mercredi 28 janvier 2015

jeudi 29 janvier - la vie en rose : un objet simplexe...

Je prends le risque de paraitre pédant. En écoutant "La vie en rose" de Richard Galliano et Sylvain Luc, un album qui se donne comme une évidence de plaisir, une notion m'est revenue à l'esprit, une notion de la pensée complexe ou, si l'on veut, systémique. Cette notion est la simplexité.

Précisons en quelques mots de quoi il s'agit. Pour cela, je me réfère à quelques éléments empruntés à Wikipédia :

La simplexité connote l'"art de rendre simple, lisible, compréhensible les choses complexes".
De même que "complexe" ne doit pas être confondu avec "compliqué", "simplexe" ne doit pas être confondu avec "simple".
Une "chose simplexe" est une "chose complexe dont on a déconstruit la complexité que l'on sait expliquer de manière simple".

En référence à ces éléments de définition, je dirais volontiers que cet album est une "chose simplexe" en ce sens qu'il se présente comme simple parce qu'il résulte d'une maîtrise et d'une assimilation par le duo de la musique qu'il interprète, pour ne pas dire qu'il crée pour notre plus grand plaisir. Un maximum de complexité qui se donne comme une évidence immédiate. Un plaisir simple, justement parce que tout le travail de création, de déconstruction-reconstruction, se présente comme allant de soi, comme facile.

Mais, au fil des écoutes de cet album, me revient à l'esprit que Richard Galliano est aussi le créateur du "New Musette". Je manque trop d'éléments sur son parcours pour prétendre en saisir la signification, mais j'ai l'intuition qu'il serait plus qu'intéressant de repérer les jalons qui le balisent de "New Musette", au début des années 1990, jusqu'à "La vie en rose" en 2015.

"New Musette", un album de 1991, publié par le prestigieux Label bleu. "New Musette", à l'instar du Tango Nuevo d'Astor Piazzolla, le maître, l'ami, et en l'occurrence le modèle. Rappelons que cette œuvre est dédiée à Laura et Astor Piazzolla. Une manière de prouver que l'accordéon n'est pas cantonné au musette et qu'il peut s'aventurer en territoire de jazz. Musette, tango, blues, musiques respectivement des Français et des Italiens, des Italiens et des américains du sud, des Africains et des Américains du Nord, trois styles que le jazz peut reprendre à son compte. En présentation de cet album, Richard Galliano explique qu'à son sens on ne peut plus jouer le musette comme dans les années 30 et donc qu'il le joue sous l'influence de Piazzolla, de Coltrane, de Bill Evans et de Debussy, qu'il ne cessera jamais d'admirer au plus haut point.

Rappelons que "New Musette" est joué par un quartet de haut vol : Richard Galliano, accordéon, Philippe Catherine, guitare, Pierre Michelot, contrebasse et Aldo romano, batterie. Excusez du peu !

Plus tard, en 2007, c'est "L'hymne à l'amour". Richard Galliano, accordéon, Gary burton, vibraphone, George Mraz, contrebasse et Clarence Penn, batterie. Un répertoire aux influences multiples : Piazzolla, Bill Evans, Marguerite Monnot, Bach, etc... Des influences profondes, de longue date ou plus récentes, ou du moins plus explicites, comme Edith Piaf ou Bach, et que l'on retrouvera plus tard...

En 2008, c'est "From Billie Holiday to Edith Piaf" à Marciac. The Wynton Marsalis Quintet et Richard Galliano. Au cœur de ce concert et de l'album, le blues, l'esprit du blues, l'âme du blues comme élément commun à Billie Holiday et à Edith Piaf. Parmi les œuvres de cet album, "La vie en rose" avec Hervé Sellin comme invité au piano. Et puis, déjà, "La foule", que l'on retrouve comme titre 6 de "La vie en rose".

