samedi 31 août 2013

samedi 31 août - actualité de gorka hermosa

Françoise a reçu de la part de Gorka Hermosa le message ci-dessous sur son Facebook. Certes, je ne connais pas l'espagnol, mais j'en comprends assez pour me réjouir de la reconnaissance qui lui est accordée par ses pairs parmi les plus prestigieux. L'information vaut le détour.

"[Gorka Hermosa] El musico afincado en Cantabria gana el premio de la confederacion internacional del Acordeon por su composicion Paco"

http://www.eldiariomontanes.es/v/20130831/cultura/musica/mejores-acordeonistas-mundo-consagran-20130831.html

Ci-dessous, présenté par Frédéric Deschamps, Gorka Hermosa en solo interprète une pièce que nous aimons beaucoup :"Anatango". A partir de cette écoute, on peut déjà se faire une idée juste du style de cet accordéoniste originaire du Pays basque.

http://www.youtube.com/watch?v=5F3m2JIUpFA



vendredi 30 août 2013

vendredi 30 août - à propos du dernier "accordéon et accordéonistes"...

J'ai déjà dit quelques mots hier sur le numéro de ce mois de la revue "Accordéon et accordéonistes". Il s'agissait de mes impressions premières en le feuilletant. Aujourd'hui, je l'ai lu attentivement et je suis en mesure de préciser quelque peu cette première approche.


 Ce numéro, comme la plupart des autres livraisons, est sous le signe du discours d'admiration. Pas de distance critique, pas d'analyses à proprement parler, mais plutôt des récits de vie et des textes qui essaient de nous communiquer le plaisir ou l'admiration - les deux sont étroitement liés - des rédacteurs. Et je dois dire que cet enthousiasme, comme un fil rouge d'article en article, m'a réjoui. De quoi susciter la bonne humeur.

Il y a par exemple les six pages consacrées à une discussion amicale et même fraternelle entre Marc Perrone et Jean Corti. Fragments croisés de biographies avec des anecdotes intéressantes et des souvenirs de rencontres émouvantes. Et beaucoup de rires, beaucoup de complicité. Bien sûr, il s'agit de descriptions, mais elles nous font mieux connaitre ces deux accordéonistes.

Discours d'admiration encore, l'entretien de F. Jallot avec Michèle Buirette. On apprend qu'elle aime Tardieu, Desnos, Queneau et Prévert. Forcément, elle a toute notre sympathie. Dans un autre registre, sous la même signature, un entretien avec Michel Herblin, qui est harmoniciste et qui dit des choses fort pertinentes sur son art. Il accompagne Christian Toucas et cela suffirait pour susciter notre sympathie, tant ce dernier est un vrai poète. Toujours dans le même registre, un portrait de Félix Belleau par F. Couvreux. Sous-titre : un électron libre de la boite à frissons. Tout est dit et bien dit. Felix Belleau, c'est un mouvement brownien incessant. Plus d'idées et de projets que lui, inutile d'essayer... Un phénomène que l'on peut rencontrer dans les bistrots de la capitale "où il se produit régulièrement pour 3 francs 6 sous". En particulier, le dimanche vers 16 heures, au bar japonais Kunitoraya, dans le premier arrondissement de Paris.

Plus loin, page 26, un portrait de Thomas Chedal Bornu. Je savais qu'il faisait partie du projet SpiriTango, dont j'ai rendu compte il y a peu ; j'apprends qu'il a été l'élève de Bruno Maurice à Bordeaux et, forcément, ça suscite ma sympathie.

Dans le cahier Pédagogie, Frédéric Deschamps a commencé l'analyse d'un projet fort intéressant, conçu et réalisé par Christel Sautaux dans le cadre d'un thèse de master effectuée à la Haute Ecole de MUsique de Lausanne. Plusieurs parties y seront consacrées. Le titre : "Pater Noster" - six œuvres, trois créations, un choral. On se souvient que le numéro précédent avait consisté comme préambule en la présentation du "Pater Noster" de Gorka Hermosa. Un bel ensemble qui, pour le coup, ne craint pas l'analyse, ni la théorisation. Ce qui me réjouit.

Pour ce qui est de l'admiration, inutile d'insister sur l'article de Jean-Pierre Marie consacré à André Verchuren. Douze pages : texte clair et bien documenté, iconographie abondante et pertinente. Une bonne présentation de cet accordéoniste. Je suis un peu perplexe devant les chiffres qui illustrent cet article. André Verchuren a enregistré le plus de disques : 959 albums, originaux et rééditions. Il en a vendu au moins 80 millions ! Un phénomène, un monument ! Evidemment, les illustrations et autres photos sont plus que savoureuses. Tout un style.

Pour ce qui est du style, on est servi enfin, page 81, avec Gérard Blanchard... entre Georges Brassens et Alain Bashung. François Guibert dit de lui qu'il est "une sorte de bluesman poète rock'n'roll de l'accordéon à la française"... Je trouve la formule bien choisie.

