samedi 30 juin 2012

samedi 30 juin - pulcinella fait son job

Puzzle.

Sur notre agenda, du 27 au 29, "Papou-Mamou / Toulouse / Anniversaire des filles / faire chauffer la cb". Je traduis : du 27, après-midi, au 29, au soir, nous sommes requis à Toulouse pour assurer l'intendance pour Charlotte et Camille et pour aller faire les soldes dans des magasins de fringues à l'occasion de leurs anniversaires. Faire chauffer la carte bancaire en cette dernière semaine de mai est devenu une tradition bien ancrée dans l'histoire familiale. Et que ce soit Charlotte ou Camille, nul ne calcule mieux qu'elles les prix - 20 %, 30 %, 40%  ou 50 %. C'est une bonne manière de faire de l'arithmétique.

Le 26, peu après minuit, courriel de Florian Demonsant qui annonce :" Pulcinella, jeudi 28 à 23 heures, à Job, quartier des Sept Deniers, pour la fête de Music'Halle, école des musiques vivantes, qui a tout mon respect (dixit Florian). Donc, on note sur notre agenda, au 28 : "Pulcinella, Job, 23".

Job ou l'espace Job est une ancienne fabrique de papier de cigarettes, devenue espace culturel, après la fermeture de l'usine. Elle est classée au patrimoine culturel du XXème et c'est un lieu tout à fait imposant, vivant et magnifique. On y arrive vers 22 heures. La salle est comble. La fête a débuté depuis plusieurs heures. On sent bien que le public est "chaud". Public d'amis et de connaisseurs. L'espace scénique ouvre directement et de plain-pied sur les sièges du premier rang. Proximité chaleureuse.

Concert de Pulcinella entre 23h50 et 00h45. Pour mieux connaitre ce quartet, un petit tour s'impose dans leur site :
http://www.pulcinellamusic.com/#

On a vraiment beaucoup de goût pour le jazz si personnel du quartet et beaucoup d'amitié pour chacun d'entre eux. On retrouve avec plaisir des morceaux que nous aimons. Evidemment, nous ne notons pas par écrit les titres qui se succèdent, mais dès la fin du concert nous nous efforçons de nous les rappeler. On en a ainsi retenu sept. Il ne doit pas en manquer beaucoup. Un tout au plus.

En intro, "Grand Hôtel", puis "Vox populi", "Regancho", "Le vol du papillon", "Le Moustique ambitieux", une "Tarentelle" et, en rappel, "Morphée", sans doute pour préparer les auditeurs à un sommeil paisible. Il y a aussi un autre morceau, mais je ne suis pas sûr du titre :"Garez-vous dans la rue ! Dans l'allée, vous emmerdez tout le monde !". Françoise pense plutôt à "Garez-vous dans l'allée ! Dans la rue vous emmerdez tout le monde !". Il faudra interroger directement les auteurs. En tout cas, on comprend l'esprit.

Forcément, j'ai fait quelques photographies. D'abord, les deux ci-dessous, montrant le quartet en action. On notera les pieds nus de Ferdinand Doumerc. A quand le quartet pieds nus ?



Cherchez l'erreur ! Où est passé l'accordéon ?


Et puis, trois images de Florian... pour le plaisir des yeux.


 
Celle-ci m'intéresse. Tout en haut, comme une lumière brillante qui éclaire Florian tout en veillant sur lui. Un ange bienveillant !


A la fin de leurs concerts, "les" Pulcinella ont coutume de faire circuler un "Pulci-book" où chacun peut laisser traces de ses impressions et autres réflexions. J'avais envie d'écrire ces quelques mots :
- Aujourd'hui mieux qu'hier
- Demain mieux qu'aujourd'hui
- Et après-demain ?
- Mieux que demain... of course 

Je ne l'ai pas fait. Maintenant, c'est fait !

mardi 26 juin 2012

mercredi 27 juin - pourquoi j'apprécie le disque "balada para un loco" du duo intermezzo

Dans mon post daté du lundi 25, j'ai essayé de trouver les mots pour expliquer et, d'abord, m'expliquer pourquoi j'avais pris un très grand plaisir à l'écoute des neuf titres de l'album "Balada para un loco" du Duo Intermezzo. Travail difficile pour moi qui manque singulièrement des notions musicales nécessaires pour mener à bien ce travail d'analyse. Le plaisir est une évidence ; en rendre compte exige une distance réflexive qui n'est pas à ma portée.

Bon, mais ça ne m'empêche pas d'essayer de trouver des images, des analogies, des idées qui ici ou là me donnent le sentiment de progresser un peu dans cette voie. Par exemple, dans mon post, j'avais retenu cette idée d'une lecture de Piazzolla par le duo telle qu'il en donnait en quelque sorte un portrait intimiste, introverti, introspectif, très éloigné de certaines interprétations hystériques de celui-ci. Et c'est cet aspect de Piazzolla qui me plait beaucoup.

Je le rappelle, le duo est formé de Sébastien Authemayou, bandonéon, et Marielle Gars, piano. Je rappelle aussi que les compositions de Piazzolla ont été créées au summum de son inspiration pour son fameux quintet : bandonéon, violon, piano, guitare électrique et contrebasse. Et justement, hier soir , comme je regardais une interview de Julien Clerc, qui, entre parenthèses, fut accompagné par Piazzolla lui-même pour la balade, je l'ai entendu citer Miles Davis qui disait : "Pourquoi jouer toutes les notes ? Il suffit de jouer les plus belles !"

Cette phrase, tout à coup, m'a éclairé sur mon admiration pour Miles Davis et sur mon  goût pour la musique de duo. C'est comme si, par une sorte de travail de distillation, le duo ne jouait que les plus belles notes.

Bon ! On avance d'un pas...

dimanche 24 juin 2012

mardi 26 juin - à propos des variations goldberg

J'ai reçu il y a quelques jours un courriel enthousiaste signalant la sortie du disque suivant :

- " Johann Sebastian Bach / Goldberg Variations / Janne Rättyä, accordion". 2012, Ondine Oy, Helsinki. Durée : 1-32, Goldberg Variations, BWV 988, 38:36 ; 33-40, Alternative Takes, 7:52. Durée totale : 46:29. Instrument : accordéon "Jupiter" by Vasiliev, 1995. Evidemment, je l'ai commandé sans délai.

En explorant un peu mon fonds de cds, j'en ai retrouvé deux autres versions. Je pense n'en avoir pas d'autres. L'une est de Mika Väyrynen :

- "Johann Sebastian Bach / The Goldberg Variations / Mika Väyrynen, accordion". Alba Records Oy, 2004. Instrument : Jupiter Bayan, Moscou. Durée : 75:37.

L'autre de Wolfgang Dimetrik :

- "J.S. Bach / Goldbergvariationen / Wolfgang Dimetrik, akkordeon". 2007, Telos Music Records. Durée, 53:56. Instrument : Pigini-Gomes, 1996.


