mardi 31 juillet 2012

mercredi 1er août - philippe de ezcurra : extraits sonores

Dans mes derniers posts, j'ai parlé à deux reprises du concert donné par Philippe de Ezcurra, d'abord en solo, puis en duo avec Maïtane Sebastian, en l'église de Saint Jean Pied de Port. Mais, si j'ai essayé de donner quelques photos en complément de mon texte, je m'avise à l'instant que je n'ai donné aucun lien vers des exemples de son jeu et de son toucher. Pour réparer cet oubli, trois documents :

- Sur son site, en "discographie", on peut écouter des extraits sonores de trois de ses disques :
http://www.philippe-de-ezcurra.fr/discographie/

- On peut aussi l'écouter avec le Quatuor Sendrez (ex-Kairos), le 23 juillet 2010, interpréter "Oblivion". Il s'agit d'une vidéo d'amateur, mais l'esprit y est...

http://www.youtube.com/watch?v=BSOYhlfLZho
- Enfin, cinq ou six pièces se trouvent sur Deezer. Ce sont des pièces de Bach, de celles qu'il a jouées, solo, à Saint Jean Pied de Port.
http://www.deezer.com/fr/music/philippe-de-ezcurra

... Et, pour le simple plaisir des yeux et de l'évocation de ce beau concert, une photonote du duo. Il est 22h06 en l'église de Saint Jean de Luz. Et le son est beau...






lundi 30 juillet 2012

mardi 31 juillet - philippe de ezcurra à saint jean pied de port : cinq photonotes

J'ai dit hier quelques mots sur le concert donné en l'église de Saint Jean Pied de Port par Philippe de Ezcurra, d'abord solo, puis en duo avec Maïtane Sebastian, à la contrebasse. Une belle église, un son ample et clair. Un concert purement acoustique. Bach et Ravel au programme. Que demander de plus ? Si j'en juge par les commentaires post concert de Charlotte, elle aurait bien demandé un coussin plus moelleux que le bois des bancs. Sans doute les fidèles font-ils ainsi pénitence.

Le son est superbe, notamment par la manière dont il se répand dans l'espace sans créer des échos parasites. Du coup, Bach est plein de nuances et Ravel est d'une complexité soyeuse. Quant aux projecteurs qui viennent de là haut, tout là haut, ils donnent une lumière chaude mais faible. Est-ce cela que l'on appelle les lumières de la foi ? En tout cas, cette lumière ne facilite pas la prise de photographies. On essaie quand même : ça donne du grain. Tant pis ! Pour le plaisir des images, j'en garde cinq. En dépit de leurs qualités (!) techniques, je les aime bien car je trouve qu'elles rendent bien compte du jeu tout en intériorité de Philippe. J'aime la manière dont il dirige son regard vers un ailleurs qu'il essaie de traduire. Disons quelque chose comme une exigence de perfection et d'idéal. Si je disais cela en termes moraux, je parlerais d'honnêteté. Ici, il se fait l'interprète de Ravel.

22h13.


22h15.

22h17.

22h19.


22h31.

dimanche 29 juillet 2012

lundi 30 juillet - "d'ombres" d'isabelle bazin en cd

 Dans deux posts datés du dimanche 22 juillet, je disais d'abord mon plaisir d'avoir découvert l'album "d'ombres" d'Isabelle Bazin, grâce à un article lu dans Télérama, puis ma déception relative de ne pouvoir l'écouter qu'en téléchargement, enfin mon plaisir d'apprendre par Isabelle Bazin elle-même que le dit album pouvait être commandé en cd sur le site de Mustradem. Lequel cd j'ai reçu il y a quelques jours...



Je vérifie, en découvrant ce cd, disons cet "objet", et en l'écoutant sur un lecteur de qualité supérieure à un mp3, que ma perception n'est pas la même qu'à l'écoute sur mon ordinateur. Illusion ou réalité objective ? Peu importe. L'essentiel est bien ma perception, ma perception telle que la construit ma subjectivité. Elément objectif cependant : l'existence d'un livret, lui-même poétique en tant que tel. Et cette information : Isabelle Bazin joue sur un accordéon non diatonique, mais chromatique bi-sonore. Et en effet il sonne de façon particulière. On perçoit son souffle, on le sent vibrer et, tout simplement, vivre. Comme un organisme qui respire. Mieux qu'en version mp3.

C'est ainsi que j'apprécie beaucoup le titre 7, "Zoé valse / Le chi du moustique".  Un air de valse d'abord, plutôt classique, et tout à coup, avant de retrouver un certain détachement, un moment de dislocation, que j'appellerais volontiers dislocation-rock. Autre titre que je trouve plein de poésie :"Nuage". Mais, c'est "Valse hésitation" qui retient particulièrement mon attention.  Tout simplement parce que ce titre est emblématique de l'esprit de l'album. Un disque de tâtonnements, de chemins d'incertitudes même si l'horizon est fixé et sert de boussole pour retrouver son cap. Avec des éclaircies soudaines. Nulle certitude, des doutes, une inquiétude créatrice.

Autre titre, le 14 :"Fuck ça tourne". Un vrai travail de jubilation sonore. Comme si Isabelle Bazin était étonnée par sa propre création. Si ça ne tenait qu'à elle, j'imagine qu'elle aurait bien fait durer ce morceau trois fois plus longtemps.

Et pour finir, "Vieille chamelle". Je l'entends comme une espèce de dépassement des essais antérieurs. L'hésitation fait place à un pas plus assuré, nourri par toute l'expérience et la confiance des titres précédents. La ligne suivie me parait plus nette, plus lisible que dans les autres morceaux. Plus prévisible aussi. Mais cette impression est peut-être due tout simplement au fait que maintenant je connais mieux l'ensemble de l'album, que j'ai affiné mes repères. Je m'y sens plus en pays de connaissance.


dimanche 29 juillet - philippe de ezcurra et maïtane sebastian au XIIIe festival musical de basse navarre

Jeudi, 11 heures, à Baliros, inhumation de mon père dans une stricte intimité familiale. Déjeuner avec des parents venus de Bordeaux. Nous sommes huit à table : Françoise et moi, Nadja et Sébastien et les quatre bordelais. On parle de choses et d'autres. On évoque des souvenirs familiaux, finalement peu nombreux. Ils repartent vers seize heures. On fait la vaisselle. on est un peu sonné. Un peu ailleurs. Mais déjà d'autres préoccupations nous tombent dessus. Ma mère, qui souffre d'une phlébite sévère, est en mauvais état.

Vendredi. On vient à Nay rendre visite à ma mère. Impossible de la sortir de son sommeil. L'équipe soignante est inquiète. On nous demande de réfléchir à l'accompagnement que l'on souhaiterait : hôpital de dernière chance ou la maison de retraite, qui est en quelque sorte un environnement familier pour ma mère. On va régler un problème au funérarium et l'on revient, sans grandes illusions, assister ma mère. Elle sort de sa léthargie. Elle nous parle : un discours peu audible, mi délirant, mi logique. On rentre perplexes à Pau. On m'appellera, à tout moment du jour ou de la nuit, si "la situation" s'aggrave...

On décide que la vie doit à tout prix l'emporter sur les forces de mort et de déprime. Entre 22 et 23 heures on fait route vers Hossegor. Les rues sont pleines de bistrots, de voitures, de marchands de glaces et d'estivants. Une foule colorée, bronzée ; un environnement de lieux de restauration et de fringues hyper-mode. Toutes les grandes marques de surf sont ici, à Hossegor. "Les petits" nous rejoindront samedi pour le déjeuner.

Samedi midi. La situation de ma mère semble s'améliorer. Les perfusions font leur effet.

Samedi après-midi. On prend la route, Françoise, Charlotte et moi en direction de Saint Jean Pied de Port. L'autoroute est plus qu'encombrée. Mais quand on la quitte, ce ne sont que routes qui serpentent entre des collines d'un vert profond et sombre. Il faut dire qu'on avait fait le projet d'assister, avec notre Chacha, à un concert donné ce soir en l'église de cette cité basque par Philippe de Ezcurra et Maïtane Sebastian. On arrive de bonne heure. On visite la vieille ville. Charlotte est sous le charme.   On mange dans un restaurant sympathique  : truite meunière, axoa, omelette piperade ; en dessert : poire belle-hélène, fondant au chocolat, glace au lait de brebis.

L'église, ou à lieu le concert, est belle : simple, pure de formes, et elle sonne bien pour un concert acoustique. Je l'ai dit : les forces de vie, les forces esthètiques doivent l'emporter sur les forces de mort, les ténèbres et les tentations de déprime. Le bois des bancs est rude à nos culs, mais, Dieu ! Que la musique est belle. Si je devais avoir quelque sentiment religieux, c'est clair, c'est la musique qui me l'inspirerait. Rien de métaphysique ; rien que la sensation.

Le concert, qui débute à 21 heures, est en deux parties :

- 1ère partie : Philippe de Ezcurra, accordéon. 6ème partita pour clavier de Jean-Sébastien Bach
- entr'acte



- 2ème partie : Duo "A Tempo", Philippe de Ezcurra et Maïtane Sebastian. Sonate n°3 en sol m de Jean-Sébastien Bach. Ma Mère l'Oye de Maurice Ravel (cinq pièces).




En rappels : une jota de Pampelune de Sarasate et "L'été" de qui-vous-savez...

Le bois des bancs ne laisse jamais oublier sa rudesse et sa rusticité, mais la beauté de la musique nous fait oublier les meurtrissures !  Pour ma part, j'ai la plus grande admiration pour la lecture que Philippe donne de Bach. Rien de martelé et de trop "marqué" ; tout en nuances, en glissements et en variations imperceptibles. Un Bach plein de douceur. Mais j'aime aussi Ravel tel qu'il nous l'offre avec Maïtane. On participe à leur complicité et à leur bonheur. On est heureux car, de surcroît, Charlotte aime beaucoup et les pièces de Ma Mère l'Oye et le toucher de Maïtane, particulièrement la fluidité de ses graves. Et puis, les deux dernières pièces, notamment "L'Eté", c'est un feu d'artifice.

A la fin du concert on dit à Philippe et Maïtane notre bonheur. Ils en sont eux-mêmes heureux. Il est 23h00. On prend un dernier pot pour la route. On arrive à Hossegor à minuit et demie. Je n'ai pas reçu de message sur mon mobile... Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.