Pour terminer, trois informations :

- Les 5 et 6 octobre, "1er salon de l'accordéon" à la Bellevilloise (Paris)
- Du 12 au 15 septembre, "Les nuits de nacre" à Tulle. Le thème : Invitations plurielles. L'artiste fil rouge : Hiroko Ito.
- Avec ce numéro 133, pour les abonnés, un dvd édité par Sud-Claviers à la gloire des accordéons Roland, en particulier le FR-8x. 72 minutes dont je n'ai visionné qu'une petite partie. J'y reviendrai.

jeudi 29 août 2013

jeudi 29 août - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...

Le numéro 133, septembre 2013, est arrivé ! Pour l'heure, je me suis contenté de le parcourir en survol, histoire de me faire une première idée de ce qu'il nous propose. Et je dois dire que cette première approche est pleine de promesses. Un numéro intéressant à maints égards.

Avec la livraison aux abonnés, un dvd est joint : "Roland / FR-8x/ Il Segreto : "Le secret de l'accordéon", Sud-Claviers, 72 minutes. Une opération commerciale certes, mais qui donne envie d'en savoir plus. En tout cas, du travail bien fait.

L'organisation générale de ce numéro a été un peu modifiée en raison de la mort d'André Verchuren. Plusieurs pages d'hommage lui sont en effet rendues. Du coup, on pourra lire plusieurs pages réservées à la Tête d'affiche : Jean Corti et Marc Perronne, et d'autre part une quinzaine de pages, dans le cadre de la Gazette du musette, consacrées à A. Verchuren avec une iconographie intéressante. La Tête d'affiche comprend six pages dans le style de Ph. Krümm : on branche le magnétophone, on enregistre une discussion à bâtons rompus, on retranscrit brut de décoffrage. On rigole pas mal... Les photos sont de Bill Akwa Bétotè.

Mais aussi des entretiens et des portraits signés F. Jallot, A. Girard, F. Couvreux, Jean-Pierre Marie ou F. Guibert. On y rencontre Michel Herblin, Michèle Buirette, Yannick Guyader, Felix Belleau, Thomas Chedal Bornu, etc... Et, in fine, Gérard Blanchard. J'en oublie sans doute, mais déjà c'est suffisant pour comprendre que l'on a affaire à un numéro plein d'intérêt.

En plus, la rubrique des chroniques présente, sous la signature de Jean-Pierre Marie, quatre disques de Richard Galliano : "Richard Galliano Quartet / L'hymne à l'amour / Featuring Gary Burton au vibraphone" ; "Richard Galliano Brussels Jazz Orchestra / Ten Years Ago" ; "Naoko Terai / Richard Galliano / Libertango in Tokyo" ; un dvd "Richard Galliano et Naoko Terai / Tangaria Quartet". Juste un mot pour terminer : on peut se procurer facilement le cd de R. Galliano et Naoko Terai par Amazon, mais par contre je n'ai pas trouvé où l'on pourrait trouver le dvd, même en explorant le site japonais de N. Terai. Affaire à suivre.

dimanche 25 août 2013

dimanche 25 août - connaissez-vous isabelle olivier...

Françoise me dit : "Tu as vu ? Le jeudi 24 octobre à 18h30, dans le cadre de Jazz sur son 31, à Toulouse, Isabelle Olivier et David Venitucci".
- "On peut réserver ?"
- "Oui ! On réserve ?"
- "Bien sûr"
...
Dix minutes plus tard, on imprime l'attestation de nos deux réservations. Début septembre, on recevra les billets par la poste. Le prix des deux places ? 2x5,00 = 10 euros !

Isabelle Olivier, on l'avait connue par son album "MyFoolishHarp", Enja, 2009. Enja, une référence !
Un album sur lequel interviennent, outre Isabelle Olivier, harpe, Youn Sun Nah, voix, David Venitucci, accordéon, Louis Sclavis, clarinette basse et Peter Erskine, batterie. Excusez du peu !

C'est un album de rencontres et de duos où la harpe se propose et s'expose dans tous ses états, parfois inattendus, entrainant dans ses prises de risques ses collègues, pour ne pas dire ses complices.

Bien sûr, ma prédilection pour l'accordéon me pousse à mettre en relief deux morceaux avec David Venitucci. Le 2. "Pêle-Mêle", composition de D. Venitucci lui-même et le 11. "Tango", compsé par I. Olivier. Mais il faut dire que les duos avec Youn Sun Nah ou Louis Sclavis ou Peter Erskine ne sont pas moins surprenants et excitants eu égard aux dialogues entre la harpe et ses complices et à la découverte que l'on fait en ces occasions des possibilités de la harpe.   

Mais, pour se faire une idée de cet album et pour comprendre pourquoi nous n'avons pas hésité une seconde à prendre deux réservations pour le 24 octobre, j'ai trouvé un document vidéo, à mon avis  très représentatif :
 Jazz à Grignan : la harpe dans tous ses états...
Octobre 2011. Durée : 5:38
Isabelle Olivier, harpe, David  Venitucci, accordéon, Louis Moutin batterie

http://www.youtube.com/watch?v=cAqsNze63eQ

Bonne écoute !

jeudi 22 août 2013

jeudi 22 août - à propos du new meeting quartet

Françoise tient en très haute estime l'album du New Meeting Quartet "Lusitania". Pour entretenir cette admiration, elle l'écoute souvent. Quant à moi, si je partage son sentiment, je viens de me rendre compte que je ne l'ai pas écouté depuis quelque temps et que du coup ma mémoire a perdu le souvenir de cette musique. Je me rappelle cependant qu'il s'agit d'un accordéon, Thierry Ravelli, qu'il joue sur un Victoria Model AC 420, d'un piano, Xavier Triviaux, d'une contrebasse, Jean-Pierre Babarit et d'une batterie, Jean-Christophe Galliano.

