jeudi 31 octobre 2013

jeudi 31 octobre - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...

"Accordéon et accordéonistes", n° 135, novembre 2013 ; 84 pages, 7 euros. En "Tête d'affiche" : Viviane Arnoux et Papa Noël. En première page de la Gazette du musette, la Bande à Bardet.

Ce numéro est très intéressant à bien des égards. Il vaut la peine d'être lu. Bien entendu, tout n'est pas pour moi d'un intérêt égal et je n'ai pas l'intention de faire une revue objective des articles et autres informations qu'on peut y trouver. A chacun d'y faire son marché. Ce qui suit est donc le résultat de ma lecture très personnelle et très subjective.

D'abord, des "Echos" intéresants où il est question de Machado et Minvielle rendant hommage à leur façon à Bobby Lapointe, mais aussi du concert "Paseo de Voz" qui aura lieu, à Paris, le 18 novembre avec "Pregadoria" par Antonio Placer et "Lagrima latina" par Jean-Marie Machado et Danzas. Autre écho, l'annonce de la sortie à venir d'un cd des Primitifs du futur avec Daniel Colin et François Parisi à l'accordéon. Un disque autour de la musique de Django Reinhardt. A suivre... avec vigilance.

Encore d'autres échos sur le retour, par Cnima interposé, de l'accordéon à la Schola Cantorum. Une belle reconnaissance bien méritée pour le Cnima. Mais encore, trois pages bourrées de photos du "1er salon de l'accordéon". Un survol...

Pages 16 à 21, en "Tête d'affiche", un article remarquable de Françoise Jallot sur Viviane Arnoux. Remarquable par l'écriture même, remarquable par le contenu informatif et remarquable par la connaissance de Viviane Arnoux que l'on y acquiert. J'ai bien aimé les photographies ; j'ai bien aimé la conduite rigoureuse de l'article. Exactement ce que j'attends d'une revue comme "Accordéon et accordéonistes". Notons au passage la sortie en septembre du dernier cd de V. Arnoux avec Papa Noël : "Color" sous label Buda Musique.

Dans le même ordre de qualité, un "Portrait" par Francis Couvreux du quartet allemand "Quadro Nuevo". De bonnes informations sur la discographie abondante du groupe. Et un coup de gueule, bien compréhensible et bien fondé, à destination des programmateurs qui ignorent le dit quartet.

Autre article qui donne envie d'en savoir et d'en écouter plus, un "Portrait" de Yann Le Corre par Anne Girard. Un bon équilibre de texte informatif et de propos rapportés de Y. Le Corre.

Forcément, une mention particulière pour la très culturelle page "Accordéons d'antan, accordéons lointains. Signée Gérard Dôle. Gouleyante !

Dans le cahier "Pédagogie", je retiens, pages 37 à 39, un article de F. Deschamps en plusieurs livraisons sous le titre "Pater Noster", six œuvres, trois créations, un choral. Un projet réussi. On s'en réjouit.

Puis, c'est le cahier "La Gazette du musette"... Plusieurs pages d'"Echos". C'est pas trop mon truc ; c'est pas trop ma tasse de thé (dansant). En particulier, les pages 46 à 51 accumulent moult photographies à la manière d'un kaléidoscope kitsch. La seule justification de telles pages me semble être qu'en fait ces photographies fonctionnent comme des ex-votos. Et si j'arrive à comprendre, abstraitement, l'engouement, voire la passion pour une telle mise en scène de l'accordéon, je ne peux m'empêcher en même temps de penser que de telles pages alimentent tous les a priori bien vivaces encore aujourd'hui sur la ringardise de cet instrument. Trop de notes ! Trop de photographies ! Trop d'attitudes convenues et stéréotypées ! Trop ? Du moins pour moi, car pour peu que l'on s'informe sur la production discographique du musette, on voit bien qu'on a affaire à une production quasi industrielle où il n'est pas d'accordéoniste qui ait produit  - je ne saurais dire créer - moins de cent titres. Il serait d'ailleurs intéressant, je pense, de voir quel est l'usage du copier-coller dans la production musette actuelle.

Pour finir, deux "choses" amusantes :

- page 70, sous la signature R.B. (Robert Brillaud ?), une chronique sur un disque intitulé "Les joyeux mannele / La kermesse alsacienne". R.B. pique une grosse colère ; ça commence par "Un disque à éviter"... Le reste est à l'avenant. Je me demande si R.B., à cette heure, a digéré son éruption de boutons... Un seul point positif : "la jaquette est attrayante et bien réalisée". Pour ma part, j'y vois une mocheté absolue... Bon ! Passons !
- page 81, "Le bœuf musette / une idée musicale et festive à découvrir". Rendez-vous le premier dimanche de chaque mois de 15h à 20h aux Trois Arts, à Paris. Une initiative fort intéressante. En revanche, le titre de la rubrique :"Le meilleur pour la fin" est toujours frappée au sceau de la délicatesse... pour tous les rédacteurs et les artistes des 80 pages précédentes. N'insistons pas !



mercredi 30 octobre 2013

mercredi 30 octobre - actualité de jacques et corinne pellarin : "Jac&Co / paris ma jeunesse"

... reçu il y a quelques jours le tout récent album de Jacques et Corinne Pellarin : "Jac&Co / Paris ma jeunesse". On peut le retrouver sur le site de Jacques Pellarin et éventuellement le commander par cd baby. Et par la même occasion découvrir son actualité, notamment ses créations :
http://www.jacquespellarin.fr/

Mais, pour l'heure, après plusieurs écoutes attentives du dit album, je voudrais essayer de comprendre comment "fonctionne" le plaisir que j'y prends. Ce n'est pas tâche facile, car si le plaisir est évident, rien de moins évident que d'en comprendre le processus.

Le disque est composé de sept titres : six sont l'œuvre quant aux paroles de Jean-Claude Testarode, le septième, en espagnol, étant de Jacques Pellarin. Toutes les musiques sont de Jacques Pellarin. Toutes les interprétations sont du duo Jacques et Corinne Pellarin.