Enfin, en cette année 2015, c'est "La vie en rose". Un duo accordéon-guitare. Un moment acoustique pur. On y retrouve l'"Hymne à l'amour" et "La Foule". On y découvre en titre 1, le premier, et 16, le dernier, deux compositions de Gus Viseur : "Douce joie" et "Swing Valse". Gus Viseur, le jazz-musette par excellence ! La référence ! En présentation de cet album, Richard Galliano explique comment  à l'origine de cet album il y a en quelque sorte un voyage au Brésil et cette expérience que le forro est pour ainsi dire le patrimoine de ce pays, comme le musette est notre patrimoine. Une prise de conscience déterminante. C'est elle en effet qui lui a donné l'idée que Gus Viseur et Edith Piaf étaient notre patrimoine même. Donc, un trésor à sauver. A sauver en le faisant vivre. Sûrement pas, comme le disait Richard, en le jouant comme en 1930. Et puis il y a la "Flambée montalbanaise" et l'"Hymne à l'amour". Entre autres titres inscrits dans notre tradition au plus profond de nos mémoires.

Quelques mots encore de Sylvain Luc à propos d'Edith Piaf  :"c'est la plus grande chanteuse du patrimoine français [...] Piaf est notre blues à nous". Et pour finir, quelques mots de Franck Laurent, qui a écrit la présentation :" Les deux compères se saisissent donc de ce trésor et relèvent le défi : lui conserver sa spontanéité et son authenticité tout en faisant surgir quelque chose de nouveau. Le parti pris est de ne pas trop répéter pour préserver la fraicheur, et de jouer un instrument  acoustique pour privilégier le dialogue et l'écoute".

Parti pris, pari réussi ! Vous avez dit :"un album simplexe"? Oui !





  

mercredi 28 janvier - ring ring : le clip

... reçu aujourd'hui le clip d'Ygranka sur le titre "Ring Ring" tiré de l'album "Le Tacot de Jeremia".

Ecouté illico. Transmis illico. A écouter illico. A partager illico.

https://www.youtube.com/watch?v=DSRwGqkrE2U

C'est l'occasion de rappeler que cet album est un bel album. Le clip en donne une bonne image.

mardi 27 janvier 2015

mardi 27 janvier - richard galliano et sylvain luc : la vie en rose

Comme annoncé depuis plusieurs semaines, le duo de Richard Galliano et Sylvain Luc, intitulé "La vie en rose" vient de sortir. En sous-titre, on peut lire : "Rencontres avec Edith Piaf et Gus Viseur", dont on peut rappeler ici que 2015 est le centenaire de leurs naissances. On peut rappeler aussi deux autres albums de Richard Galliano, qui témoignent d'un profond attachement à cette chanteuse : "L'hymne à l'amour" en quartet avec Gary Burton et "From Billie Holiday to Edith Piaf" avec le quintet de Wynton Marsalis.

Je suis donc en train de découvrir cet album et je crois qu'il n'est pas inutile ici de rappeler une interview récente donnée par Richard Galliano à France Musique à l'occasion de sa sortie. Je dois à l'amitié de Jyl d'avoir été informé de l'existence de ce document qui me parait de première importance. Je l'avais signalé il y a quelques jours, mais il n'est pas inutile d'y faire à nouveau référence.

http://www.francemusique.fr/emission/l-invite-du-jour/2014-2015/richard-galliano-pour-l-album-la-vie-en-rose-01-21-2015-08-45

A un moment donné, vers les deux tiers de l'interview, celle-ci est interrompue par la diffusion d'un morceau de jazz d'un trio. A l'issue de celle-ci, l'interviewer reprend son échange avec Richard Galliano en insistant pour lui faire dire toute son admiration pour ce qu'il vient d'entendre. Or justement, il n'apprécie pas, mais alors pas du tout. Et devant l'insistance de son interlocuteur, il enfonce le clou. Pour lui, c'est une musique sans ligne mélodique et donc, pour parler clair, ça n'est pas de la musique. J'ai l'impression que notre cher Richard avait perdu un peu de son amabilité, agacé sans doute par la dite insistance et par de nombreuses approximations de son interviewer.