Encore seul à Pau, j'ai donc décidé de me replonger dans l'écoute de cet album. Dix titres. Huit signés par Xavier Triviaux, plus, si je puis dire, deux invités : Serge Gainsbourg pour "La Javanaise" en 5 et  Hermeto Pascoal pour "Bebê" en 8.

L'ensemble des titres est encadré par une "Toute petite valse" en 1 et "Quiet Song" en 10. Ce choix n'est évidemment pas innocent et il place l'album sous le signe de la modestie, du calme, d'une certaine quiétude et, pour tout dire, d'une sorte de démarche méditative ou proche de la rêverie. Le fait que huit titres soient du même auteur, le pianiste du quartet, donne une très grande unité à l'ensemble. On perçoit clairement une même inspiration qui traverse tous les morceaux. Un fil rouge qui n'interdit pas les variantes, mais qui marque clairement une origine, une source commune.

Pour ma part, j'aime beaucoup la "Toute petite valse", "Lusitania" et "Harlem-Manhattan", même si en fait tous me plait dans cet opus.  De manière générale, j'ai bien apprécié le jeu à la fois percussif  et délicat de X. Triviaux - je comprends l'admiration de Françoise pour celui-ci - ; j'ai bien apprécié aussi le jeu de T. Ravelli et le son de son Victoria, à la fois ample, très présent, et plein de finesses. Quant à la contrebasse et à la batterie, que dire, sinon que c'est une section rythmique qui, suivant les propres termes de Richard Galliano, soutient le piano et l'accordéon "avec swing et groove" C'est un expert qui le dit. Mais, même quand, comme moi, on n'est pas spécialiste, ça saute aux oreilles.

Mais, bon, je me rends compte que je manque singulièrement des notions ou concepts nécessaires pour analyser vraiment et les morceaux de "Lusitania" et mes propres impressions. Je perçois et je sens bien certaines "choses", mais les mots me font défaut pour en donner une traduction verbale. Finalement donc, le mieux est que je m'en tienne à deux références. Chacun ainsi pourra évaluer son degré d'accord avec mon enthousiasme.

- "Harlem-Manhattan" sur YouTube
http://www.youtube.com/watch?v=gA90hqryij4

- le site My Space du quartet où l'on trouve plusieurs morceaux, dont certains ne figurent pas dans l'album.
https://myspace.com/newmeeting4

Bonne écoute !




mercredi 21 août 2013

mercredi 21 août - fabian beghin et didier laloy : cryptonique

Ainsi donc pendant que Françoise et les "petits" profitent des derniers jours à Hossegor accompagnés par une météo délicieusement constante, pendant que Françoise passe surtout beaucoup de temps à ranger les tenues de feria et à faire quelques tâches ménagères avant fermeture provisoire de la villa, pendant que Charlotte et Nadja s'initient à l'aviron, que Camille s'initie au surf et que Sébastien court autour du lac ou accumule des kilomètres sur son vélo, jusqu'aux confins du Pays basque, moi, à Pau, je prépare la maison pour la rentrée : chasse à la poussière et aux toiles d'araignées, arrosage des plantes, aspirateur, etc... etc.. La routine quoi !

Mais je ne suis pas à plaindre car ces activités nécessaires me laissent du temps pour écouter quelques morceaux d'accordéon en toute quiétude et avec une intensité du son non négligeable, toutes portes et fenêtres ouvertes. Je profite en effet de ce que mes voisins immédiats sont soit au travail soit en vacances. Je profite de ce temps libre de toute contrainte pour musarder entre les albums plus ou moins bien rangés par ordre alphabétique. C'est ainsi que parfois - heureuse surprise - je tombe sur une merveille que j'avais oubliée.

En l'occurrence, ma trouvaille de ce jour, c'est l'album "Cryptonique" du duo Fabian Beghin, chromatique, et Didier Laloy, diatonique. Maîtrise hors pair, improvisations, complicités et humour. Je suis bien tenté de présenter cet album pour vous donner envie de l'écouter, mais en fait ce serait, je pense, vous priver du plaisir de la découverte. C'est pourquoi je me contente ici de vous donner le lien vers Deezer. A vous d'apprécier.

http://www.deezer.com/fr/artist/54376

Tout au plus puis-je dire que j'apprécie particulièrement le titre 1. "Frost Waltz", le 4. "The two pennies waltz" (la valse à deux balles) et le 7. "One more night on the train" (une nuit de plus dans le bus). Sans oublier le 10. "Folk Prog" (amour, musique et pneu-neige), ni le 11. "November's March". Non, c'est ridicule... Je suis en train de tout citer. Et en effet, réflexion faite, il faut tout écouter.