J'ai essayé d'écouter ces trois versions de manière comparative, mais j'ai surtout mesuré mon inculture. Faute de notions, qui me permettraient de percevoir avec pertinence le jeu de chacun des accordéonistes, j'en suis réduit à écouter un flux sans pouvoir en saisir la structure et les éléments pertinents. Quel travail en perspective ! J'ai bien compris qu'il y avait là quelque chose de l'ordre d'une composition quasi mathématique et j'ai bien sûr saisi quelques différences entre les trois interprètes. Mais ce n'est que de l'écume...

Donc, je me donne deux tâches : rassembler quelques connaissances sur le principe de création de ces variations et, d'autre part, car cela m'intrigue, essayer de comprendre comment il peut y avoir de telles différences de durée entre les trois versions : 75:37 pour Värynen, 53:56 pour Dimetrik et 38:36 pour Rättyä, soit grosso modo la moitié de celle de Värynen.  

A noter que l'on peut écouter  la variation 25, durée de 4:28, par J. Rättyä sur YouTube 


lundi 25 juin - duo intermezzo

Samedi, fin d'après-midi. Je viens de rendre visite à mes parents, à ma mère en sa maison de retraite, à mon père hospitalisé à Pau. En rentrant à la maison, je fais un détour par le Parvis... Histoire de voir si, par hasard...

Et justement, parmi un certain nombre de nouveaux arrivants, dans le rayon surpeuplé de disques de tango, une couverture attire mon attention : "Astor Piazzolla / Balada para un loco / duo Intermezzo". Enregistré en avril 2008, Indesens Record. Ce duo, c'est Sébastien Authemayou, bandonéon, et Marielle Gars, piano. Au dos, la liste des oeuvres est, disons, classique et ça me donne immédiatement envie d'en écouter leur interprétation par cette "formation" minimaliste.

Je cite :

- "Michelangelo'70"
- "Invierno Porteno"
- "Libertango"
- "Soledad"
- "Balada para un loco"
- "Ave Maria"
- "Decarisimo"
- "Chiquilin de Bachin"
- "Adios Nonino".

Au total, 58:08.

Tous ces morceaux sont adaptés de pièces écrites initialement pour quintet ; deux sont particulièrement personnelles : "Balada para un loco" et "Chiquilin de Bachin". J'ai beaucoup aimé la lisibilité de chaque morceau. Le bandonéon est particulièrement clair et lumineux. On a l'impression d'écouter une épure de Piazzolla. On pense à l'art du dessin. J'ai en effet de plus en plus le sentiment  que Piazzolla donne lieu à deux types d'interprétation : une lecture extraverti, brillante, explosive, avec des ruptures et une sensibilité exacerbée, à vif, d'une part et, d'autre part, une lecture intimiste, introverti, quasi introspective. Le duo Intermezzo relève de cette seconde catégorie.

Les deux arrangements que je citais ci-dessus montrent aussi que le duo sait rester fidèle à l'esprit de Piazzolla tout en sachant se l'approprier. De ce point de vue, "Balada para un loco", qui se déploie comme une sorte de triptyque : bandonéon, piano, duo, m'a paru particulièrement réussi.

En faisant un tour sur le site myspace du duo, on peut écouter trois titres :

http://www.myspace.com/duointermezzo/music/playlists/duo-intermezzo-s-playlist-172523

- "Michelangelo70", 2:56
- "Adios Nonino", 9:47
- "Decarisimo", 3:06

On peut aussi consulter le site du duo ; on y trouve plusieurs extraits ou morceaux ainsi que des informations intéressantes sur son actualité, comme par exemple des retransmissions sur Radio France. De plus, le site est agréable à parcourir.

http://www.duointermezzo.com/cariboost3/

samedi 23 juin 2012

dimanche 24 juin - maria kalaniemi : vilda rosor

De Maria Kalaniemi, nous connaissions six albums : trois sous son nom, trois collectifs sous le nom d'Accordion Tribe. Quand on a appris qu'elle était inscrite au programme de Trentels, inutile de dire notre satisfaction. Elle a joué, toute vêtue de blanc, accompagnée par un guitariste, Olli Varis. Un concert plutôt minimaliste avec des ballades chantées, traditionnelles ou originales, mais dans l'esprit du folklore finlandais-suédois. En tout cas, un ton nordique, une musique qui évoque des soirées interminables, d'immenses forêt, des lacs et des fjords.

On avait bien apprécié sa voix, son inspiration et le son de son accordéon, acide comme un citron vert et profond comme une contrebasse. Du coup, on a eu envie, à notre retour de Trentels, de commander son dernier opus :"Vilda Rosor", 2009-2010.  On est passé par le Parvis ; il a fallu être patient : c'était un disque "import". Mais, c'est bon, il est là. On a pu l'écouter.

La formation qui joue "Vilda Rosor" est très différente du duo de Tentels. On note en effet la présence, outre l'accordéon de Maria Kalaniemi et la guitare acoustique d'Olli Varis, d'un harmonium ou harmonica, d'un violon, d'une guitare électrique, d'un "jouhikko" (nom finlandais de l'instrument, que je ne sais traduire), d'une contrebasse, d'un banjo.



J'aurais voulu pouvoir citer ici plusieurs morceaux de l'album. En fait, j'en ai trouvé au total six sur le site myspace de Maria Kalaniemi, parmi lesquels deux de "Vilda Rosor" : " I Fjol" et "Under fulmanen (Täysikuu)".

http://www.myspace.com/mariakalaniemi

Quant à l'album, j'en apprécie d'abord le livret, très bien fait du point de vue informatif et du point de vue esthétique. Photos de paysages nordiques, où l'eau est omniprésente, et textes se répondent morceau par morceau. A chaque fois un mot d'explicitation pour situer le morceau. La plupart des titres sont des arrangements par Maria Kalaniemi et Olli Varis d'airs traditionnels ; certains sont des originaux dans le même esprit. Avec deux compositions de Lars Hollmer, l'un des membres d'Accordion Tribe.

J'ai bien aimé le titre 3. "Videpiano", 4:32, justement un titre de L. Hollmer. Mais aussi "De rosor och de blader", 4:40, une chanson interprétée à l'origine par deux vieux chanteurs islandais (fin XXème - début XXème). Une inspiration venue des Balkans et de l'âme slave. Un petit bijou de 1:42, "Cirkus 2" de L. Hollmer : c'est explosif comme du Nino Rota. Un Nino Rota nordique !  Enfin, en 9, une ballade traditionnelle tragique où il est question d'un homme qui a tué son frère. 4:41.

Une fois l'album écouté, j'ai comme une envie de ré-écouter les disques précédents... Histoire de mieux situer ce "Vilda Rosor" et de mieux saisir l'originalité manifeste de Maria Kalaniemi. .

vendredi 22 juin 2012

samedi 23 juin - les quatre accordéonistes de la fête de la musique à pau

Comme les trois mousquetaires,  qui étaient quatre, les quatre accordéonistes de la fête de la musique à Pau étaient cinq. Il va falloir s'expliquer.