Ces sept titres sont les suivants. On verra que la liste est significative :

1. Paris ma jeunesse,
2. Tzigane party
3. Argentina, mi recuerdo
4. Viens si tu veux
5. Tanguera y tanguero
6. En vous attendant ce soir
7. El canto del bandoneon

Ce qui me frappe d'abord, c'est ce que j'appellerais la diction du duo. La diction émanant de la voix de Corinne, mais aussi, si j'ose dire, la diction de l'accordéon. Du coup, une impression fort agréable de lisibilité tant en ce qui concerne le texte que l'accompagnement. Sur cette lisibilité, l'expression d'un monde qui se rattache d'évidence aux airs de Paris, d'une part, et au tango, d'autre part. Deux pôles manifestes dans la liste des titres ci-dessus : Paris en 1, 4, 6 ; Buenos Aires en 3, 5 et 7.

Mais, Paris ou Buenos Aires, dans les deux cas c'est de nostalgie qu'il s'agit. Ni tristesse, ni mélancolie, ni regrets du passé disparu, non ! Simplement un regard plein de tendresse sur deux univers toujours présents en nous : les chansons de la tradition parisienne - la Butte n'est jamais loin - et les pas du tango argentin. On l'a compris, cet album s'inscrit explicitement dans cette double tradition.

Après, j'ai été sensible à la voix de Corinne, que je qualifierais volontiers de claire et en demi-teinte. Pour moi, cette notion de demi-teinte correspond à une qualité primordiale : une retenue et une maîtrise sans esbroufe, quelque chose comme un "rien de trop" où tout est mis au service du sens et pas au service de l'interprète pour le ou la faire briller.

Et justement, il se trouve que cette même qualité je l'associe au jeu de Jacques. Quelque chose d'évidemment classique : la maîtrise du concertiste. "Rien de trop" ! Un maximum d'émotion avec un minimum de moyens, mais exactement ce qu'il faut, quand il faut, comme il faut. Toutes les intros sont magnifiques, de même qu'ici ou là telle ou telle esquisse de solo. Esquisses où très précisément c'est le concertiste qui s'exprime. Et, forcément, un son qui est la signature de Jacques. Un son comme le fil rouge de l'album.

Bref ! Sept titres ; un site : Jacques Pellarin ; un distributeur : cd baby... Il est facile à chacun de vérifier par soi-même la justesse de mon propos.



mardi 29 octobre 2013

mardi 29 octobre - à vos agenda : "paseo de voz" au café de la danse

... reçu cet après-midi le courriel ci-dessous, que je me fais un plaisir de répercuter.

"Paseo de Voz", c'est une soirée autour des voix du Sud proposée par  Jean-Marie Machado et Antonio Placer.
Un concert de musiciens virtuoses entre jazz et musiques du monde où les voix ensoleillées et profondes sont à l'honneur.
Une promenade musicale partant de l'intimité d'un trio poignant jusqu'au feu d'artifice d'un grand ensemble, pour des moments émouvants dédiés aux voix du Sud...


PASEO DE VOZ : DEUX CONCERTS LE 18 NOVEMBRE 20:00 au CAFE DE LA DANSE
5 Passage Louis Philippe  75011 Paris - 01 47 00 57 59
 
1. - Jean-Marie Machado et l'orchestre Danzas # LAGRIMA LATINA
EPK : http://vimeo.com/41790147
du son : https://soundcloud.com/jean-marie-machado/sets/lagrima-latina

avec Jean-Marie Machado, l'orchestre DANZAS, Simonetta Soro (voix Sardaigne), Claudia Solal (voix France), Sofia Ribeiro (voix Portugal)

Après le succès du programme La Fête à Boby, Jean-Marie Machado et l’orchestre Danzas nous proposent un nouveau voyage dédié aux voix du Sud. Les compositions du pianiste et le livret poétique d’Antonio Placer créent un espace idéal où chacune des chanteuses apporte son langage et sa couleur. Laissez-vous emporter et bercer, là où naissent les larmes latines, entre Saudade et Alegria.


2.- Antonio Placer # TRIO PREGADORIA
avec Elena Ledda (voix), Antonio Placer (voix) et Stracho Temelkovski (basse, guitare, viola, mandole.

Deux voix du monde, Galice et Sardaigne. Deux voix, féminine et masculine, qui s’épousent, se reconnaissent, s’entrecroisent et s’enrichissent. Ils chantent en espagnol, en français, en galicien, en sarde, et en langage imaginaire sur des mélodies magnifiquement interprétées par Stracho Temelkovski.

Site d'Antonio Placer :
http://www.antonioplacer.com/

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Je rappelle pour les amateurs d'accordéon que Didier Ithursarry fait partie de l'orchestre Danzas. Il est certes inutile de le présenter. Je me contenterais donc de mentionner ici l'album qu'il a sorti récemment avec Jean-Luc Fillon sous le titre "Oboreades". Pour ma part, je reste émerveillé par sa prestation à Tulle en 2011, dans le cadre des "5 éléments", avec Suarez, Amestoy, Peirani et Spasiuk ; par sa prestation avec Fillon à Bourg Saint Andéol au cours d'un concert qui préfigurait cet album ; par la présentation de son quartet à Labastide-Clairence en Pays basque.

Didier Ithursarry, il a tellement de talent qu'il ne faut pas manquer une occasion de l'écouter. Avis à ceux qui ont la chance d'être à Paris le 18 novembre.

A toutes fins utiles, ci-dessous, un lien vers Deezer pour écouter des morceaux d'"Oboreades" :

http://www.deezer.com/fr/artist/4029053



dimanche 27 octobre 2013

dimanche 27 octobre - jazz sur son 31. David Venitucci avec Isabelle Olivier Quintet

J'ai de l'admiration pour David Venitucci en tant qu'accordéoniste. J'aime son style tellement épuré. Tout en nuances et en fluidité. L'exact contraire de l'accordéon aux dents blanches et tout à l'opposé des excités du soufflet. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir son Fisart pour comprendre que son style est plutôt exigeant. Je suis surtout fasciné par sa posture, debout, appuyé sur un siège haut. D'un calme impressionnant avec un toucher tellement subtil. Et puis, quelle main gauche ! Je n'irais pas jusqu'à dire que je ne vois que lui, mais, c'est sûr, son écoute mobilise l'essentiel de mon attention, quelle que soit la formation avec laquelle il se produit. Par exemple le quartet de "La linea del Sur" de Renaud Garcia-Fons ou la formation Hradcany.