Ce matin, dimanche, l'infirmier responsable m'appelle pour me dire que les analyses de sang de ma mère sont excellentes, qu'elle s'est montrée vive et réactive ce matin. Cette bonne nouvelle ne suffit cependant pas à me détourner de mon projet de retourner dès demain à Pau.

jeudi 26 juillet 2012

mercredi 25 juillet - la cumbia... malgré tout...

Cette soirée du 25 juillet fut une étrange soirée. A plusieurs égards. Il y a quelques semaines, la newsletter de Convivencia annonçait la présence de Celso Pina à une ou quelques étapes, je ne me souviens plus. Je ne m'en souviens pas, car je savais bien que nous ne pourrions pas assister au(x) concert(s) annonçé(s). Mais plus tard, le fascicule Quartiers d'Eté de Pau annonçait ce même Celso Pina sur la plaine de jeux de la MJC de la Pépinière, le 25 juillet à partir de 21h15. Alors, on a coché cette date sur notre agenda. On reviendrait d'Hossegor pour venir écouter ce concert. La cumbia, j'aime ça ! Une danse née au XVII ème augmentée d'influences indiennes, africaines et espagnoles, notamment pour les parole. Un bâtard quoi ! Et puis, écoutez bien : les esclaves africains la jouaient comme musique funéraire, accompagnant les veillées funèbres. Accompagnant les veillées funèbres...

Mais voilà, je l'ai dit dans quelque blog précédent, le dimanche 22, peu avant minuit, mon père est mort à l'hôpital de Pau. Notre projet ? Aux oubliettes. Et puis, mercredi, nous avons passé la journée en démarches relatives à ce décès et à préparer un déjeuner pour des parents "descendus" de Bordeaux pour l'inhumation, à Baliros, demain à 11 heures. Une nappe blanche, des serviettes blanches, des verres en cristal, une bouteille de Montagne Saint-Emilion, du melon avec du jambon, du rôti de boeuf et de porc, de la piperade, des fromages de pays, vache, brebis, mixte, de la salade de fruits frais et de l'eau fraiche. Pour finir, du café. De Colombie, forcément !

Sur le coup de 20h30, on a tout installé. Pas question de regarder la télé, pas question de travailler sur l'ordinateur, pas question de lire, pas question de se coucher... Je me rappelle alors que la cumbia est ou a été une musique d'accompagnement funéraire. Je le dis à Françoise. On se regarde, on se comprend.

A 21h00, on est devant l'affiche du concert à l'entrée de la plaine de jeux de la MJC de la Pépinière.

-Rencontre n° 1. Un cycliste, tout de noir vêtu, façon Vttiste, nous demande si nous connaissons Celso Pina. On lui en dit ce que l'on sait. Il nous dit qu'il a joué de l'accordéon. Qu'il n'en joue plus à cause d'un AVC qui a rendu sa main gauche inapte à cet exercice. Il nous dit qu'il n'accepte toujours pas cette injustice, mais qu'il fait avec. On lui dit qu'on aime beaucoup l'accordéon. Chemin faisant on lui dit qu'on a même certains copains qui sont accordéonistes dans la région. On lui cite Gilles Cuzacq. Son visage s'illumine. Il le connait, il a joué avec lui. Il nous dit : "Gilles, c'est un bon !". [Note pour toi, Gilles : tout est authentique]. Il ajoute que si l'on veut écouter du bon accordéon, il faut écouter Richard Galliano. Je lui dis qu'on connait un peu, qu'on vient d'aller à Sanguinet pour l'écouter. Il nous dit qu'il connait Sanguinet. On est arrivé au pied du podium de Celso Pina. Il est exactement 21h15. Les gens sont venus nombreux. On est frappé par la mixité de la foule. C'est plus que sympathique. Il fait un soir idéal.

- Rencontre n° 2.Au pied d'une barre de HLM, Celso Pina et ses collègues ont déballé leurs instruments. Lui, un superbe diato, qui éclairerait presque la nuit tombante. Tout de suite, la cumbia telle qu'on l'aime. De l'électricité dans l'air.


Celso Pina, lui-même. : plus Colombien que moi, tu meurs. Et les autres, idem.

Quand la nuit est tombée, c'est plus féerique. Celso Pina éclabousse tout de son énergie. Les gens dansent, de plus en plus nombreux. On est là, assis dans l'herbe. On laisse couler les cumbias qui se succèdent : ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre...


- Rencontre n° 3. Il est 22 heures et l'on sent bien que c'est parti pour longtemps. Mais nous , on commence à fatiguer. Peut-aussi que notre esprit est un peu ailleurs. On se prépare à partir quand notre regard croise celui de Simon Ferrari des Troublamours. On est content de se rencontrer. On parle de leurs projets. On parle de tout et de rien. On se dit au revoir. On s'éloigne, il nous rattrape : "Vous n'auriez pas du papier à rouler ?". On lui dit qu'on ne fume pas. Moi, jamais. Françoise, depuis fort longtemps. Tant pis !

- Rencontre n°4. On fait quelques pas. On tombe sur "quelqu'un" que nous connaisssons sans pouvoir le situer. Il nous dit qu'il a été l'un de nos étudiants en telle ou telle année. Je ne me rappelle plus. C'est loin. Il est entrain de se rouler une cigarette. Je rappelle Simon. "Quelq'un" lui donne deux feuilles et lui offre du feu. Simon s'éloigne. il va rejoindre sa compagne. On parle encore avec "quelqu'un". C'est sympathique. Et puis on s'éloigne, toujours enveloppé par un air de cumbia. La nuit vient de tomber. On est en période de ramadan ; ça fait du bruit du côté de l'Ousse-des-Bois que l'on longe pour rentrer chez nous.

On est un peu fatigué. Nerveusement. Mais on a fait notre veillée funèbre. Demain sera un autre jour, avec d'autres étapes.

Un mot encore. On trouve des morceaux de Celso Pina sur des vidéos, mais je note aussi une production plus qu'abondante sur Deezer.

http://www.deezer.com/fr/index.php#/search/celso%20pina



mardi 24 juillet 2012

mardi 24 juillet - richard galliano et tangaria quartet à sanguinet

J'ai dit dans mon post précédent dans quel contexte nous avions assisté, émerveillés, au concert de Richard Galliano et Tangaria Quartet à Sanguinet. Un festival champêtre plein de charme et de cuisine du terroir. Et de vins du pays. Et de formations de jazz sur les podiums plantés dans la verdure comme apéro, comme plat de résistance et comme pousse-rapière...



Aujourd'hui, après avoir réglé les problèmes matériels pour l'enterrement de mon père, on est allé, toujours à la maison de retraite saint Joseph, à Nay, rendre visite à ma mère. Sa santé est précaire. On parle de phlébite. Les médecins sont dubitatifs. Je lui apprends la mort de mon père. J'essaie de la ménager. Nulle réaction ! Je lui dis : "Tu comprends ce que je veux dire ? Ce qui s'est passé ?". Elle me regarde, comme perplexe, et d'une voix claire me dit : "Oui ! Il est mort !". La psychologie humaine est insondable, surtout au delà de 90 ans. On peut aussi lire cette absence de réaction visible comme un bel exemple d'un stoïcisme-en-acte... Va savoir !

En tout cas, Françoise, hier soir, a trouvé les expressions pertinentes pour dire notre bonheur d'avoir assisté au concert de Richard Galliano et Tangaria Quartet. Rien à ajouter ; encore moins à modifier. Je cite :

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2012/07/tangaria-quartet-la-joie-galliano.html

 A l'origine, Tangaria Quartet, c'était R. Galliano, évidemment, A. Cardenas au violon, Ph. Aerts à la contrebasse et R. Mejias aux percussions. Maintenant, S. Surel remplace Cardenas. Une fois, une seule, on a même vu le Tangaria Quintet avec Clarence Penn à la batterie. Bref ! Ci-dessous, une vidéo de l'un de mes titres préférés : "Chat pitre". C'est la composition de R.G. qui m'évoque le plus le monde de Satie. Avant de s'en évader vers des chemins toujours inattendus. On voit aussi que Mejias est derrière R.G., à sa droite, alors qu'Aerts est à gauche.

"Chat pitre",  3:30
http://www.youtube.com/watch?v=-uGN19ZRSjQ

Aujourd'hui, c'est Aerts qui est entre Surel et Galliano, à la droite de celui-ci, alors que R. Mejias est nettement décalé à la gauche de son leader, et de ce fait nettement plus visible. Moins étouffé entre le violoniste - Surel est grand - et l'accordéoniste - et son accordéon -. Sans doute plus audible, alors même qu'il est moins explosif.

                                  

Ci-dessous, une photographie de Richard Galliano qui, comme on peut le deviner par la barre de micro, est complétement déporté suivant une diagonale. On croirait qu'il va perdre l'équiilibre. Que non ! Ces déséquilibres et ces ruptures maitrisés, c'est une dimension essentielle de son génie. Pourrait-on dire "sa marque de fabrique" ?


Mais, comment fait-il pour toujours retomber sur ses appuis ? Comme un chat... pitre...

lundi 23 juillet 2012

lundi 23 juillet - mon père est mort dimanche à 23 heures

Vendredi soir, nous étions avec "les petits", à Hossegor, d'où nous avions prévu de partir, le lendemain, pour rejoindre Sanguinet et son festival de jazz. Depuis des mois en effet nous avions retenu deux places pour le concert de Richard Galliano. Et quel concert ! Tangaria Quartet avec Surel au violon, Aerts à la contrebasse, Mejas aux percussions. Jazz à Sanguinet avec son lac sur la côte landaise. Jazz à Sanguinet avec ses podiums et son chapiteau.

Mais, ce vendredi soir, le directeur de la maison de retraite saint Joseph m'appelle sur mon portable. Mon père refuse toute nourriture ; il refuse de se lever ; il refuse d'ouvrir les volets ; il reste prostré dans le noir et la chaleur suffocante. On essaie de le nourrir pas perfusions : il arrache tout. Il jette serviettes, pots de yaourt, verre et autres choses diverses dans la cuvette des w.c. Qui évidemment sont bouchés et débordent. Le directeur me dit que c'est ingérable et qu'il est dans la nécessité de faire hospitaliser mon père. Il me dit aussi qu'il est inutile que je rentre à Pau.

Samedi matin, alors que je suis sous la douche, une infirmière de saint Joseph m'appelle. Il faudrait que je vienne signer mon accord pour hospitalisation de mon père en secteur psychiatrique. Revenir à Pau pour une signature ? Je résiste. Je pense à Sanguinet. Finalement, le directeur décide de faire jouer la procuration que je lui ai signée à l'entrée de mon père dans son établissement.