Je ne sais pas vous, mais moi, cette écoute, m'a enchanté. En plus, cet album est plutôt d'une durée réduite (Onze titres ; 41:03) et ça lui donne une densité d'enfer.


ps : on peut écouter "Frost Waltz", entre autres morceaux faciles d'accès, sur YouTube :

http://www.youtube.com/watch?v=rR_p1tGNIcM

mardi 20 août 2013

mardi 20 août - et après la feria de dax... gotan project

La feria de Dax a donc pris fin avec le feu d'artifice traditionnel dimanche vers minuit. Une foule considérable. L'agglomération dacquoise, toutes cités limitrophes comprises, ce doit être au plus 30000 habitants. La police estime à 800000 personnes le nombre des festayres et associés. Dimanche soir donc, après quelques derniers tours de manèges pour les filles, retour dans la nuit à Hossegor. Un dernier pot vers 2 heures et... au lit. Lundi matin, je laisse la troupe profiter des derniers jours de plage et je rentre à Pau, brève étape avant de rendre visite à ma mère, à Nay. Au physique, elle tourne comme une horloge ou une mécanique de précision bien réglée - votre mère, me dit-on, ne prend aucun médicament - mais au plan psychologique et intellectuel sa pensée n'est plus que confusions. Elle oublie par exemple souvent ma présence pour discuter avec son double, qui est rarement de son avis. Ce double, je ne peux le voir et quand je veux argumenter pour lui montrer que ce double n'existe pas, elle me rétorque que je ne peux le voir puisqu'elle même est morte... et donc son double avec elle.

 Après cette visite un peu éprouvante, je suis resté à Pau, histoire de mettre le jardin un peu propre pour le retour de Françoise. Mais je me suis aussi donné le temps d'écouter à nouveau Gotan Project. Je me rappelle, ça devait être en 2001, j'avais découvert cette formation au détour d'un zapping entre des émissions de télévision. Un choc ! Le sentiment de quelque chose de radicalement nouveau. J'étais illico allé acheter le premier album au Parvis, qui n'en avait commandé qu'un petit nombre. Pas assuré de les vendre.

Je me rappelle donc "La Revancha del Tango".  Et je serais incapable de dire combien de fois nous l'avons écouté. Eh bien, aujourd'hui, plus de dix ans après, je suis encore et toujours sensible à la force créatrice de cette formation, à la vitalité de cette musique et à sa rigueur que je qualifierais d'architecturale. Et je suis toujours, de même, touché par la pochette, minimaliste et quasi janséniste.  



Après ce premier album, j'ai acheté les suivants... avec de moins en moins d'enthousiasme. J'ai fini par renoncer à me procurer les derniers. J'ai essayé d'écouter des disques de Müller et Makaroff ou "Tango" d'une certaine collection "Latina". Mais le cœur n'y étais pas. L'impression que la force créatrice, l'inspiration, s'est épuisée dans le premier album. Après, il ne s'agit que de déclinaisons plus ou moins techniques ou conceptuelles, comme un filon qui n'a plus de trésors à donner.


Et puis aussi, on est allé voir et écouter Gotan Project, d'abord à Montpellier, ensuite au Zénith, à Pau. Etapes d'une tournée mondiale. Comment dire ? Nous avons été déçu par la musique, trop répétitive à notre goût, et par la machinerie mise en œuvre. Disons que ça manquait d'âme.

Mais, finalement, peu importe, car il reste le premier album et son incandescence intacte.

samedi 17 août 2013

samedi 17 août - y a pas que l'accordéon... y a aussi la feria de dax

La troupe familiale vient de partir. Direction Dax où aujourd'hui et demain ont lieu des défilés folkloriques qui rassemblent chaque fois sur leur parcours des foules considérables. Un spectacle gratuit, familial, convivial. Disons intergénérationnel, avec des spectateurs de toutes classes sociales.

Après le départ de la petite troupe, me voilà donc seul avec le chien Miro et le lapin Papaye. J'écoute le "Trio Safar" et j'ai bien l'intention de l'écouter en boucle. Je voudrais approfondir en effet mes premières impressions, où j'ai eu le sentiment d'avoir affaire à une musique inscrite dans une tradition classique arabe, très différente de certaines musiques qui ne retiennent de cette tradition que la présence de quelques instruments spécifiques. Ici, ce sont qanun, oud, zarb, darbouka, tapan, etc... qui donnent sa couleur à l'album et l'accordéon de Christian Maes trouve parmi ceux-ci, comme naturellement, sa place et son rôle. Je veux en particulier essayer de saisir l'originalité de son accordéon quart de ton, dont la notice dit qu'il s'agit d'un modèle Saltarelle. Avec cette mention de remerciements à Emmanuel Pariselle, une référence.

Et puis il y a la présence, comme invité, de Jacques di Donato, que j'apprécie au plus haut point. Il faut écouter sa clarinette basse improvisant.

Je crois l'avoir déjà noté, mais le titre 9. - "Safar" est vraiment très beau. 5:44 comme un voyage dans un monde de mirages. Avec l'accordéon qui contribue par ses sonorités mêmes à peindre cette fresque entre désert et oasis, comme la déambulation d'une caravane improbable au crépuscule. Une musique pleine d'images. Titre auquel j'ajoute, l'écoutant à l'instant, le titre 1.- "Ishtiyaq", 5:05.