On était partis de la maison vers sept heures et demie, malgré le crachin qui semblait vouloir tomber la soirée durant. On avait trouvé une place où se garer au plus près du coeur de la fête. Au départ, l'ambiance était plutôt frisquette à l'instar de la météo. On a fait d'abord un premier tour : place Clémenceau, boulevard des Pyrénées, la place Royale, le château, la place Reine Marguerite, la rue Louis Barthou, l'Aragon. Des techniciens montaient des podiums, des orchestres peaufinaient les balances, les restaurants se remplissaient. Il y avait même des gens assez audacieux pour manger sur les trottoirs ou sur les terrasses extérieures. Ils avaient raison : tout au long de la soirée, le ciel s'est éclairci et vers onze heures il était totalement dégagé.

On a fait plusieurs tours ; on a cheminé en zig-zag en se laissant guider par l'appel de la musique. C'est ainsi que, de groupe en groupe ou de scène en scène, on a dénombré pas moins de cinq accordéons. Cinq ou quatre : il faut s'expliquer.

En fait, on a d'abord rencontré un bal trad'. Sur la scène, un trio dont deux accordéons diatoniques.  Faut-il donc en compter deux ou un ? Chacun jugera s'il s'agit de deux accordéons ou de deux jumeaux ou de deux clones. A partir de là, on aura croisé la route de quatre ou cinq accordéons. Au choix.


Un peu plus loin, en remontant vers Clémenceau, on s'arrête pour écouter un trio : guitare, voix, accordéon. Une belle lumière du soir. Le podium installé devant un mur en démolition couvert de graffitis et autres affiches. Des chansons plutôt engagées.



On continue jusqu'à la place Royale. Podium sur fond de Pyrénées. Un beu décor. Un trio : voix, accordéon et claviers, batterie et trompette (en même temps ! Sic). L'accordéoniste a un air farouche de nomade du désert.



La soirée est bien avancée. On remonte le boulevard des Pyrénées jusqu'au palais du même nom. Devant une sorte de bistrot, un septet dont le look attire tout de suite notre attention. Et, tout de suite après, sa musique nous incite à écouter plus attentivement. Une formation plutôt jazzy. On écoute et comme on ne bouge pas, forcément, quantité de copains passant devant nous, immobiles, nous font un petit salut. On échange trois petits riens ; on se promet de se revoir et on écoute à nouveau ce septet qui décidément nous plait.


Parmi les musiciens, une accordéoniste, qui chante aussi et qui pratique en virtuose le scat quand ses partitions s'envolent. Bref, encore un accordéon. Le cinquième. Profitant d'une pause, je demande à l'accordéoniste le nom de la formation. Il s'agit de "Pot'zic". Ils viennent de Viella dans le Gers. Le pays de Marciac. Une belle cuvée.




Et puis, bientôt, il est temps de rentrer. On croise encore des danseurs et percussionnistes de la Guadeloupe. Plus on s'éloigne du coreur de la fête, plus les bars diffusent de la musique enregistrée aux antipodes de la musique vivante que l'on vient d'entendre.

On se fait un petit casse-croûte, vite fait, jambon de Bayonne, pâté béarnais, saucisson, asperges, fromage du pays et un verre de Madiran. Un ou deux, je ne sais plus. Peut-être trois.

jeudi 21 juin 2012

vendredi 22 juin - richard galliano : tango live forever


J'ai dit, il y a quelques jours, quelle fut notre surprise, en parcourant le rayon "jazz" des cds au Parvis, de découvrir le disque "Tango live forever" de Richard Galliano. Un disque enregistré en direct en 2006 à Poznan avec l'orchestre national de chambre de Slupsk Sinfonia Baltica. Un disque confidentiel et quasi inédit, au point que Richard Galliano lui-même nous avait dit douter qu'il fut un jour distribué. Ce qui m'avait découragé de continuer à faire des recherches et à envoyer des courriers en Pologne... Courriers restés tous, sans exception, sans la moindre réponse.

Eh bien, tout arrive... Voilà que ce disque est distribué par Amazon et qu'on peut trouver sur ce site d'une part la liste des morceaux, d'autre part des extraits de chacun de ceux-ci.

http://www.amazon.fr/Tango-Live-Forever-Poznan-2006/dp/B007OQ0BIO/ref=sr_1_cc_1?s=aps&ie=UTF8&qid=1340282098&sr=1-1-catcorr

Le programme est constitué de neuf morceaux : six d'Astor Piazzolla et trois de Richard Galliano, en fait les trois parties de son "Opale Concerto". Quant aux six de Piazzolla, il s'agit de "Libertango", d'"Oblivion", de "Fuga y misterio", de "Milonga en ay menor", de "Buenos Aires Hora 0" et, à nouveau, d' "Oblivion" en bis.

Après trois écoutes, je suis toujours à peu près incapable d'analyser mes impressions ; je devrais dire mes émotions. Il y a trop de "choses" à percevoir et à sentir. Et a fortiori à comprendre. Disons que je suis sidéré par la puissance et la lisibilité du jeu de Richard Galliano alors même qu'il est environné par un orchestre capable de tout emporter sur son passage. J'avais déjà fait cette remarque en l'écoutant avec le Big Band 31 à Limoux ou avec l'orchestre de Pau et des Pays de l'Adour à Pau. Je retouve sa présence lors d'un concert à Toulouse avec l'orchestre de chambre de la ville. Ou encore sur le disque avec les solistes de l'orchestre de Toscane, ou sur celui avec le Brussels Jazz Orchestra. Dans tous les cas, de grosses "machines" qu'il faut savoir apprivoiser. A propos du concert de Limoux, je crois que l'image du surfer, qui joue avec la puissances d'énormes vagues pour créer ses arabesques, m'était venue à l'esprit. Je la reprendrais volontiers ici. Même contraste, même interaction entre un funambule et des forces qu'il s'approprie alors même qu'elles semblaient devoir le submerger.

Je note sur le livret de présentation la présence de Wieslaw Przadka au bandonéon, mais je dois avouer que je ne l'ai pas perçu ; en revanche, j'ai apprécié au plus haut point le violon de Tomasz Tomaszewkski.


mercredi 20 juin 2012

jeudi 21 juin - jacky molard quartet : suites

... écouté le dernier opus du Jacky Molard Quartet, Innacor, 2012, intitulé "Suites". C'est un beau disque ; en tout cas, j'ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir. D'abord, c'est un bel objet du point de vue graphique, comme on peut le voir sur la photographie de la pochette et du livret.


Ensuite, le livret est succinct, mais complet, avec toutes les indications nécessaires concernant les différents titres : créations originales pour les uns, arrangements d'airs traditionnels pour d'autres.



