morceau, O. Strasnoy est venu traduire les commentaires introductifs d'I. Alberdi, soucieux de situer ses interprétations et d'en donner la perspective.




 






jeudi 26 mars 2015

jeudi 26 mars - le festival " bouteille en bretelles" (3/7)

3/7.- Duo Rhizottome, samedi 21 mars, 14h30, château pradelles

Le Duo Rhizottome, c'est Armelle Dousset, accordéon chromatique bisonore et Matthieu Metzger, saxophone soprano et talk box.  Un duo jeune dont la prestation et le nom me laissent dubitatifs. Avant de m'expliquer, je précise que, pour moi, être dans le doute est mieux qu'être dans la certitude. Etre certain de ce que l'on croit savoir est en effet une attitude de fermeture alors que le doute est une attitude d'attente, d'étonnement et d'ouverture. Mais, pourquoi cet état d'esprit dubitatif de ma part en découvrant le nom et la prestation du duo ?

D'abord, le nom. Certes chaque artiste a le droit de choisir son nom et l'orthographe de celui-ci, mais en l'occurrence le mot "rhizottome" n'est pas attesté par le Petit Robert ; le mot le plus proche attesté est "rhizotome", qui signifie "instrument servant à couper des racines". Mot de la même famille que "rhizotomie" qui signifie "section des racines nerveuses émergent de la moelle épinière en vue de supprimer la douleur". En quelque sorte une anesthésie, une suppression des sensations d'une zone nerveuse donnée. On espère qu'en l'occurrence il ne s'agit pas de supprimer les sensations sonores...

Quant à la prestation elle-même, si elle m'a intéressé, j'ai trouvé la présence de l'accordéon très en retrait par rapport à celle du saxophone [*].  Comme si quelque contrainte l'empêchait de donner sa pleine mesure sonore, ce qui est assez paradoxal quand on se rappelle que cet instrument est qualifié de bisonore. Reste que j'ai bien apprécié le style de ce duo acoustique, sa manière d'improviser entre rythmes de musique traditionnelle et expérimentations sonores en passant par Schubert, Rameau ou Telemann revisités ou rebidouillés, comme l'on voudra.

Bref, au terme du concert donné par le duo, j'ai très envie de pouvoir les écouter à nouveau. j'ai beaucoup à découvrir de leur(s) démarche(s). En tout cas, je suis bien décidé à les suivre à travers leurs traces et leurs chemins de traverse pour voir où va les mener leur parcours.

Cinq images du concert entre 14h59 et 16h02.






[*] Je dois dire qu'à l'issue du concert, j'ai fait part de mes impressions à ma voisine, accordéoniste professionnelle, concertiste et enseignante, qui a contrario louait la subtilité et la qualité du son de cet accordéon bisonore, de même que l'accord entre les deux membres du duo. Dont acte. Ce qui ne remet pas en cause mes propres impressions, mais qui pour le moins m'incite à m'interroger sur l'écart entre nos jugements et à essayer de comprendre ce que je n'ai pas perçu ou pas compris.

jeudi 26 mars - le festival "bouteille en bretelles" (2/7)

2/7.- Chango Spasiuk Quartet, vendredi 20 mars, 20h30, foyer municipal.

Où en étais-je ? Ah! oui... Quitte à paraitre ridicule, on n'hésite pas à venir attendre l'ouverture des portes du concert une heure avant. Et quand il s'agit du Chango Spasiuk Quartet, forcément, pas question de déroger à nos habitudes. Chango Spasiuk, c'est le chamamé pur jus. Un alcool plutôt corsé. Tellement inscrit dans une tradition musicale qu'il nous en donne la quintessence. Son quartet, c'est guitare et percussions, violon, guitare et voix, et bien sûr son accordéon-piano. Sans omettre de mentionner ce que l'on pourrait appeler une gueule qu'on n 'oublie pas. Il y a dans son comportement quelque chose du vates, le poète inspiré des Latins. Un intercesseur qui nous introduit dans un autre monde. Ailleurs !  Pendant une heure et demie.

21h05.

21h06.

21h07.

21h33.