Je dois dire ici que, pour ma part, j'adhère totalement à cette prise de position : qui dit musique dit ligne mélodique claire et qui dit ligne mélodique claire dit musique. Ou encore, l'essence même de la musique, c'est une ligne mélodique claire, identifiable immédiatement. Sans doute un tel jugement est-il de nature à faire sursauter quelques jazzmen, mais je le maintiens car il est absolument subjectif, donc relatif, et il s'appuie sur cette évidence sensible pour moi à savoir qu'en l'absence de ligne claire, je m'ennuie vite ; je trouve que c'est long, long, long... sans que je me représente où l'on va finir par atterrir. Pour être honnête, je dois dire qu' a contrario maints morceaux de musique dite classique m'ennuient aussi parce que la mélodie est trop prévisible.  

J'ai voulu rappeler ici cette prise de position de Richard Galliano, prise de position plusieurs fois affirmée, parce qu'en fait "La vie en rose" en est comme la réalisation même. Un studio, un accordéoniste, un guitariste, un ingénieur du son - purement acoustique ! - et pour chaque morceau une ligne mélodique claire comme de l'eau de roche. Des thèmes que l'on connait par cœur, une complicité immédiate, telle que les deux musiciens permutent leurs rôles de leader ou de soutien sans la moindre hésitation.

Bon ! je vais de ce pas écouter encore quelques morceaux de "La vie en rose" et on en reparle !


lundi 26 janvier 2015

lundi 26 janvier - actualité de fanny vicens

... reçu de Fanny Vicens le courriel ci-dessous,  que je me fais un plaisir de répercuter :


Chers tous,

La fin du mois de Janvier approche, il est heureusement encore temps pour vous souhaiter tous mes meilleurs voeux de santé et bonheur pour 2015!

Ce mois-ci, mon partenaire Jean-Etienne Sotty et moi-même sommes accueillis en résidence aux Subsistances, Laboratoire international de création artistique de Lyon. Deux semaines de travail de création aux côtés de la performeuse new-yorkaise Okwui Owpokwasili sous la direction de la chorégraphe Maud le Pladec afin de créer le projet "Hunted" (autour de la sonate "Black Birds" pour accordéon de Kalevi Aho).

http://www.les-subs.com/evenement/hunted/


La création sera présentée cette semaine lors des cinq représentations du Festival Aire de Jeu aux Subsistances, puis à la Fondation Royaumont (à 30 km de Paris) le 13 Juin prochain.

Au plaisir de se retrouver pour un prochain concert,

Amicalement
Fanny

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Fanny Vicens
www.fannyvicens.com
06 95 86 77 36

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Post-scriptum : Pour plus d'informations sur les prestations, les projets, en particulier "Hunted", et la carrière de Fanny Vicens, il suffit d'un clic :

 http://www.fannyvicens.com/#!blog/cayn

dimanche 25 janvier 2015

dimanche 25 janvier - alerte agenda ! spiritango chin chin

Le saviez-vous ? Le deuxième album du SpiriTango Quartet intitulé "Chin Chin" sortira le 24 mars. Label : Paraty. Diffusion : Harmonia Mundi. A noter sans faute sur nos agenda.


Pour en savoir plus sur cette formation .. un simple clic...

http://www.spiritangoquartet.com/repertoire

vendredi 23 janvier 2015

vendredi 23 janvier - alerte agenda ! à l'occasion de la sortie de "la vie en rose" de richard galliano et sylvain luc

... reçu un message amical de Jyl, qui me signale une émission de France Musique à l'occasion de la sortie de "La vie en rose", un album Milan de Richard Galliano et Sylvain Luc. Pas de commentaires inutiles, le mieux est de donner ici le lien de cette interview de Richard Galliano. C'est en effet un document fort intéressant avec des prises de position très tranchées de celui-ci quant à la mélodie dans la musique actuelle. A écouter...

http://www.francemusique.fr/emission/l-invite-du-jour/2014-2015/richard-galliano-pour-l-album-la-vie-en-rose-01-21-2015-08-45

mercredi 21 janvier 2015

mercredi 21 janvier - stéphane delicq et deux flacons de calva...

Sur cette photo, on peut reconnaitre quatre albums de Stéphane Delicq. Peut-être même pourrait-on dire : "les quatre albums de Stéphane Delicq". Quatre œuvres magnifiques. A mon sens, le plus sublime de ce qu'a donné l'art du diatonique. Et puis, au-dessous, il y a deux flacons : ils contiennent un calva hors d'âge. Et déjà on sait, à voir la beauté lumineuse de leur couleur, jaune paille pour l'un, ambrée pour l'autre, que le contenu en sera aussi sublime. A déguster avec "les petits". Forcément !