Et puis, il y a deux photographies présentant les membres du quartet : Jacky Molard, violon et alto, Hélène Labarrière, contrebasse, d'une part...


... Yannick Jory, saxophones soprano et alto, Janick Martin, accordéon diatonique, d'autre part. Des photos à la fois descriptives et symboliques de l'attitude de ces quatres musiciens.


J'ai fait des recherches sur le web pour trouver quelques vidéos du quartet. En vain. J'ai trouvé cependant trois morceaux sur le site myspace du groupe. Trois titres extraits du précédent cd :"Jacky Molard Acoustic Quartet".


Ainsi donc, je l'ai dit, un beau disque, fort plaisant à écouter. Un disque très construit sous le titre de "Suites". On y trouve en effet en 1 un thème original : "Dourtan" inspiré d'un thème du pays vannetais :"Gwenn". Puis, les titres 2 à 5, sous l'intitulé :"Impair", qui dit assez qu'il s'agit de quatre morceaux aux mesures impaires. Des morceaux d'origine espagnole (du 15ème) pour l'un, et bulgare pour les trois autres. Avec en 5 une pièce d'un accordéoniste bulgare, Marcel Budala ; on pense à Ionica Minune. Puis, en 6, une oeuvre originale de J. Molard :"Viola". Ensuite, deux autres pièces, 7 et 8,  sous le titre bien choisi : "Onirique", l'une d'H. Labarrière, l'autre de J. Molard. Enfin, les quatre derniers morceaux, 9 à 12, sont inspirés de la musique celtique, du monde gaëlique. On se croirait au plus profond de l'Irlande. Le titre générique  ? "Hébrides".

Une belle organisation d'ensemble qui nous conduit, par quelques chemins bretons, de la Bulgarie à l'Irlande, en passant par un univers de rêveries, comme le dit le titre "Onirique".

J'ai trouvé le quartet particulièrement homogène, mais pour finir je voudrais mentionner d'une part la  contrebasse d'H. Labarrière, magnifique de présence et magnifiquement enregistrée, et d'autre part la complexité des compositions, fines et solides comme de la dentelle, avec ici ou là des moments quasiment free jazz, qui ne craignent pas la dissonance, assurés que sont les quatre musiciens de retomber sur leurs pieds. Un mot encore : les quatre titres sous "Impair" de même que les quatre sous "Hebrides" sont enchainés sans discontinuité et du coup ils apparaissent à la fois différents et semblables par leur inspiration commune. Cette qualité donne une identité forte à l'album.    

mardi 19 juin 2012

mercredi 20 juin - le bal : brotto lopez

... écouté "Le bal", dernier opus de Cyrille Brotto, accordéon diatonique, tustafona, etc, et Guillaume Lopez, chant, flûte traversière, boha, saxophones, etc...

On trouve sur le web un certain nombre de vidéos du duo, mais souvent prises par des amateurs en direct et dont la qualité technique est incertaine. En particulier, images bougées et son médiocre. En revanche, sur leur site myspace, on peut écouter huit morceaux qui donnent une bonne idée de leur style.

http://www.myspace.com/music/player?pid=1008475&ac=now&owner=526054124

Ainsi, "Le bal", tel est le titre de cet album, édité par le Camom (comité artistique musical occitanie méditerranée) avec le soutien de la région Midi-Pyrénées et distribué par l'Autre Distribution. Ce bal, est-il folk ? trad' ? occitan ? Je ne saurais trop le dire, car ces distinctions m'échappent un peu. Je pense que le bal occitan est un bal folk ou trad', mais dont le répertoire est tiré de la tradition d'Occitanie, qu'il s'agisse de textes de chansons collectées ou d'airs de la même aire géographique.    

Balk folk ou trad', il me semble qu'il s'agit d'une pratique sociale assez récente, disons post soixante-huit, mais qui a eu un regain de vitalité dès le début de ce siècle. Et qui aujourd'hui a un vrai succés, comme le prouve l'affluence de danseurs qui s'y pressent. Il s'agit bien d'une pratique où les musiciens se mêlent aux participants, que l'on peut à juste titre appeler des acteurs. Il ne s'agit pas de concert. Il ne s'agit pas d'écouter seulement, il s'agit de s'engager corps et âmes dans une rencontre festive. Quant aux airs, ils sont issus de la tradition, souvent arrangés et joués avec des instruments qui peuvent être divers, pas forcément traditionnels.

Mais je me rends bien compte que mes connaissances sont parcellaires et peu assurées.

En fait, je suis bien conscient qu'ayant peu de goût pour la danse et peu de goût pour le folklore, j'ai assez peu de goût pour les danses folkloriques. Du coup, je fais beaucoup d'efforts pour m'y intéresser, mais les pas, par exemple, me semblent d'une complexité infinie. J'ai l'impression que leur apprentissage n'est possible que pour ceux qui les ont pratiqués dans leur milieu familial ou pour ceux qui ont eu le courage de s'acharner à en assimiler les codes. Pour ma part, comme pour toute musique, c'est l'écoute attentive qui me plait, non la danse, les airs me paraissent souvent interminables... pour le plus grand plaisir des danseurs.

Je reste donc étranger à certains morceaux de ce disque, mais certains me touchent. Ce sont ceux qui ont pour auteur des paroles Guillaume Lopez. Des textes "à la manière de...", mais avec quelque chose comme une nostalgie qui est comme sa marque de fabrique. Et puis, chaque fois que je l'ai entendu chanter ou jouer de la flûte traversière ou du saxophone, sa musique m'a ému. Comme une fragilité tenace avec de lointaines influences venues du flamenco. Un certain flamenco occitan.

Enfin, parmi les morceaux joués sur ce disque, j'ai une préférence pour les mazurkas et la valse. J'ai moins de goût pour les scottishes, rondeaux et autres cercles circasiens. J'ai bien apprécié le titre 4, "Jeu soi perdut" ou "La candèla", le 6. Pour l'instant, le manque de cette tradition musicale dans mon éducation familiale m'oblige à essayer de la comprendre et de l'apprécier de manière intellectuelle. Ce n'est ni facile, ni simple, disons que ça ne va pas de soi... Il me reste beaucoup à apprendre.





mardi 19 juin - voyage au centre... : autres impressions

Dans mon post daté du samedi 16, j'ai essayé de mettre un peu d'ordre dans les impressions que j'avais eues lors de notre visite au cnima, le mardi précédent. A son tour, Françoise s'est lancée dans le même exercice et ça donne un texte et quelques photographies où "je me reconnais" parfaitement. Elle dit bien en effet le plaisir que nous avons éprouvé en cette occasion.


http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2012/06/jacques-mornet-la-passion-denseigner.html

lundi 18 juin 2012

lundi 18 juin - deux youtube du david venitucci trio

Je voudrais signaler ici l'existence de deux vidéos YouTube du David Venitucci Trio : David Venitucci, accordéon, Denis Leloup, trombone et Christophe Marguet, batterie.