22h13.

jeudi 26 mars - le festival "bouteille en bretelles" (1/7)

J'ai déjà dit, dans l'article précédent, à quel point j'ai apprécié cette édition, la quatrième, du festival "Bouteille en bretelles" de Bourg Saint Andéol.  Pour prendre connaissance du programme et situer la spécificité de chaque concert, le plus pertinent est, à mon sens, de lire la plaquette distribuée à cet effet par les organisateurs.

 http://autrebistrotaccordion.blogspot.fr/2015/03/samedi-7-mars-alerte-agenda-bouteille.html

L'essentiel des informations et des éléments d'analyse étant ainsi facilement accessible, je m'en tiendrai pour ma part, non à un compte-rendu objectif et technique, ce dont je suis bien incapable, mais tout simplement à une évocation subjective de chaque concert à travers quelques photonotes. Je m'en tiendrai donc aux seuls événements que j'ai vécus, alors même - c'est toute la richesse du festival - que bien d'autres moments contribuent aussi à donner beaucoup de densité à ce rendez-vous culturel : animations scolaires, conférences, audition d'élèves, exposition d'instruments, etc...

Je vais donc essayer d'évoquer en sept articles les moments qui composent "notre " festival, soit l'ouverture : présentation, buffet, dégustation de vins et animation musicale, et les six concerts. En fait, ces évocations, ce sont autant de manières de retrouver quelque chose du plaisir que nous avons éprouvés à l'instant et d'en garder, autant que possible, quelques traces en mémoire.

 1/7. - Ouverture, vendredi 20 mars, 18h30, Château Pradelle.

L'ouverture du festival et le buffet sont pour ainsi dire pour moi des instants magiques. C'est comme si un conte commençait pour durer du vendredi en soirée au dimanche en fin d'après midi. "Il était une fois..."

18h56. L'équipe organisatrice du festival trace les perspectives des moments à venir. Des paroles de bienvenue ; des paroles convenues mais nécessaires à destination des sponsors et autres soutiens. Cette année, quelques mots d'accueil pour Oscar Strasnoy, dont une œuvre spécialement commandée sera créée au cours du festival ; en retour, quelques mots de courtoisie d'Oscar Strasnoy à destination des festivaliers. On en a déjà l'eau à la bouche, juste avant de goûter à quelques vins.


19h08. Alors que le buffet bat son plein, Frédéric Phelut se charge d'animer tout ce monde. Son accordéon ? Un Maugein. Tout est dit.


19h19. On l'écoute avec plaisir. L'atmosphère est conviviale. On est content de croiser des visages connus et d'échanger quelques mots. Par exemple avec des bénévoles ou, belle surprise, avec Mélanie Brégant. Mais déjà il est temps de penser à rejoindre le foyer municipal où se produira le quartet de Chango Spasiuk. Quitte à paraitre quelque peu ridicule, on tient absolument à être placé au mieux. On quitte le buffet. Le fond de l'air est plutôt tonique. L'attente sera longue, mais "ça valait le coup".







mercredi 25 mars 2015

mercredi 25 mars - "bouteille en bretelles", un festival hyperculturel

Je sens que je vais me répéter. Après les éditions de 2012, 2013 et 2014, et alors que, Françoise et moi, nous sommes encore sous le charme, un seul mot me vient à l'esprit pour qualifier la cuvée 2015 du festival "Bouteille en bretelles" : "Parfait" !

Qu'il s'agisse de la programmation, de l'organisation, de la qualité des concerts ou de la mise en œuvre, tout fonctionne au mieux pour notre plus grand plaisir. A cela s'ajoute, au fil des années, les liens qui ont pu se nouer avec certains bénévoles avec lesquels c'est un plaisir de pouvoir échanger quelques mots à propos de nos impressions.



Comme preuve de la très haute qualité de ce festival, deux pièces me paraissent significatives :

- Chaque concert est présenté avec un fascicule succinct mais très informatif sur les musiciens, le lieu, le programme et les domaines viticoles offrant une dégustation de leurs vins. Cette plaquette, très soignée, suffit comme preuve du professionnalisme de l'équipe organisatrice. Elle prépare parfaitement l'écoute.