Je suis son parcours depuis  son album solo : "Cascade" en 2003.Cette année, il se produit avec Isabelle Olivier, à la harpe, dans la formation de celle-ci :"Isabelle Olivier Quintet", dans le cadre de Jazz sur son 31, à Toulouse, le jeudi 24 octobre à l'Automne Club. Déjà, en 2009, lors de la sortie de l'album d'Isabelle Olivier : "My Foolish Harp", j'avais découvert le talent original de celle-ci et j'avais fait des vœux pour les écouter ensemble en direct live. Depuis qu'on a vu que nos vœux étaient exaucés, ce 24 octobre est marqué d'un surlignage rouge sur notre agenda des concerts. D'autant plus que Charlotte a fait le projet de venir avec nous... avant, le lendemain, d'aller écouter et voir le spectacle d'Olivia Ruiz à Muret, accompagnée par Françoise.

J'ai aussi beaucoup de sympathie pour David Venitucci en tant que personne : il est attentif, attentionné, serein, généreux et, pour tout dire, gentil, ce qui pour moi est une qualité qui manifeste toujours une grande force. On a toujours le plus grand plaisir à échanger avec lui quelques mots à l'issue de ses concerts ; on suit la réalisation de ses projets avec la plus grande attention.

Le concert est programmé à 18h30. Forcément, on arrive une heure avant. C'est le prix à payer pour être placé à notre convenance et, pour moi, pour faire des photos... qui sont évidemment strictement interdites. Je note que le lendemain Françoise et Charlotte arriveront aussi plus d'une heure avant le concert d'Olivia Ruiz, ce qui leur permettra d'y assister au pied de la scène et de faire quelques photos magnifiques... Charlotte a déjà approuvé et assimilé notre stratégie : elle est plus que fière des images qu'elle a rapportées du concert.

Mais revenons à l'Automne Club...


18:11. La salle se remplit peu à peu. Les instruments sont sagement installés à leur place : de droite à gauche, la harpe, une contrebasse, une batterie, un accordéon Fisart et le pupitre de la chanteuse. Dans l'ordre viendront donc s'installer Isabelle Olivier, Marc Buronfosse, Fabrice Moreau, David Venitucci et Brigitte Jacquot.


18h28. Peu avant le début du concert, Isabelle Olivier vient réveiller en douceur son instrument et lui expliquer à l'oreille comment il va devoir se comporter. Quelques notes. Elle semble satisfaite. Je note au passage qu'elle s'est révélée magnifique dans son rôle de leader et comme interprète. Bien sûr, je connaissais son style et son talent par son album "My Foolish Harp", mais le direct live, c'est encore autre chose. Et le quintet avec donc la harpe comme clé de voûte produit une musique pour le moins atypique. En tout cas envoûtante...


18h44. David tout à son jeu. Une attitude caractéristique. Concentré, tout en densité. Quelque chose qui s'apparente à une attitude d'introversion.


18h48. Sur le devant de la scène, Brigitte Jacquot, la chanteuse. Elle me fait penser, par la voix et par sa gestuelle, à Brigitte Fontaine. Elle donne une couleur surréaliste au quintet, tant par le timbre de sa voix que par les paroles qu'elle interprète. Elle renforce l'étrangeté de certains morceaux.


18h56. Cette photo, je l'aime bien. David écoute ses collègues ; il ne joue pas, mais sa présence est manifeste.


19h14. Une autre image, une autre attitude de David. Une même intensité d'attention.


19h54. Autre image de la chanteuse, Brigitte Jacquot. Une atmosphère surréaliste.


20h53. Après la fin du concert, quelques mots échangés avec David, quelques impressions échangées avec Brigitte Jacquot, une hésitation à rencontrer Isabelle Olivier, avant d'y renoncer car les circonstances ne s'y prêtaient pas - et à cette heure je le regrette -, on a comme une petite fringale. Charlotte, qui a toujours de bonnes propositions, suggère que nous allions manger un morceau à Capitole. Comprendre :"manger un plat et un dessert dans l'une des brasseries plutôt chicos qui se trouvent sous la galerie face au Capitole". Pourquoi pas ? L'expérience  nous montrera que c'était une bonne idée. Déjà, les couverts et les verres et la nappe et les serviettes... tout cet environnement ravit Chacha... C'est un bonheur de la voir déguster son tartare de bœuf puis sa tarte au citron avec sa meringue. Forcément, on parle du concert. On est content.

 
 
On essaie de se souvenir de quelques titres. On en oublie, mais tout de même on se rappelle "Pêle-Mêle", une composition de David, "Tango", "GPS / grand poète silencieux", "Dodecasongs", une pièce inspirée du "Baron perché" d'Italo Calvino, un autre morceau qui commence dans le noir complet et se termine en phrases mélodiques, une chanson de B. Jacquot... Voilà, pour l'instant, c'est tout...
 
ps1 : on peut écouter un duo d'Isabelle Olivier et Daniel Venitucci à l'Ecoutille. C'est un document YouTube.
 
 
ps2 : on peut aussi les écouter en trio avec un batteur à Grignan.
 
 
... et, à partir de là, d'autres documents encore !

mercredi 23 octobre 2013

mercredi 23 octobre - quelques photonotes de grégory daltin

Ci-dessous, quinze photographies de Grégory Daltin prises au cours du concert du Daltin Trio à Auzeville-Tolosane, le 19 octobre, dans le cadre du festival Jazz sur son 31. Ces photonotes sont réparties en 3 séries de 5. Chacune de ces séries a été prise dans un espace de temps limité ; c'est ce qui leur donne leur unité et peut-être leur cohérence. C'est pour cette caractéristique que je les ai choisies, car je trouve qu'on y discerne ce qui caractérise en effet les postures et l'attitude propre à Grégory Daltin.

1. Série 1 - photos 1, 2, 3, 4, 5. Prise de vues à 21h47.

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2. Série 2 - photos 6, 7, 8, 9, 10. Prise de vues à 22h12.






3. Série 3 - photos 11, 12, 13, 14, 15. Prise de vues 22h19-22h22.





mardi 22 octobre 2013

mardi 22 octobre - jazz sur son 31. Daltin trio à Auzeville-Tolosane : le jazz tel qu'on l'aime.