Samedi, 20 heures, à Sanguinet. Dans deux heures, Galliano et le Tangaria Quartet. Mon portable sonne. Une infirmière de l'hôpital de Pau m'informe que mon père est au pavillon de gériatrie au service de médecine générale. Surprise de ma part. Explication : il souffre d'une forte insuffisance respiratoire. On s'occupe de lui. On a bon espoir de réduire cette faiblesse.

Samedi, entre 22h30 et 00h15, le concert. Un pur chef-d'oeuvre. J'y reviendrai plus en détail. Après quatre morceaux, Richard Galliano essaie d'en donne les titres. Mais il se trompe ; il oublie. Par exemple, il en rit lui-même, il dit "Laurette" au lieu de "Laurita".  Il a le temps de dire que le premier morceau "Azul Tango" est une création. On reconnait par la suite "Vie violence" ou "Opale concerto" ou "Chat pitre" ou encore une Gnossienne qui prend des allures de danse orientale. Ah ! Le violon lascif de Surel ! Et pour finir, "Indifférence" et "La Javanaise".  Mais comme sa mémoire défaille, il nous explique qu'il y a des soirs où il n'est pas possible de se concentrer sur le jeu et de faire des commentaires. Il faut choisir. Jusqu'à la fin du concert, plus un mot. Les titres s'enchaînent et c'est envoûtant. Quand la maîtrise technique et la créativité vont de pair, ça donne ce concert.

Après minuit, on fait la route enttre Sanguinet et Parentis où nous avons loué une chambre. Je pense à mon père. Je me dis que j'ai d'autant plus apprécié ce concert que nous y avons assisté alors que peut-être on aurait dû y renoncer et rentrer à Pau. Une sensibilité particulière, comme exacerbée.



Dimanche, midi. Alors que nous roulons vers Hossegor, mon portable sonne. Une infirmière du service de gériatrie m'appelle : mon père souffre d'insuffisance respiratoire, d'insuffisance cardiaque, d'insuffisance rhénale... mais qu'ils ont quelque espoir d'y remédier. Son ton pourtant, ses doutes...
Nous faisons étape-déjeuner du côté de Vielle. une assiette landaise et un verre de Tursan. Mais le coeur n'y est pas. Quelque chose comme un funeste pressentiment. On arrive à Hossegor, les "petits" sont allés s'inscrire pour un diplôme de nage d'endurance dans le canal. Ils sont radieux et ravis. Heureux. On n'ose pas  leur faire part de nos doutes et de nos craintes. Ils sont si heureux et insouciants.

Je rentre seul à la villa. Mon téléphone... Le chef de service m'informe que l'état de mon père s'est aggravé. Une septicémie s'est déclarée. Il dit qu'il est possible qu'il ne passe pas la nuit. J'ai compris. Dès le retour de la tribu, Françoise, qui comprend comme moi le message, fait sa valise. On rentre parmi les estivants d'un jour qui sortent grillés par le soleil de leur farniente.

21h45. L'interne de service, jeune, très affectée par l'état de mon père, nous conduit auprès de lui. La bouche ouverte  il cherche l'air. Je suis frappé en observant ses efforts et son rythme de voir à quel point celui-ci est cahotique : il reste immobile la bouche grande ouverte. Il ne bouge pas. Je me dis qu'il est mort. Il aspire trois grandes gorgées d'air. Il retombe à nouveau dans son immobilité. Il est mort...Je regarde Françoise, qui me regarde. Non... Il respire... Je vois à côté de son bras un tube avec son étiquette : morphine. Son visage est émacié. La peau et les os. On lui parle ; je passe mes doigts sur son front, sur ses paupières... Rien... De marbre !

Je décide bientôt de quitter la chambre par crainte de le réveiller et de raviver ses souffrances. Il est 22h40. L'interne nous raccompagne. Parfois, dit-elle, "ils" attendent que leurs proches soient partis pour mourir. Je crois comprendre. On rentre à la maison et malgré tout on casse une petite croûte : jambon, fromage du pays, prunes et abricots... 23h00, mon portable sonne. On a compris. L'interne me dit que c'est fini... On revient immédiatement à l'hôpital. Je suis frappé de constater à quel point le visage de mon père à changé : un visage de cire. Non pas de l'apaisement - les souffrances enfin finies -, mais de l'indifférence. C'est ce mot qui me vient à l'esprit. Apathéia, ataraxia, disaient les sages de l'Antiquité. Je pense aux stoïciens et à leur méditation sur la mort. Est-ce une consolation ? Peut-être...

Curieusement, je m'étais préparé à cette issue fatale et je suis étonné par mon état d'esprit. Une absence de sentiment. Une sorte de sidération. En cet instant, je repense à la beauté de la musique du concert. C'est une telle consolation !

Lundi matin, nous réglons plusieurs questions matérielles liées aux obsèques. Je vais avec Françoise à Saint Joseph. Je veux informer moi-même ma mère. Mais, elle est presque inconsciente. Ce n'est pas le moment. Le médecin parle d'insuffisance respiration, de bronchite, mais aussi d'une sorte d'oedème à la jambe gauche. Il parle de phlébite.

Je récupère les vêtements de mon père dans sa chambre en vue d'en faire don à Emmaüs. Et alors que je découds les étiquettes portant son nom, un sentiment, même pas, une sensation, me pétrifie. J'en ai les larmes aux yeux : mon père est mort le dimanche 22 juillet à 23 heures, à l'hôpital de Pau.  Nous étions à son chevet jusqu'à 22h40. Par crainte de le sortir de son sommeil, nous sommes partis... Jusque là, malgré son absence de réactions, on lui avait parlé comme s'il pouvait nous entendre... Jusque là...

vendredi 20 juillet 2012

dimanche 22 juillet - à propos du disque d'isabelle bazin : d'ombres

J'ai signalé dans mon post précédent l'existence du disque d'Isabelle Bazin, intitulé "D'Ombres". A cette occasion, j'ai essayé de dire, de traduire ou, si l'on veut, de suggérer le style de cette oeuvre et, en tout cas, d'exprimer le plaisir que j'avais pris à son écoute. Bien décidé aussi à l'écouter à nouveau dès que possible (1), car c'est un album qui joue plus des demi-teintes et des nuances que des effets faciles. Son écoute implique, me semble-t-il, une sorte de complicité entre l'auteur et l'auditeur qui me le fait classer plutôt dans les disques de confidence.

Mais je regrettais aussi que "D'Ombres" ne soit accessible qu'en téléchargement. En fait un courrier d'Isabelle Bazin me permet de préciser et surtout de modifier mon information. Le cd est en effet disponible à la commande sur le site de Mustradem. Bonne nouvelle, du moins pour ceux qui comme moi ont un peu le fétichisme du disque que l'on peut manipuler et dont on peut contempler la pochette et, pourquoi pas... un livret d'accompagnement (2).

Ci-dessous le site de la boutique Mustradem... Personne ne pourra dire qu'il ne sait où trouver ce cd...

http://boutique.mustradem.com/




(1) Ce que je suis en train de faire à l'instant où j'écris ces mots.
(2) Je viens de recevoir la confirmation de commande et ça réjouit ma soirée...

dimanche 22 juillet - isabelle bazin : d'ombres

... lu, samedi matin, dans le Télérama 3262 [21-27 juillet, page 14], un article fort élogieux sur Isabelle Bazin qui vient de sortir "D'ombres", son dernier opus à l'accordéon diatonique. Forcément, je suis allé voir ce qu'il en était sur son site et sur Deezer, où l'on peut écouter tous ses titres. Je suis allé faire un tour ensuite sur Amazon, mais les morceaux et l'album ne sont accessibles qu'en téléchargement.

- Deezer
http://www.deezer.com/fr/music/isabelle-bazin/d-ombres-1533053

- Site personnel d'Isabelle Bazin
http://isabellebazin.com/Isabelle-Bazin

- Site d'Athos Productions
http://athosbook.com/D-ombres-Isabelle-Bazin


A la vérité, l'enthousiasme, fort sympathique du journaliste, me semble relever en partie de sa méconnaissance du monde de l'accordéon, en particulier diatonique, qui ne manque pas de représentants de talent. Mais peu importe, je retiens dans cette revue, Télérama, la place faite à cet instrument et à cette musique. C'est inattendu et je m'en réjouis.

Je m'en réjouis d'autant plus que la musique d'Isabelle Bazin est très attachante : entre tristesse, nostalgie, tendresse, méditation et rêverie. Un jeu sobre mais précis. Pas d'effets faciles, pas de clins d'oeil en direction de l'auditeur. Certes elle s'inscrit dans une tradition, c'est la cas de le dire, de musique et de bal trad', mais à sa manière, avec un vrai style ; je dirais une vision du monde que de titre en titre elle nous fait partager. Un monde en demi-teintes, tout en nuances.

Merci Télérama !  

jeudi 19 juillet 2012

samedi 21 juillet - amis amateurs d'accordéon et de jazz, ceci vous intéresse...

Je m'étais fait l'écho dans un post daté du 4 juillet de l'opération -20% menée par Paris Jazz Corner tout au long de ce mois. Une opportunité pour les amateurs de jazz en général et d'accordéon en particulier. Une fois de plus, j'ai profité de cette offre et d'ores et déjà je sais que je n'ai pas à le regretter. A l'occasion de l'un de mes déplacements d'Hossegor à Nay, via Pau, pour cause de visite à mes très vieux parents, jeudi donc, j'ai récupéré deux cds que j'avais commandés quelques jours auparavant. Je les ai mis dans mon sac, car pas question de les découvrir seul en voiture. Un disque nouveau, forcément, ça se découvre avec Françoise. J'ai donc attendu mon retour à Hossegor pour déballer mes richesses sur la table de la terrasse.


D'abord, "Maria Teresa / O mar...". Pourquoi ce choix ? En raison de la présence de Francis Varis dont je sais qu'il est très apprécié des musiciens brésiliens. Première impression à la hauteur de nos attentes et de nos espérances. Mais j'y reviendrai après écoutes plus approfondies. Mais déjà on est content.



Ensuite, "Sans souci / Eric Longsworth avec Daniel Mille et Pierre Tanguay".  Inutile de faire un dessin explicatif : les noms des trois musiciens suffisent, d'autant plus que trois des titres sont des compositions de Daniel Mille lui-même : "Enfantillage", "Sur les quais" et "Le Funambule".



Inutile de tergiverser. On écoute le cd ; on écoute à nouveau les compositions de Daniel Mille. On est content.