- Mais un autre élément me parait devoir être ajouté au dossier, un élément spécifique à ce festival, c'est sa dimension culturelle hautement affichée et revendiquée.  C'est pour qualifier cette dimension que j'ai qualifié ce festival d'hyperculturel. Je m'explique : "Bouteille en bretelles" a trois dimensions culturelles, à savoir la culture musicale, spécialement l'accordéon dans tous ses états, la culture du vin et la culture patrimoniale. Mais si je le qualifie de festival hyperculturel, c'est que ces trois dimensions ne sont pas simplement juxtaposées. Il y a plus qu'une simple addition ; il y a entre ces trois dimensions une véritable interaction. Un exemple : le concert du Cuarteto La Grinta, le samedi 21 mars, à 20h30 au Palais des Evêques - Grenier d'abondance, concert suivi de la dégustation offerte par le domaine Saladin et par le vignoble Terre des Amoureuses. Dégustation qui permet et d'échanger entre auditeurs nos impressions et de rencontrer les musiciens eux-mêmes venus déguster et qui prennent plaisir à recevoir les éloges qu'on leur distribue avec enthousiasme. De cette interaction résulte un plaisir multiple, complexe, spécifique. Un moment de bonheur.

Bien sûr, je reviendrai à tête reposée sur nos impressions quant à ces trois jours de festival ; j'essaierai de les illustrer avec quelques photos.

mercredi 18 mars 2015

mercredi 18 mars - à propos de l'album "au fil des temps" du duo kiss & bye...

"Au fil des temps", un titre énigmatique. Ne serait-ce que parce que l'expression courante est au fil du temps, évoquant une action qui se déroule au fur et à mesure que le temps passe ou un enchainement d'événements liés entre eux successivement. Mais ici, il s'agit bien de temps au pluriel et non du temps, sans doute parce qu'on est dans le monde musical où les temps sont une certaine organisation et une certaine mesure du temps comme forme abstraite. Ici, la notion est moins philosophique que technique. Elle rappelle que la musique est une manière, par l'organisation et la mesure, de donner forme aux inspirations des compositeurs. Il ne s'agit pas de perdre le fil.

"Au fil des temps", ai-je dit plus haut, est un titre énigmatique. Pour lever cette énigme la tentation fatale serait de s'en remettre à Sonia Rekis et à Yann Gérardin pour leur demander quelle était leur intention et leur projet. Erreur fatale, car leur réponse ne pourrait que réduire notre imagination. On y perdrait toutes les significations qu'on peut imaginer en écoutant leur album. Ce serait dommage d'empêcher ainsi la polysémie du titre de se développer.

Un fil est une réunion de brins. On peut tirer des fils, effilocher, effiler. Comme autant de pistes ouvertes et suggérées. Sans cependant perdre le droit fil, en suivant le sens des fils, sans biaiser. Suivre le droit fil, c'est ainsi que se construisent les morceaux comme autant de tissages. Mais on pense aussi à cette autre expression :"de fil en aiguille", c'est-à-dire en avançant à pas comptés, insensiblement, pour ainsi dire par associations d'idées. Cheminement fragile : qui ne tient parfois qu'à un fil ; mais obstiné, comme l'indique l'expression : "le fil rouge", qui donne sens et structure à une œuvre.

Pour finir, je n'aurais garde d'oublier que le mot fil désigne aussi la partie coupante d'une lame : donner du fil à une lame, comme on donne une ligne claire à une composition. A propos...Vous avez dit "lames" ? Eh oui... On se souvient alors que Sonia a fait un album intitulé "Drôles de lames". Encore un titre énigmatique.

Un dernier mot. En dehors du fait primordial à savoir que j'ai immédiatement aimé "Au fil des temps", j'observe que sa structure même contribue beaucoup au plaisir que j'y trouve. L'album est composé de onze morceaux, disons de onze pièces, comme un puzzle. Dix sont des compositions de Sonia, un est de Yann. D'autre part, W. Schotte intervient au violoncelle sur trois titres. Si bien que la structure de l'album peut se décrire ainsi :

1. Sonia (composition) + Yann
2. Sonia (c) + Yann + William (violoncelle) 
3. Sonia (c) + Yann
4. Sonia (c) + Yann
5. Sonia (c) + Yann
6. Sonia (c) + Yann + William (v)
7. Yann (c) + Sonia
8. Sonia (c) + Yann
9. Sonia (c) + Yann
10. Sonia (c) + Yann
11. Sonia (c) + Yann + William (v)



mardi 17 mars 2015

mardi 17 mars - alerte agenda ! festival de trentels 14-17 mai

... reçu ce matin le message ci-dessous. Je le répercute ici avec plaisir et, si j'ose dire, avec gourmandise. Une douzième édition qui donne envie... On y reviendra, mais d'ores et déjà on peut cocher les dates, 14-17 mai, sur son agenda. Et pour se donner une idée du programme, les organisateurs ont pensé à nous donner tous les liens utiles.