Samedi 19, Jazz sur son 31, concert du Daltin Trio à 21 heures.



La soirée ne se présente pas au mieux. Fidèles à notre habitude pour ne pas dire notre stratégie, on s'est organisé pour arriver sur le lieu du concert vers 19h45, au plus tard. J'ai programmé le GPS, qui nous conduit dans une impasse obscure d'un lotissement improbable, toutes portes et fenêtres closes. J'ai fait une erreur en notant l'adresse sur mon ordinateur. Du coup, de tâtonnements en tâtonnements, on finit par arriver à la salle éclairée a giorno vers 20h30. Une file de plus de cent personnes nous y a précédés. C'est plutôt contrariant. Finalement, en entrant, on découvre, comme on s'y attendait, qu'il ne reste de places que dans les trois derniers rangs. C'est plutôt contrariant. Mais Françoise, qui ne se décourage jamais et qui croit aux miracles, tente une exploration jusqu'aux premiers rangs. Elle me fait signe qu'il y a deux sièges libres au deuxième rang. C'est déjà un peu moins contrariant. Quoique... Devant moi, au premier rang, une jeune maman et ses deux filles, disons 5 et 7 ans, qui s'agitent en cadence, tantôt se redressant comme un i, tantôt s'affalant contre l'épaule de leur mère. Du coup, prendre des photos devient un exercice assez aléatoire. C'est contrariant. Mais ce n'est pas tout. Juste avant le début du concert, une voix suave tombée des cintres rappelle qu'il faut éteindre les portables et qu'il est strictement interdit de prendre des photos avec ou sans flash. C'est franchement plus que contrariant.

Mais voilà que le percussionniste du trio arrive avec ses deux collègues. Il frappe dans ses mains. Un son sec, un rythme qui d'emblée donne le ton et même le style de ce qui, ce soir, va nous être proposé. Trente secondes ont suffi. Le concert est lancé. Je ne saurais dire pourquoi mais, à une certaine présence du public, on sent qu'il s'agit d'une salle de gens avertis, d'amateurs, de connaisseurs. Le premier morceau dissipe toute contrariété. C'est du jazz comme on l'aime.




Tout à mon plaisir d'écouter le trio, fort homogène en l'occurrence, je note chemin faisant que le concert est sous le signe du chiffre 3 :

- Trois, les trois instruments du trio : accordéon, contrebasse, percussions
- Trois, les instruments utilisés par Grégory Daltin : accordéon Victoria, accordina, bandonéon
-  Trois, les types de compositions interprétées : des créations originales de l'un ou l'autre des membres du trio, des titres connus, pour ne pas dire des standards comme Beija Flor, interprétés de façon originale, des improvisations enfin, dont l'une longuement développée par Grégory Daltin en milieu du concert. .

A propos des trois instruments de Grégory Daltin, je note que le son de son Victoria lui est propre. Quelque chose de nerveux, à fleur de peau, jusqu'à la stridence, mais toujours fluide. Une vraie signature. D'autre part, le son de l'accordina, toujours émouvant. Comme une voix voilée par l'émotion. Un tremblement fragile, comme un objet dont on a peur qu'il ne se brise à tout instant. Une vraie tension. quant au bandonéon de Grégory Daltin, après avoir écouté moult de ces instruments, je crois pouvoir dire sans me tromper qu'il a un son très spécifique, tel que je n'en ai jamais entendu de semblable. Souvent le bandonéon a quelque chose de plaintif, une tristesse comme un léger tremblement, ou au contraire une sorte de rage et de violence plus ou moins contenue. Ici, rien de tout cela, mais un son quasi cristallin. En tout cas, pour moi, inattendu. Un son qui, comme pour celui du Victoria, fonctionne comme une signature.







Pour finir, deux faits qui ont donné encore plus de saveur à ce concert :

- l'annonce d'une souscription lancée par le trio de Grégory Daltin pour la réalisation d'un disque prévue début 2014. Forcément, on souscrit.
- quelques mots échangés avec Grégory Daltin, après la fin du concert, juste le temps de le remercier et de lui faire part de mon observation quant au son de son Victoria et de son bandonéon.

Et enfin, comme nous étions sur le point de quitter la salle, voilà que nous croisons Jean-Marc. On a plein de choses à se dire : concerts passés, concerts à venir, concerts partagés, etc... etc...

Finalement, je ne suis plus contrarié. Tout au contraire. D'autant plus que soucieux de respecter la stricte interdiction de faire des photos et souvent gêné par les mouvements incontrôlables des deux petites filles assises devant moi, j'ai quand même pu "sauver" une quarantaine d'images de ce concert.

mercredi 16 octobre 2013

dimanche 20 octobre - regards croisés sur un certain concert

Il y a quelques jours, précisément le samedi 12, j'ai publié un article intitulé "Michel Portal et Vincent Peirani en duo à Jazzèbre : un concert *****". Bien entendu, Françoise et moi, nous en avions parlé ensemble, ne serait-ce qu'au cours de notre retour, entre Perpignan et Pau. Depuis, Françoise, à son habitude, accumulait des notes sur son carnet à spirales jusqu'à ce soir où, alors que je regardais d'un œil plutôt distrait "Cauchemar en cuisine" entre deux zappings, elle me dit :"Voilà, c'est fait..."

Trois paragraphes pour Michel P. et Vincent P. ; trois paragraphes et quelques photos pour mettre à jour et en ordre ses propres impressions. Forcément, j'arrête là, à l'instant, mon errance télévisuelle et le cauchemar que je croise en sautant d'une chaine à l'autre. "Trois paragraphes" et "un concert *****" : regards croisés ou jeux de miroirs sur un moment magique. Une manière de prolonger le plaisir.    