Mais, me direz-vous, pourquoi ce rapprochement ? Disons, en empruntant leur langage aux anthropologues, qu'il s'agit de don et de contre-don. Une manière, comme on dit aujourd'hui dans le jargon des sociologues, des  media et des hommes politiques, de "(bien) vivre ensemble".


Voilà ! De l'épicurisme au jour le jour.

dimanche 18 janvier 2015

dimanche 18 janvier - at the end of the day

Ci-dessous, le site de Federico Casagrande avec des commentaires fort intéressants sur ce guitariste et sur son dernier opus en tant que leader :

http://www.camjazz.com/home/8052405141439-at-the-end-of-the-day-cd.html

Ci-dessous, l'image de couverture de l'album : "At the End of the Day".


 
C'est en parcourant le rayon des disques de jazz au Parvis que je suis tombé sur cette couverture de pochette sombre : une palette de gris jusqu'au noir profond, un visage, les yeux clos, à moitié visible. Qui émerge ou s'enfonce dans quelque profondeur obscure. En haut, le titre de l'album avec, au-dessus, celui de Federico Casagrande et, au-dessous, ceux Michele Rabbia, percussions et électronique, Vincent Courtois, violoncelle, Vincent Peirani, accordéon. Ce dernier nom me suffit pour acheter le disque. 
 
"At the End of the Day" est un album étrange. Le titre en suggère au mieux l'atmosphère : crépusculaire ! Crépuscule du soir, moment de lumière incertaine qui suit immédiatement la tombée du jour. Incertitudes, vibrations, incrédulité : il fait encore jour ou non ? Ou quoi ?
 
L'album est composé de neuf titres. Sa durée est de 46:58. Les trois premiers morceaux, je les ai perçus comme un long travelling conduit par la guitare, où l'on passe de l'un à l'autre par d'imperceptibles transitions. Un temps long ; une durée comme immobile.
 
Avec le titre 4 et ses effets électroniques, le violoncelle et les percussions, le travelling se disloque. Et, en 5, l'accordéon intervient comme par contraste. Voix singulière. Contraste avec le jeu des percussions qui esquissent un monde vaste comme un espace sans limites.
 
A l'écoute des différents morceaux, je suis frappé par quelque chose d'obsédant. Comme des variations sur le jeu des sensations qui justement accompagnent la fin du jour et le début de la nuit. Le morceau 6 s'intitule "Melancholia".  Il aurait pu être le titre emblématique de l'album. La mélancolie est bien en effet cette humeur triste qui peint toute chose de couleurs crépusculaires.
 
Je note en 8 un beau violoncelle et la reprise de cet effet travelling que j'avais perçu sur les trois premiers titres. Vincent Peirani intervient peu, mais après tout il n'y a pas que l'accordéon dans la vie, d'autant plus que lorsqu'il intervient sa présence est forte.
 
Derniers mots : je ne saurais dire pourquoi, mais dans son jeu, dans son phrasé,  comme dans son goût pour les effets électroniques, F. Casagrande me fait penser à Paolo Fresu. A approfondir.    
 
 

jeudi 15 janvier 2015

vendredi 16 janvier - jacques pellarin : telle le phénix, la valse musette...

... reçu, il y a quelques jours, un message de Jacques Pellarin :

"Cette valse * figurera dans mon prochain album " Accordion rushes vol ° 2 " **... retour au studio le 19 janvier prochain pour produire 6 nouvelles compositions . Album à paraître début février !
Captation video : Lucas Pellarin".


https://www.youtube.com/watch?v=WTWi_KMW6Dw


Dans un message complémentaire, il précise que cet enregistrement signera la fin d'un cycle de création et qu'ensuite il... - mais pas d'indiscrétions - il s'orientera vers d'autres projets en attente de réalisation. A suivre donc !