Je rappelle pour vous, amis amateurs d'accordéon et de jazz, que Paris Jazz Corner propose dans la catégorie "accordéon" pas moins de 265 cds ou 33 tours. Faites chauffer la carte ! Vous ne le regretterez pas !

samedi 21 juillet - à propos de débora russ

... reçu ce jour un commentaire à mon post daté du jeudi 26 avril et consacré au cd de Débora Russ : "Tangos Pendientes".

http://autrebistrotaccordion.blogspot.fr/2012/04/jeudi-26-avril-debora-russ-tangos.html

Vu son intérêt, je me fais un plaisir de le reprendre ici :

"Merci de votre commentaire,..
Voici le nouveau lien de la vidéo de "TANGOS PENDIENTES"


http://www.youtube.com/watch?v=vPIWLdlO_HM

Je vous invite a visiter son site et connaitre l'avant dernier cd de Débora Russ "ANDARES"
http://www.debora-russ.com/

Invitation bien reçue... Merci !

- la vidéo est d'une durée de 3:30 : c'est un beau document, qui vaut le détour.
- le site, outre différentes informations, fait le lien avec le myspace de Débora Russ, qui lui aussi mérite un détour.

mercredi 18 juillet 2012

vendredi 20 juillet - de la musique de film et de l'effet de la musique en général

Je me suis fait l'écho hier du fait que le titre "Romananche" de Jacques Pellarin était utilisé à deux reprises comme bande-son par l'auteur anglais, Dale Cullis, d'un court-métrage intitulé "Madeleine et la lune".

J'ai dit combien j'avais trouvé ce film poétique, surréaliste à bien des égards, avec une technique, mi prise de vues d'acteurs-mi images numériques, tout à fait originale. Sans parler des couleurs, acides à souhait, comme des raisins verts ou comme quelque confiture improbable à base de fruits exotiques.

Mais je voudrais ajouter la réflexion suivante : la composition de Jacques Pellarin, "Romananche"
est antérieure au film ; elle n'a donc pas été écrite à partir des images comme une illustration ou un accompagnement sonore. C'est le réalisateur qui l'a donc choisie parce qu'elle était en résonance et en accord avec ses intentions. On pourrait penser à une sorte d'harmonie préétablie, assez improbable cependant comme rencontre.

Mais, à la réflexion, cet accord me parait moins incompréhensible qu'il n'y parait de prime abord. J'ai en effet souvent été frappé par une caractéristique de la musique, qui est la suivante : quand un compositeur de musique crée son oeuvre, il a des images, des idées, des intuitions particulières en tête, mais forcément, sauf à se condamner à faire de la musique figurative, celles-ci expriment immédiatement non ces idées, images ou intuitions dans leurs particularités  mais celles-ci sous une forme générale. Exemple : tel compositeur est inspiré par l'atmosphère paisible d'un lac. Son oeuvre a son point de départ dans cette situation particulière, mais elle ne s'y réduit pas. Du coup, ce qu'elle suggère ce n'est pas l'atmosphère paisible, ici et maintenant, de ce lac-ci, mais une certaine impression de paix, laquelle impression peut être suggérée par bien d'autres situations... situations multiples où les auditeurs de l'oeuvre vont puiser en fonction de leur expérience personnelle pour se représenter cette impression de paix.

En bref, il me semble que le processus que j'essaie de décrire est le suivant : un compositeur crée telle oeuvre à partir d'une expérience singulière ; mais il en donne une traduction ou une impression qui se présente comme générale ; l'auditeur évoque à partir de là des images, idées ou intuitions personnelles, qui correspondent à celles qui ont donné son point de départ au compositeur, mais qui, en tant que telles, ne sont pas identiques à celles qui l'ont inspiré. Ce processus m'explique assez bien, me semble-t-il, que "Romananche" ait été inspiré par une expérience particulière vécue par Jacques Pellarin et que, comme l'expression qu'il en donne peut être dite abstraite, i.-e détachée de son origine concrète, celle-ci puisse entrer en résonance avec l'état d'esprit ou l'état d'âme d'un réalisateur de film, qui, disons, s'y retrouve sans à aucun moment penser à ce qu'a pensé l'auteur de ce morceau. Il suffit que la musique déclenche chez lui le souvenir de moments vécus analogues, sans être identiques. Déclenche ou fasse surgir de tels moments, vécus ou imaginés...

mardi 17 juillet 2012

jeudi 19 juillet - où il est question d'un court métrage anglais, de jacques pellarin et de "romananche"

... reçu un courriel de Jacques Pellarin, dont je reproduis le message ci-dessous :


"Ma composition " Romananche ", en musique additionnelle sur la ""soundtrack " d'un très beau court-métrage anglais [1]  de Dale Cullis, jeune réalisateur au grand talent !

http://vimeo.com/45853675

 Ma musique intervient principalement de 10mn 56 à 14 mn ( jusqu'à la fin ) mais aussi de 5mn 30 à 6mn 30

Merci de commenter, partager et apprécier ce joli film / animation  [2] où je suis honoré d'avoir participé artistiquement .

Souhaitons lui, un beau parcours dans les festivals short films worldwide !

Bien à vous".

[1] Titre : "Madeleine et la lune"
[2] Un film d'animation dont les acteurs sont réels, ce qui contribue à lui donner son originalité ; on se demande ce qui est réel et ce qui est imaginaire, ce qui relève de la prise de vues et ce qui relève de la fabrication d'images numériques. Et "Romananche" contribue à nous plonger dans un univers onirique qui brouille les pistes.  


Je voudrais ajouter, à titre personnel, que ce court métrage d'inspiration poétique et surréaliste, d'humour british quant au ton, est un véritable bonheur. Les couleurs sont acides à souhait, le texte et la langue sont plus que savoureux... et la musique de Jacques Pellarin s'inscrit naturellement, simplement, évidemment dans cette inspiration. Un bel objet artistique.  

mercredi 18 juillet - à propos du disque "milva et astor piazzolla, live in tokyo 1988"

J'ai dit hier comment j'avais découvert à la Fnac le disque intitulé "Milva et Astor Piazzolla / Live in Tokyo 1988". J'ai dit aussi notre plaisir à l'écouter. Un sentiment de perfection, d'autant plus vif qu'il s'agit d'un enregistrement live. J'ai dit aussi notre intérêt pour le fascicule de présentation qui situe fort bien, du point de vue historique et technique, cet enregistrement. Je ne connaissais pas la chanteuse italienne Milva. Une découverte magnifique ! Je connaissais forcément le Quinteto Tango Nuevo. C'est toujours le même émerveillement, même si les techniciens n'ont pas toujours rendu justice au rôle de la contrebasse. En revanche, le violon est bien servi ; le piano aussi et que dire du bandonéon.

http://www.deezer.com/fr/music/milva-astor-piazzolla#/music/milva-astor-piazzolla/live-in-tokyo-3095591

En fait, plutôt que d'essayer en vain de traduire mes sentiments et d'expliquer les raisons de mon jugement, le plus utile et le plus simple est de donner ici le lien vers Deezer qui propose l'intégralité des 20 titres (je rappelle qu'il s'agit de deux cds). A chacun de juger sur pièce... Bon voyage !

Ah, si, encore un mot : Le Quinteto Tango Nuevo, c'est Astor Piazzolla au bandonéon, Pablo Ziegler au piano, Suarez Paz au violon, Horacio Malvicino à la guitare électrique et Hector Console à la contrebasse. Le concert a été enregistré le 26 juin 1988 par la radio japonaise NHK et retrouvé dans son fonds d'archives en 2009. C'est ainsi que nous pouvons l'écouter.


lundi 16 juillet 2012

mardi 17 juillet - y a pas que l'accordéon... y a aussi le tour de france

Hier, lundi 16 juillet, le Tour de France faisait étape à Pau. Pour la soixante-quatre ou soixante-cinquième année. La caravane et les coureurs passaient à 50 mètres de la maison. Bien sûr on a en priorité écouté l'album de Piazzolla dont je disais quelques mots dans mon post précédent. Mais, comment résister aux sirènes du Tour, même si l'absence d'Yvette H. affaiblit beaucoup leur force d'attraction. Bref ! En dépit de nos regrets de ne plus pouvoir écouter Yvette, nous sommes allés voir le Tour : la caravane avec les voitures et les camions dont la sono vous fracasse la tête, les officiels qui saluent la foule, les motards de la police ou de la gendarmerie, les coureurs enfin... Ils arrivent, ils passent, ils sont passés et du passé, n'en parlons plus.

Bref ! La preuve de notre présence, elle est là, sur la table de la cuisine...


Et puis, on est rentré à la maison et on a continué à écouter Piazzolla...

mardi 17 juillet - milva et astor piazzolla / live in Tokyo 1988

Lundi, 11h30. Françoise a rendez-vous chez son médecin acupuncteur. J'ai une heure libre devant moi. Je vais voir ce qu'il en est à la Fnac. Des bacs de cds ou de dvds soldes. Une quantité jusqu'à l'écoeurement. D'autant plus que l'on sent bien que l'entreprise ne s'intéresse plus à ces supports. Au bout d'un moment, je laisse tomber les soldes ou, plus exactement, disons que les bras m'en tombent du corps.

Je fais quelques pas, je jette un coup d'oeil au rayon "Tango"... Et là, c'est pourquoi je crois aux miracles... quand on sait les provoquer, un album, constitué de deux cds, avec un livret de présentation tout à fait intéressant. Forcément, l'objet en question n'est pas en solde.

Quand je retrouve Françoise, je lui fais part de ma trouvaille. On écoute quelques morceaux en rentrant à la maison. On déjeune en écoutant d'autres morceaux. Très beau !

"Milva et Astor Piazzolla / Live in Tokyo 1988". Sony Music. La pochette est superbe.

Il s'agit de l'intégralité d'un concert que l'on peut dire mythique donné par Astor Piazzolla et son Quinteto Tango Nuevo avec la chanteuse Milva. Concert qui a eu lieu au Japon au Nakano Sunplaza Hall, le 26 juin 1988.

Avant de reprendre la route, vers 20 heures, pour rejoindre "les petits" à Hossegor, on a encore la possibilité d'écouter les deux cds. Je dis à Françoise :" J'imagine le choc éprouvé par les gens qui ont assisté à un tel concert". En fait, c'est aussi de ma propre réaction que je parle. Je pense à ce titre de René Char :"Une sérénité crispée"... Sérénité ne correspond pas à Piazzolla. Pour lui, il faudrait dire :"Une anxiété crispée".