- "Impatience", 7:44, postée le 2 mai 2012.
http://www.youtube.com/watch?v=NOeaxKWilnE

- "Pêle-Mêle", 5:37, postée le 3 mai 2012.
http://www.youtube.com/watch?v=Esa7e3FE-Ww

On retrouve avec bonheur, auprès de David Venitucci, le trombone de Denis Leloup, son collègue de l'album "A trois temps". Et, en écoutant ces deux morceaux, on se prend à rêver qu'ils préfigurent un album du trio à venir.

Affaire à suivre, mon cher Watson !

samedi 16 juin 2012

dimanche 17 juin - du pain sur la planche

Certains croient que la retraite, c'est une sinécure, un fromage, une planque... Que l'on est maître de son temps, que l'on fait ce que l'on veut, quand on veut. Il faut en faire l'expérience pour savoir que ce ne sont que fausses représentations et fausses idées.

Jugez-en par vous-même...

Jeudi, à notre retour de Saint Sauves via Toulouse, il est là, dans la boîte à lettres, le disque de Janne Rättyä : "Goldberg Variations". Je l'avais en effet commandé après avoir reçu un courriel enthousiaste d'Agnès Binet. Bon ! Maintenant, il s'agit de l'écouter. Et de le comparer à ces deux autres que nous avions sur nos étagères : la version de Mika Väyrynen et celle de Wolfgang Dimetrik. Tout ça, vous en conviendrez, c'est du temps...



Mais ce n'est pas tout. Hier, vendredi, le rituel des courses. Après avoir chargé la voiture, forcément, un petit détour par le Parvis. On a commandé le dernier opus de Maria Kalaniemi. Il n'est pas arrivé. Dommage, mais pas question de renoncer.

Un premier cd attire mon attention : "Jacky Molard Quartet / Suites", avec Janick Martin à l'accordéon diatonique. Bon ! Je le mets dans ma musette. Mais, juste à côté, que vois-je ? "Le bal / Brotto et Lopez". Celui-là aussi, dans ma musette ! Facile, mais après il faudra les écouter.


Mais, au moment de passer à la caisse, Françoise se rappelle qu'elle a décidé de faire un cadeau à sa prof d'espagnol. Eh oui ! Françoise s'est mis en tête d'apprendre l'espagnol et c'est un dur boulot, mais ça marche bien... Quel cadeau ? Elle pense au double cd/dvd "Piazzolla Forever". Bonne idée.

Mais, comme je prends le double album, miracle... Oui, un vrai miracle ; je n'en crois pas mes yeux : "Tango live forever", 2012, Editions Milan Music. C'est une réédition d'un disque sorti en 2007 en Pologne. Un cd que j'ai cherché pendant des années, écrivant maintes lettres en Pologne, jusqu'au jour où Richard Galliano, lui-même, m'avait dit qu'il doutait que cet enregistrement fût jamais diffusé. Vous dire notre surprise et notre plaisir. Je ne trouve pas les mots. Mais cela me confirme dans l'idée qu'il n'y a pas de hasard.


Pour l'heure, on est tellement sidéré par notre découverte qu'on ne s'est pas résolu à mettre le cd sur le lecteur. On n'y croit pas !

Et donc, n'est-ce pas que la retraite, ça n'a rien d'une sinécure...

samedi 16 juin - voyage au centre...

Si ce n'est pas d'un voyage au centre de la Terre, c'est tout de même d'un voyage au Centre national et international de musique et d'accordéon - le Cnima - qu'il s'agit.

Récit.

Il y a quelques semaines, j'avais reçu un courriel d'Yvon Body, responsable de la communication au Cnima, au sujet de mes photos d'accordéons et d'accordéonistes, dont il me disait apprécier "le regard". D'échanges en échanges, immédiatement amicaux, il y a quelques jours, j'ai reçu une invitation du Cnima à venir passer une journée à Saint Sauves d'Auvergne pour y circuler en toute liberté et, à travers quelques photos, esquisser un portrait du centre et de ses acteurs. Rendez-vous fut donc pris pour le mardi 12.

Départ de Pau, lundi 11, vers 11 heures. Etape à Périgueux : on visite la vieille ville sous la pluie ; on passe un long moment dans la cathédrale ; on mange bien le soir.
Mardi matin... en route pour Saint Sauves. Arrivée vers 11 h 30. Présentation. On dépose nos valises dans notre chambre et l'on découvre les lieux et les gens, au hasard de nos pas, jusqu'au déjeuner. Repas pris au réfectoire avec les étudiants et les enseignants. Tout de suite, une sympathie réciproque s'établit. Elle ne se démentira à aucun moment. C'est un plaisir, dans ces conditions et dans cette atmosphère, de faire des photos. La journée se termine vers 22h30. Françoise et moi, on a fait 300 images. On a fait ce que l'on voulait.
Mercredi matin, on tranfère les photos sur l'ordinateur du Cnima. Les gens du Cnima, disons les acteurs, s'y reconnaissent et forcément pour nous c'est une satisfaction. Certaines images leur font découvrir tel ou tel aspect inconnu ou peu perçu du site et des attitudes. C'est aussi une satisfaction.
Après une petite visite à la Bourboule et au Mont Dore, après un déjeuner pris en commun, en route pour Toulouse et le plaisir de retrouver "les petits".
Jeudi matin, retour à Pau. L'après-midi, visite à ma mère, à Nay, à la maison de retraite Saint Joseph, puis visite à mon père, à l'hôpital, à Pau, où l'on essaie de le retaper après une déprime carabinée. Ainsi va la vie : le quotidien est de retour. Il est temps de faire la liste des courses pour l'hypermarché et d'aller y remplir le caddy.

Toutes ces photographies que, Françoise et moi, nous avons prises, dans un premier temps j'en laisse l'utilisation au Cnima. Plus tard peut-être, je les publierai sur ce blog. Pour l'heure, je m'en tiens à quelques observations et impresions immédiates.

D'abord, il faut dire que la bâtisse où se niche le Cnima est une énorme construction du style refuge de montagne. Elle est d'emblée rassurante. On pense sécurité et protection. Les couloirs sont chaleureux. De part et d'autre, des portes de chambres ou de box d'où sortent des sons d'accordéon. Etrange impression : chacun, dans son espace personnel, s'exerce et s'entraine, si bien que la traversée des couloirs fait penser à un orchestre exécutant une composition contemporaine. On pense que le "a" de Cnima pourrait presque être redoublé : "... musique actuelle et accordéon".


Les fenêtres ouvrent sur un horizon de moyenne montagne plantée de forêts denses et sombres. Cette vue est apaisante. L'environnement, tout de verdure et de ciels lumineux, comme le milieu, en forme de coursives de paquebot, nous apparaissent comme des plus favorables à la formation qui se déroule en ces lieux.