* "Vintage valse". 2:20

** "Accordion rushes" [vol. 1] est téléchargeable. Par exemple sur Amazon :

http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Daps&field-keywords=accordion%20rushes%20pellarin


 

mercredi 14 janvier 2015

jeudi 15 janvier - bando monk

Alors que je découvrais, il y a quelques semaines, l'album "Free Tango" d'Olivier Manoury au bandonéon et Yves Torchinsky à la contrebasse, je ne sais comment j'ai eu connaissance d'un autre album d'Olivier Manoury, intitulé "Bando Monk" qui, comme son titre le suggère, est consacré à des compositions de Thelonious Monk.

Depuis lors j'ai essayé vainement de me le procurer mais tout me porte à croire qu'il n'est plus distribué. Et, si je m'en tiens à mes informations, l'espoir parait mince de le voir réédité.


C'est pourquoi j'ai finalement décidé de le télécharger par Amazon, qui le propose sous cette forme que je n'apprécie guère, mais quand on n 'a pas le choix... Le prix est très abordable : 8,99 euros et une première écoute m'a convaincu. C'est un bel opus. La musique de Thelonious Monk est servie on ne peut mieux par les deux interprètes de "Bando Monk". Je suis content de mon achat.

jeudi 15 janvier - private joke !

Trois albums pour lesquels je me sens des affinités particulières :

- "En attendant", titre de l'album et du morceau n°1. Michel Macias, Daqui, 2014.
- "L'attente", titre de l'album et du morceau n°1. Daniel Mille, Universal Music Classic et Jazz France, 2009.
- "Face cachée", album de Libertrio, morceau n°7, "Dans l'attente" de  R. Limousin, 2015.

 
Trois titres, auxquels j'ajouterais volontiers un quatrième, dont je n'ai qu'une version téléchargée : "En vous attendant" de Jacques Pellarin, titre du morceau n°8, éponyme d'une sélection de douze.  En attendant le cinquième...

mercredi 14 janvier - alerte agenda ! vincent peirani : living being

Le 27 de ce mois, sortie annoncée du dernier opus de Vincent Peirani : "Living Being". Ci-dessous un lien vers Amazon où l'on peut pré-commander l'album et où surtout on peut lire la présentation qu'il en fait lui-même.

http://www.amazon.fr/gp/product/B00OYXLG48/ref=pe_172861_62049371_nrn_lm

Voilà ! C'est tout pour aujourd'hui !

lundi 12 janvier 2015

lundi 12 janvier - une photonote de vincent peirani à oloron

Dans mon article daté, comme celui-ci, du 12 janvier, j'ai publié huit photographies du duo Michel Portal-Vincent Peirani, à titre de compte-rendu de leur concert du 9 à Oloron. Je n'ai délibérément produit que des images du duo sur le fond de scène "Nous sommes tous Charlie". Manière pour moi de montrer les deux musiciens ensemble tout en rappelant les circonstances de ce concert.

Mais mon goût pour l'accordéon en tant qu'objet et mon admiration pour Vincent Peirani sont tels que je ne résiste pas au plaisir de publier cette image tirée en l'occurrence en noir et blanc. Je suis en effet fasciné par ses mains, plus précisément ses doigts, et par sa posture. Voilà !



dimanche 11 janvier 2015

lundi 12 janvier - duo portal peirani à oloron

Vendredi 9 janvier. Duo Portal - Peirani. Espace Jeliote à Oloron, à une quarantaine de kilomètres de Pau. 20h30.

Suivant une habitude, qui est en fait une vraie stratégie, nous arrivons sur le parvis de la salle de concert vers 19h15. Les portes sont fermées. Il fait nuit. Il fait froid. On pourrait penser qu'il est ridicule d'arriver si tôt. En fait, si je dis que c'est une vraie stratégie, c'est qu'il se passe toujours quelque chose durant une si longue attente. Outre le fait qu'on s'assure ainsi de se trouver en tête de la file d'attente dès l'ouverture des portes. C'est le prix à payer pour choisir sa place.