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2013/10/trois-paragraphes-pour-michel-p-et.html

samedi 19 octobre - lua ya

Il y a quelques jours, mon attention a été attirée, alors que je flânais au Parvis, par une pochette blanche parsemée de taches rouges et oranges improbables, comme un scintillement dans une lumière violente. Ou comme l'émergence d'un mirage. Jugez vous-même : l'image est fidèle à l'original, le flou est celui de la couverture. En haut à gauche : Yeahwon Shin ; au milieu, le titre :"Lua ya" ; à droite ECM. En bas, à gauche, Aaron Parks ; au milieu Rob Curto. Je ne connais rien de ces trois artistes, mais au dos de la pochette je vois :"Yeahwon Shin, voix ; Aaron Parks, piano ; Rob Curto, accordéon". Cette dernière indication me suffit. De plus, le fait que cet album soit publié en 2013 par ECM renforce mon désir de l'écouter.


On connait en effet le label ECM . C'est la certitude d'avoir affaire à des créations de très haut niveau, avec cette particularité qu'on est le plus souvent dans un univers minimaliste. Plus dépouillé et plus janséniste qu'ECM, il ne reste plus qu'à enregistrer le silence entre deux silences. En tout cas, c'est ce label qui m'a appris vraiment que le silence, c'est encore de la musique ou qu'il n'est de musique que sur fond de silence. Un certain art de la respiration.

A l'heure actuelle, j'ai écouté les treize titres de l'album, mais je n'ai pas cherché à en savoir plus sur les membres de ce trio. Il est évident que la chanteuse est asiatique, japonaise ou coréenne, je ne saurais dire. Comme on pouvait s'y attendre, c'est bien d'un art minimaliste et épuré qu'il s'agit. Uns suite d'esquisses. Un titre, le premier, peut nous éclairer :"Lullaby", sauf erreur :"Berceuse, chanson enfantine, comptine". C'est fragile comme les fils d'une toile d'araignée ; c'est dire la force de ces tableaux enfantins.

En fait, ces treize morceaux sont comme autant de visions de nuages traversant  un ciel aveuglant de lumière. On croit qu'ils ne bougent pas, en fait ils se déforment et se reforment sans cesse ; ils évoquent tout à coup une forme connue, mais à peine veut-on vérifier sa vision que déjà ce qu'on croyait avoir perçu s'est évaporé. Et ainsi de suite... Si bien que l'album aurait pu s'appeler "Nuages" et les titres :"Nuage 1", "Nuage 2", etc... "Nuage 13". 



vendredi 18 octobre - voir et écouter

Il y a, dans le numéro 253, novembre 2013, de la revue "Sciences Humaines", page 10, un bref compte-rendu d'une recherche sur l'influence de la vue dans nos jugements portant sur l'évaluation des performances musicales. On sait en effet que nos sens ne sont pas indépendants et que ce que l'on voit influence nos appréciations concernant ce que l'on entend. Mais la recherche en question va plus loin en ce qu'elle montre que la vue est non seulement influente, mais bien plus qu'elle est prépondérante en matière d'évaluation musicale.

Je cite. " Chargés de deviner, entre les trois finalistes de dix concours internationaux de musique, quel était le vainqueur, les participants ont été bien meilleurs lorsqu'ils se sont appuyés sur une vidéo silencieuse que sur le seul son, ou la vidéo et le son. Et ce qu'il s'agisse de novices ou de professionnels !

Avec le seul enregistrement audio, les novices identifient le vainqueur à 25,5%. Avec une vidéo silencieuse, le taux de réussite double (52,5%). Plus surprenant, la même expérience réalisée avec des musiciens professionnels donne des résultats similaires : 25,7% devinent le vainqueur avec le seul son, 47% l'identifient avec la vidéo silencieuse". Ce résultat pose question quant à la place accordée aux experts dans l'évaluation des performances musicales, d'autant plus qu'à 80% ils pensent fonder leur jugement sur le seul son.  

Ce compte-rendu est certes trop succinct pour qu'on puisse en tirer une réflexion approfondie. Il faudrait en particulier mieux connaitre le détail des situations et des résultats. Mais d'ores et déjà, me semble-t-il, cette expérimentation corrobore l'idée que le comportement d'un musicien, notamment un accordéoniste, est pour une grande part dans le plaisir qu'on éprouve à l'écouter et dans le jugement que l'on porte spontanément sur sa prestation en cours et en fin de concert. Il y a là une piste à explorer quant aux déterminants de nos jugements musicaux.

Autre piste à explorer : l'écoute sans la vue, qu'il s'agisse de cds ou de musique téléchargée... Et, inversement, l'écoute-vidéo... On n'a pas fini de réfléchir !

Encore une autre piste : j'essaie, dans la mesure du possible, de prendre des photographies lors de chaque concert auquel nous assistons. J'ai toujours pensé que cette activité, loin de perturber mon attention à la musique, contribuait tout au contraire à focaliser mon attention et à m'aider à anticiper le comportement des musiciens, évidemment en particulier des accordéonistes. L'étude que je cite ici me semble plutôt étayer mon impression. Faire des photo, non comme traces et matériaux de souvenir ou comme aide-mémoire, mais comme intensificateur et amplificateur d'attention visuelle et donc musicale.

jeudi 17 octobre - actualité du duo intermezzo : album, france musique, site...

NOUVEL ALBUM " BACH & PIAZZOLLA - Tête-à-tête"

A DECOUVRIR SUR FRANCE MUSIQUE CETTE SEMAINE:
Mardi 15 octobre de 9h00 à 11h00 dans "Venez quand vous voulez" par Denisa Kerschova
Jeudi 17 octobre de 17h00 à 18h00 dans "Changez de disque" par Emilie Munera
 
Renseignements sur www.duointermezzo.com

 
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mercredi 16 octobre - vents d'irlande et d'ailleurs

J'ai découvert Vincent Lhermet par un "Entretien", signé Françoise Jallot, dans le dernier numéro de la revue "Accordéon et accordéonistes" [n° 134, octobre, pages 10-11].  Deux pages qui m'ont donné l'envie d'écouter le premier cd de cet accordéoniste, de formation classique, déjà reconnu par l'obtention de plusieurs titres internationaux, et si j'en juge par ses projets ouvert à la musique contemporaine, fasciné par le baroque et très attaché aux musiques traditionnelles. Autant de raisons de vouloir l'écouter.
...
C'est ainsi que j'ai trouvé, en début de semaine, son album dans ma boite à lettres. Et que nous l'avons mis sans délai sur le lecteur. En fait, nous l'avons découvert en trois temps :




- dans un premier temps, la couverture : "Vents d'Irlande et d'Ailleurs / Béatrice Berne, clarinette, Vincent Lhermet, accordéon / Musiques classiques et traditionnelles", Arcane 17. A l'intérieur, un livret, que nous décidons de ne pas lire tout de suite. D'abord l'écoute et la découverte. Disons que le duo clarinette/accordéon me plait immédiatement. Plus qu'un dialogue entre les deux instruments, je perçois leur accord comme celui d'un accordéon, qui tisse un décor ou un environnement, avec une clarinette, souvent brillante, qui s'épanouit en toute liberté et en toute confiance. Au fur et à mesure que les morceaux se déroulent je les écoute de plus en plus comme des variations. Variations savantes sur un fond de mélodies traditionnelles. Cette lecture en forme de variations me plait beaucoup.