"Mais, me direz-vous, et la feria de Dax tant tout cela ?". Si j'essaie de répondre à cette question, je suis, moi-même, rempli de perplexité. J'ai connu cette feria il y a maintenant exactement cinquante ans grâce à Françoise, dont la famille habitait dans cette capitale du thermalisme. On n'a pratiquement manqué aucune édition. On y a plus ou moins participé suivant les années, le moral, les circonstances, mais toujours fidèlement. Puis Nadja s'est passionnée pour ce moment de l'année, aussi important que la nouvelle année dans notre tradition familiale, d'autant plus qu'ensuite très vite c'est la rentrée. Puis Sébastien s'est inscrit dans cette histoire. Puis Charlotte et Camille qui, à leur tour, sont viscéralement attachées à ce rituel sous toutes ses formes. C'est ainsi que pour rien au monde ils n'auraient manqué aujourd'hui les défilés, ni dérogé à la règle non écrite mais impérative qui veut qu'un soir et un début de nuit soient consacrés à un tour des bodegas et autres bistrots animés par un flux de musique multiple ininterrompue jusqu'à l'aube et l'arrivée des engins de nettoiement. Pour les filles ce sera quasiment une initiation. Un passage irréversible.

Et moi pendant ce temps ? Curieuse expérience. Tout à coup, une impression d'overdose : une ouverture de la feria plutôt bien organisée, mais tout ce monde, toute cette foule en rouge et blanc, c'est trop ! Le premier jour, deux corridas : à 11h15 et à 18heures. Pratiquement six heures sur des gradins surchauffés, c'est trop ! Et puis cette impression étrange que les moments de la corrida défilent devant mes yeux sans susciter chez moi un véritable intérêt. Pourtant, tel combat entre l'homme et le toro au moment de la faena, tel tercio des piques plus qu'émouvant, telle sortie du toril d'un animal beau à couper le souffle, telle passe ou série de passes quasi magiques, tout cela mériterait au moins attention et intérêt. Rien à faire. C'est long, trop long. Il faut dire que mon dos n'apprécie guère la dureté des gradins en ciment. Quant au défilé, je crois bien que je vais y renoncer. Trop vu, trop convenu, trop long ! Et cette musique qui éclate partout dans la ville, chez des particuliers, aux carrefours, dans les rues traversées par les bandas, aux terrasses des bars... Comment dire ? C'est trop ! Tout à coup, la vitalité, la musique dans tous ses états, hénaurme, tout cela n'est plus que cacophonie.

Et l'accordéon dans tout ça ? Chaque année j'en traquais la présence : diatoniques de la journée landaise ou souvent de groupes portugais, chromatiques des polonais ou des roumains, fisarmonicas italiens, etc... etc... Une belle variété, une belle vitalité, une présence nombreuse... Mais cette année, une impression de déjà vu, revu et rerevu... Le rituel devenu vide, comme une imagerie sans signification. Trop de photos. Trop de photographes plus soucieux de faire des images que de vivre le présent.

Reste que le temps de la feria, c'est aussi l'occasion de faire des repas, déjeuner ou diner, chaque fois dans un restaurant différent. Même si l'on n'accumule pas les excès, il faut que les estomacs et autres mécanique digestive tiennent bon. On parlera régime plus tard. Pour l'heure, on a trouvé une bonne adresse : "Le bistrot des vignes". Bar à vin et cuisine pleine de finesse.

Pendant la feria, l'accordéon continue. Il faut que j'aille relancer la lecture du "Trio Safar". De cela, je n'ai pas trop...   

mercredi 14 août 2013

mercredi 14 août - à propos de joë rossi et du quatuor de paris

Je disais hier combien Françoise avait eu la bonne idée de vouloir emporter avec nous le disque de Joë Rossi et du quatuor de Paris édité en volume 5 de la collection "Les monstres sacrés de l'accordéon". Des titres enregistrés dans les années 80 et édités en 2004 par RDC Records.

Ce disque est constitué de deux parties : des pièces jouées solo par Joë Rossi et recueillies, au cours d'un concert, sur cassette par un fan, et d'autre part des enregistrements inédits réalisés chez Richard Galliano. Le livret comporte quelques mots amicaux et pleins d'admiration de Richard Galliano, de Valérie Guérouet et de Frédéric Guérouet. De Richard Galliano je retiens les termes d'amitié et de musique partagée. Mais aussi l'idée que Joë Rossi, en solo, sait magnifier les classiques du musette. De Valérie Guérouet, l'admiration pour l'enseignant et pour l'improvisateur. De Frédéric Guérouet, l'exigence d'équilibre qu'il s'agisse de la forme, du tempo, de l'articulation, de l'intensité, du phrasé... et cela dans tous les styles : baroque, jazz, romantique, musette... On sent qu'il s'agit de paroles authentiques et non de propos de circonstances.