Et donc, en ce soir de janvier, alors qu'on traverse le parvis à la recherche d'un improbable bistrot, on aperçoit une silhouette, assise sur un plot de ciment, en train de fumer une cigarette. Un temps d'hésitation ; nos regards se croisent. C'est Vincent, qui reprend les concerts après une interruption pour cause de mauvaise santé et qui lutte ainsi contre le trac et peut-être aussi contre la fatigue, contre une lombalgie et contre un moral affecté par les attentats contre Charlie hebdo et contre l'hyper cacher de la porte de Vincennes, un quartier qu'il connait bien.

Nous parlons de choses et d'autres. Nous sommes contents de nous rencontrer. Vincent fait ouvrir les portes pour qu'on puisse se mettre à l'abri. En attendant l'ouverture de la billetterie, on discute, on est bien. Puis  il rejoint sa loge pour se préparer. De son côté, Michel Portal est allé casser une petite croûte. A chacun sa préparation.

Quand on entre dans la salle, on découvre le fond de scène. Il est 20h16.


En fait, Vincent, qui "lance" le concert d'emblée sur des bases élevées, et Michel Portal sont en grande forme. Leurs dialogues, leurs improvisations, leur maîtrise et leur humour feront merveille toute la soirée. Le public ne s'y trompe pas qui leur fait un triomphe. La complicité entre eux et avec eux est immédiate et ira crescendo de titre en titre. Ils ne se font pas prier pour enchaîner cinq rappels. Tout le monde semble heureux.

Il est 20h53.

20h55.

21h02.

21h17.

21h31.

21h58.

22h16.

Bien entendu, nous n'avons pas noté les titres du programme. Les photos suffisent déjà à m'occuper suffisamment. On a pu cependant en retrouver de mémoire une partie :

- en introduction, "Choral". Superbe composition et interprétation de Vincent !
- puis "Blow Up" de Michel Portal, "Cuba si, Cuba no" du même, "Trois temps pour Michel P..." de Vincent, pour moi un chef-d'œuvre  de déconstruction-reconstruction de la valse musette, "B & H (Bojan Z et Henri Texier)", de Vincent, "Dancers in Love "de D. Ellington,  "Ombres" ou "Max mon amour" encore de Michel Portal, quelques autres titres puis, in fine, "Indifférence". Toujours un chef-d'œuvre.

Plus tard, Vincent fume une cigarette sur le parvis de la salle ; il discute avec quelques personnes ; on le salue. On lui dit encore une fois notre admiration.  On rentre à Pau. Nuit noire. Une route étroite. A la maison, on se sert deux verres de blanc de Jurançon pour accompagner quelques tartines de foie, une tranche de jambon de Bayonne, du fromage de pays, brebis et vache. Mandarines et bananes. Après, on va se coucher. Demain, rien !

dimanche 11 janvier - libertrio : face cachée

Vendredi matin. Dans la boite à lettres, un petit colis blanc. Le dernier opus de Libertrio : "Face cachée".

Libertrio c'est, comme son nom le suggère, un quartet : Raphaël Limousin, accordéon, piano, Bernard Sergeant, guitare, Philippe Decomble, basse, Dimitri Delporte, batterie, percussions. Avec, pour cet album et suivant les morceaux, des invités : violoncelle, contrebasse ou flûte traversière. Libertrio, un quartet ? Est-ce déjà une allusion subliminale au titre ? Trio, quartet : quelle est la pièce cachée ? Aucune ! Il suffit qu'intrigué on se pose la question.


Dès réception du disque, évidemment on l'a écouté. Tous les titres enchainées à la suite. Et justement, puisqu'il est question d'évidence, il en est une immédiate : c'est un plaisir de découvrir la musique de ce quartet ; ce sera un plaisir de les écouter encore et encore. Et d'abord, ce qui saute aux oreilles, c'est la qualité du son : une lisibilité parfaite, si bien que chaque instrument tient sa partie avec une identité forte. Mais aussi, un son ou mieux une tonalité, une couleur qui signe tout de suite l'identité du groupe.

Curieusement, alors qu'on découvre les titres de cet album, on a l'impression - encore une évidence - qu'on connait déjà bien ce quartet. On a presque l'impression de retrouver des copains de longue date. Moins découverte que retrouvailles. De titre en titre, une déambulation pleine de légèreté et de nonchalance. une musique que je perçois non pas facile, mais claire. A chaque titre sa ligne claire. On danse dans sa tête comme si c'était déjà le printemps. En tout cas, le ciel est clair et la journée démarre sous les meilleurs auspices.

