samedi 31 décembre 2011

samedi 31 décembre - accordéon et accordéonistes est arrivé-é-é

"Accordéon & accordéonistes", n° 115, janvier 2012. 7 euros, 92 pages.

Je viens de parcourir l'ensemble de cette dernière livraison de l'année 2011 ou, si l'on veut, le premier numéro de l'année 2012. Je me rends compte qu'en réalité les articles et autres informations se répartissnt pour moi en deux catégories : d'une part, les informations à proprement parler, d'autre part "les clones". J'appelle information tout élément, d'intérêt variable, qui ajoute quelque chose à mes connaissances actuelles. Il peut s'agir de faits que j'ignorais ou de commentaires qui me proposent un point de vue nouveau pour moi. En un sens, il s'agit d'éléments de connaissance qui modifient mon état actuel. Quant aux "clones", dans mon vocabulaire, il s'agit d'apparences d'informations, c'est-à-dire de faits ou de commentaires auxquels je ne trouve qu'un minimum d'intérêt, voire un intérêt nul. Je lis et puis j'oublie.

Parmi les "clones", éléments tous semblables entre eux et quasiment interchangeables, je classe les pages publicitaires, qui cependant m'amusent souvent par leurs couleurs criardes et leurs formules lapidaires. Seules les publicités Maugein m'ont paru souvent dignes d'intérêt eu égard à leur humour. J'appelle aussi "clones" les échos du musette : les anniversaires, les décès, les "40 ans de l'accordéon club de [... ]", chacun complétera à sa guise. Ou encore les portraits d'artistes mis à l'honneur dans la Gazette du Musette : le même sourire que je renonce à qualifier, le même air de béatitude. Les bienheureux au pays du musette. Idem pour les accordéonistes juniors ou seniors présentés sous les rubriques "Pour l'avenir" ou "Pur plaisir". Mêmes destins, mêmes trajectoires d'une revue à l'autre. Sans oublier les chroniques de disques labellisés "musette" ou, en "Boutique", la page des Dvds. Ce sont les vignettes de cette page qui m'ont inspiré cette notion de "clones".

Mais il y a aussi des informations dans ce numéro et même beaucoup de fort intéressantes, en tout cas qui m'ont appris quelque chose.

D'abord, la page de la rubrique "Accordéons d'antan, accordéons lointains", signée Gérard Dôle. Un régal. Documenté, précis, cultivé. Ici, deux soldats allemands en Biélorussie. L'un des deux tient un diatonique sur ses genoux. La description est savoureuse.
En "Echos", signée Christine Guillemeau, une colonne et demie présente "le bal déstructuré", une exposition-conférence-illustration musicale, que j'avais eu le plaisir d'annoncer il y a quelques semaines. Accordéons-sculptures de C. Videlaine, conférence de F. Jallot, musique de V. Arnoux et F. Michaud.
"Tête d'affiche" : Arnaud "Nano" Méthivier. Un créateur de musiques. Un explorateur. Un fou d'accordéon. "Il court, il court... Il est passé par ici, il ne repassera pas par-là... Il sera où vous ne l'attendez pas". J'aurais aimmé que les photographies soient situées et légendées.
"Les carnets du colonel Franz" nous parlent des "Texas Tornados" et ça se laisse lire avec intérêt.
De même "Cordes et lames" permet de retrouver F. Varis, D. Cravic, Y. Torchinsky, D. Roussin et c'est émouvant. In fine, l'article annonce un double cd de réédition "Cordes et Lames" chez Universal, hors série 11 de "Jazz in Paris". Impossible de le trouver, ni sur Amazon, ni sur Universal. Je continue à chercher.
Une nouvelle rubrique s'installe, et c'est bien, consacrée à l'harmonica. J'espère qu'un jour elle sera l'équivalent de celle que W. Sabatier  tenait sur le bandonéon. Au passage, je regrette que ses contributions aient disparu.
Un entretien intéressant de F. Jallot avec Marc Berthoumieux et Mélanie Dahan. Un autre, tout aussi intéressant, avec Blair Kirkpatrick. Deux sortes d'informations différentes pour moi, mais également intéressantes. Toujours de même qualité :"Deux poétesses en quête d'inattendu". Il s'agit de Louise Bronx et Laure Chailloux et ça donne vraiment envie d'assister et de participer à leurs spectacles. De beaux projets et une belle créativité.
Bon ! Je l'ai dit plus haut, la Gazette du Musette, c'est pas trop mon truc. Je pense que c'est bien comme tableau d'honneur et reconnaissance pour ceux qui y figurent. Je pense à tous ses parents, alliés et voisins qui doivent redoubler d'admiration en voyant leurs proches ainsi distingués. Apparaitre dans la Gazette, c'est un peu comme être décoré de l'ordre de l'Accordéon.

Un mot pour finir. Je continue à rester perplexe devant la page 89 :"Le meilleur pour la fin". En l'occurrence, elle est consacrée au dernier opus d'Anne Niepold :"Terrain vague". Je l'ai déjà dit, je trouve ce titre au mieux maladroit, car plutôt péjoratif pour ceux qui ont été présentés dans les 88 pages précédentes, et au pire ridicule, car d'évidence, même s'il y est question d'artistes estimables, ce n'est pas exact.

ps :  La chemise arborée par "Nano" vaut la peine d'être vue. Sa décoration me fait penser à une image de cerveau, plus précisément au réseau de neurones qui s'entrelacent suivant un ordre nécessaire et aléatoire dans sa tête. Et l'on comprend alors mieux la logique de son cheminement.  

  

jeudi 29 décembre 2011

jeudi 29 décembre - pau arnotto hossegor arnotto pau


Les "petits", après quelques hésitations, avaient décidé d'aller réveillonner à Hossegor plutôt qu'à Cauterets. Ils avaient fait le projet d'y arriver mercredi en début de nuit. Evidemment, avec Françoise, on avait immédiatement pensé que la villa serait peu hospitalière pour les accueillir. On avait donc décidé d'aller ouvrir les convecteurs dès le mercredi matin, de les régler au maximum et d'ouvrir les lits pour que les draps ne soit pas glacés. Accessoirement, on remplirait le réfrigérateur pour de petites faims. Les "petits" avaient bien protesté, mais Charlotte et Camille avaient approuvé notre idée sans la moindre hésitation.

Las, dans la nuit de lundi à mardi, gros coup de fièvre pour Françoise. Mardi matin donc, visite à SOS Médecins : ça ressemble à la grippe, d'autant plus qu'une sorte d'épidémie rempante commence à se développer. Qu'à cela ne tienne, quoique triste de faire l'aller-retour seul, je suis allé à Hossegor, ce mercredi, ouvrir la villa, ses convecteurs et ses lits. Il y faisait plutôt frais : 10°. Le ciel était bas et gris. Le vent violent sur la plage.

Voyons ! Voyons ! Pour m'accompagner, que choisir ? En fait, le choix s'impose naturellement à moi. Le dernier numéro d' "Accordéon et accordéonistes", qui vient d'arriver, a pour Tête d'affiche Arnaud "Nano" Méthivier. On a eu l'occasion de le découvrir en concert à Trentels et, ensuite, d'écouter plusieurs de ses disques. Ce type est fou, fou d'accordéon, comme on dit de certains écrivains que ce sont des fous littéraires. Il ne s'interdit aucune expérience. Une sorte de pulsion essentielle le pousse à expérimenter sans cesse, à multiplier les rencontres et à explorer des chemins nouveaux et inattendus. J'ai donc choisi de faire route, à l'aller et au retour, en compagnie du disque qu'il a créé avec Otto Lechner : "Arnotto / The Cyclop and I".  J'ai noté avec amusement que "Nano" porte la même chemise exubérante et luxuriante sur la couverture de la revue et sur la pochette du disque. Il faut croire qu'elle a pour lui quelque chose d'emblématique.  

Ci-dessous, une vue de la sculpture de Jean Tinguely, qui a inspiré cet album.

C'est une oeuvre à forte charge hypnotique, faite d'un jeu de masses sonores, qui se croisent, s'étirent, se dispersent, se rassemblent. "Arnotto" qui désigne dans le titre le nom de l'artiste qui a joué les morceaux de cet album est particulièrement bien choisi. Il y a bien deux accordéonistes : Arnaud Méthivier et Otto Lechner, mais en fait "Arnotto" rend mieux compte de la fusion entre leurs deux jeux. On perçoit bien la présence de deux instruments, mais souvent il y a comme interpénétration des sons des deux sources. A l'aller, une route, en grande partie autoroute, avec une circulation rare, un temps gris avec quelques nuages sombres, mais peu menaçants. L'effet hypnotique joue à plein. Au retour, dans la nuit noire, avec une circulation dense et beaucoup de voitures, tous phares allumés, sur la voie gauche, avec en prime une pluie incessante, les morceaux de l'album défilent comme les images d'une forêt profonde et mystérieuse. A la fois inquiétante et peu hostile.