Après avoir déposé nos bagages dans notre chambre et comme on décide d'entreprendre notre reportage, on croise un premier accordéoniste, le pas décidé, qui va rejoindre un cours. Ce qui me frappe d'emblée, c'est son regard direct. Tout au cours des vingt-quatre heures de notre présence, c'est cette qualité de regard, tant chez les étudiants, que chez les autres acteurs du centre, qui m'a frappé.


A propos de regard, j'ai noté, chaque fois que nous avons fait des photos de moments de formation, la qualité des échanges de regards entre les enseignants ou formateurs et les étudiants. Qualité des échanges qui est évidemment l'expression immédiate et manifeste d'une relation pédagogique particulière.

Tout en parcourant les couloirs et les salles de cours, voire les box et les chambres, l'idée m'est venue que le Cnima pouvait se définir comme le lieu de rencontre entre le désir d'apprendre et la passion d'enseigner. Un lieu de transmission, qui tient compte de la singularité de chacun. A ce sujet d'ailleurs, nous avons eu l'occasion de voir des éléments de la méthode élaborée par Jacques Mornet, méthode qu'il qualifie de "non-méthode", et d'assister à l'un de ses cours. Et je me disais que s'il est vrai qu'une méthode est bien, suivant l'étymologie, le chemin (odos), par lequel (méta)il faut passer pour atteindre un but fixé, alors il est vrai que la méthode de J. Mornet est bien une "non-méthode", en ce sens qu'elle est un chemin progressif, strictement déterminé, mais que chacun parcourt à son rythme et à sa façon. En ce sens, aucun risque de produire des clones. Je me disais qu'en l'occurrence on pourrait à bon droit parler de "l'a-méthode"  (a privatif) de J. Mornet. C'est ainsi que la transmission de connaissances et de savoir-faire est aussi un chemin personnel d'appropriation.

Bref ! On a bien aimé ce voyage au Centre...



samedi 9 juin 2012

lundi 11 juin - ne pas confondre boîte à boutons et button box

Ne pas confondre "boite à boutons" et "button box", souvent développé en "button box accordion". Le post de Françoise explique, mieux qu'un long commentaire, le bien fondé de cette distinction.

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2012/06/le-polo-de-papi-et-la-boite-boutons.html

dimanche 10 juin - le sentier du trèfle

... reçu vendredi, à midi, "Le sentier du trèfle". C'est le dernier opus de Sonia Rekis, accordéon, avec Eric Legrand, guitare, et Eric Pralat, contrebasse. La pochette, très poétique, est signée Teklieng Lim. Elle est étrange ; elle donne à rêver. C'est un disque Manaswing, manaswingcom@yahoo.fr
Information pratique d'importance : le cd est présent sur le catalogue Amazon. Certains morceaux peuvent être téléchargés.


D'entrée de jeu, cet album de douze titres m'a plu. Il se nourrit d'influences diverses, qui lui donnent sa variété et sa diversité, mais c'est surtout son unité et sa cohérence qui m'ont frappé. Comme s'il résultait d'un long travail d'assimilation et d'appropriation, qui en fait une oeuvre "authentique" au sens où François Salque entend cette notion dans son texte de présentation de l'album "Est", en duo avec Vincent Peirani.

Douze titres donc. Neuf sont signés Eric Legrand, deux Sonia Rekis et un, le dernier, Félix Leclerc.
En 1, "Parrain Tango", 5:58, donne le ton de l'album. Tout de suite, une "couleur", qui donne envie de suivre le trio, qui donne envie d'écouter, tout simplement. 
En 2, 5:31, une guitare aux accents espagnols, voire aux accents de flamenco. On se laisse guider dans les rues de quelque bourgade, en Andalousie.
En 3, "Plume d'été, 5:50, avec une intro de la contrebasse toute de nuances et de légèreté. Et puis la guitare et l'accordéon se font manouches.
En 4, 3:25, "La salamandre", un air venu de l'Europe de l'Est avec encore des accents  manouches.
En 5, "Marche à chamane", 4:28, une guitare brésilienne : indolente, soutenue par l'accordéon.
En 6, "Nuits de nacre", 3:45, un air faussement rétro... un clin d'oeil... sur les chemins de notre enfance, à bicyclette. On pense à Tati. Le cinéaste.
En 7, "Larmes d'ondine", un solo de guitare classique. 2:50.
En 8, "Quai de Bourbon", 3:22, une valse musette signée S. Rekis. Insouciance, ingénuité, innocence... Tout ça très construit. Très beau. L'esprit musette et la virtuosité qui va avec...
En 9, 5:20, "Les oreilles rouges". Une guitare et une contrebasse sombres dans une forêt profonde de bouleaux. Dansez, dansez, moujiks... On pense forcément à la chanson "Les yeux noirs". La guitare et l'accordéon se relaient... On traverse des steppes...
En 10, 6:05, "Ballade en Faïerie", une vraie ballade, avec un acordéon rêveur, faussement fragile comme une toile d'araignée. La guitare : méditative.
En 11, "Circul' circus", 4:52, signé S. Rekis. Un accordéon très brésilien. Je pense à des morceaux que j'aime beaucoup, que je connais par les interprétations de Richard Galliano : "Chorinho Pra Ele", "Leo, Estante num Instante", "Bebe", "Sertao"... Je situe "Circul' circus" au même niveau. C'est dire...
En 12, "Le p'tit bonheur" de Félix Leclerc. 3:40 de nostalgie.

Bon, ce n'est qu'une première approche. Je compte bien ne pas m'en tenir là. Mais déjà, je sais bien que c'est de la promesse de plaisir. Lorsque je découvre un disque, en particulier d'accordéon,  je me suis rendu compte que mon impression première était déterminée par trois facteurs, que je nomme : le son de l'instrument, le toucher et le phrasé de l'accordéoniste. Ils ne résultent pas d'une analyse, ni d'un raisonnement, mais ce sont pour ainsi dire trois critères spontanés. Ils me donnent une première impression. Et l'on sait bien que la première impression est la bonne. Eh bien ! Je dois dire qu'à l'écoute de cet album, ces trois critères ont été satisfaits.

Il me tarde de vérifier et d'approfondir tout ça...

vendredi 8 juin 2012

samedi 9 juin - à propos d'un concert de bruno maurice et jacques di donato

Dans deux posts datés du dimanche 20 mai et du samedi 26 mai, j'avais essayé de garder traces d'un concert donné à Bordeaux, au théâtre du Pont Tournant, juste avant le festival de Trentels, concert proposé sous le titre "Anches multiples" par Bruno Maurice et Jacques di Donato. Un concert dont nous gardons, Françoise et moi, un très vif souvenir. Et dont nous parlons souvent.