"Accordéons-nous à Trentels", c'est dans deux mois. 

Le festival en effet aura lieu du 14 au 17 Mai.

Avec les concerts
le 14 mai :
  • Jacques Dupriez (violon-baryton) et Philippe Hacardiaux (accordéon chromatique)
https://www.jacquesdupriez.com/
le 15 mai :

  • Noguet Robert Quartet avec Yannig Noguet et Ronan Robert (accordéons diatoniques), Jérôme Kerihuel (tablas, percussions) et Simon Mary (contrebasse)
https://www.ronanrobert.com/
  • Merima Kljuco (accordéon chromatique) et Miroslav Tadic (guitare)
le 16 mai :
  • Markku LEPISTÖ trio avec Markku Lepistö (accordéon diatonique), Milla Viljamaa (piano) et Petri Hakala (mandola)
  • Toucas Trio VASCO avec Christian Toucas (accordéon chromatique), Thierry Vaillot (guitare) et Amrat Hussain (tablas)
le 17 mai :
Concert des stagiaires et Atelier de pratique collective d'instruments de Plein Vent
avec Jean-Luc Amestoy et Ronan Robert
Avec les stages de
Merima Kljuco (accordéon chromatique),
Ronan Robert (accordéon diatonique), 
Miroslav Tadi
c (guitare),
Jean-Luc Amestoy
(pratique collective d'instruments).


Vous pourrez bientôt consulter le site du festival et réserver vos places.
Nous vous avertirons prochainement de son ouverture.
Partagez cette information avec vos amis et n'oubliez pas : c'est au week-end de l'Ascension!

Bien cordialement.
L'équipe du festival.
   

  Association Plein Vent
       Maison des Loisirs
 Lustrac 47140 Trentels

    
  +33 5 53 41 60 05



lundi 16 mars 2015

lundi 16 mars - kiss & bye, au fil des temps

Sonia Rekis fait partie de nos accordéonistes de prédilection. avec R. Galliano, V. Peirani, L. Suarez, D. Venitucci, B. Maurice et quelques autres. C'est pourquoi, lorsqu'elle nous a fait connaitre la souscription ouverte pour financer son dernier opus, nous n'avons pas hésité une seconde. Il faut dire que nous connaissions déjà un peu Sonia pour avoir écouté certains de ses albums - "Mana swing", "Dédicaces", Drôles de lames" - et pour avoir eu la chance de l'écouter en direct live à Tulle à plusieurs reprises, soit avec Mana Swing, soit avec Yann Gérardin. De beaux moments. Des moments dont on se souvient. C'est ainsi donc que samedi, à notre retour de Bordeaux, une enveloppe nous attendait dans la boite à lettres : "Kiss & Bye / Au fil des temps" ;  Sonia Rekis, accordéon, voix, batterie et Yann Gérardin, basse, voix, batterie, guitare.

"Kiss & Bye", c'est donc un album de 62:25, composé de onze titres. Dix de ceux-ci sont des compositions de Sonia, un titre, le 7, est une composition de Yann. Sur trois titres, les 2, 6 et 11, William Schotte intervient au violoncelle.


Après trois moments d'écoute, on peut le dire sans crainte de se tromper : c'est un bel album. En tout cas, conformément à nos attentes et, disons-le, à nos a priori favorables, qui se sont construits au fil des rencontres, c'est une musique qui nous plait. Des compositions originales, mais aussi deux titres déjà découverts sur "Drôles de lames", à savoir le 3, "Roz des sables", 5:56, et le 9, "Musique pour trotteuse", 6:30. Comme je l'ai noté ci-dessus, W. Schotte intervient sur trois titres : "Dérive", "Cycle II", "Valse de cœur" et ses interventions, toujours pertinentes, donnent beaucoup de profondeur au jeu du duo.

Une des raisons pour lesquelles j'aime cet album, tous ses titres, c'est parce qu'il se situe dans un registre que j'apprécie au plus haut point et que j'appelle le jeu en demi-teinte. Tout en nuances. Rien d'excessif, ni de forcé. Pas d'effets faciles. Quelque chose qui sonne comme de l'authentique. Et d'abord, le son de l'accordéon, que je ne saurais décrire avec des mots, mais aussi le phrasé de Sonia, que je ne saurais analyser, mais que je reconnais à coup sûr, dans l'instant. Comme une évidence.  Un son, un phrasé auxquels s'accorde parfaitement le jeu de Yann.