A plusieurs reprises, je pense au sons d' "Accordion Tribe". Pas étonnant ! Je vérifie en arrivant à la maison qu'Otto Lechner est l'un des cinq membres de ce projet. Pas étonnant donc que je songe à une atmosphère de forêt profonde et à quelques accents venus des pays nordiques. Je pense aussi à ces vers d'Antonio Machado où il dit, en substance, que le chemin n'existe pas, ne préexiste pas, mais qu'il se fait en cheminant. C'est pourquoi, dire que "The Cyclop and I" est un disque "chemin faisant" me parait assez juste et pertinent.

Bonne nouvelle ! A coups de Doliprane, Françoise a vu sa température baisser tout au long de la journée. Elle n'a plus bras et jambes coupés. Elle n'a plus la tête qui tourne et elle a comme une petite faim qu'elle apaise avec un reste de foie gras. Autre bonne nouvelle : à 23 heures, les "petits" nous appellent pour nous dire que la température au rez-de-chaussée est de 17°, ce qui est convenable pour aller au lit, sous les couettes, et presque de 20° à l'étage, ce qui est convenable tout court. Et puis Sébastien est content d'avoir trouvé un choix de bières dans le réfrigérateur.     

Mais, pour être complet, je dois dire que, pendant que la villa devenait habitable, j'ai fait deux choses : d'abord, je suis allé me faire coiffer chez Raphaël - c'est mon coiffeur -, que je trouve très compétent et qui,  chaque fois que je vais à Hossegor, réussit à trouver un créneau où me caser. Son salon s'appelle "Le Salon" et c'est une bonne adresse. En attendant son rendez-vous, j'ai regardé les vitrines des agences immobilières : de 600000 à 1200000 euros. Ah ! Oui, quand même. Ensuite, en milieu d'après-midi, je suis allé faire quelques photographies sur la plage et sur la place des Landais. Il faisait froid, surtout à cause du vent. Peu de monde le long de l'océan, quelques surfeurs dans les vagues, peu de boutiques ouvertes, en particulier quelques bistrots et, au centre ville, des fringues à "prix cassés".  

Tout en marchant, j'ai grappillé quelques images...

Une construction dont je ne sais s'il s'agit d'un totem, de l'armature d'une tente indienne ou de la rencontre de deux personnages de Giacometti.


Place des Landais, une villa vient d'être repeinte. Son aspect anthropomorphique m'amuse. Combien de temps la peinture va-t-elle résister aux coups de vent salés et humides ?

Mon repère ! Mon amer ! La boutique du marchand de glaces. On se croirait dans un roman de Julien Gracq.

Plus loin, les vitres d'un bistrot sont occultées par une sorte de brouillard ; ce pourrait être un tableau contemporain.

Dans cette vitre se reflète le balcon de la villa d'en face. Etrange, mais fascinant si l'on veut bien s'intéresser à l'improbable et à l'impalpable.

Et, tout à coup, sur le mur d'un garage, cette peinture à la façon de Gauguin, qui voisine avec quelque chose qui pourrait être de l'art conceptuel.

Enfin, un panneau d'affichage explosé. Devant cette forme d'oeuf, je ne peux m'empêcher de penser à une lithographie de Francis Fiedler et ça me réjouit. Le hasard rejoint l'art. A moins que ce ne soit l'art qui procède du hasard et l'imite.

Finalement, c'était presqu'une bonne journée, pas tout à fait bonne, forcément, puisque Françoise n'était pas avec moi. Ce n'est pas que j'étais inquiet pour sa santé, mais sa présence me manquait. A chaque instant !



mardi 27 décembre 2011

mercredi 28 décembre - sonnez hautbois ! résonnez musettes !

A vos agenda ! Le saviez-vous ? Les résultats des Victoires de la musique auront lieu le 20 février. Elles seront retransmises en direct du Palais des Congrès de Paris sur France 3 à 20h35.

Le saviez-vous ? A cette occasion, une grande première, qui réjouit tous les accordéonophiles, tous les accordéonolâtres - néologisme audacieux, j'en conviens, mais l'accordéon n'est-il pas notre idole ? -, bref ! tous ceux qui aiment l'accordéon :

PASCAL CONTET est nominé 2 fois dans les catégories :

- Soliste instrumental de l'année, à côté d'Alexandre Tharaud, piano, d'Antoine Tamestit, alto, de Nemanja Radulovic, violon,
et
- Enregistrement de l'année pour le "Karl Koop Konzert" de Bernard Cavanna, à côté de Fauré par l'Orchestre de Paris et des Années de pélerinage de Franz Listz par Bertrand Chamayou.  


On peut dire qu'après le Prix de l'Académie Charles CROS 2011 et la sélection pour le Grand Prix de composition des Lycéens 2012 , le "Karl Koop Konzert" continue une belle aventure avec les Victoires de la Musique Classique 2012 !

A vos agenda ! On est tous fiers de cette reconnaissance de l'accordéon. Bien sûr, on ne dira pas - par superstition - vers qui va notre préférence, mais on croise les doigts et l'on fait des voeux.

mardi 27 décembre - à propos des performances d'andrea parkins

J'ai dit, dans mon post daté du samedi 24, quelle avait été mon expérience d'écoute du disque d'Andrea Parkins : "Faulty (Broken Orbit)", 2008, 59:50. Sous-titré : "Objects, feedback, drones".

Si je me réfère aux deux notions conceptualisées par Roland Barthes, à savoir le "studium" et le "punctum", comme critères du plaisir esthétique, je dois dire que cette écoute ne m'a "rien appris", au sens où je n'en ai tiré aucune connaissance et où je n'ai pas compris le bien fondé de l'intention génératrice de cette "performance" que donne à entendre ce disque. D'autre part, en ce qui concerne le "punctum", l'émotion ressentie, encéphalogramme plat. Peut-être, au bout d'un certain temps, comme un soupçon d'ennui. J'attends, j'attends, j'espère... mais, il ne se passe rien. C'est pourquoi j'ai dit, en fin de mon post, que je me trouvais devant un sacré chantier. Tout est à découvrir, tout est à explorer et je me sens comme un apprenti explorateur sans matériel, ni boussolle, ni même une gourde d'eau pure.

De même, si je me réfère à ma propre grille de critères, j'ai le sentiment que la composition manque de ligne directrice et qu'elle consiste essentiellement en une succession plus ou moins aléatoire d'hoquets d'asthmatique ; que la virtuosité s'épuise en bidouilles diverses ; que l'expressivité m'évoque un chantier de travaux publics en pleine activité ; quant à la créativité, je n'en perçois aucune...

Mais, bon, tout ça, c'est très subjectif. Or, je viens de me rendre compte que je n'avais produit aucun extrait de ce que propose Andrea Parkins. Il faut réparer cet oubli, cet acte manqué, tout de suite. Aussitôt dit, aussitôt fait... Ci-dessous, quatre documents YouTube très caractéristiques de ses  "performances"... Chacun jugera sur pièces.
 
http://www.youtube.com/watch?v=FLVf0o2ZaRw

http://www.youtube.com/watch?v=vBeJ3wSR9b8

http://www.youtube.com/watch?v=xkmQ_TjJ49c&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=cjwIuFUzjCk&feature=related

dimanche 25 décembre 2011

dimanche 25 décembre - accordéon de noël

Soir de Noël. Il est vingt-trois heures. Traditionnellement, c'est l'heure où l'on vient de manger le plat principal -en l'occurrence confit de canard, cèpes et marrons - et de boire un Bordeaux sorti du fond de la cave - en l'occurrence un "Faure-Tonin" de 1970, et où l'on a envie de se dégourdir les jambes avant d'attaquer la bûche glacée et de finir avec un champagne brut  "Desmoulins", notre fournisseur depuis 1989. Après, à minuit précise, ce sera le moment du passage du Père Noël et de la découverte des cadeaux au pied du sapin. Moment fondamental, pour ne pas dire, fondateur de la tradition familiale. Charlotte et Camille ne croient plus depuis quelques années déjà au passage du Père Noël dans la maison, dont on a ouvert les portes, mais elles tiennent absolument à se cacher dans une chambre pendant qu'il dépose ses cadeaux avant de surgir, après sa disparition, et de s'émerveiller qu'il ait si bien respecté leurs choix.