Mais il y a encore autre chose : le titre, qui m'intrigue. "Face cachée". De prime abord, je n'ai aucune piste où m'engager pour le décrypter. Et c'est bien. Des compositions claires, mais un titre qui n'a rien d'explicite. Et qui donc attise l'intérêt et l'attention. Aucune piste ? Pas tout à fait ! Je suis en effet frappé par l'unité de l'ensemble des morceaux, par  la cohérence des morceaux entre eux. Et je m'avise, parcourant la liste des titres, qu'ils sont douze. Douze, comme les faces d'un dodécaèdre. Douze faces, mais qu'on ne voit jamais en même temps. Il y a toujours, de l'autre côté, une face cachée. Elle est là, mais non visible. Nécessaire pourtant à la solidité de l'ensemble. Une piste ? La face cachée, c'est l'amitié qui lie entre eux les membres du quartet et dont l'album garde trace matérielle. Face cachée, que l'auditeur ne connait pas, mais qui est là, présente, subliminale, et qui fait tenir l'ensemble.

Pour notre plus grand plaisir. Et qui doit rester cachée. En tout cas, une face qu'il faut se garder de vouloir trop analyser. Un dodécaèdre en effet s'il est trop analysé, mis à plat pour pouvoir en voir toutes les faces, ce n'est plus un dodécaèdre : c'est un objet qui perd une de ses dimensions, qui perd tout volume.

Que cette face cachée garde donc encore longtemps sa part de mystère.  

jeudi 8 janvier 2015

jeudi 8 janvier - sandra rumolino gerardo jerez le cam : viento sur

Hier, mercredi, c'était le premier jour des soldes. A ce sujet, je me demande s'il y a encore des périodes sans soldes ou sans des rabais surprenants : - 30%, - 50%, le second vêtement offert, etc... etc... Bref ! Je suis allé chercher deux livres que j'avais commandés au Parvis et Françoise, de son côté, est allée "faire un tour" ou, comme elle dit : "marcher". J'ai récupéré mes deux livres, deux Photo Poches, et puis j'ai jeté un coup d'œil sur les cds soldés. Rien de très attirant. Sauf un album à 3 euros, perdu au milieu d'albums improbables.

Mon attention est en effet tout de suite attirée par les noms de Sandra Rumolino et de Gerardo Jerez Le Cam. Mais aussi par les noms d'Olivier Congar, percussions, Iacob Maciuca, violon, et aussi JuanJo Mosalini, bandonéon, ou  encore Mihai Trestan, cymbalum. Des noms connus de nous et que nous apprécions. Un disque enregistré en décembre 2007.


De retour à la maison, on découvre les quinze titres de "Viento Sur". Premières impressions : c'est un bel opus. Et d'abord, un bel objet. Avec les textes des morceaux en espagnol et une belle facture de l'ensemble.




Bien sûr, on reviendra sur ces premières impressions pour les affiner, mais d'ores et déjà je sais que c'est une belle surprise, qui nous réjouit.

Plus tard, en soirée, on rejoint un rassemblement sur la place royale, la place de la mairie de Pau, puis on participe à une marche silencieuse en hommage aux personnes assassinées dans les locaux ou dans les environs de "Charlie Hebdo". On n'est ni surpris, ni étonné par ce massacre. C'était une horreur annoncée. On est plus que triste. On reste incrédule. Cette marche est silencieuse. Pas de discours. C'est bien.

post-scriptum : pour en savoir plus sur Sandra Rumolino, un lien :

http://www.sandrarumolino.com/index.php?http://www.deezer.com/artist/661932option=com_content&task=view&id=15&Itemid=50

On peut aussi apprécier sa voix sur Deezer, mais on n'y trouvera pas des morceaux de "Viento Sur".

 http://www.deezer.com/artist/661932

dimanche 4 janvier 2015

lundi 5 janvier - où il est question de cadavres forcément exquis, de classements, de palmarès, de tertulias et de fulgurances