L'ensemble m'a frappé par son unité d'inspiration, même si chaque morceau est clairement identifiable. C'est une musique qui prend son temps pour installer son monde. Nostalgie sans tristesse, mais aussi un certain mystère, une certaine incertitude, quand les voix viennent s'ajouter aux instruments comme une vibration en forme de scat avec parfois des accents venus des Balkans.

Je l'ai dit, j'ai tout aimé de cet album. Chaque morceau a sa singularité. En particulier "Chassé croisé", la composition de Yann, ou "Stéfunnk" - bonjour Monsieur J. B. - ou encore le dernier titre, "Valse de cœur" : pourquoi ai-je pensé aux paysages de Brel ? Sans oublier le titre 8, "La confuse", une valse de 2:05, qui évoque pour moi G. Viseur, T. Murena ou J. Privat. Deux minutes d'un plaisir plutôt raffiné.

Un monde "au fil des temps", comme on dirait au fil de l'eau, suivant le droit fil, ou encore de fil en aiguille. Un monde aux couleurs multiples, que j'ai perçu comme une série de photographies en noir et blanc - les plus artistiques à mon sens - tout en variations et en nuances.

Bref ! Que dire de plus ? Il est temps de remettre la galette sur le lecteur.

Et si vous le souhaitez, vous pouvez écouter un morceau sur YouTube :

https://www.youtube.com/watch?v=2ILAvi-J7pI






dimanche 15 mars 2015

dimanche 15 mars - parce que c'était lui, parce que c'était moi...

Vendredi 13 mars, salle du Vigean à Eysines, commune de l'agglomération bordelaise. A 20h30, concert de Sylvain Luc et Richard Galliano. Placement libre, assis. Ce concert s'inscrit dans le cadre de la tournée de promotion de "La vie en rose / Rencontres avec Edith Piaf et Gus Viseur".

On est arrivé à Bordeaux vers 13 heures. On a déjeuné à l'hôtel réservé pour la nuit de vendredi à samedi. On est allé reconnaitre le lieu de la salle vers 17 heures. Retour à l'hôtel. Il fait froid et le vent n'incite pas à la promenade. A 19h30, on rejoint les quatre personnes qui attendent déjà l'ouverture des portes, qui s'ouvriront à 20h15. Cette longue attente valait la peine ; elle nous permet en effet de nous installer au premier rang. A 20h40, début du concert. A 22h15, fin du concert après deux rappels. On s'attarde un peu : c'est l'occasion de pouvoir échanger quelques mots, d'abord avec Sylvain Luc, puis avec Richard Galliano, tous les deux acceptant de bonne grâce  de signer pour nous leur album. Peu avant 23 heures, le digicode nous ouvre la barrière de l'hôtel. On a la tête pleine d'étoiles. On se rappelle sur le vif que l'on vient d'entendre "Paris", "Douce Joie", "L'accordéoniste", "Les amants du jour", "La chanson des forains", "La foule", "L'hymne à l'amour", "Je m'en fous pas mal", "La vie en rose", "Je ne regrette rien", "Mon Dieu", "Sous le ciel de Paris", "Swing valse". Liste incomplète certes, mais suffisante pour donner une idée juste du programme.

Ce fut un beau concert. Quand Richard Galliano a annoncé qu'ils allaient jouer un dernier titre, j'ai cru émerger d'un rêve. En tout cas, le temps n'avait pas duré. C'est comme si tout s'était déroulé en un instant.

Samedi matin, sur la route du retour à Pau, forcément avec Françoise nous avons échangé nos impressions et nos souvenirs. Un puzzle de belles sensations. Chemin faisant on convient qu'il est encore un peu tôt pour prendre du recul et pour essayer d'analyser les bonnes raisons de nos émotions et de notre enthousiasme. Et puis, toujours chemin faisant, on finit par se dire qu'il n'est peut-être ni nécessaire, ni opportun de vouloir mettre à jour ces raisons et qu'il serait aussi bien de s'en tenir à notre enthousiasme comme à une évidence.