Plusieurs titres m'ont particulièrement frappé, mais tout particulièrement, en solo, "Indifférence" et "Scherzo", en duo avec F. Guérouet "Averse" de Ferrero, que je ne connaissais pas et puis, en quatuor, "Valse à Margaux", "A Paris dans chaque faubourg", "L'art de la fugue" de J.-S. Bach et enfin "Pavane pour une infante défunte" de Ravel, arrangement par R. Galliano.

On trouve quelques vidéos de J. Rossi sur le web. Elles sont faciles à retrouver, mais pour ma part je retiens "Indifférence" pour deux raisons, d'abord parce qu'elle est caractéristique selon moi de son  style, ensuite parce qu'on y voit comment il avait surmonté le handicap de la perte d'un doigt de la main droite. C'est surprenant et fascinant.

http://www.youtube.com/watch?v=1hBx5H8CWD0

Ce matin débutent les fêtes de Dax par une course, la Feriascapade. Sébastien, qui y participe depuis des années, s'est levé de bonne heure, vers 6 heures. On s'est levé aussi pour l'encourager. Le reste de la troupe, un peu difficile à réveiller, a déjeuné, a fait un brin de toilette et puis s'est habillé en tenue de feria : rouge et blanc. Sans oublier l'indispensable foulard que l'on noue au moment de l'ouverture des festivités jusqu'au feu d'artifice final. Nadja, Camille, Charlotte et Françoise s'ont donc parties de bonne heure avec des affiches d'encouragements pour Sébastien. Je suis resté à la villa ; je les rejoindrai dans l'après-midi. Pour l'heure, pas un bruit dans le quartier ; le chien Miro me tient compagnie, j'ai sorti le lapin et il a tout de suite rejoint sa "cage de dehors". Il faut que je surveille s'il ne creuse pas quelque galerie pour prendre quelques libertés...

J'écoute l'album. Plusieurs fois déjà certains morceaux comme "Indifférence", "Valse pour Margaux" ou "Pavane pour..." Cette situation me convient : ce silence ambiant, qui commence juste à se disloquer - il est 10 heures -, cette solitude propice à une écoute attentive, le bonheur quoi !

mardi 13 août 2013

mardi 13 août - où il est question de musique arabe et de deux quatuors d'accordéon... et de places de corrida

Ce rapprochement entre la musique arabe et deux quatuors d'accordéon n'a rien de nécessaire. Il est fortuit et doit tout au hasard. Dimanche et lundi, en effet, nous étions, Françoise et moi, revenus à Pau. Nous en avons profité, lundi matin, pour aller faire un tour au Parvis, histoire de voir s'il n'y aurait pas quelque nouveauté dans le monde de l'accordéon. Et justement il y avait :



- "Trio Safar", avec Christian Maes, accordéon quart de ton ; Halim Alkhatib, quanun, oud ; Etienne Gruel, zarb, darbouka, etc... Un disque enregistré entre septembre 2010 et septembre 2011. Un disque non point surprenant, mais très typé. IL ne s'agit pas ici de musique vaguement orientale, mais bien de compositions qui s'inscrivent dans la tradition de musique arabe classique ou, si l'on veut savante. L'accordéon trouve sa place comme naturellement. Bien sûr, on est en train de découvrir ce disque et j'aurai l'occasion d'y revenir. Notons, en titre 5, une improvisation clarinette/accordéon avec, heureuse rencontre, Jacques Di Donato à la clarinette.

Et puis, d'autre part, au moment où lundi nous étions sur le point de partir pour Hossegor, Françoise, qui avait fait une sélection d'albums pour ces jours-ci, me rappelle que Richard Galliano joue dans deux quatuors, dont nous avons les disques, et qu'elle voudrait bien les emporter aussi. Facile ! Il s'agit en effet de deux enregistrements des années 80 : "Joë Rossi et le quatuor de Paris", un disque de la collection "Les monstres sacrés de l'accordéon - vol. 5". Et, plus improbable, un disque intitulé "Cocktail diatonique" avec, comme invité sur plusieurs titres, Richard Galliano.  Là encore, il s'agit quasiment de redécouvrir ces albums et j'aurai l'occasion d'y revenir. Je me souviens simplement d'une version remarquable de la "Valse à Margaux" par le quatuor d'accordéons de Paris et, d'autre part, de quelques morceaux étonnants avec Richard Galliano parmi les pièces du cocktail diatonique.



Le lien entre les trois albums est certes l'effet du hasard, mais la rencontre est bien plaisante, surprenante et, pour tout dire, gouleyante.

Et puis, demain, commence la feria de Dax. Un microcosme jusqu'à dimanche et le feu d'artifice terminal. D'ici là beaucoup de choses se passeront. L'ouverture des fêtes à la mairie, un défilé, des défilés, une course landaise, des déjeuners en plein air, des orchestres aux carrefours, des apéros colorés, des bandas qui traversent la ville rouge et blanche en tous sens, etc... etc... etc... Et les corridas. Cinq ! Sans compter les novilladas... Un monde ritualisé. Entre autres rituels, celui qui consiste pour moi à déplier toutes nos cartes pour les corridas : Nadja, Sébastien, Françoise et moi. Quatre places d'abonnement depuis plus de dix ans. Toujours les mêmes. Toujours le même environnement d'aficionados. Quatre places, cinq corridas... Vingt billets !





samedi 10 août 2013

samedi 10 août - à propos de stéphane delicq

J'ai dit, dans un article précédent, mon goût pour la musique de Stéphane Delicq et mon admiration pour ses qualités d'accordéoniste et de compositeur. Malgré mes efforts et mon obstination, je n'ai pu trouver de morceaux tirés de son album, que je préfère et que j'écoute présentement, "Douce". On trouve bien des extraits de telle ou telle composition, on trouve un document tiré d'un atelier, on trouve aussi "La discrète", mais rien sur "Douce".