Bien sûr, après de nouvelles écoutes et une lecture approfondie du texte d'accompagnement, je reviendra dans un prochain post sur cet "événement"...

lundi 16 juillet - actualité du duo intermezzo

... reçu hier la newsletter du duo Intermezzo.

J'ai déjà eu l'occasion de dire mon enthousiasme à l'écoute de l'album de ce duo sorti tout récemment : "Astor Piazzolla / Balada para un loco / Duo Intermezzo".  Le dit album est téléchargeable sur toutes les "bonnes" plateformes légales et il est disponible en cd chez tous les "bons" disquaires. Il est sorti sous le label Indesens-Calliope Records.

Mais le duo a aussi une actualité dont je me fais ici l'écho :

- en direct sur France Musique depuis le festival d'Aix-en-Provence dans "le magazine des festivals" de Lionel Esparza, le mercredi 25 juillet à 18h00.
- en concert, le vendredi 27 juillet, au théâtre Silvain à Marseille avec l'ensemble Una Stella :"Les 8 saisons / Vivaldi - Piazzolla".

Pour en savoir plus sur ce duo de talent, ci-dessous deux adresses...

www.duointermezzo.com

www.myspace.com/duointermezzo



vendredi 13 juillet 2012

samedi 14 juillet - à propos de vin, d'accordéon et du dernier opus de sonia rekis

Dans la famille, on aime bien conserver les "cadavres". Pas tous ; on n'est pas chez Ionesco ; mais tout de même quelques uns. On les met généralement sur une bibliothèque, sur une étagère, sur une armoire et, de temps en temps, ils nous rappellent de bons souvenirs. C'est ainsi que ce matin mon regard a été attiré par cette bouteille de Sainte Croix du Mont et tout aussitôt le souvenir de moments heureux m'est remonté à la mémoire.





Tout en la regardant, pour ne pas dire tout en la contemplant, tant c'est pour moi une quasi oeuvre d'art, en tout cas un objet culturel de haute culture, l'idée m'est venue d'analogies fortes entre le vin et certains de nos albums d'accordéon.

Il y a en effet de ces vins, comme des albums, qui peuvent être assimilés au vin nouveau. Comme le Beaujolais ou le Gaillac. On les découvre, bien décidés à s'émerveiller ; on les boit ; on dit qu'ils sont gouleyants ; on en re-boit et puis on les oublie. Comme dit la chanson :"C'est du passé ; n'en parlons plus". Sitôt bus, sitôt oubliés. Bien sûr je ne citerai ici aucun album de cette sorte. Et pourtant, ils sont nombreux.

Mais il y a aussi ces albums qui me font penser à ce que l'on appelle du vin de garde. Plus on attendra, meilleurs ils seront. Dans cette catégorie, avec certains Médoc, Saint-Emilion, Graves ou Sauternes, je classe sans hésitations Galliano, Piazzolla, Mille, Suarez, Peirani, Maurice et quelques autres que l'on peut à tout instant sortir de sa cave à disques. L'attente n'est jamais déçue. Mieux même, le temps passant, comme on apprend toujours en écoutant des disques nouveaux, on se fait l'oreille et l'on découvre dans ces trésors des saveurs d'abord inaperçues.

 Et puis il y a une troisième catégorie de bouteilles et d'albums. Il y a des bouteilles que l'on boit entre copains, que l'on déguste à petites doses en s'émerveillant de tels bonheurs. Bonheurs multipliés à l'infini par l'effet de la parole. Sans s'en rendre compte, parfois, sinon souvent,  on quitte la table et l'on se sépare et ce n'est que le lendemain que l'on s'avise qu'il reste un fond non bu. Alors, on le vide à l'apéro ou avec un toast de foie gras ou de fromage du pays. Et c'est un pur délice. Tant d'arômes insoupçonnés. pour peu, on les aurait manqués.

Eh bien, justement, j'ai un exemple du même type quant à l'accordéon. C'est l'album "Le sentier du trèfle" du trio Sonia Rekis, accordéon, Eric Legrand, guitare, Erich Pralat, contrebasse. Je l'avais beaucoup aimé lors de sa sortie. Je l'avais écouté beaucoup, puis un peu moins. Et voilà que cette bouteille de Sainte Croix du Mont m'a donné envie d'y revenir. Des fois qu'il resterait au fond des richesses inaperçues. Eh bien, justement, il en restait plein. Je n'ai certes pas découvert à nouveau "Parrain Tango" ou "Plume d'été" ou "Larmes d'ondines" ou "Quai de Bourbon" ou "Les oreilles rouges"... mais j'ai écouté avec bonheur leurs mélodies et j'y ai perçu une complexité qui parfois m'avait échappé. J'ai donc dégusté chaque morceau, tellement heureux de constater qu'il y avait chaque fois quelque plaisir nouveau à éprouver.

Du coup, je me dis que cet album a sa place parmi mes albums de garde. Au fil des années, c'est sûr, il va se bonifier.

jeudi 12 juillet 2012

vendredi 13 juillet - the last balkan tango

Il y a quelques mois, j'avais découvert un disque étonnant : "The Last Balkan Tango". Je ne me rappelle plus ce que j'en disais, sauf que j'étais enthousiaste à son écoute. Il est l'oeuvre de Boris Kovac, saxo alto et soprano, et de Ladaaba Orchest, soit Goran Penic, accordéon, Milos Matic, contrebasse, Bogdan Rankovic, clarinettes, Istvan Cik, batterie, percussions, Olah Vince, guitare acoustique. Avec un invité sur cinq titres, Nenad Vrbaski, violon. Le sous-titre est "An Apocalyptic Dance Party". Tout est dit ! La couverture donne l'image même de la décadence bourgeoise, dont l'Orient-Express est l'expression la plus manifeste. Décadence, raffinement, la fin d'un monde qui se noie dans le Dom Pérignon et dans les volutes de fumée des havanes. La vapeur des locomotives à charbon comme énergie. La pollution dans toute sa splendeur. Parfums capiteux, bois précieux, lourds velours... et le bruit et l'odeur... Un monde disparu.

Il y a quelques jours, à l'occasion d'un de ces allers-retours que je fais régulièrement entre Hossegor et Nay, via Pau, j'ai réécouté cet album. Grosso modo, il dure le temps du trajet : 70 minutes. Il m'a accompagné pour mon plus grand plaisir. L'autoroute, c'était Paris, Vienne, Belgrade, Budapest, Sofia, le Bosphore... Une musique délicieusement déjantée. Une manière de partir d'abord chacun de son côté avant de se retrouver pour des valses ou des tangos des plus classiques. L'ensemble se déploie  suivant ce que l'on pourrait appeler son idée directrice ou son concept fondamental : le luxe, voire la luxure dans tous ses états, avec la musique en prime. L'âme de la parodie au rythme des saccades des roues sur les jointures des rails. Comme un métronome.

La route m'a paru ne durer qu'un instant. Le temps d'un rêve ou d'une rêverie.

Quand on fait une recherche sur internet, on trouve facilement des vidéos à partir de l'interrogation "the last balkan tango". Des documents riches et intéressants. Faciles à trouver, c'est pourquoi je m'en tiens ici à deux qui sont mes préférés :

- "The Last Waltz in Budapest"

http://www.youtube.com/watch?v=Dwz4Fsn_N2k&feature=related

- "The Last Balkan Tango"

http://www.youtube.com/watch?v=fhIzIkv7Rg8

J'aurais pu, tout aussi bien, citer le délicieux "Tango Apocalypso", mais, je le répète, il est facile de faire sa propre sélection. C'est là qu'on vérifie que décadence et culture sont deux mots qui vont très bien ensemble.

jeudi 12 juillet - y a pas que l'accordéon... y a aussi des chromos... mais pas seulement

Chaque soir, à Hossegor, on va voir le coucher du soleil. C'est un rituel. L'océan est à trois ou quatre cents mètres de la villa, de l'autre côté de la dune. On arrive quelques minutes avant cet événement, sans doute d'une grande banalité, mais qui nous ravit. Je dois dire que pour ma part je le trouve même émouvant. La disparition du soleil à l'horizon, l'instant du rayon vert garde pour moi tout son mystère et l'émotion qui va avec. Il y a presque un sentiment religieux dans la contemplation de ce phénomène. Parfois, et c'est un peu frustrant, les nuages masquent ce moment ; mais le plus souvent ceux-ci et le soleil se livrent à un jeu de cache-cache plein d'incertitudes. Le soleil nettoie le ciel ; on croit qu'il a partie gagnée ; pas du tout, les nuages se reconstituent et au fur et à mesure deviennent de plus en plus sombres et opaques.

Bref, ce moment est devenu un rituel, d'autant plus que sur le chemin du retour on est chaque soir attaqué par des hordes de hannetons et que Charlotte et Camille font semblant d'être effrayées, ce qui ls justifie de pousser des cris stridents en faisant tourner leurs chaussures au-dessus de leur tête. A côté de ce sentiment quasi religieux que j'évoquais plus haut à l'instant où le principe de vie même de notre terre disparait, j'avoue avoir plaisir à déguster les chromos qui vont avec. Par chromo, j'entends des images aux couleurs saturées représentant des scènes déjà vues une infinité de fois. Le même sentiment que lorsqu'on est surpris d'éprouver du plaisir à contempler une croûte de quelque peintre pompier, façon Millet.

Parmi ces images, celle-ci, par exemple. Deux pêcheurs qui s'affairent à installer leurs lignes. Les travailleurs de la mer. Au fond, on distingue un voilier. Le symbole est complet : travail et loisir. Sauf que les pêcheurs sont là pour leur plaisir, pas pour nourrir leur famille. Bref ! Tout y est tellement convenu, jusqu'au ciel lourd de menaces, que j'ai grand plaisir à faire cette photographie.


Mais j'en ai plus encore à faire celle-là, ci-dessous. Toute présence humaine a disparu. Restent les vagues imperturbables et une ligne impavide, comme une fissure striant l'image et ses lignes parallèles. On dirait un miroir fêlé.


Et puis, tout à coup, je ne saurais dire pourquoi, l'envie me prend de tourner le dos à l'horizon et de regarder la plage vers le sud : Hossegor, Capbreton et ses phares rouge et vert d'entrée du port, au loin Biarritz et les Pyrénées, masse sombre, puis l'Espagne. Je suis alors saisi par ce "tableau" : je pense, forcément, à Nicolas de Stael, et pour la composition et pour les couleurs. J'essaie de garder quelque chose de cette vision dans cette image. A l'avenir, je penserai, systématiquement, quand nous sacrifierons au rituel du coucher du soleil, à me tourner vers la terre


La chasse aux chromos peut réserver bien des surprises et des satisfactions.

mercredi 11 juillet 2012

mercredi 11 juillet - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é...