Du coup, je serais presque tenté de paraphraser Montaigne qui, cherchant à comprendre les raisons de son amitié pour La Boëtie, finissait par s'en tenir à cette évidence :"Parce que c'était lui, parce que c'était moi". C'est tout ! Si l'on se demande maintenant à quoi tient la perfection de ce concert, l'accord de Richard Galliano et de Sylvain Luc, la réponse pourrait bien être, en miroir : "Parce que c'était Richard, parce que c'était moi" ; "Parce que c'était Sylvain, parce que c'était moi".

Pour évoquer cette soirée, sept photonotes prises entre 20h47 et 21h42.

 20h47, le duo en bleu...


20h52. Richard Galliano


20h52. Sylvain Luc, dans la même minute.


20h56, le duo en couleurs chaudes


21h13. Richard Galliano entre assis et debout...


21h15, solo :"Melodicelli", une composition de Richard lui-même.


21h42. Je suis frappé par la constance du comportement de Richard et Sylvain : échange permanent de regards. Quelque chose que l'on peut, à juste titre, qualifier de classique.


Un dernier mot pour dire qu'avant le début du concert, on a discuté quelque peu avec Gilles (de Mont-de-Marsan), puis à l'issue de ce même concert avec Christelle. Et ces rencontres amicales nous ont fait plaisir. Elles font partie du plaisir des concerts.

post-scriptum : une dernière, juste pour le plaisir des yeux...

jeudi 12 mars 2015

vendredi 13 mars - actualité de vincent lhermet

... reçu, il y a peu de temps, le courriel ci-dessous de Vincent Lhermet. Inutile d'y ajouter des commentaires. Il suffit d'un clic, ci-dessous, pour se convaincre de son talent. Non pas une découverte, mais une confirmation. Pour l'heure, je ne sais comment il est possible de se procurer son cd, mais je me renseigne.

Bonne écoute !


Dear colleagues, dear friends,

I have the pleasure to inform You of the release of my new CD "Correspondances", which is now available for free listening on the webpage of the Paris Conservatoire:
It includes 6 solo and chamber works by Georg Friedrich Haas, Jouni Kaipainen*, Philippe Leroux*, Bruno Mantovani*, Gérard Pesson* and Annette Schlünz.
Best regards,
Vincent Lhermet.



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Chers amis,
J'ai le plaisir de vous annoncer que mon nouvel enregistrement "Correspondances" vient de sortir. Afin de permettre une diffusion des oeuvres la plus large prossible, l'intégralité de cet enregistrement est désormais disponible sur le site internet du Conservatoire de Paris http://www.conservatoiredeparis.fr/nc/voir-et-entendre/dvd-et-cd/jeunes-solistes/jeunes-solistes/article/vincent-lhermet/
Ce CD comprend 6 oeuvres, en solo et musique de chambre de Georg Friedrich Haas, Jouni Kaipainen*, Philippe Leroux*, Bruno Mantovani*, Gérard Pesson* et Annette Schlünz.
Bien à vous tous,
Vincent Lhermet
www.vincentlhermet.fr
 

mercredi 11 mars 2015

jeudi 12 mars - à propos de didier ithursarry...

Didier Ithursarry fait partie des accordéonistes que nous apprécions tout particulièrement... Ses concerts ont toujours été pour nous des moments rares. Mais ce que nous apprécions prioritairement c'est sa présence singulière en des formations très diverses : du duo avec Jean-Luc Oboman Fillon ou avec Kristof Hiriart au trio avec Jauvin et Bras, au quartet avec Sylvain Luc, Jean-Philippe Bordier et Laurent Pezière, etc... jusqu'à des formations plus nombreuses comme le sextet Jazzarium ou des orchestres comme Megalopolis et Polis avec Guillaume Saint-James, ou encore Danzas de J.-M. Machado, en passant par le quartet Brass Danse Orchestra... Entre autres, comme par exemple l'Orphicube d'Alain Darche qui pourrait bien prétendre au statut d'objet musical non identifié à ce jour.


Mais il n'est pas question ici d'être exhaustif, ni de reconstituer son C.V. Si je lui consacre cet article, c'est juste pour signaler un album que nous avons trouvé - par hasard ! toujours par hasard - au Parvis un album signé Claude Barthélemy, une réédition du Label Bleu, un label mythique, forcément mythique. Enregistrement et mixage en mai et juillet 2000. Le titre ? "Sereine". Bien sûr, on n'entend pas - du moins moi - Didier sur toutes les plages, mais quand on l'entend, c'est le bonheur de retrouver son son, son phrasé et sa présence, discrète et nécessaire comme une évidence.