Bref, entre le plat principal et la bûche, c'est aussi de la tradition familiale, je suis chargé, tel un DJ de Noël, de proposer quelques morceaux - d'accordéon, forcément d'accordéon - pour faire danser la famille. Cette année, je l'avoue, pris par d'autres préoccupations et d'autres tâches pour préparer la fête, je n'avais rien programmé. Qu'à cela ne tienne ! Un rapide coup d'oeil me permet de choisir quatre disques : l'un, d'Antonio Rivas, un disque de cumbia donc ; un autre de forro ; un autre, encore de forro, signé Silverio Pessoa, avec cette indication :"cabeça elétrica / coraçao acustico" ; enfin, un disque d'une fanfare roumaine "Mahala Rai Banda", que j'aime beaucoup pour son énergie et pour l'anecdote. Elle rassemble des musiciens des faubourgs de Bucarest et d'anciens musiciens des cuivres de la marine de Deaucescu. Quelle rencontre !

Eh bien ! Autant le dire sans détours, je n'aurais pas eu plus de succés si j'avais passé des heures à peaufiner un programme.

samedi 24 décembre - andrea parkins : faulty

Il y a longtemps que je voulais écouter un disque d'Andrea Parkins. En fait, depuis que j'avais lu quelques lignes présentant son oeuvre dans un numéro de référence consacré en partie à l'accordéon et au jazz dans de "Jazzman" (n° 112, avril 2005). Dans le dossier explorant les rapports du jazz et de l'accordéon, on pouvait lire le paragraphe suivant :" En dépit d'un réel renouveau, le monde de l'accordéon reste un maquis. Certes maillé sur le net par tout un réseau de clubs et d'associations, mais pour qui le mot jazz fait souvent contresens. Ou non-sens. Dans ce quart-monde musical "Jazzman" a débusqué cinquante accordéonistes recommandables aux amateurs de jazz (autant de disques,hélas, pas toujours disponibles)".  

Forcément j'avais lu cette introduction à l'accordéon de jazz comme une sorte de défi, celui d'essayer de me procurer et d'écouter le plus grand nombre possible de ces accordéonistes quelque peu marginaux. A l'heure actuelle, j'ai réalisé en partie mon projet, puisque je peux écouter un ou plusieurs disques de trente-cinq d'entre eux et que, d'autre part, je crois pouvoir dire que j'en ai recensé un certain nombre qui viennent compléter la liste initiale.

Parmi ces accordéonistes, un nom avait retenu mon attention : Andrea Parkins. "Familère de la scène new-yorkaise down-town, elle soumet piano et accordéon à un échantillonage inspiré de la musique concrète et des sonorités chaleureuses de la synthèse analogique".  Mais, je ne saurais dire pourquoi, je n'avais jamais poussé mon intérêt jusqu'à faire une commande. Ce fut chose faite le 3 décembre par Amazon. Deux ou trois exemplaires étaient disponibles en Allemagne. Livraison prévue le 9 du même mois. Le 9, rien. Quelques jours passent. Le 16, rien. Amazon me propose de m'envoyer un autre exemplaire. Mais l'expédition n'aura lieu qu'après le 31 décembre. J'attendrai... Reste un vague espoir que le colis soit retrouvé. Et, en effet, le 24 au matin, il est là dans ma boite à lettres. Il faut croire au Père Noël. Il existe. Peut-être pas sous une apparence physique, mais comme une force de réalisation pour ceux qui ont foi en lui et qui sont restés un peu enfants. C'est mon cas.



Bon ! Allons à l'essentiel ! "Faulty (Broken Orbit)", 2008, 59:50, ce sont six pièces, intitulées, si j'ose dire : i, ii, iii, iv, v, vi. La plus longue, la dernière, dure 17:49 ; la plus courte, la deuxième, 3:34. Toutes ces pièces ont été composées par A. Parkins elle-même. On peut lire cette précision : "Andrea Parkins amplified objects/surfaces, electric accordion, effects, live processing. Samples performed by Laurent Bruttin (clarinets) and Dragos Tara (contrabass). All instruments processed by Andrea Parkins".  


Nous sommes le 25, il est 21:15, j'ai essayé à trois reprises d'écouter ce disque. C'est déjà une preuve de mon obstination. Je dois dire en effet que je n'ai pris aucun plaisir à cette écoute et même que je n'ai pas bien compris ce qu'il est convenu d'appeler son concept. Disons, le projet, l'idée, l'intention d'Andrea Parkins. D'une certaine façon j'ai admiré comment, avec un instrument fabriqué pour produire des sons, elle arrivait à en extraire des bruits. A un moment, j'ai imaginé qu'elle avait enregistré l'un des morceaux en s'installant avec sn accordéon au milieu d'un carrefour plutôt fréquenté et donc bruyant, autour duquel des jeux d'arcades assureraient la fonction mélodique. 

Bon ! Je pourrais continuer dans le même registre en multipliant métaphores, images et évocations subjectives. A quoi bon ? On l'aura compris, cette écoute a été une épreuve, au sens propre du terme. Une façon, pour moi, d'éprouver mon goût et ma culture musicale. Mais, pas question d'en rester là. J'ai vu sur Amazon d'autres titres... Je ne désepère pas d'apprendre.  

vendredi 23 décembre 2011

vendredi 23 décembre - revue semestrielle

Par habitude, sinon par principe, je ne me retourne pas sur les posts que j'ai publiés, à moins d'avoir une bonne raison comme la recherche d'un élément précis, par exemple l'heure d'un concert ou la date de réception d'une commande. Ou, par exemple, une photographie.

Mais, je fais une exception à cette règle deux fois par an pour établir la revue semestrielle des concerts auxquels nous avons assistés. Il ne s'agit pas de les répertorier, il ne s'agit aucunement d'un projet comptable, il s'agit, en les retrouvant, d'évoquer des moments heureux et, à ce titre, si j'ose dire, nécessaires. En tout cas, la mise au point que j'avais faite le mardi 26 juillet pour la période du 18 janvier au 25 juin m'avait ainsi permis de me remémorer une vingtaine d'événements. Je me rappelle même avoir noté que nous avions vu Richard Galliano cinq fois ; les Troublamours, en particulier Emmanuel Ferrari, trois fois ; Florian Demonsant, deux fois, de même que David Venitucci et Philippe de Ezcurra.
Nous avions vu une fois, B. Maurice, G. Daltin, J.-L. Amestoy, C. Toucas, A. Niepold et Egor Zabelov, l'accordéoniste biélorusse du Gurzuf Band.

Cette revue semestrielle de la seconde partie de l'année se décompose comme suit :

- Lundi 1er août. Trio Eric Legnini à l'Astrada, à Marciac.
- Vendredi 5 août. Richard Galliano sextet joue Bach à l'Astrada, à Marciac.
- Samedi 10 septembre. Gilles Cuzacq à Louvigny.
- Vendredi 16 septembre. Le Quatuor Toulouse Accordéons au Magic Miror à Tulle.
- Vendredi 16 septembre. Chango Spasiuk en duo à Tulle.
- Vendredi 16 septembre. Carte Blanche à Marcel Azzola et Lina Bossati, à Tulle. Invités : L. Beier, D. Mille, M. Loeffler, G. Luc.
- Samedi 17 septembre. "Le cinquième élément" : C. Spasiuk, L. Suarez, J.-L. Amestoy, D. Ithursarry et V. Peirani. "Nuits de nacre" à Tulle.
- Dimanche 18 septembre - Mélanie Brégant et Florent Charpentier au Magic Miror, à Tulle.
- Dimanche 18 septembre - exposition de portraits d'accordéonistes par Raphaël Rinaldi à la médiathèque.
- Samedi 1er octobre - Pulcinella à l'Astrada, à Marciac.
- Mardi 11 octobre - Renaud Garcia-Fons Quartet, avec David Venitucci, joue "La Linea del Sur" à Muret.
- Vendredi 14 octobre - Hradcany trio avec David Venitucci à Bérat.
- Mardi 22 novembre - Pulcinella à Cugnaux.
- Samedi 3 décembre. A Filetta, P. Fresu , D. Di Bonaventura, à l'Astrada, à Marciac.