Ce mercredi, je suis allé rendre visite à mes parents à Nay, à la maison de retraite Saint-Joseph. Vous qui me faites l'honneur et le plaisir de me lire, vous savez bien que c'est un vrai rituel : deux visites par semaine, tel est le rythme. Un rythme que je trouve fort contraignant, mais, vu leur âge, je me dis que cette visite-ci est peut-être la dernière. Je trouve un peu lourd et pesant, mais j'y vais...  Donc, je suis passé par notre maison à Pau et, comme je l'espérais, le numéro 121 d'"Accordéon et accordéonistes" m'attendait dans la boite à lettres parmi trop publicités et autres réclames. C'est le numéro de l'été : juillet et août.

J'ai juste eu le temps de le survoler. Je me donne le temps d'y revenir en détail. Page à page, ligne à ligne, pas une miette qui échappera à mon attention.

Bref ! Pour l'instant, je m'en tiens à quelques notations à partir de mes impressions premières :

- Plaisir de retrouver "Accordéons d'antan, accordéons lointains". Une page de culture pur jus. Du nectar !
- Des échos et puis...
- une "Tête d'affiche" consacrée à Astor Piazzolla. Pages 10 à 21. A première vue, un texte fort documenté et des photographies comme je les aime. La photo de Piazzolla, page 21, sublime ! Le type d'image dont je rêve.
- Parenthèse : plaisir, avec Piazzolla, de découvrir (sauf erreur de ma part) une nouvelle signature : Emmanuelle Honorin ; plaisir aussi, au fil des pages, de retrouver la signature de Françoise Jallot dont j'apprécie tant le talent paradoxal : une écriture à la fois objective dans la description et hyper-subjective dans l'admiration et les enthousiasmes.
- De F. Jallot donc, un entretien avec Sven Riondet, un jeune concertiste promis, comme on dit, à un bel avenir. Mais aussi un article sur un quartet plutôt original : La roulette rustre.
- Sous la signature de Caroline Barray, un entretien avec Antonio Rivas : cumbia et vallenato en un seul accordéoniste !
- Autre signature : Anne Girard. Un entretien avec Filippo Gambetta.
- Le dossier "Pédagogie", toujours très informatif.
- Pour la Gazette du Musette, la tête d'affiche est Jérôme Richard. Bon ! Le musette, c'est pas trop mon truc. Beaucoup d'échos, Quatre pages consacrées à J. Richard. A parcourir ces pages, on se dit qu'ils appartiennent à un monde de gens heureux. Et c'est bien !
- Des échos, des annonces de festivals : je note "Le grand soufflet" en Ille-et-Vilaine, du 11 au 20 octobre ; "Cousins cousinent" pour les Nuits de nacre, du 13 au 16 septembre, à Tulle. Personne ne peut plus ignorer où se trouve Tulle !
- Bon ! Je ne commente plus la page 89 : "Le meilleur pour la fin". Très fin en effet.
- Pour la rentrée, en septembre, "Tête d'affiche" : Régis Gizavo.

lundi 9 juillet 2012

mardi 10 juillet - ferrero, viseur, privat : les as du musette

Samedi, j'ai fait l'aller-retour Hossegor-Nay, via Pau, histoire de rendre visite à mes parents, toujours et sans doute définitivement en leur maison de retraite, Saint-Joseph. J'avais bien choisi mon jour pour profiter des bouchons de ce week-end où les hordes venues du Nord investissent notre Sud-Ouest, ses plages, ses montagnes, ses zones rurales avec leur cuisine du terroir. J'avais bien choisi mon jour aussi car, le soir, sur la route du retour, entre Artix et Orthez, j'ai rencontré un orage carabiné. Averses, grelons, éclairs, tonnerre, tout y était. Jusqu'à l'autoroute qui n'arrive plus à évacuer l'eau qui ruisselle. On roule à 80 ; personne ne s'aventure à doubler. On discerne mal la barrière de sécurité.

Heureusement, en passant par la maison avant de rejoindre l'autoroute, j'ai récupéré un disque que je voulais écouter à loisir pendant que la tribu est à la plage et que la villa m'appartient. Pendant l'orage, les morceaux se succèdent. Je ne suis pas certain de les écouter vraiment. Mon écoute a quelque chose de subliminal : je sens que cette musique me protège alors même que mon attention est ailleurs, focalisée sur la conduite.

Ce disque ? C'est une production Paris Jazz Corner de 2005. Son prix doit être de 15 euros. Il s'agit d'un disque dédié à Médard Ferrero, Gus Viseur et Jo Privat. Son titre : "Les As du musette / Mon amant de Saint-Jean / Brelan d'As".  C'est un document qui nous permet d'écouter ces trois virtuoses de l'accordéon et de l'improvisation. Mais pas seulement. J'avoue être touché et par leur sens mélodique et par leur phrasé et aussi par le grain de la musique, celui des 78 tours.

Je ne me donnerais pas le ridicule de dire que ce disque est indispensable. Je ne le dis pas, mais je suis bien près de le penser.

Parmi les titres que je retiens, je note :

- Pour Ferrero,
1. "Dalinette", 2:59. 1947
3. "La Valse à Viseur", 2:49. 1947

- Pour Viseur
9. "Passion", 2:42, 1951
12. "Sans rancune", 3:09. 1951
13. "Soir de dispute", 2:29. 1951

- Pour Privat
18. "Cauchemar", 2:25. 1946
19. "Sa préférée", 3:08. 1945

Sans oublier quatre versions de "Mon Amant de Saint-Jean", respectivement par Medard Ferrero, par Jo Privat, deux versions, et Lucienne Delyle.

Notons que les titres de Viseur et Privat, c'est déjà la trame d'un roman sentimental. L'amour toujours... Oui, mais l'amour vache !

L'écoute de ce disque, c'est un peu comme une plongée dans le passé, un passé non pas historique, mais plutôt mythique. On pense au temps des contes : "Il était une fois... trois accordéonistes..."

Déjà, on peut aller faire un tour du côté de Deezer pour y retrouver quelques morceaux de Gus Viseur :
http://www.deezer.com/fr/music/gus-viseur


lundi 9 juillet - christian toucas

Françoise a reçu ce matin sur son facebook une vidéo YouTube postée par Christian Toucas. Il s'agit du titre ci-dessous, extrait d'un concert dans le cadre d'Harmonica sur Cher en 2009, où l'harmoniciste Michel Herblin joue une composition de Christian Toucas.

"A vida da minha mae" :
http://www.youtube.com/watch?v=WBUJGLaW1Vw

Mais si l'on fait une recherche par Google, on trouve bien d'autres "choses" intéressantes et bien caractéristiques du lyrisme de cet accordéoniste. Par exemple...

Toucas quartet joue "Grito", le 28 juillet 2008
http://www.youtube.com/watch?v=mQGa48rL3jI

Ou encore le Quartet Erranza au festival de jazz à Reims en juillet 2007
http://www.youtube.com/watch?v=Q3PK1_69PQ0

Et puis, ce document très particulier, qui nous rappelle un certain concert solo de Christian Toucas au festival de jazz de Souillac. Un moment rare que l'on ne risque pas d'oublier de sitôt. L'impro dans les entrailles de la terre.

http://www.youtube.com/watch?v=D6jJZIfzyzg&feature=relmfu







dimanche 8 juillet 2012

dimanche 8 juillet - francis varis... un point c'est tout !

Quand j'ai appris que Francis Varis était sur le point de "sortir" un disque [1] consacré aux suites pour violoncelle de J.-S. Bach, je n'ai eu de cesse de me le procurer et de l'écouter. Si j'ai été surpris par cette information, je n'ai pas vraiment été étonné, car je ne l'aurais certes pas prédite, mais en même temps rien ne me paraissait s'opposer à ce projet tant le talent de F. Varis est grand.

J'ai beaucoup aimé ce disque [2] et je l'apprécie encore beaucoup pour l'interprétation personnelle que F. Varis donne de ces suites, mais aussi pour le commentaire qu'il en donne et par le témoignage de Titi Robin sur son comportement : pas un seul jour sans Bach. Toujours avant le petit déjeuner, comme une manière rituelle d'entrer dans la journée.

En écoutant ce disque et en lisant les textes qui le présentent, j'ai repensé à ces deux notions conçues par Roland Barthes pour décrire les deux composantes essentielles de tout plaisir esthétique : d'une part, le studium, qui correspond au plaisir d'apprendre quelque chose, d'avoir affaire à des connaissances (ici, par exemple, j'ai découvert en quoi consistaient ces suites du point de vue formel et en particulier leur organisation stricte) ; d'autre part, le punctum, qui correspond au plaisir d'être touché ou, si j'ose dire, frappé de plein fouet par un élément qui déclenche en nous le plaisir proprement esthétique. Celui qui est de l'ordre de la sensation et de l'émotion qui en découle. Quelque chose qui est de l'ordre du choc. Je pourrais ainsi citer plusieurs passages du disque où je me sens comme traversé, transpercé par ce que j'entends. Quelque chose qui est de l'ordre de l'immersion dans la musique et qui interdit, sur l'instant, toute distance réflexive ou critique. Sans oublier que dans punctum il y a point et indirectement poignant.

Roland Barthes parle de punctum. Justement, arrêtons-nous un peu sur cette notion car on la retrouve  à plusieurs reprises à l'occasion de cet opus de F. Varis, qui nous occupe. Celui-ci nous dit en effet que le texte de Bach se présente en tant que tel comme un flux indifférencié. Je cite :" L'écriture de Bach semble un flux continu, sans indication de phrasé ni de nuances. Tout reste à faire. Commence alors un travail jamais achevé de sculpteur ; au burin tailler dans ce flux et révéler la forme et le relief des phrases, les césures, les respirations". Il appartient donc à l'interprète de mettre la ponctuation - points et virgules -, c'est-à-dire la respiration. Et je note à ce sujet que pour F. Varis l'accordéon est moins un instrument à clavier qu'un instrument à vent. Point, ponctuation, punctum... respiration, souffle vital.