En fait, je l'ai dit, cet album est de ceux qui m'ont le plus touché ; peut-être même est-il celui qui me touche le plus. J'y reviendrai. Mais d'ores et déjà, quand on regarde attentivement la composition de son quartet, on peut lire ceci :

- musiciens improvisateurs : Catherine Delaunay, clarinette, François Michaud, violon et alto, Nathanaël Malnoury, contrebasse, Stéphane Delicq, accordéon diatonique. Des noms qui permettent d'imaginer déjà la qualité de l'opus. Parmi les neuf titres, dont tous me plaisent, je retiens comme exceptionnels : 1.- "Les petites sœurs" (valse à 8 temps) ; 3.- "Aldebaran" (valse à 5 temps) ; 5.- "Douce" (valse à 5 temps) ; 8.-"Vivre" (valse à 5 temps) et 9.- "L'arentelle" (valse).

Outre la qualité objective de ces œuvres, deux "choses" me touchent au plan subjectif : de toute évidence, d'abord, la mort de Stéphane Delicq qui donne à ses compositions une dimension tragique. Une impression d'irréparable  et en même temps ce miracle de pouvoir l'écouter encore et encore, même si la vie sous la forme de l'improvisation est absente. Définitivement ! Une fragilité obstinée. Le miracle de l'œuvre d'art, dont on peut dire, même si un jour elle disparait concrètement, qu'elle nous donne quelque intuition d'une éternité saisie dans l'instant de l'écoute. N'en resterait-il qu'un instant, il a l'évidence définitive de ce qui a été perçu beau.

Mais, au plan personnel et subjectif, autre "chose" me touche dans ces morceaux. Je leur associe spontanément une image, sans doute floue mais insistante. Un enfant, âgé de cinq ou six ans, marche auprès d'une dame, sa grand-mère, de mise modeste, mais soignée et même impeccable. Il lui tient la main ; il la serre un peu trop fort, comme s'il avait, sinon peur, du moins quelque crainte vague et confuse. Elle marche d'un pas égal et mesuré, mais encore trop vite pour les jambes de l'enfant. Ils vont ainsi dans une rue d'une banlieue résidentielle d'une ville indéfinie. Qui pourrait être Bordeaux si l'on en juge par l'allure de l'habitat. Ils marchent sous un soleil qui fait mal aux yeux. L'enfant n'a aucune idée de leur destination. Ils ne parlent pas. Ce comportement leur est d'ailleurs habituel : ils ne parlent pas ou peu. Difficulté à trouver les mots ou, déjà, chez l'enfant et chez la vieille dame, ce sentiment que parler est souvent une ruse pour ne pas penser, ni communiquer, au sens propre.

L'enfant, qui a le destin d'un enfant que l'on dit unique et que l'on devrait appeler un enfant solitaire, marche sans se retourner. C'est comme si le passé disparaissait sans retour ni traces derrière lui. Plus tard, beaucoup plus tard, cet enfant s'est étonné de n'avoir connu ni cousins, ni parents de sa génération. Il croyait cela normal et banal. De même, il a vécu sa scolarité solitaire ; de même, les vacances. Cette solitude ne lui paraissait pas étrange. Aujourd'hui, il se demande si c'était une force ou une faiblesse. Mais c'est une fausse alternative : en fait, c'était indissociablement, une force et une faiblesse.

Aujourd'hui, cet enfant, devenu adulte, a une affection particulière pour cette solitude. C'est une étrange compagne, sœur de l'ennui.

Cette solitude est présente, entre les lignes et entre les notes de tous les titres de "Douce". Cette perception donne forcément à cet album une aura singulière.

 

vendredi 9 août 2013

vendredi 9 août - en écoutant gus viseur...

Entre 11h30 et 12h30. La troupe, les "petits" et quelques copains, sont partis à la plage. J'ai pour charge de surveiller la cuisson du rôti de veau et de mettre le couvert. Leur retour est prévu vers 13h30. Je suis seul et j'écoute Gus Viseur. De Clichy à Broadway. C'est un bonheur chaque fois renouvelé de l'écouter interpréter "Jeannnette", "5 juin", "Nuages", "Swing Valse", "Flambée montalbanaise", "46ème avenue", "Geneviève", etc... etc... Autant de titres, autant de chefs d'oeuvre...

Et puis, au bout d'un moment, d'un long moment, je me rends compte que, durant plusieurs morceaux, je n'ai pas cessé une seconde de regarder, fasciné, les doigts de Gus Viseur. Fasciné.


mercredi 7 août 2013

mercredi 7 août - un choix de quatre albums

Deux fois par semaine, je vais rendre visite à ma mère à Nay. Je fais étape à Pau et donc j'ai pris l'habitude de me faire accompagner à l'aller et au retour dans mes trajets entre Hossegor et Pau par un disque. Un seul, mais que j'écoute de a à z. La durée d'un disque est en effet en général un peu inférieure au parcours, 80 kilomètres d'autoroute et 30 de route.