- dans un deuxième temps, nous avons pris connaissance du livret. Vincent Lhermet est enseignant et cela se manifeste dans l'écriture de ce texte de présentation. Projet du duo - mettre en valeurs les influences que les musiques orales ont exercées sur les compositeurs classiques - et analyse, succincte mais précise de chaque morceau, tout cela me plait. J'y perçois et un engagement passionné des deux interprètes et un profond respect pour leurs auditeurs. On comprend bien en effet à quoi correspond leur idée d'un échange constant et fructueux entre les musiques savantes et traditionnelles. C'est ainsi que le programme de l'album, constitué de 21 titres, le dernier étant une composition de Béatrice Berne elle-même, en donne une illustration fort convaincante. C'est ainsi qu'alternent des airs traditionnels irlandais, écossais et anglais, d'une part, et d'autre part des pièces signées Chadwick, Hardebeck, Dvorak, Haendel, Mozart ou Bach.

- dans un troisième temps, on a écouté à nouveau l'ensemble des titres avec, sous les yeux, le livret de présentation. Au terme de cette écoute, je perçois peut-être encore plus fortement mon impression première de variations. Mais elle a pris une autre dimension, nourrie par le texte, qui m'apparait du coup encore plus pertinent en ce qu'il oriente bien et soutient mon attention. Le plaisir de la première écoute en est approfondi et cet approfondissement est évidemment un surcroît de plaisir. Il me semble en particulier percevoir beaucoup mieux et la composition des différents morceaux et aussi l'articulation entre la clarinette et l'accordéon. Et en même temps je sens bien que je suis de plus en plus sensible à la dimension classique de cet album, à savoir une extrême maîtrise qui se manifeste dans une extrême sobriété.

Il faudra que j'essaie de le déguster à la nuit tombée avec un vieil armagnac. Je sais bien qu'un vieux whisky serait sans doute plus cohérent avec le titre et les morceaux de l'album, mais tout me porte à croire que la correspondance avec un armagnac vaut la peine d'être expérimentée.   

lundi 14 octobre 2013

lundi 14 octobre - rappels et/ou bis

Je crois me rappeler que j'ai déjà fait un article sur ce même sujet : rappel et/ou bis, mais, quitte à me répéter, la question me semble toujours d'actualité. J'observe en effet qu'à la fin des concerts, pour répondre aux applaudissements du public et à sa demande pressante de prolonger encore le plaisir de l'écoute, la pratique générale, pour nr pas dire exclusive, consiste pour les musiciens à interpréter un, deux ou trois titres, c'est selon, suivant la force des sollicitations et leur état de fatigue. Ces titres sont toujours des titres non interprétés pendant le cours du concert : ils sont un plus ajouté au programme. Loin de moi l'idée de m'en plaindre. Mais, si j'avais le choix, je préférerais le plus souvent écouter des titres déjà entendus, des bis donc à proprement parler plutôt que d'en découvrir de nouveaux. J'y trouverais le plaisir d'approfondir mes impressions, de les nuances et de les affiner.

En fait, avec la pratique des rappels ajoutés au programme, c'est comme si l'on privilégiait la quantité : un titre de plus, un autre encore et encore un de plus... plutôt que la qualité et les distinctions fines entre deux interprétations.  Et puis les bis ce serait comme l'illusion de remonter le temps ou d'en suspendre le cours.

Je fais des vœux pour que quelques musiciens, ici ou là, comprennent ma demande et en tiennent compte, ne serait-ce qu'en incluant un ou deux bis parmi un ou deux rappels.  

dimanche 13 octobre 2013

dimanche 13 octobre - à propos d'un concert du duo michel portal / vincent peirani à jazzèbre

J'ai dit hier toute mon admiration pour le concert donné le 8 de ce mois dans le cadre du festival Jazzèbre par le duo Michel Portal / Vincent Peirani. J'ai dit aussi ma difficulté à trouver les expressions justes pour traduire mes impressions et c'est pourquoi je m'en suis tenu à la publication de quelques photographies qui me semblaient pouvoir suggérer quelque correspondance avec ce qui, pour moi, s'était passé.  Un jour plus tard, je ne suis pas plus avancé. Donner quelques titres joués en cette soirée ? Pourquoi pas, mais encore faudrait-il pouvoir dire pourquoi l'interprétation m'a paru exceptionnelle. Or je n'ai à ma disposition ni les mots, ni les notions pour en faire l'analyse. En d'autres occasions j'ai essayé, pour pallier ce manque, de trouver des analogies ou des images capables de suggérer quelque correspondance avait ce que j'avais perçu et éprouvé. Mais en l'occurrence, aucune de celles qui me viennent à l'esprit ne me satisfait. Trop générales ou trop banales. Pas pertinentes.

C'est pourquoi, pour donner une idée de ce qui, en ce mardi, dans le théâtre de Perpignan, a eu lieu, j'ai cherché et finalement trouvé une vidéo qui me parait satisfaisante, même si elle ne rend pas compte de toutes les facettes du talent des deux musiciens.

Il s'agit d'un extrait de 9:20 du concert du duo Michel Portal / Vincent Peirani à l'Europa Jazz Festival le 31.03.2012. Depuis, leur complicité n'a fait que croître et embellir. Forcément !