Mais ce n'est pas tout. Point, pnctum... ce sont des mots de la même famille que ponctuel, ponctualité.
Or, Titi Robin nous dit bien qu'en tournée F. Varis est d'une ponctualité sans failles pour se confronter chaque matin à l'oeuvre de Bach, en particulier au texte des suites. Mais encore, on doit bien remarque que qui dit point dit contrepoint . C'est bien la moindre des choses pour qui a l'audace, jour après jour, d'interpréter Bach. Mais ce n'est pas tout ; point fait penser à points sur les i et donc à pointilleux. On imagine assez bien F. Varis doué d'une telle qualité, au moins en ce qui concerne sa relation à l'oeuvre de Bach. Minutieux jusqu'à l'excès, scrupuleux, jamais satisfait pleinement, plein de passion pour les belles formes musicales, animé par un appêtit insatiable de formalisme.

Ce sont ces quelques réflexions qui m'autorisent à les résumer en un mot : Francis Varis, un point c'est tout !   


[1] En fait il s'agit d'un cd pour les suites 1, 5 et 6 et d'une offre de téléchargement pour les 2, 3 et 4. J'ignore d'ailleurs la raison de cette double distribution.

[2] Il s'agit bien du cd et des suites 1, 5 et 6. Je ne suis en effet guère adepte du téléchargement.

vendredi 6 juillet 2012

samedi 7 juillet - françois salque et vincent peirani : est

Je me rappelle avoir d'abord dit (posts du 16 avril et du 21 mai) toute mon admiration pour l'album "Est" de F. Salque et V. Peirani, que j'avais découvert sur Paris Jazz Corner, puis mon admiration encore pour leur duo tel que nous l'avions découvert live en l'église de Landignac, au soir du premier concert du festival de Trentels. L'album recèle un double plaisir : un livret où François Salque explicite la conception de l'album, les idées et les choix qui ont présidé à son élaboration. Un vrai plaisir intellectuel tant ses explications sont claires, déterminées, documentées et argumentées. Autre plaisir : celui de l'écoute, évidemment. On sent à quel point l'énergie des deux musiciens est organisée, canalisée, mise en forme. Du grand art. Ils savent ce qu'ils veulent dire et ils ont les moyens de le dire.

Et puis, en écoutant ce disque que nous avons pris avec nous pour l'écouter à Hossegor, on pense au concert de Trentels et j'en ai encore la chair de poule. Je relis alors cette phrase de F. Salque : "En musique, c'est le moment du concert, ce moment d'une communication intime ou exaltée avec l'oeuvre et avec l'auditeur, qui est au coeur de notre métier d'interprète". On comprend par ces mots quelle est sa réponse à la question de savoir ce qu'est une musique authentique. Elle n'est pas, en tout cas, dans un respect scrupuleux, mais sans vie, des origines et des oeuvres du passé.

Je relis aussi, en écoutant "Est", ces quelques lignes où F. Salque cite Patrick Williams : "L'intensité conférée au moment présent prend la place de la fidélité à l'origine. L'authenticité - "authenticité": être pleinement soi-même - n'est pas ailleurs que dans le moment présent. Les musiciens arrivent, ils saisissent leurs instruments :"Nous voilà !", et de remplir le temps et l'espace ! Plus rien d'autre n'existe". Et F. Salque d'ajouter :"On ne peut mieux exprimer notre projet". C'est en effet très précisément ce que j'ai ressenti en l'église de Landignac : une présence du duo consistant en ce qu'il avait totalement investi l'espace et le temps des auditeurs de ce soir pour en faire son oeuvre. L'image qui me vient serait ici, curieusement j'en conviens, en quelque sorte, un travail de sculpteurs façonnant à leur guise cet espace, une église de campagne, et ce temps, environ une heure et demie.  

Ci-dessous, quelques YouTube tirées d'un concert donné au théâtre du Gymnase à Marseille, en avril 2010. Des pièces d'"Est" d'environ 6 à 8 minutes chacunes.

- "Medley sur des thèmes roumains" d'après des improvisations de Stéphane Grappelli

http://www.youtube.com/watch?v=7fX4XGoVgX4

- "Rhapsodie hongroise, opus 68" de David Popper

http://www.youtube.com/watch?v=ESawpcbIhc4

 - "Untitled suite" de Vincent Peirani

http://www.youtube.com/watch?v=BCToUuglurA

- "Baïkal"  de Jocelyn Mienniel

http://www.youtube.com/watch?v=bz3PBshjHPw








jeudi 5 juillet 2012

vendredi 6 juillet - daniel mille

Mercredi, en début d'après-midi, arrivée à Hossegor. On ouvre la villa ; on prépare la venue de Nadja, Charlotte et Camille. Il faut que tout soit nickel, que leur arrivée soit une fête. On décharge les voitures - chacun la sienne - pleines de linge, de vêtements, de boissons, de conserves, de fruits et de légumes. Beaucoup de fruits frais et des jus de fruits. Il faut qu'ils soient bien frais. On ouvre les fenêtres et les volets. On fait les lits. On tond l'herbe qui a poussé de manière un peu anarchique. On arrose les plantes qui manquent d'eau en dépit des averses nombreuses en ce printemps. Trop en tout cas à notre goût.

On a emporté quelques disques. Nos disques de prédilection. Parmi ceux-ci, deux albums de Daniel Mille : "Après la pluie" et "L'attente". La villa ouverte aux quatre vents, on profite de l'absence de voisins immédiats pour pousser le son, qui se répand dans toutes les pièces, comme un parfum entêtant, comme une odeur de miel dans la lumière du jour déclinant.

On écoute d'abord "Après la pluie" et, tout de suite après, "L'Attente". Et puis, on a le sentiment de ne plus pouvoir écouter d'autres morceaux tant ceux -ci sont lourds d'émotion. Alors, on les écoute à nouveau... Trois fois.

Chaque fois que l'on écoute Daniel Mille, c'est le même sentiment qui nous prend : on croit le connaître, mais on est saisi par son style, et de compositeur et d'interprète. Absence totale d'éclats et d'effets faciles. Difficile de trouver les mots pour dire notre admiration. Forcément aussi vient s'ajouter au plaisir de l'écoute le plaisir de l'évocation des concerts où nous l'avons vu, où nous l'avons photographié. Inutile d'argumenter : il ne s'agit pas de discours, il s'agit d'émotions. Tout au plus peut-on essayer de donner une idée des raisons de notre attachement à sa musique.

Par exemple, on peut trouver sur Deezer quelques beaux titres dans un choix large de sept albums :

http://www.deezer.com/fr/music/daniel-mille

"L'Attente"
"Après la pluie
"La valse des adieux"
"Entre chiens et loups"
"Le funambule"
"Les heures tranquilles"
"Sur les quais"

On peut trouver aussi un grand choix de vidéos sur YouTube. Pour ma part, j'en retiens une, d'une durée de 9:11, enregistrée à l'occasion de l'enregistrement de "L'Attente".

http://www.youtube.com/watch?v=KuGg90v_ymg


mardi 3 juillet 2012

jeudi 5 juillet - trois idées...

 Première idée...

On était dans la file d'attente. On était venu écouter Pulcinella. Au détour de notre conversation avec un voisin, qui nous demande si nous connaissons ce quartet, nous lui répondons qu'on l'a écouté une dizaine de fois et qu'on compte bien ne pas bloquer ici notre compteur. Incrédulité de sa part. Il reste quelques instants perplexes puis ne peut s'empêcher de faire à haute voix cette réflexion : "... Mais, vous ne vous ennuyez pas ? Vous devez connaitre leurs morceaux par coeur."

Je lui réponds qu'on n'est pas obligé d'assister aux concerts de Pulcinella et que si on est à l'affut de leurs prestations, c'est en toute liberté et connaissance de cause. Plus tard, à la sortie du concert, je recroise mon interlocuteur et je lui dis : "Voyez, il y a toujours du nouveau avec Pulcinella. Par exemple, je n'avais jamais vu Ferdinand Doumerc pieds nus : ça change tout ". Il me regarde, encore incrédule. Il se demande si je ne me moque pas de lui. Moi aussi.

Ce qui est sérieux dans cette anecdote, c'est que je ne comprends pas comment on peut se satisfaire d'avoir écouté une ou deux fois une formation ou un musicien, comme s'il s'agissait de classer une fois pour toutes une connaissance dans sa tête. En fait, et c'est une question d'intentionnalité, donc de point de vue du récepteur, il faut vouloir percevoir l'inattendu dans le déjà-connu. Et, quel que soit ce déjà-connu, il est toujours possible de débusquer de l'inattendu. C'est ainsi que l'on apprend et donc que l'on évite de se scléroser ou de se croire dans un monde fini.

Deuxième idée...

Je me rappelle, à la sortie d'un concert, cette réflexion d'un spectateur à sa femme : "Ce n'est pas du tout ce que j'attendais ; ils ont beaucoup évolué depuis leur dernier disque. Franchement, ça m'a surpris... Je suis déçu". Réflexion qui donne à réfléchir. Ici, il est question d'une surprise qui dérange ; il est question d'un refus d'être dérangé. Comme il ne faut pas déplacer des livres sur des étagères et surtout pas les ouvrir au risque d'y trouver autre chose que ce que l'on sait déjà y être, de même chaque concert devrait reprendre le même programme, à l'identique. En fait, ce n'est pas ainsi que l'on apprend. C'est plutôt en dégustant avec gourmandise tout ce que l'on n'avait ni prévu, ni anticipé.

En relisant ces quelques lignes, écrites en écriture semi-automatique pour éviter de trop théoriser, je me rends compte que je m'inscris dans la perspective de Piaget, épistémologue et psychologue de l'apprentissage, qui identifiait deux opérations comme moteur des apprentissages :

- l'assimilation, qui consiste à rapporter la réalité à des schémas de pensée déjà en place ; qui est une manière de ramener le nouveau à du déjà-connu ;
- l'accommodation qui consiste à modifier et faire évoluer ses schémas de pensée pour pouvoir comprendre la réalité, qui se présente sous une forme inattendue, nouvelle et problématique.

J'appliquerais volontiers cette idée de Piaget à la pratique des concerts. Pour y prendre le maximum de plaisir, il faut en effet savoir et vouloir retrouver dans ce que l'on écoute live du déjà-connu et du familier, mais il faut aussi savoir et vouloir être dérangé, surpris, étonné, ce qui implique une attitude de vigilance sans failles. Question d'intentionnalité.

Troisième idée...