Un semestre donc où nous avons eu le plaisir d'écouter Richard Galliano, Gilles Cuzacq, C. Spasiuk (2 fois), L. Suarez, J.-L. Amestoy, D. Ithursarry, V. Peirani, M. Azzola, L. Beier, M. Loeffler, G. Luc, M. Brégant, le Quartet Toulouse Accordéons, F. Demonsant (2 fois), D. Venitucci (2 fois) et D. Di Bonaventura au bandonéon.

Voilà ! Je suis moi-même étonné par la précision de mes souvenirs, comme si je m'étais incorporé ces moments. Pourquoi d'ailleurs dire :"Comme si..." ?



  

mercredi 21 décembre 2011

mercredi 21 décembre - le havre, kaurismäki, alain chapelain

... reçu ce matin un courriel d'Alain Chapelain. Une émission sur RFI a été consacrée au film de Kaurismäki, "Le Havre", récompensé du prix prestigieux Louis Delluc. Film où l'on peut entendre la musique d'Alain Chapelain. Pour écouter l'émission ou la télécharger, activez le lien ci-dessous.

http://www.rfi.fr/emission/20111220-2-le-havre-aki-kaurismaki-andre-wilms

Ci-dessous, quelques mots de présentation...

mardi 20 décembre 2011


 «Le Havre», d'Aki Kaurismäki avec André Wilms

Par Pascal Paradou


«Le Havre», d'Aki Kaurismäki sort sur les écrans le 21 décembre 2011. Un film qui raconte l'histoire de Marcel Marx, 60 ans, cireur de chaussures dans un quartier du port normand. Un film comme une fable pour conjurer la crise. On y retrouve les obsessions du réalisateur Aki Kaurismaki : la dignité, l'amour-propre et dans le rôle principal, Marcel Marx, alias André Wilms.

En illustration, un extrait de "La nostalgique".

Post scriptum - Après avoir rédigé les lignes ci-dessus, je me suis rendu compte de l'existence de deux autres sources d'information :

1.- On peut les retrouver de manière plus détaillées et mieux contextualisées sur le site d'Alain Chapelain à la rubrique "Actualité". Il y est question en particulier de "La nuit de l'accordéon" sur Radio-Musique et de "Culture vive" sur RFI, où il est cité.
http://www.alainchapelain.com/

2.- Dans le numéro 3232-3233 du 24 décembre 2011 au 6 janvier 2012 de "Télérama", on peut lire, pages 72 et 73, sous le titre "L'événement", une critique très élogieuse et très argumentée du film d'Aki Kaurismäki :"Le Havre". Très élogieuse en particulier pour la musique du film à laquelle Alain Chapelain participe avec "La nostalgique".

A suivre... car le parcours du film ne fait que commencer.

... Je ne croyais pas si bien dire en écrivant, prudemment, "à suivre...". A l'instant, Alain Chapelain me signale - comme on peut le lire sur son site - que, dans le film, on peut entendre aussi une composition originale, "Chanson du pavé", titre 9 de la B.O. du film, "La nostalgique" en étant le 9. Laquelle composition sert d'amorce de la bande-son dans certains pays. Mais, pour de plus amples informations, je renvoie au site personnel d'Alain Chapelain, indiqué ci-dessus.

lundi 19 décembre 2011

mercredi 21 décembre - le plaisir d'écouter frères trovesi et coscia

J'ai essayé, il y a quelques jours, de dégager, par une sorte d'analyse réflexive, les critères que je mobilisais spontanément pour évaluer mon plaisir à l'écoute de tel ou tel enregistrement ou même de tel ou tel concert. Et, depuis lors, j'ai envie, même si c'est un peu intello, j'en conviens, d'approfondir cette réflexion et, dans un premier temps, de la mettre à l'épreuve de plusieurs applications.

C'est ainsi qu'hier je l'ai appliquée à l'écoute de Frédérick Schlick. Et, comme j'écoute avec le plus grand plaisir, le dernier opus de G. Trovesi et G. Coscia : "Frère Jacques / Round about Offenbach", j'ai envie de prendre celui-ci comme objet pour essayer de me l'expliciter.

En premier lieu, je suis frappé par le "jeu" entre des arrangements de morceaux d'Offenbach et les compositions originales du duo. Je me rends compte que ce "jeu", cette sorte de ping-pong entre "La Périchole", "La grande Duchesse...", "Les contes d'Hoffman", etc... est une magnifique source de plaisir intellectuel. Quelque chose comme une belle horlogerie, très complexe, qui se développe comme si ça allait de soi. On pourrait dire aussi, comme si ça coulait de source. Ils se sont tellement approprié Offenbach qu'ils ont pu prendre le pari du dialogue et le réussir. Un dialogue à +/- cent cinquante ans de distance.

Quant à la technique des deux artistes, autant je trouve Coscia présent et discret, le plus souvent accompagnateur attentif et attentionné, autant Trovesi m'enchante par son allégresse et sa précision. Il peut tout faire avec sa clarinette. Il pourrait tout faire car, justement, il s'interdit la virtuosité gratuite.

Une dimension très importante du plaisir que j'ai à écouter le duo est, de toute évidence, les évocations qu'ils suggèrent à mon imagination. C'est simple, quand je les entends, je ne peux m'empêcher de penser à quelque mise en scène de Jérôme Savary. Bien sûr à la "Vie parisienne", "La Périchole" ou "La belle Hélène" qu'il a effectivement mises en scène. Mais pas seulement. Je pense au "Tour du monde en quatre-vingts jours", à "Cabaret", au "Bourgeois Gentilhomme" ou à "La veuve joyeuse". Ecouter "Frère Jacques", c'est comme feuilleter un livre d'images pétillantes. Comme du champagne... Forcément.

Enfin, pour ce qui est de la créativité, on est servi. A plusieurs reprises, je me suis surpris à penser : "Mais, où ils vont chercher tout ça..."  Tout ça, c'est-à-dire autant de surprises...

Au terme de cet essai d'analyse, ce qui me réjouit, c'est de constater que ma "grille d'évaluation" a fonctionné pour Trovesi et Coscia comme elle avait fonctionné pour Schlick : elle m'aide à prendre conscience des raisons du plaisir que je trouve à les écouter. Ce qui ipso facto le renforce. Mais surtout, cette grille est formelle ; elle n'est pas une manière de rencontrer une oeuvre bardé d'a priori ou d'attentes préconçues. Elle fonctionne a posteriori, jamais a priori.

dimanche 18 décembre 2011

mardi 20 décembre - le plaisir d'écouter frédéric schlick

Il y a quelques jours, dans deux posts datés du 19 et du 29 novembre, je m'interrogeais sur les critères spontanés que je mobilise lorsque j'évalue à l'aune du plaisir que j'éprouve la qualité de l'écoute de tel ou tel enregistrement ou de tel ou tel concert live. Je sais que je reprendrai d'autres fois ce questionnement tant il me préoccupe. Il ne s'agit pas en effet de construire des critères rationnels ou techniques ou même culturels, comme le ferait un critique musical, mais d'essayer d'expliciter d'abord pour moi-même comment je fonctionne spontanément, avant tout travail réflexif.

Mon analyse, à ce jour, m'a permis de mettre en évidence quatre critères :
-  la composition ou les arrangements comme résultat du travail de mise en oeuvre du compositeur et des interprètes,
- la technique comme maitrise gestuelle, mais pas seulement,
- l'expressivité comme élément déterminant de la signification ou du sens que l'on attribue à une oeuvre ; on pourrait aussi parler des évocations qu'une oeuvre suscite en nous,
- la créativité sous sa double dimension de nombre ou de quantité et d'originalité ou de qualité.

Or, il se trouve que ces jours-ci j'écoute tout particulièrement Frédéric Schlick. Et j'y trouve beaucoup plaisir. C'est donc l'occasion de mettre en oeuvre ma "grille" d'évaluation pour essayer de m'expliciter ce plaisir. 