Bonne écoute...

http://www.my-jazzlive.tv/?p=1862

samedi 12 octobre 2013

samedi 12 octobre - michel portal et vincent peirani en duo à jazzèbre : un concert *****

Jazzèbre est un festival de jazz qui a lieu à Perpignan et dans la région : Pyrénées Orientales et Aude. Cette année, c'est la 25ème édition. Un festival haut de gamme, qui se déroule du 27 septembre au 20 octobre. Un festival selon nos goûts. Françoise avait repéré la  présence de Vincent Peirani avec Emile Parisien ; plusieurs dates, mais qui ne "collaient" pas avec notre agenda. Finalement, on a réservé pour le trio Portal-Peirani-Drake, mais ce dernier présenté comme batteur n'ayant pas pu venir, le concert a été donné finalement par le duo Portal-Peirani.

C'est ainsi que nous sommes partis de Pau lundi après-midi, que nous avons fait étape à Toulouse, que nous sommes arrivés à Perpignan mardi vers 12 heures, juste à temps pour aller déjeuner avant de déposer nos bagages à l'hôtel, que nous avons pris un thé vers 17h30 sur la place du théâtre, où Michel Portal et Vincent Peirani, en grande discussion prenaient un pot,  que nous avons rencontré Vincent devant ce même théâtre vers 20 heures, que nous avons assisté au concert de première partie : "Nhaoul'" par Kamilya Jubran et Sarah Murcia [duo oud et voix + contrebasse, augmenté pour certains morceaux d'un violon, d'un alto et d'un violoncelle], que nous avons assisté au concert de Michel Portal et Vincent Peirani, grosso mode entre 22 heures et 23h30, que nous sommes rentrés à l'hôtel les oreilles et les yeux pleins d'étoiles... et qu'enfin nous sommes rentrés à Pau, après une pause goûter avec Charlotte et Camille, vers 20 h 30. Une boucle de 800 kilomètres, qui valait vraiment la peine.

Depuis, je l'avoue, tout à mes impressions, je me sens incapable de les traduire en mots. Ou du moins de les traduire sans en rester à des généralités ou à des banalités. C'est pourquoi en titre j'ai parlé de "concert *****". Je ne sais pas d'expérience ce qu'est un 5*, mais mon imaginaire me le représente comme une sorte d'univers loin des vicissitudes du monde, un univers de perfection. De même, loin de moi l'idée d'attribuer des * aux concerts auxquels nous assistons, mais cela ne m'empêche pas de savoir de manière évidente que si je le faisais, forcément, ce concert serait pour ainsi dire hors classe. D'abord, j'avais pensé qualifier ce concert d'inoubliable, mais comme je ne sais pas ce que me réserve Alzheimer, je reste prudent et je m'en tiens, comme qualificatif, aux *****. Une manière de dire qu'il s'agit de perfection.

En attendant que mes idées se mettent en ordre et que je trouve une perspective pour décrire nos impressions, pour l'heure j'ai choisi 9 photonotes pour garder traces de ce moment prodigieux.

17h25, sur la place du théâtre.


22h20. Présence de Vincent Peirani.


22h20. Présence musicale certes, mais aussi visuelle. Le Victoria, sa mécanique en partie visible, c'est un bel objet !


22h23. Curieux duo, qui fonctionne à merveille. L'un en pleine lumière, l'autre caché derrière ses partitions : le saxophoniste masqué !


22h25. Une belle attitude !


23h02. Finalement, Michel Portal rejoint Vincent. Pour les partitions, on verra plus tard. Maintenant, on improvise. Noter le regard de Vincent.


23h04.  


23h05. L'image que je préfère. La présence de Michel Portal, la posture de Vincent avec son sourire... Rien à ajouter. Pour moi, c'est l'image même du concert.


23h15. Vous avez dit concentration et dialogue...



 

jeudi 10 octobre 2013

jeudi 10 octobre - à propos de "tête-à-tête" du duo intermezzo

J'ai dit dans mon article précédent comment nous avons pris contact avec le dernier opus du Duo Intermezzo et comment d'emblée nous avons aimé cet album. Depuis, nous avons fait un aller-retour jusqu'à Perpignan pour assister à un concert de Michel Portal et Vincent Peirani, avec étape à Toulouse, et nous avons pris le temps d'écouter attentivement "Tête-à-tête", titre bien choisi du dit album.

Notre première impression est immédiatement confirmée. Le Duo Intermezzo fait partie de nos musiciens de prédilection et cet album est de toute évidence une manière pour ce duo d'approfondir sa réflexion et d'affirmer son style. Déjà, on retrouve avec la couverture du disque les couleurs du duo : noir, rouge, jaune, brun. Ce choix de couleurs est comme une signature : ce sont des couleurs chaudes. Si l'on se référait à la symbolique des éléments, on voit bien que le duo se rattacherait au Feu. J'avoue que pour ma part j'apprécie beaucoup ce premier contact visuel et quasiment tactile avec cet album.

A l'intérieur, un livret explicatif à la fois quant au projet du duo et à la construction des pièces interprétées. Un livret qui dit la considération que le duo porte à ses auditeurs. En le lisant et en le parcourant tout en écoutant les différents morceaux, je me sens, si j'ose dire, intelligent. Evidemment, c'est un effet de cette considération dont je parlais plus haut. Ce livret est composé de six parties :
- Tête-à-tête [entre Bach et Piazzolla]
- La rencontre
- Le miroir
- Un air de famille [mise en correspondance synthétique et pertinente de Bach et Piazzolla]
- Reflets de conversation [analyse de chaque pièce. Deux pages lumineuses et éclairantes ]
- Le duo Intermezzo

L'écoute de cet album est un vrai plaisir. Un double plaisir. Je pense en effet à la distinction imaginée par Roland Barthes qui distingue dans tout jugement de beauté l'articulation de deux notions : studium et punctum.  Ce qu'il nomme studium, c'est le plaisir attaché à l'intérêt intellectuel que je porte à une œuvre ; punctum, c'est ce qui immédiatement et d'évidence me frappe comme un trait, comme une pointe de flèche. C'est un autre plaisir. La combinaison, l'articulation et même l'interaction du studium et du punctum me fait dire que telle œuvre est belle. C'est très exactement ce qui se passe pour moi en écoutant "Tête-à-tête" et, en même temps en lisant le livret de présentation. Studium et punctum inextricablement liés pour mon plus grand plaisir.