"Les petits" sont repartis vers leurs pénates. A Toulouse. La maison rangée et dépoussiérée, l'aspirateur ayant fait son office, l'espace nous parait bien vaste et bien vide. Sur la table, trois cadavres, que j'hésite encore à mettre à la poubelle. Finalement, je décide de les garder encore un peu sur l'étagère. Chacune de ces trois bouteilles, de 1972, 1996 et 2000, est en effet liée à une vraie émotion esthétique. Pas question pour moi de me demander si celle-ci était supérieure à celle-là. Il me suffit de me rappeler qu'à chacune est associée une émotion spécifique et, aujourd'hui, que chacune m'évoque un moment de pur plaisir. Pas question de faire des différences entre ces moments. Pas question en l'occurrence de les classer ou de chercher à établir entre eux un dérisoire palmarès.


Je n'ai pas en effet le goût des classements, des palmarès, des podiums et autres best of. Je préfère en tout plaisir rechercher ce qu'il a de spécifique. D'unique. D'incomparable.

C'est pourquoi je n'ai guère de goût par exemple pour ces réunions entre amis qui se réunissent au soir des corridas, les tertulias, où en buvant du fino ou du rioja et en grignotant des tapas on refait l'après-midi, entre six et huit heures, et où d'interminables discussions essaient d'établir un classement entre les mérites respectifs des matadors. Bien sûr, on n'aboutit jamais à un consensus et c'est heureux. Chacun trouve à ces discussions juste de quoi le conforter dans ses préférences et ses jugements. Chacun repart finalement avec en tête quelques images de moments inoubliables. Moments dont les images s'estomperont bien sûr avec le temps, mais moments dont on se souviendra pendant longtemps qu'ils furent exceptionnels.

Ces moments sont comme des fulgurances, comment des éclats de foudre. On ne peut les comparer à rien d'autres, on ne peut les comparer entre eux. Ce sont de purs éclats de présence. Ils sont là, ils ont été. Ces fulgurances, finalement je m'en rends compte, c'est tout ce que je recherche dans les concerts auxquels nous assistons. Ce sont des moments d'une telle intensité émotionnelle qu'ils sont comme des parenthèses hors du monde. Après coup, on pourra oublier plus ou moins  les sensations alors éprouvées ; il restera le souvenir d'un événement exceptionnel. Quelque chose de l'éternité : hors du flux du temps. On comprend ce qu'il y aurait de dérisoire à vouloir comparer entre eux et classer les événements de cette sorte. Par exemple, je pense à cette heure à un récital de Richard Galliano à Foix ou à un concert du quartet  de Youn-Sun-Nah à Odyssud , avec V. Peirani et U. Wakenius, ou encore plus récemment à l'album d'Airelle Besson et Nelson Veras :"Prélude". Il y en aurait bien d'autres, mais en cet instant ce sont eux qui me viennent à l'esprit.   

samedi 3 janvier 2015

dimanche 4 janvier - ce que je souhaite...

Au seuil de cette nouvelle année 2015, j'ai un vœu à formuler. Depuis trois ou quatre ans, nous avons été, Françoise et moi, plusieurs fois sollicités pour participer à des souscriptions destinées à financer des projets d'albums. Chaque fois nous avons répondu présents avec enthousiasme et chaque fois le projet est arrivé au terme de sa réalisation jusqu'à sa diffusion effective ou, à ce jour, en cours. Une expérience heureuse.

C'est pourquoi mon vœu sera le suivant : que chaque mois de cette nouvelle année, une demande de souscription sollicite notre contribution et que les sommes nécessaires soient réunies... et qu'ainsi une douzaine d'albums voient le jour pour notre plus grand plaisir.

Voilà ! C'est mon vœu pour 2015.  

samedi 3 janvier - jacques pellarin : l'éphémère (version solo)

... reçu de la part de Jacques Pellarin le document YouTube ci-joint :

https://www.youtube.com/watch?v=rhuGtU9LOaQ

Je ne dirais pas que c'est une belle surprise car on connait son talent, mais, en tout cas, c'est une belle confirmation et un moment de plaisir. Le plaisir d'avoir affaire à un son et à un style immédiatement identifiables.