- les compositions de Frédérick Schlick sont souvent assez semblables, comme celles d'Art Van Damme, mais justement j'observe que c'est cette forte ressemblance qui "signe" son style. Il y a aujourd'hui tout un courant, qui comporte de réels talents, pour explorer la voie de l'éclectisme. On est aux antipodes de l'oeuvre de Frédéric Schlick qui, tout au contraire, me parait avoir essentiellement approfondi une voie, celle qu'avait ouvete Art Van Damme. Comme si l'ensemble de ses créations était constitué de variations sur "un certain feeling". Variations que l'on retrouve dans ses différentes formations à géomètrie variable.
- la technique est discrète. Pas d'effets de manche, pas de moments de virtuosité destinés à se faire briller. Tout au contraire, un art de la demi-teinte, un relâchement qu'on trouvait déjà chez Jo Basile. Une manière de laisser croire que tout ça, c'est facile.
- quant aux évocations, un des disques de Frédéric Schlick me parait les résumer toutes : "On The Road". Ecouter ses albums, c'est pour moi comme parcourir les Etats-Unis du nord au sud dans une grosse américaine, hénaurme, pleine de cuirs et de chromes, décapotable, forcément décapotable.
- la créativité, qui rejoint ici la composition, pourrait paraitre absente, tant, comme je l'ai dit plus haut, les morceaux semblent issus d'un même moule, non comme des clones, mais comme des variations sur une inspiration. Mais c'est justement cette qualité, le contraire d'un mélange hétéroclite ou d'un patchwork, qui fait le charme de l'oeuvre de Frédéric Schlick. Il finit par nous faire entrer dans son monde et on s'y sent à l'aise. Il suscite la sympathie. Avec lui, quel que soit le disque, on est sûr de prendre un bon moment.

samedi 17 décembre 2011

lundi 19 décembre - feuilleton de l'hiver [2] : le festival "bouteille en bretelles

J'ai déjà dit quelques mots sur le projet de festival "Bouteille en bretelles" dans mes posts datés du 18 et du 26 novembre. Je le rappelle : ce festival aura lieu les 23, 24 et 25 mars 2012 à Bourg-Saint Andéol en Ardèche. J'ai dit aussi comment je me proposais d'accompagner le déroulement de ce projet en publiant les informations utiles à tout amateur d'accordéon intéressé par sa réalisation, et qui souhaiterait y assister, sous la forme d'un "feuilleton de l'hiver" en six épisodes, jusqu'à la mi-mars.

D'ores et déjà, Marcel Azzola a accepté d'être le parrain de ce festival, ce qui à l'évidence est un indice de sérieux et de qualité. A la mi-janvier, nous en saurons un peu plus sur le prix des places et sur l'adresse du site internet. En attendant, je suis en mesure de vous en dire plus quant au calendrier et au programme. Son énoncé suffit à lui seul à donner envie...



LE CALENDRIER DU WEEK-END 

- VENDREDI 23 MARS

- 18h : inauguration du festival autour d’un buffet

- 21h : variété jazz avec Marcel Azzola (accordéon) et Lina Bossatti (piano)


- SAMEDI 24 MARS 

- 11h : tango avec Mario Stefano Pietrodarchi (accordéon/bandonéon) et Michele Di Toro (piano)

- 16h : musique contemporaine avec Fanny Vicens (accordéon) et Sven Riondet (accordéon)

- 21h : transcriptions baroques avec Claudio Jacomucci (accordéon)


- DIMANCHE 25 MARS

- 11h : jazz avec Jean-Luc Fillon (hautbois / cor anglais / clarinette basse) et Didier Ithursarry (accordéon )

- 15h : conférence sur l’accordéon par Joël Louveau

- 17h : bal folk avec Les Vents de l’Harpacc (accordéon diatonique / trompette / clarinette /...), Norbert Pignol (accordéon diatonique) et Stéphane Milleret (accordéon diatonique)

 * post scriptum 1. - rappel de l'adresse courriel du festival :  association.adara@gmail.com
 * post sciptum 2. - Si vous êtes intéressé par ce festival, peut-être serait-il prudent de commencer à chercher un hôtel, une chambre d'hôtes ou tout autre gîte à votre goût...

lundi 19 décembre - frédéric schlick

Il y a, pages 8-9 du numéro de décembre de la revue "Accordéon & accordéonistes", un article signé Francis Couvreux sur Frédéric Schlick. Cet article, sous-titré "Cinq ans déjà", nous rappelle qu'il est mort le 14 décembre 2006, à l'âge de 71 ans. Le dernier paragraphe signale que son site est toujours actif et qu'il est possible d'y commander des cds.

Forcément, je n'ai pas résisté à cette invitation et j'ai pu constater en effet qu'on trouve sur ce site une liste d'une douzaine de disques, dont quatre sont épuisés et huit encore disponibles. J'ai téléphoné au numéro indiqué en "contacts" et j'ai eu affaire à madame Schlick, une dame fort aimable, qui m'a confirmé la possibilité d'acquérir les cds dont il lui reste quelques exemplaires.

http://frederic.schlick.free.fr/

J'ai donc reçu vendredi un colis comprenant trois albums : "Frederic Schlick / My Favorite Art / with special guest Birèli Lagrène", "On the Road / Frédéric Schlick Sextet with special guest Franck Wolf" et "Three Brothers / Frédéric Schlick, Renzo Ruggieri and the Frédéric Schlick Quartet... with the Piccola Orchestra Moderna".



Du coup, avec les trois disques que je possédais déjà voilà un joli échantillon de l'accordéon de Frédéric Schlick, en tout cas bien représentatif de son style.

Lorsqu'on veut avoir des renseignements sur cet accordéoniste, en fait on se rend compte très vite que l'essentiel se trouve dans le texte de Francis Couvreux et dans différentes versions lisibles sur le web. On apprend que Frédéric Schlick était alsacien, qu'il a vécu jusqu'à sa retraite comme forain, puis qu'il s'est mis professionnellement à l'accordéon, au point de multiplier les rencontres et de produire moult disques, plus d'une dizaine en dix ans. Une passion inextinguible. Des rencontres prestigieuses avec Art Van Damme, Ceccarelli, Lagrène, Imbert, Heitz, Ruggieri, etc... Des formations à géomètrie variable... Et toujours ce style qui le situe dans le même monde qu'Art Van Damme, à qui il rend maintes fois hommage, que Franck Marocco ou Jo Basile. Un accordéon de mélodies et de feeling. Un accordéon qu'on peut écouter des heures durant. Un accordéon faussement facile.

Pour s'en convaincre, quelques références...

- sur Deezer, deux albums, vingt-sept titres : 

- sur YouTube, plusieurs documents :

... et d'autres encore en cherchant un tout petit peu. Mais déjà le choix ci-dessus permet de se faire une juste idée du style et je dirais du monde de cet accordéoniste.

Malgré mes efforts, je n'ai pas réussi à trouver une discographie de F. Schlick organisée chronologiquement. Par divers recoupements, il me semble pouvoir classer ainsi ceux qui sont en ma possession, sous réserve de vérifications plus poussées :

- "My Favorite Art", 1998
- "Art for Art", 2000
- "Feeling", 2002
- "New Accordion", 2004
- "On the Road", 2005
- "Three Brothers", 2006

Je signale que "Art for Art" et "Feeling" sont disponbles sur Paris Jazz Corner alors qu'ils sont épuisés sur le site de F. Schlick et que je ne les ai pas trouvés ailleurs. 

En résumé, un accordéoniste dont j'aime beaucoup les compositions personnelles et, disons, le phrasé pour ne pas dire le feeling ; un accordéoniste à mon sens moins reconnu qu'il aurait dû l'être ; un accordéoniste au toucher de velours. 

- Je grignoterais bien quelques canapés de foie gras avec un verre de porto !  






vendredi 16 décembre 2011

dimanche 18 décembre - la nuit de l'accordéon sur france musique : écoute à la demande

Dans mon post daté du 12 décembre, j'avais dit quelques mots sur la nuit de l'accordéon que Pascal Contet nous avait offerte sur France Musique dans la nuit de samedi à dimanche, de 1 heure à 7 heures. J'ajoute qu'il est désormais possible d'en écouter séparément les cinq parties sur le site de France Musique. Il suffit d'activer le lien ci-dessous. On arrive sur le programme proposé, pour ne pas dire préparé, concocté, mitonné par Pascal ; une colonne, à droite, donne un lien vers son site et un certain nombre d'informations biographiques. Au bas de cette colonne, les cinq parties.

http://sites.radiofrance.fr/francemusique/ev/fiche.php?eve_id=280000650

En écoutant l'ensemble des émissions, je ne compte pas les moments de plaisir qui se succèdent sans le moindre temps mort et sans discours inutile - le mot juste, rien que le mot juste ! - mais je dois noter deux bonnes surprises : "Squeezbox Samba" de Jacques Pellarin en quartet dans la partie 2 consacrée à l'accordéon de jazz d'une part et d'autre part, en partie 3, consacrée à l'accordéon et au cinéma, "La nostalgique" (extr. du film "Le Havre") d'Alain Chapelain.