Je ne vais pas ici entrer dans le détail des morceaux choisis  pour cet album. Disons que la mise en correspondance ou mieux en miroir des deux compositeurs est particulièrement réussie. Emblématique de cette réussite, le premier morceau qui articule "Sur : Regresso al amor" et le "Prélude en sol  mineur BWV 86" : Cinq minutes de Piazzolla, et donc de tango, et en quelques secondes voilà qu'on se retrouve dans la musique de Bach... Tout est dit déjà de ce qui va suivre.

Justement, ce qui va suivre, tissant des relations et des interactions entre Bach et Piazzolla, c'est moins une liste qui alternerait l'un et l'autre des deux compositeurs suivant une logique linéaire que la mise en œuvre d'un réseau entre les différentes œuvres interprétées. Cette impression, d'écoute en écoute, de mieux comprendre ce réseau, évidemment c'est le résultat d'une véritable dialectique entre studium et punctum.  

Bref ! Un album, que je suis précisément en train d'écouter une fois encore, que je n'hésite pas à vous recommander.  
 

dimanche 6 octobre 2013

dimanche 6 octobre - chantiers...

Dimanche 10h10. Nous sommes rentrés à Pau hier en début après-midi, nous repartons demain, lundi, en début d'après-midi. Retour de Toulouse où nous avons assuré auprès des filles une mission "papou-mamou" pendant trois jours, Sébastien et Nadja étant en stage, l'un à Marseille, l'autre à Paris. Retour, dès demain, à Toulouse, où nous faisons étape avant de continuer notre route vers Perpignan, mardi, pour cause de concert. Mais du concert je n'en dis rien pour l'instant, superstition oblige !

Bref ! Comme on le voit, les impedimenta ordinaires ayant été réglés : courses diverses, balayer les terrasses, faire les lessives et autres repas, il ne reste que peu de temps pour faire le point sur ce qui nous intéresse : l'accordéon. Si l'on ajoute que cet après-midi je rends visite à ma mère, à Nay, il ne reste que quelques minutes pour faire ce point. C'est pourquoi je m'en tiens pour l'instant à noter les trois chantiers sur lesquels je reviendrai dès que possible et dès que j'aurai trouvé un peu de temps pour ce faire.

- Premier chantier : "Accordéon et accordéonistes", livraison du n° 134, octobre 2003, est arrivé-é-é... A première vue, un numéro fort intéressant où il est question entre autres de la musique au baccalauréat et de la présence de plusieurs œuvres de Galliano au programme, de Raynald Ouellet, un sacré personnage, d'un disque de Viviane Arnoux : "Color", chez Buda Music ou encore du premier opus de Vincent Lhermet. Et de bien d'autres encore. Et, bien sûr, du "1er salon de l'accordéon". On y reviendra en détail.

- Deuxième chantier : en arrivant de Toulouse, vite fait on a ouvert la boite à lettres. Outre la revue "Accordéon et accordéonistes", un paquet Amazon nous attendait. Il s'agit du "Bach - Piazzolla / Tête-à-tête du duo Intermezzo".



On se donne le temps de l'écouter dans les meilleures conditions. Mais d'ores et déjà je puis dire que c'est un bel objet, qu'il sent bon le travail bien fait, qu'il comporte un livret tout d'intelligence pour expliciter et faire comprendre le projet des deux auteurs et qu'enfin le programme fait d'alternances entre les deux immenses compositeurs, comme un jeu de miroirs, donne envie d'en écouter la mise en œuvre.

- Troisième chantier : hier soir, vers 21 heures, alors que je zappe de chaine en chaine de télévision à la recherche d'une émission capable de retenir notre attention, je "tombe" sur F.-X. Demaison - un personnage que j'aime bien - en train de présenter la soirée de toute évidence consacrée à Edith Piaf... Son nom apparait en effet en fond de scène. Télérama précise :20h45-22h45, "Piaf, Hymnes à la Môme". On se dit que forcément il y aura de l'accordéon à écouter avec un tel hommage. Comment évoquer Edith Piaf sans faire une place de choix à cet instrument. Et, en effet, dès les premiers instants, on reconnait le son d'un accordéon. Immédiatement, une image nous frappe : un accordéon rouge avec deux lettres incrustées "BB". C'est sûr, c'est Lionel Suarez.








 C'est bien lui... Sa présence comme accompagnateur principal est un régal. Toutes ses interventions sont du pur plaisir. Le duo avec Olivia Ruiz... Superbe ! L'intelligence même et un phrasé tout en finesse.




Impossible de quitter le canapé jusqu'à la fin de l'émission. Il y a parfois ainsi des moments inattendus de petits bonheur.

A suivre...

jeudi 3 octobre 2013

jeudi 3 octobre - les nuits de nacre : à la rencontre du bandonéon

J'emprunte ici le titre du dernier article de Françoise. Depuis quelques jours, elle accumulait des notes sur un carnet à spirales. Je savais qu'elle mijotait quelque chose et je me suis bien gardé de lui demander ce qu'elle préparait pour avoir la primeur et la surprise de ses réflexions. J'avais bien cependant une petite idée sur la question car, depuis notre retour de Tulle, nous avons beaucoup parlé de la journée des "nuits de nacre" consacrée au bandonéon.

Après les quelques pistes que j'ouvrais dans un précédent article sur l'avenir du tango, je trouve que cet article rend bien compte, en les précisant, de nos impressions et de nos réflexions, et qu'ainsi les deux articles sont comme deux volets qui se complètent.  

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2013/10/tulle-la-rencontre-du-bandoneon.html

mercredi 2 octobre 2013

mercredi 2 octobre - duo intermezzo : tête-à-tête bach piazzolla

 

Il y a quelques minutes, alors que je reviens à la maison avec mes deux baguettes sous le bras, Françoise, sans lever le regard de son écran, me dit :" Bonne nouvelle ! Le duo Intermezzo annonce la sortie de son dernier opus". Son titre ? "Tête-à-tête Bach Piazzolla". On vérifie illico s'il est possible de le commander.

...

Deux minutes plus tard...

Il est disponible : on vient de le commander sur Amazon. Autour de 17 euros. Pour en savoir plus et écouter quelques extraits, ci-dessous le site du duo.

http://www.duointermezzo.com/