Et justement, pour prolonger le plaisir de cette soirée, Françoise a peaufiné un texte, auquel je ne saurais rien ajouter, et qui vaut vraiment le détour...

http://francoise-rebinguet.blogspot.fr/2012/06/bruno-maurice-et-jacques-di-donato.html

Alors ? Je vous l'avais bien dit que ça valait le détour.

jeudi 7 juin 2012

vendredi 8 juin - master cours : claudio jacomucci et kathleen delaney

... reçu ce matin le courriel ci-dessous, dont l'intérêt et  l'importance m'ont paru justifier d'en donner le texte original en anglais et sa traduction en français.
 
 
 
The Master Course is lead by Claudio Jacomucci (accordionist, composer, pedagogue) and Kathleen Delaney (Alexander Technique teacher, choreographer).

The course consists in 7 master classes of three days each from October 2012 to June 2013 (six meetings in Urbino, Italy and one in Amsterdam).

It is addressed to students who are enrolled or graduated in BA or MA studies and to musicians with good musical and technical skills in classical accordion playing.

The course includes individual accordion and Alexander Technique lessons, collective accordion technical practice, chamber music lessons, preparation of performances.


Mastering Accordion Technique


The Alexander Technique lessons provide the mental and physical attitude in daily practice and performance.

Students will practically experience how the force of bad habits in daily practice affects the quality of playing: it provokes rigidity in the articulations, constrict breathing, cause stage fright; the principles of Alexander Technique and daily practices strategies will improve easiness and confidence in playing even complex pieces and make musical intention, direction, phrasing clear and effective.

The work goes from performing simple coordinated activities (like sitting, standing, walking, talking, singing, moving limbs) to a reasoned and practical setting for supporting and using the instrument (also by using Ergonomic Accordion Straps®). It is extended to the study of specific accordion techniques (tone production, articulation and touch, dynamic intonation, sound planes, bellows techniques, extended techniques in contemporary music).


Interpretation classes and performance preparation

The interpretation classes are dedicated to solo and chamber works (one’s own repertoire and some works suggested by teacher). Students will use the time beside the lessons to rehearse chamber music

An important aim consists in involving students in concrete experiences during the year by preparing and realizing three public performances (in Venice, Amsterdam and Urbino), with solo works, chamber music and a multimedia work, cooperating with professional musicians, composers and other artists (choreographers, performers, actors).


General information
Those who are interested in applying to the MC must send their biography and an audio/video recording before July 15th.

The teachers will select only few new students as the number of participants is limited.

The yearly fee is 1200 euro. Board and lodging are arranged for a fixed price. The yearly schedule is available..

Deadline for subscription: July 15th, 2012




organizational partner : Kathleen Delaney Dance Company
 
 
Le cours de Master est dirigé par Claudio Jacomucci (accordéoniste, compositeur, pédagogue) et Kathleen Delaney (professeur de Alexander Technique, chorégraphe).
Le cours consiste en 7 classes de maître de trois jours chacun d'octobre 2012 à juin 2013 (six réunions à Urbino, Italie) et l'autre à Amsterdam.
Il s'adresse aux étudiants qui sont inscrits ou qui a obtenu son diplôme en études BA ou MA et musiciens avec de bonnes compétences techniques et musicales en jouant accordéon classique.
Le cours comprend accordéon individuel et leçons de Alexander Technique, pratique technique accordéon collective, leçons de musique de chambre, préparation de spectacles.


Maîtriser la Technique de l'accordéon

Les leçons de Alexander Technique fournissent l'attitude mentale et physique dans la pratique quotidienne et de performance.
Étudiants connaîtront pratiquement comment la force de mauvaises habitudes dans la pratique quotidienne affecte la qualité du jeu : elle provoque une rigidité dans les articulations, comprimer la respiration, cause de trac ; les principes de la Alexander Technique et des stratégies pratiques quotidiennes améliorera la facilité et la confiance en jouant des pièces complexes et faire intention musicale, direction, formulation claire et efficace.
Le travail va d'accomplir des activités coordonnées simples (comme la séance, debout, marcher, parler, chanter, déplacement des membres) à un raisonné et pratique pour l'appui et à l'aide de l'instrument (également en utilisant des bretelles d'accordéon ergonomiques ®). Il est prolongé à l'étude des techniques spécifiques d'accordéons (production de tonalité, articulation et le toucher, l'intonation dynamique, sonores planes, techniques de soufflets, étendue des techniques dans la musique contemporaine).

Préparation des classes et des performances interprétation

Les classes d'interprétation sont consacrés aux travaux de solo et de chambre (répertoire propre et quelques œuvres proposées par l'enseignant). Les élèves utiliseront le temps à côté des leçons de musique de chambre de répéter
Un objectif important consiste en impliquant les élèves dans des expériences concrètes au cours de l'année par la préparation et la réalisation de trois spectacles publics (à Venise, Amsterdam et Urbino), avec solo works, musique de chambre et d'une œuvre multimédia, collaborant avec des musiciens professionnels, compositeurs et autres artistes (chorégraphes, artistes interprètes ou exécutants, acteurs).

Informations générales

Ceux qui s'intéressent à l'application de la MC doivent envoyer leur biographie et un audio/vidéo d'enregistrement avant le 15 juillet.
Les enseignants sélectionnera seulement quelques nouveaux étudiants comme le nombre de participants est limité.
La redevance annuelle est de 1200 euro. Conseil d'administration et d'hébergement sont disposées pour un prix fixe. Le calendrier annuel est disponible...
Date limite d'inscription : 15 juillet 2012

www.claudiojacomucci.com
www.kathleendelaney.org

organizational partner : Kathleen Delaney Dance Company



 
 
 




mercredi 6 juin 2012

jeudi 7 juin - ... où il est question de bellow shake...

J'aurais pu intituler ce post : "L'accordéon pour les nuls : le bellow shake".

Je m'explique. J'ai reçu hier soir un courriel amical avec ce titre en objet : "du grand art du bellow shake". Perplexité de ma part... Je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler de cette technique. Je ne savais même pas qu'il s'agissait d'une technique. Le message, d'abord énigmatique pour moi,  ne comportait en effet qu'un élément : le lien ci-dessous.

http://www.youtube.com/watch?v=-4w5LXN4as4&feature=related

Comme ce premier visionnement avait déjà éclairé un peu ma lanterne, si j'ose dire,  j'ai eu envie d'en savoir plus. Petite exploration documentaire... J'en retiens les trois documents ci-dessous :

- Tony Lovello Accordion King of the Bellow Shake, 08/13/2011. 5:39

http://www.youtube.com/watch?v=19goTQ_INI4

- Tom Collins Teaches the Bellow Shake. 5:08

http://www.youtube.com/watch?v=4OKolOKE-iY

- A Private Accordion Concert, Amsterdam, "Les quatre saisons de Vivaldi". Mai 20; 2006. Un document proposé par Sylvie Jamet.  

http://sylviejamet.over-blog.com/article-32085660.html

En fait, outre le plaisir d'apprendre "quelque chose" : apprendre ce qu'est le bellow shake, apprendre pourquoi le pratiquer, apprendre comment l'exécuter, je dois dire que l'écriture de ce post m'a amusé. Je n'ai jamais caché mon inculture quant à la pratique de l'accordéon, mais je viens d'en donner une telle preuve que ma réputation ne s'en remettra pas de sitôt. Heureusement que c'est le cadet de mes soucis...











mercredi 6 juin - le site professionnel de thierry capdeville

Thierry Capdeville est un copain. Il a eu les honneurs de la couverture du numéro 112 de la revue "Accordéon et accordéonistes" et un article lui est consacré pages 56 à 59. Déjà, en novembre 88, un portrait de lui avait été tracé par C. Linant dans le cahier "Pédagogie". C'est le professeur qui était alors présenté. Il s'inscrit, dans sa région de Toulouse, dans une tradition familiale quasi centenaire.