Cette possibilité d'écoute de la totalité de la nuit me réjouit car, lors de la diffusion, j'avais lâché prise vers 3 h 20, vaincu par un petit coup de pompe.

samedi 17 décembre - de chemins de traverse en diagonale du fou

Hier soir, Françoise avait vissé son casque sur ses oreilles, préparé ses "petits papiers" destinés à se couvrir de notes d'écoute et à garder traces de ses sentiments les plus fugaces, mais aussi de quelques fragments d'analyse. Je connais bien cette attitude : "prière de ne pas déranger". Juste un coup d'oeil indiscret sur son bureau. Je reconnais les pochettes et les livrets des trois disques de Trovesi et Coscia consacrés à Fiorenzo Carpi, à Kurt Weill et à frère Jacques, Offenbach.
....

Quelques heures plus tard. Françoise est toujours à sa table. Les petits papiers se sont multipliés. Les cds, les pochettes et les livrets forment un mélange que je connais bien...

... Et, en effet, ce matin, au petit déjeuner, Françoise me dit : "J'ai fait un texte... "
- Sur "Frère Jacques ?"
- Oui ! Comment tu le sais ?
- Une intuition...

Bon ! Toutes affaires cessantes, en l'occurrence boire mon thé au lait et beurrer trois biscottes, j'ouvre mon ordinateur et tout de suite, comme j'ai envie de le partager  j'écris ces quelques mots qui nous amènent jusqu'au post ci-dessous :

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/12/gianni-coscia-gianluigi-trovesi-freres.html

L'écoute comme exploration méthodique de chemins de traverse. La diagonale du fou comme plus court chemin d'une écoute à l'autre. Ce n'est pas par hasard que dans le titre de son blog, Françoise parle de rêveries et de divagations. Il s'agit bien d'une méthode, d'une démarche rigoureusement aléatoire... en apparence.  

jeudi 15 décembre 2011

vendredi 16 décembre - la simplexité de richard galliano

Comme certains font de la marche, du jogging ou toute autre activité sportive pour entretenir leur forme physique, je lis régulièrement "Accordéons & accordéonistes" pour m'orienter dans le monde de l'accordéon et "Sciences humaines" pour maintenir mes neurones en activité. C'est ainsi qu'en parcourant le numéro 233S - un numéro spécial - de janvier 2012, mon attention a été attirée et intriguée par un titre, page 26 : " La simplexité : l'art de s'adapter au complexe". Entretien, pages 26-27, conduit par Jean-François Marmion avec Alain Berthoz, professeur au Collège de France et auteur, entre autres, de "La Simplexité", édité en 2009 chez Odile Jacob.

Le mot même de "Simplexité" est manifestement une création artificielle des sciences humaines, qui ne sont pas avares en production de termes nouveaux, sinon en notions nouvelles. C'est en cela qu'à mon sens elles appartiennent souvent plus à la création poétique qu'à la fabrication ou à l'invention de concepts scientifiques. mais, passons... "Simplexité", le mot surprend, il étonne, il donne à réfléchir. Au sens propre en effet, ce mot, qui mélange deux notions opposées : simplicité et complexité, est un oxymore. Il a été introduit en France par Alain Berthoz "pour désigner la capacité des êtres vivants à réaliser des choses complexes par des procédures simples" [Jean-François Dortier, commentaire, page 26].

Cette notion ainsi définie m'intéresse. J'ai noté souvent en effet, dans ma vie professionnelle ou personnelle, que l'on a affaire à des situations complexes, qu'il faut les analyser rapidement pour pouvoir prendre des décisions sans délai, sans avoir la possibilité de les décortiquer à la manière cartésienne. Descartes, c'est très bien quand on a tout son temps ; ça ne sert à rien, comme la plus grande partie de la philosophie quand le temps pour se décider est compté. Simplifier, en général, n'est d'aucune efficacité quand les situations auxquelles on a affaire - les situations de la vie courante - sont complexes ou, pire, compliquées et que l'urgence ne nous permet pas de peser le pour et le contre, ni d'imaginer hypothèses et scénarios pour en évaluer ensuite la faisabilité ou l'efficacité que l'on peut en attendre.

Je me rappelle, dans une autre vie - professionnelle - avoir souvent argumenté cette idée que la qualité primordiale d'un expert c'était l'intuition, au sens de "court-circuit de raisonnement". L'expert, c'est celui qui, sans développer à fond tous ses raisonnements, est capable de les "court-circuiter" pour prendre une décision rapide et eficace. Quitte, ensuite, quand les circonstances le permettent, à savoir les analyser, les expliciter, les développer, mais après que l'action ait été engagée. Pour décrire cette compétence, je me référais à cette notion d'intuition au sens où je viens de l'expliciter : capacité à trouver un circuit court entre un problème et sa solution ou au moins une de ses solutions. Je ne disposais pas alors de cette notion de simplexité. Je le regrette ; j'aurais bien aimé me l'approprier et la mettre dans ma boite à outils conceptuels.

Mais comme l'accordéon n'est jamais loin, je m'avise que souvent j'ai décrit mon plaisir à écouter Richard Galliano comme résultant de l'expérience d'avoir affaire à une évidence. On dirait que ça coule de source, que c'est tout simple, qu'il n'y a rien à ajouter ni à retrancher. C'est pourquoi souvent, lié à ce sentiment d'évidence, j'ai le sentiment qu'il va droit à l'essentiel. Quel que soit le style ou le genre auquel il se réfère, on dirait qu'il a su immédiatement aller à l'essence musicale. Du coup, ça parait tout simple. C'est ce sentiment que je qualifie de sentiment d'évidence. Mais, à la réflexion, je me dis que cette notion d'évidence pourrait aussi bien traduire la capacité de simplexité de Richard Galliano.

Intuition, évidence, simplexité. Apparemment trois notions ; en fait, il me semble que la simplexité englobe les deux autres qui en sont comme des dérivées. Et je me dis qu'il serait assez amusant, pièces à l'appui, de montrer la simplexité de Richard Galliano... Il faudra que je m'y mette. J'ai déjà le titre.

mercredi 14 décembre 2011

jeudi 15 décembre - hot club of detroit : night town

Hot Club of Detroit ! Le nom de ce quintet fait forcément penser au quintet du Hot Club de France. Et l'on pourrait s'imaginer qu'il s'agit d'un projet nostalgique et quelque peu rétro : faire revivre en ce début de vingt-et-unième siècle cette formation mythique réunie autour de Django Reinhardt. Mais, d'emblée, on constate une différence fondamentale entre les deux quintets, à savoir que le Hot Club of Detroit comprend un accordéon et un saxophone, instruments absents du Hot Club de France. Or, cette différence n'est pas anodine en ce sens que ces deux instruments donnent au Hot Club d'outre-Atlantique un son, disons un grain, spécifique qui le différencie du Hot Club originel, alors qu'Evan Perri est d'une remarquable fidélité à Django. Cet écart entre fidélité et nouveauté est pour moi l'une des sources principales du plaisir que l'on éprouve à l'écoute de ce disque.

Mais, la liste des titres de "Night Town" est aussi riche d'enseignements : on peut en effet y repérer en quoi le Hot Club de Detroit affirme sa personnalité. Sur les quinze titres, quatre sont des compositions de Django Reinhardt ; trois sont des créations d'Evan Perri, le guitariste leader du groupe, soit seul, soit avec Julien Labro. Celles-ci pourraient s'inscrire dans la lignée de Django. On aurait ainsi la moitié des titres inspirée par la musique du Hot Club de France et par son style. Mais, en fait, parmi les autres titres, on relève des compositions de Miles Davis, de Jelly Roll Morton, de G. Ammons et, plus inattendu, de Maurice Ravel. Et l'on comprend que la connaissance de ces compositeurs a influencé le jeu du quintet en le différenciant de celui du Hot Club de France. De ce point de vue, il est intéressant d'observer que les titres signés Evan Perri n'apparaissent qu'avec le titre 11, comme s'ils résultaient de l'appropriation par le quintet d'oeuvres de Django d'une part et d'oeuvres d'autres compositeurs d'autre part. Une sorte de dépassement dialectique.