C'est ainsi que j'ai écouté et apprécié au plus haut point quatre albums, que je cite ici, mais pour lesquels je voudrais essayer de trouver quelques morceaux significatifs. Mais je commence par les décrire ; je compléterai au fur et à mesure en fonction de mes trouvailles.

- "Gus Viseur  / De Clichy à Brodway", collection Jazz in Paris, 2002 Compilation Universal Music, réédition d'un LP Barclay 82309 et de titres tirés du LP 82009. Enregistrements de 1955 et 1962.
On peut l'écouter sur Deezer :
http://www.deezer.com/fr/album/598290

-  "Gotan Project", Ya Basta ! / Science et Musique, 2001. Le premier album de Gotan Project et, à mon sens, le meilleur :
On peut écouter "Santa Maria" de "La Revancha del Tango" sur YouTube :
http://www.youtube.com/watch?v=a95E60tEVE0

-  "Rumberos Catalans / La Vida", 2004, nordsud music. Au dos, on peut lire que Francis Varis joue sur accordéon Hohner. Et en effet, quel accordéon !
On peut les écouter sur Deezer. :
http://www.deezer.com/fr/artist/1394840

- "Stéphane Delicq / Douce / accordéon diatonique". Enregistrement live, distribué par l'autre Distribution.  Peut-être le disque qui me touche le plus. Sans doute sa mort qui a interrompu brutalement son œuvre est-elle pour quelque chose dans mon sentiment, mais à chaque écoute c'est la même impression de profondeur, d'intériorité et de maîtrise du diatonique. Je n'ai pu trouver que des extraits sur le site de la Fnac ; c'est un peu frustrant, mais déjà significatif du style de Stéphane Delicq. Finalement, je devrais dire que c'est absolument frustrant eu égard à ce que l'on peut entendre. Mais peut-être que de meilleurs détectives que moi sauront dénicher des trésors qui m'ont échappé.

samedi 3 août 2013

samedi 3 août - à propos de martin lubenov

Je me rappelle avoir trouvé deux albums de Martin Lubenov au Parvis, à Pau, il y a plusieurs années et avoir été frappé d'abord par leur qualité en tant qu'objet. Des pochettes cartonnées et une édition remarquable tant en ce qui concerne le texte de présentation que les illustrations, les portraits de Lubenov lui-même et de ses collègues.

Ces albums sont "Martin Lubenov Orkestar / Dui Droma - Two Roads / Roma Gypsy". 2004, Connecting Cultures Records et "Martin Lubenov et Jazzta Prasta Band / Veselina". 2005, Connecting Cultures Records.

Dans le premier, on peut lire le parcours de Martin Lubenov. De la musique de noces des Balkans à la musique folk de Bulgarie et de Macédoine, aux styles musicaux de Bosnie, de Grèce ou de Serbie, à la musique arabe, au musette français, au tango argentin et jusqu'au jazz et à la musique classique. On imagine le "clavier" de cet accordéoniste ! Dans le second, beaucoup de pages intéressantes sur ce que l'on peut appeler le jazz balkanique. Des textes bien documentés et intéressants par leurs multiples facettes, musicologique, sociologique, historique et même politique. L'artiste n'est pas dans son monde, hors du monde, il participe à la vie du monde et, à sa manière, contribue à le construire.

Mais, le plus simple et le plus efficace est sans doute de l'écouter. Pour ce faire, j'ai retenu trois vidéos parmi plusieurs faciles à retrouver :

- Un reportage sur Martin Lubenov à Bilbao

http://www.youtube.com/watch?v=EaK-Cg4Vsu0

- Un autre reportage dans les Balkans

http://www.youtube.com/watch?v=IIcR0TEvWDE

- Enfin, un document sur "Jazzta Prasta" avec, comme commentateur, l'auteur du texte de présentation de "Dui Droma".

http://www.youtube.com/watch?v=CDPvrB5BC6g

La musique de Lubenov est certes particulièrement émouvante et ses collègues sont à la hauteur de l'entreprise, mais je dois dire que je suis touché de la manière la plus vive par la voix de Neno Iliev, le chanteur aveugle de son orchestre, né dans le quartier de Sofia nommé Fakulteta. Il est présent sur 6/11 morceaux de "Dui Droma". L'émotion est bien au rendez-vous.

Il y a quelques années, nous avions écouté Martin Lubenov, en direct live, dans le cadre de Rio Loco à Toulouse. Richard Galliano était son invité. Les bords de la Garonne étaient chargés, dans la nuit noire, de fumées lourdes d'odeurs variées. Lourdes et cependant légères.  Cette année, c'est à Trentels que nous l'avons retrouvé en trio. Une formation plutôt intimiste, assez loin du style des albums que j'ai signalé ci-dessus. Un charme inattendu, autre et que j'aimerais bien pouvoir approfondir bientôt.