J'ai toujours pensé, dans ma vie antérieure de professeur et de formateur, que pour aider une personne à se former, pour l'accompagner dans ses apprentissages, il fallait d'abord renforcer ses points forts, et d'abord lui en faire prendre conscience, avant d'essayer de réduire ses points faibles ou ses défauts. Ce n'est pas une position très répandue parmi les enseignants et les formateurs. C'est regrettable, car renforcer les points forts chez quelque qui apprend ou est en cours de formation, c'est cultiver son originalité et lui donner la confiance nécessaire pour prendre le risque d'apprendre, c'est-à-dire aussi de se tromper. Mais après tout peut-être que pour beaucoup d'enseignants ou de formateur il s'agit moins de contribuer à la formation de personnes différentes que de former des clones interchangeables.

Cette idée fait partie de mes convictions les plus profondes et il se trouve qu'une anecdote bien connue concernant Astor Piazzolla vient me conforter dans mon parti pris. On raconte qu'il était venu à Paris pour se perfectionner comme compositeur et interprète et qu'il ambitionnait alors de devenir un "vrai" compositeur et pas un faiseur de tangos à la mode traditionnelle de son pays. Mais, ça ne collait pas. Jusqu'au jour où Nadja Boulanger l'ayant entendu jouer à sa façon lui avait conseillé de faire ce qu'il voulait et savait faire. Elle avait renforcé ses points forts qu'elle avait su discerner et mettre en évidence. C'est ainsi que Piazzolla est devenu Piazzolla et non un compositeur parmi d'autres de tango argentin.

Pour aujourd'hui, je m'en tiens à ces trois idées. Déjà qu'une par semaine, c'est beaucoup... Je me demande où et comment je suis allé en chercher trois. Trois d'un coup, comme le petit tailleur.

lundi 2 juillet 2012

mercredi 4 juillet - amis amateurs de jazz cette information vous intéresse

... reçu, à l'instant, le message ci-dessous de Paris Jazz Corner. Il mérite toute votre attention !


Une promotion exceptionnelle

-20%

SUR TOUS LES ARTICLES EN LIGNE!


 du 02 juillet à 16h au 31 juillet 2012 à minuit inclus
(heure française)


Vinyles 33t
Vinyles 45t
CDs
DVD
Photographies originales
Livres BD

Pour faire le plein de disques ou de photographies originales.
Les nouveaux arrivages continuent à être mis en ligne, mais surtout c'est l'occasion idéale pour pouvoir se procurer un ou des disque(s) que vouliez avoir.
Cette offre est même valable pour les disques à petits prix.

***********
post scriptum : je signale, pour les amateurs d'accordéon, que le site recense 269 occurrences ; pour le bandonéon, 22 ; pour l'harmonica, 239 ; pour la cornemuse, 16... et 4 en catégorie washboard ! C'est le moment de faire chauffer la carte bancaire...

mercredi 4 juillet - à propos de l'album "suites" du jacky molard quartet

Dans mon post du 21 juin, j'avais essayé, sinon de justifier, du moins de suggèrer pourquoi j'avais pris plaisir à écouter le dernier opus du Jacky Molard Quartet : "Suites". Je viens de me rendre compte à l'instant qu'un commentaire m'avait été envoyé mais qu'il m'avait échappé. Or, justement, ce commentaire, signé M. Fouquet du label Innacor, est plein d'informations intéressantes, c'est pourquoi j'en répercute ici les indications dont j'ai fait tout de suite mon miel.

1. il est possible de se tenir au courant de l'actualité du groupe via les sites :
- www.innacor.com  (mis à jour prochainement)
- http://www.facebook.com/innacor

2. et de celui d'Hélène Labarrière via :
http://helene-labarriere.com/

3. Une video de 10 mns est disponible sur le 1er album, un documentaire de 52' intitulé "Le voyage de Jacky" et filmé par Sylvain Bouttet sur 4 années pour France 3 est toujours disponible sur le site de France Télévisions.

4. Rappel : j'avais moi-même cité dans mon post du 21 juin le site myspace du Jacky Molard Acoustic Quartet où l'on peut écouter quelques titres :
 http://www.myspace.com/jackymolardacousticquartet



dimanche 1 juillet 2012

mercredi 4 juillet - pulcinella encore... et de plus en plus

J'emprunte ce titre dédié à Pulcinella au dernier post de Françoise sur son blog, "Aimez-vous Galliano ?"

Elle dit mieux que je n'aurais su le faire les impressions que j'ai ressenties à l'occasion du concert du quartet à l'espace Job, à Toulouse. Je souscris totalement à son propos. J'y retrouve bien leur musique, telle que je l'apprécie.

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2012/07/pulcinella-encore-et-de-plus-en-plus.html

mardi 3 juillet - deux albums de la collaboration d'astor piazzolla et richard galliano

Les éditions Milan viennent de publier à quelques mois d'intervalle deux albums produits par la collaboration d'Astor Piazzolla et Richard Galliano. J'avais dit quelques mots sur le premier :"El Sueno de Una Noche de Verano" ; je viens de découvrir le second :" Famille d'artistes".

Le premier est une musique originale du spectacle de la Comédie Française mis en scène par Jorge Lavelli. Il avait été distribué en 1986 sous label "Ensemble Paris Tango", l'ensemble Paris Tango, un quintet, ayant été formé pour l'occasion : piano, guitare, deux bandonéons et une contrebasse. Il vient donc d'être réédité en 2011 par les éditions Milan. On peut noter deux différences avec l'autre album, outre le titre bien évidemment. D'une part le bandeau supérieur mentionne  Richard Galliano / Astor Piazzolla  pour le premier et Astor Piazzolla / Richard Galliano pour le second. La "pastille" en bas à droite indique "Edition spéciale / 25ème anniversaire" pour le premier ; "Edition Piazzolla / 20ème anniversaire" pour le second. En revanche, l'illustration de couverture veut signifie qu'il s'agit bien de deux albums parents. La différence entre les deux anniversaires vient, me semble-t-il de ce qu'il s'agit d'une part du 25ème anniversaire de la création du "Songe d'une nuit d'été", alors que d'autre part il s'agit du 20ème anniversaire de la mort de Piazzolla, le 4 juillet 1992.



L'album intitulé "Famille d'artistes" est la musique originale du spectacle d'Alfredo Arias et Kado Kostzer au Centre Dramatique National d'Aubervilliers. Première édition : 1989, T.S.E. / Editions Milan Music. Edition actuelle : 2012 Editions Milan Music. Richard Galliano en a assuré la direction musicale et artistique. En tant qu'interprète, il joue du bandonéon, du piano, des synthétiseurs et des percussions. La musique est pleine de clins d'oeil, d'humour et de pastiches clairement affirmés. Quant au texte, que dire sinon qu'il est délicieusement déjanté. Il y est question d'une mère, d'un frère et de ses soeurs... et de Carmen, la bonne, qui résistent aux assauts d'un huissier philatéliste décidé à les expulser de leur maison. Il y est question aussi de la très humble Vierge Marie. Il y est enfin question de "popo" dans "La chanson du Popo", dont je cite ici la dernière strophe, qui se suffit à elle-même :

Cet épisode tragique
Mit le quartier en émoi
Dans un hommage magnifique
Tout le monde fit caca

Pour savoir quel est cet épisode tragique, forcément, il faut écouter l'album...


lundi 2 juillet - quelques concerts au fil du premier semestre

C'est devenu un rituel : au terme de chaque semestre, je fais le recensement des concerts auxquels nous avons assisté et c'est un vrai plaisir. Plaisir d'autant plus vif que nous nous les rappelons parfaitement dans tous leurs détails.

Au travail !

1. vendredi 20 janvier. Billère. Duo Minvielle-Suarez : Tandem
2. samedi 4 février. Colomiers. Trio Lockwood, Galliano, Rosenberg
3. jeudi 9 février. Espace Croix Baragnon, Toulouse. Duo Pascal Contet-Wu Wei
4. vendredi 10 février. Espace Croix Baragnon, Toulouse. Duo Pascal Contet-Wu Wei
5. samedi 11 février. La Dynamo, Toulouse. Pulcinella et H. Suhubiette
6. lundi 12 mars. Salle F. Planté, Orthez. Lionel Suarez, quartet Gardel
7. vendredi 23 mars. Bourg Saint Andéol. Festival Bouteille en bretelles. Duo M. Azzola-L. Bossatti
8. samedi 24 mars. Idem. M.S. Pietrodarchi-M. Di Toro
9. samedi 24 mars. Idem. Jeunes talents : F. Vicens, S. Riondet
10. samedi 24 mars. Idem. Cl. Jacomucci
11. dimanche 25 mars. Idem. Duo Illico : J.-L. Fillon-D. Ithursarry
12. dimanche 25 mars. Idem. Les vents de l'harpacc
13. dimanche 25 mars. Idem. Bal folk : duo N. Pignol-S. Milleret
14. samedi 28 avril. Limoux "Cuivrée spéciale". R. Galliano et le Big Band 31
15. samedi 12 mai. Médiathèque de Billère. Daniel Brel et le duo Sostenuto
16. mercredi 16 mai. Théâtre du Pont Tournant, Bordeaux. Duo B. Maurice- J. di Donato
17. jeudi 17 mai. Festival de Trentels (Eglise de Landignac). Duo Vincent Peirani-F. Salque
18. vendredi 18 mai. Idem. Daniel Mille Trio
19. vendredi 18 mai. Idem. Maria Kalaniemi
20. samedi 19 mai. Idem. Duo W. Sabatier-M. Loeffler
21. samedi 19 mai. Idem. Lionel Suarez, quartet Gardel
22. samedi 2 juin. La Loupiote, Toulouse. Bal Musette. Florian Demonsant
23. jeudi 28 juin. Espace Job, Toulouse. Pulcinella.

Je suis toujours étonné de rencontrer des gens étonnés que l'on ne s'ennuie pas à la retraite.

dimanche 1er juillet - à propos de pulcinella fait son job

J'ai dit hier comment, Françoise et moi, nous hésitions sur le titre exact de l'un des morceaux joués par Pulcinella lors de leur concert à l'espace Job ce jeudi. Alors que je me faisais le film :" Garez-vous dans la rue ! Dans l'allée vous emmerdez tout le monde !", elle s'imaginait un autre conflit de voisinage :" Garez-vous dans l'allée ! Dans la rue vous emmerdez tout le monde !". J'ajoutais qu'il faudrait interroger directement les auteurs.

C'est fait !

Réponse : ni l'un ni l'autre. J'ai reçu en effet ce matin un courriel de Florian, l'accordéoniste et à l'occasion flûtiste du quartet, un courriel posté à 02h37, qui met un terme à nos hésitations. Le titre est :" Garez-vous chez vous ; dans l'allée, vous emmerdez tout le monde !"