Un dernier mot enfin pour signaler le talent des cinq musiciens et, en particulier pour qui aime l'accordéon, quelques chorus de Julien Labro. Un vrai régal.    

mardi 13 décembre 2011

mercredi 14 décembre - hot club of detroit : 3/3

Mardi, 13 heures. La dame préposée à la distribution du courrier dépose une enveloppe venue d'Allemagne dans la boite à lettres. Je suis bien content, car il n'a pas été facile de commander ce disque du Hot Club of Detroit, qui semble bien ne pas être distribué en France. Enfin, il est là :

- "Hot Club de Detroit / Night Town", 2008, Mack Avenue Records.



Du coup, je ne résiste pas au plaisir d'aligner les trois albums de ce Hot Club. De bas en haut, le premier, intitulé tout simplement "Hot Club of Detroit", 2006. Le deuxième, celui que je viens de recevoir, avec son sous-titre, "Night Town". Le troisième, sous-titré "It's About That Time", sorti en 2010, soit donc un cd tous les deux ans.


Il me tarde évidemment d'écouter le dernier arrivé, mais il me faudra attendre un peu car, avec Françoise, nous nous sommes lancés dans un grand travail : vider les placards de la cuisine, les nettoyer, enlever le " Venilia" qui a fait son temps , lessiver les étagères et reposer un nouveau papier adhésif. Plus, porter à la déchetterie tous les ustensiles inutiles, dont on avait oublié l'existence ; plus, trouver une nouvelle place pour les ustensiles utiles et laver les portes extérieures des placards. Normalement, tout ça, c'est du travail de printemps...

Mais, printemps ou automne, on n'a plus le choix. Le devoir m'appelle. Ce soir , c'est sûr, on se donne le temps d'écouter ce nouvel Hot Club.

En attendant, il y a sur YouTube un document intitulé "Making of Night Town" d'une dizaine de minutes.

http://www.youtube.com/watch?v=oeR6IPEAhPk

A partir de là, chacun pourra, si le coeur lui en dit, consulter plusieurs autres vidéos. En particulier, une très belle version d'environ 5 minutes de "J'attendrai".

http://www.youtube.com/watch?v=5tfoSVFhsbA&feature=relmfu

dimanche 11 décembre 2011

mardi 13 décembre - à propos de frère jacques round about offenbach : complément

Je me rends compte à l'instant qu'on peut écouter sur YouTube le morceau n° 3 du dernier opus de G. Trovesi et G. Coscia, dont j'ai rendu compte dans mes posts datés du samedi 10 et du dimanche 11. Il s'agit de "Piff, paff, pouff", tiré de la Duchesse de Gérolstein d'Offenbach et de "La Duchesse nei caraibi" du duo.

http://www.youtube.com/watch?v=V7wpyrBjL5I

Bonne écoute !

D'autre part, je ne sais plus si je l'ai déjà signalé, mais sur le site ECM on peut écouter quatre titres. On commence à avoir une idée assez juste de l'esprit et de la technique du duo.

http://player.ecmrecords.com/trovesi-coscia/music

mardi 13 décembre - galliano satie : une intuition qui prend corps

Dans mon post daté du 21 octobre, j'écrivais le paragraphe suivant :

"Comme je rangeais le cd "Nino Rota" dans son boitier, une intuition m'a traversé l'esprit. Le prochain opus de Richard Galliano chez Deutsche Grammophon, le troisième donc, puisqu'on sait bien que "jamais deux sans trois", sera(it) consacré à Erik Satie".

Dans la suite de mon texte, j'essayais d'expliciter, d'abord pour moi-même, les "bonnes raisons" capables de justifier cette intuition. Et justement, il me semble qu'il y en a quelques unes assez crédibles. Je n'y reviens pas. Mais, d'autres éléments viennent renforcer cette intuition. Françoise, en effet, en consultant l'agenda de  Richard Galliano sur son site officiel, a découvert cette information :

Richard Galliano donnera un récital Satie à Morbegno, en Italie, le 10 mars 2012.

M'est avis, mon cher Watson, que cette piste pourrait bien confirmer notre intuition. A suivre...

lundi 12 décembre - pascal contet nous offre la nuit de l'accordéon

Nuit du 10 au 11 décembre, de 1 h à 7 heures, Pascal Contet a offert à tous les amateurs de piano à bretelles, de piano du pauvre, d'orgue portatif et autres boites à frissons, une "Nuit de l'accordéon". Une vraie nuit : de 1 h. à 7 h. non stop. Un vrai cadeau.

Je m'étais préparé à écouter le plus longtemps possible en direct les propositions de Pascal. J'ai écouté la première partie consacrée à l'accordéon et la chanson ; la deuxième intitulée "l'accordéon jazz fait sa java" ; j'ai eu comme un petit coup de pompe, à 3 h 20, au début de "l'accordéon fait son cinéma". Je me suis endormi. Mais, je compte bien écouter cette troisième partie en ré-écoute sur France Musique, de même que les parties 4 : "l'accordéon nous parle de la transcription, des classiques et de la création aujourd'hui" et 5 : "l'accordéon des ailleurs".

J'ai essayé ce matin de retrouver l'émission sur France Musique, mais en vain, jusqu'à ce que Françoise, par des chemins dont elle a seule le secret : "tâtonnements, intuitions et souris folle", ne m'indique ce lien, par lequel on accède au programme de cette nuit magique. A la louche, plus de 80 morceaux...

http://sites.radiofrance.fr/francemusique/ev/fiche.php?eve_id=280000650

Une première mouture de cette nuit avait été diffusée, en 5 épisodes, entre 0 h et 1 h, du 16 au 20 août. Je me rappelle y avoir consacré alors 5 posts, datés du 30 août. En interrogeant Google avec "pascal contet ballade sur la voie nacrée", on retrouve le programme initial, émission par émission, de la nuit de l'accordéon avec, en prime, les vignettes des cds.

Finalement, une belle entreprise, une belle réussite, une belle mise en valeur de l'accordéon dans tous ses états. Merci Pascal !

dimanche 11 décembre - spécial copinage : des nouvelles de bouteille en bretelles

... reçu un courriel de l'association ADARA, qui organise du 23 au 25 mars 2012 à Bourg Saint Andéol, en Ardèche, le festival "Bouteille en bretelles". Un beau projet ! Un autre beau projet : les soutenir. Pour cela, lire la page. Il y a un bulletin d'adhésion...


Chèr(e)s futur(e)s adhérent(e)s,

Nous avons le plaisir de vous annoncer la naissance de notre Association pour le Développement de l’Accordéon en Rhône-Alpes, ADARA, en date du 19 septembre dernier.
Notre projet artistique est de développer l'accordéon, aussi bien chromatique que diatonique, et plus largement toute sa famille instrumentale (bandonéon, concertina, accordina…). Nous viserons ainsi, à travers nos actions, à promouvoir et à diffuser l'instrument sous les formes les plus diverses: stages, classes de maître, enregistrements sonores, publications, conférences, expositions ou encore concerts.

C’est en effet ce dernier aspect, le spectacle vivant, que nous avons choisi pour lancer la saison 2011-2012 avec le festival Bouteille en Bretelles, qui aura lieu du 23 au 25 mars 2012 à Bourg St Andéol, Ardèche. Vous aurez ainsi le plaisir de (re)découvrir des artistes internationaux mais aussi des « Jeunes Talents ». Gage de confiance des professionnels, l’évènement accueillera dès sa première édition un parrain d’exception en la personne de Monsieur Marcel Azzola.

Je vous invite à adhérer à l’association ADARA afin de soutenir nos projets. Suivant votre désir d’engagement, nous vous garantissons l’abonnement à notre lettre d’information et l’invitation à notre Assemblée Générale annuelle, mais aussi l’accès au tarif réduit de nos manifestations ou encore des rencontres privilégiées avec les artistes.
                                                                       La Présidente, Agnès Binet


BULLETIN D’ADHESION

Je soussigné(e).........................................................................................

Demeurant...............................................................................................

Code postal.................................Ville.....................................................

Téléphone................................................................................................

Courriel....................................................................................................

souhaite partager l’aventure de l’association ADARA et participer à la diffusion de l’accordéon pour la saison 2011-2012 comme :

[  ]  MEMBRE – cotisation annuelle 10€

[  ]  MEMBRE BIENFAITEUR – cotisation annuelle 30€

[  ] MEMBRE D’HONNEUR – cotisation annuelle 100€ et plus

Date et signature

Règlement par chèque joint libellé à l’ordre de l’association ADARA.