Nous lui devons, Françoise et moi, d'avoir écouté Ludovic Beier, Jean Corti ou encore le "Quatuor Toulouse Accordéons", à Buzet-sur-Tarn. Sans compter quelques phénomènes russes quelque peu déjantés et explosifs, qu'on ne saurait oublier. C'était dans le cadre d'un festival organisé par l'association Eoléon.

Nul mieux que lui ne connait le monde de l'accordéon : concerts, cours, matériels, organisation, etc... C'est pourquoi j'ai plaisir à donner ci-dessous le lien vers son site.

http://www.accordeonconseil.com/#!

Ce faisant, j'espère bien être utile à quelques amateurs d'accordéon.

mardi 5 juin 2012

mardi 5 juin - dessine-moi un bal musette...

Dessine-moi un bal musette...

Pour dessiner un bal musette
il faut imaginer un bal modeste
inspiré par une petite muse

Et d'abord il faut l'imaginer à Toulouse
dans le quartier Saint Cyprien
dans une rue bordée de bars à la chiche lumière
et de chiche kebabs
dans un bistrot
On l'appellerait La Loupiote

Il faut imaginer un duo
Bal musette bal modeste
Un accordéoniste et un batteur
pas un drummer
pas un percussionniste
Non
Un batteur imperturbable
stoïque comme un métronome

Il faut un accordéoniste
On l'appellerait Florian

Autrefois on l'aurait appelé Tony
ou Joseph ou Jo ou François ou Marcel
ou Armand comme Armand Lassagne
capable de donner le tournis à une statue de pierre

On choisirait des marches, des valses, des tangos, des pasos et autres javas
Des airs que l'on fredonne dès la troisième note

Comme boite à frissons
il faut imaginer un Maugein blanc
en habit de lumières
un Maugein acide comme des raisins verts
Un Maugein forcément

Comme il ferait chaud
on boirait moult bières et le serveur alignerait les verres
en disant : " Passez la monnaie "








dimanche 3 juin 2012

dimanche 3 juin - florian demonsant : vous avez dit musette ?

Samedi, après-midi. On est venu passer le week-end à Toulouse pour assister au concert de l'école de danse de Camille et au concert du centre de loisirs de son groupe scolaire. Concert de l'école, vendredi, à 21 heures. Camille danse hip hop avec sa classe et solo. Samedi, avec son groupe du centre de loisirs, elle danse encore hip hop. A cette occasion, elle danse aussi deux fois en solo et elle a même imaginé une chorégraphie pour ses copains.  Inutile de vous dire comme on est fiers. Ces deux prestations de Camille suffiraient au bonheur du week-end. Mais voilà qu'en plein spectacle, un sms s'affiche sur mon smartphone.  "Musette ce soir à la Loupiote ! Venez guincher ! Entre 21 h et minuit". 18 : 23.

On a hésité. Un peu, pas très longtemps. Finalement, on s'est décidé : métro Saint Cyprien. A la sortie du métro, un grand écran retransmet la demi-finale Toulouse-Castres. Les spectateurs sont tendus. La victoire toulousaine sera longtemps incertaine. On cherche un peu La Loupiote. Un bar tout en longueur. Pas de tables ou plus exactement une seule où l'on s'installe. Sur ce qui tient lieu de scène, une batterie et un accordéon. Non ! Un Maugein, l'accordéon musette par excellence. Blanc dans son habit de lumières.

A 22:15, Florian et son collègue arrivent. On est content de le rencontrer. Lui aussi. Ferdinand Doumerc se joint à nous pour quelques instants. C'est sympathique. Les gens discutent en attendant de découvrir ce que c'est qu'un bal musette.

22:36. Sans transition, on entre dans le vif du sujet : marches, valses, tangos, javas, pasos... Tout cela avec une batterie qui assure sans faiblesses. Plus carré, tu meurs... Et un Maugein à la hauteur de nos attentes et de nos espérances.


22:38. La scène est obscure, mais peu importe... "Chauffe Florian !"


22:41. Très vite, ce bal musette est un vrai bonheur. Une musique naturelle, si j'ose dire. En tout cas, une musique que le duo a dû respirer naturellement. Et qu'il s'est totalement appropriée.


22:42. Cette photographie me plait, en dépit de son manque de qualités techniques. Ce Maugein a quelque chose de fascinant, comme si de lui émanait une bonne humeur indestructible. Et puis, presque comme en contraste, l'attitude de Florian, attentif et presque nostalgique. Avec, presque, une sorte de posture rétro qui sied bien au musette.


22:43. Même commentaire, avec, ici, une qualité de sérieux qui dit bien que le musette, ça n'est pas si simple, ni si facile.


23:14. Les gens dansent de tous les côtés. La température s'est élevée de plusieurs degrés. Florian propose une pause. Rien à faire. Comme le lui disent certains :"Maintenant qu'on est chaud, on va pas s'arrêter !". Allez, encore une valse, avec une belle interprétation de "La foule". Que tous les danseurs reprennent en choeur.


Bon ! Le duo prend quand même sa pause. On discute encore un peu avec Florian, puis avec son collègue. On décide de rentrer. On ne veut pas louper le dernier métro. Qui est plein de supporters de rugby...

Le bal musette a de beaux jours devant lui... Et pas seulement à destination du troisième âge. On a en effet été impressionné par la jeunesse des danseurs. Disons entre 25 et 35 ans, avec quelques cinquantenaires et même un monsieur d'âge manifestement respectable qui m'interroge : "Vous avez quel âge ?". Je lui dit :"69 !". "Vous êtes jeune ! Moi, 83 !". Il me donne sa carte pour que je lui envoie une photo que j'ai prise de lui dansant. J'apprends qu'il est docteur en Sciences, universitaire et expert international auprès des Nations Unies. On boit une dernière bière. C'était peu avant minuit, à La Loupiote, un bar étroit, tout en longueur et chaleureux, à Toulouse, le samedi 2 mai.