Bulletin à envoyer par courrier postal à l’adresse suivante :

Association ADARA

10 rue Jeanne D’Arc

07700 Bourg St Andéol

samedi 10 décembre 2011

dimanche 11 décembre - frère jacques, trovesi et coscia

"Frère Jacques", sous-titré "Round about Offenbach", est un disque ECM de Gianluigi Trovesi et Gianni Coscia, deux complices de longue date dont on connait le talent. Deux valeurs sûres à la bourse des musiciens. J'ai dit hier comment je l'avais déniché en fouillant parmi les disques classiques. Depuis, nous avons mis à profit, Françoise et moi, tous les moments possibles pour écouter ce denier album du duo et, on peut le dire sans hésitation, c'est un très bel ouvrage. Je n'ai pas pu ou su trouver des extraits, ni des morceaux, ni des vidéos, mais le lien ci-dessous ouvre sur un site qui permet d'écouter quelques secondes de chacun des titres et l'ensemble, qui s'écoute en continu, donne finalement une bonne image de cette oeuvre.

http://www.challengerecords.com/product/1319104307

J'ai toujours trouvé plutôt ridicules les gens qui vous disent qu'il faut absolument lire tel livre ou voir tel film ou écouter tel disque. L'expérience prouve en effet que ce qui parait indispensable aujourd'hui sera le plus souvent oublié demain, après-demain au plus tard, et remplacé par un livre, un film ou un disque tout aussi nécessaire. Je ne tomberai donc pas dans ce travers, mais je puis dire sans crainte de me tromper d'une part que l'achat de ce disque sera un bon choix - aucun risque de le regretter - et d'autre part que l'ayant écouté on aura envie de le ré-écouter, et que l'on en tirera beaucoup de plaisir.

Pour ma part, j'ai aimé la ligne claire de la clarinette de G. Trovesi et la présence de G. Coscia dans sa façon de l'accompagner et, plus encore, leurs dialogues. Je dis bien dialogues au pluriel, car les modalités de leurs échanges sont multiples, variées et complexes. Leur complicité est patente et contribue pour beaucoup au plaisir de l'écoute de ce "Frère Jacques".

Pour caractériser ce disque, quelques renseignements suffiront. Les quatre premiers titres donnent en effet la structure et l'esprit de l'ensemble :

1. [6:48 ] Sognando Hélène, Trovesi / Coscia
   Oui ! c'est un rêve, Offenbach, La belle Hélène

2. [2:09]  Ah ! que les hommes sont bêtes, Offenbach, La Périchole
   Mon Dieu, mon Dieu, Trovesi / Coscia

3. [3:51] Piff, paff, pouff, Offenbach, La grande duchesse de Gérolstein
    La duchesse nei caraibi, Trovesi / Coscia

4. [4:32] Tangoffenbach, Trovesi / Coscia

etc... etc...

Comme on peut le voir, les titres sont un entrelacs d'oeuvres d'Offenbach, "frère Jacques", et de Trovesi et Coscia. Oeuvres d'Offenbach revisitées par le duo ; oeuvres originales du duo dans l'esprit d'Offenbach : rigueur de la composition, notes pétillantes comme du champagne, humour et virtuosité sans ostentation. On sent bien que le duo a une connaissance approfondie et intime d'Offenbach ; bien plus une fraternité effective. C'est ce qui les autorise à bon droit à faire de leur album un tissage entre leurs compositions et celles d'Offenbach. Mais inversement on prend plaisir à repérer à travers leurs interprétations l'influence de la musique kletzmer, des comédies musicales américaines et de phrasés venus directement du jazz.

Bon ! En bref, un beau disque.

jeudi 8 décembre 2011

samedi 10 décembre - gianluigi trovesi et gianni coscia : permanence d'un projet

Françoise s'est lancée, depuis quelques semaines, dans un projet au long cours. Elle apprend l'espagnol, une langue pour laquelle elle a une particulière affection. Le jeudi après-midi est consacré à cette activité. J'en ai profité pour aller faire un tour du côté du Parvis et pour parcourir tous les rayons de cds. Beaucoup de nouveaux disques de jazz, des compilations, du folklore, un peu de trad', de la musique du monde, surtout de l'Afrique, la nième réédition des concerts de Gotan Project, un disque de Nils Landgren :" The Moon, the Stars & You", où Richard Galliano intervient sur deux morceaux... J'hésite, puis je le laisse. Parmi des disques de musique italienne, le cd de Daniele di Bonaventura, que nous lui avons fait signer à Marciac, "Sine Nomine". Que fait-il ici ? Il faudrait demander au stagiaire recruté pour le coup de feu des fêtes. Bref ! Rien de nature à déclencher ma pulsion d'achat.

Tout de même, avant de quitter le Parvis, à tout hasard, un petit tour du côté du classique. Pas d'accordéon. Je m'y attendais. Mais, si ! Voilà une pochette qui attire mon attention :

- "Frère Jacques, Round About Offenbach / Gianluigi Trovesi, Gianni Coscia", ECM, 2011.

On ne peut s'y tromper, cette pochette est bien de la même famille que deux autres disques ECM que je connais de ce duo :

- "In cerca di cibo", ECM, 2000.
- "Round About Weill / Gianluigi Trovesi, Gianni Coscia", ECM, 2005.

En arrivant à la maison, je me fais ce plaisir d'aligner les trois disques, histoire de vérifier qu'ils sont bien apparentés et qu'ils font bien partie de la famille ECM. Avant d'être de la musique, ce sont de beaux objets culturels : photographies de couverture en noir et blanc avec une infinité de dégradés de gris, photographies intérieures qui sont de beaux portraits, préface en forme d'essai d'Umberto Eco pour chacun des trois albums :

- Diavoli in Musica pour le premier,
- Contaminando nel dormiveglia pour le deuxième,
- Jacques e i suoi Fratelli pour le troisième.

Les trois albums relèvent d'un même projet qui s'approfondit avec le temps. Le premier s'inspire de la musique de Fiorenzo Carpi, qui a fait maintes musiques de films et en particulier "Pinocchio". Plusieurs morceaux sont des adaptation, des interprétations, des re-lectures d'oeuvres de F. Carpi parmi lesques s'insèrent des pièces originales de Trovesi (clarinette) et Coscia (accordéon), ou des pièces de jazz, comme "Django" de John Lewis. Le deuxième disque reprend la même structure : oeuvres de Kurt Weill, oeuvres du duo, oeuvres empruntées à d'autres auteurs, par exemple "Cumparsita Maggiorata" de Gerardo Malos Rodriguez, ou chant traditionnel italien. Quant au troisième album, il est fait d'alternances entre des morceaux d'Offenbach tirés de "La belle Hélène", "La grande duchesse de Gérolstein", "Les contes d'Hoffman", etc... et des oeuvres originales du duo.  


J'ai attendu le retour de Françoise pour écouter ce troisième opus du duo consacré à la musique d'Offenbach et intitulé avec un clin d'oeil "Frère Jacques". Diverses obligations et autres impedimenta de la vie quotidienne ne nous ont pas permis de trouver le temps d'écouter tous les morceaux. Ce sera pour demain. Mais d'ores et déjà, on en a entendu assez pour savoir que cet album s'inscrit bien dans la trajectoire du projet déjà illustré par "In cerca di cibo" et "Round about Weil".  Une musique rigoureuse, dépouillée, parfois jusqu'à l'austérité, et pleine d'humour. Musique, texte, photographie : un bel objet culturel. Une entreprise de profonde culture comme en témoigne la manière dont G. Trovesi et G. Coscia s'approprient pour leur donner une nouvelle vie des oeuvres déjà reconnues par la culture commune.   

Ci-dessous, le lien vers la présentation du disque sur le site ECM, avec quelques extraits à écouter.


mercredi 7 décembre 2011

vendredi 9 décembre - le new meeting quartet : lusitania

Depuis quelques jours, Françoise campe devant son ordinateur, l'air très affairé. Elle accumule des notes sur des feuilles volantes, le casque vissé sur ses oreilles. Prière de ne déranger que pour une affaire d'extrême importance. L'air de rien, je jette tout de même un coup d'oeil sur son bureau, histoire de voir ce qu'elle écoute avec une telle attention. Ce n'est pas évident tant les livres, revues et autres papiers occupent toute la place disponible. Il s'agit du cd de New Meeting Quartet.

Mais, mercredi soir, comme je rejoins mon ordinateur après avoir regardé avec intérêt une émission de la série "Des racines et des ailes" sur "Paris authentique, Paris éclectique", avec plein de morceaux d'accordéon, style new musette, des artisans, des mariniers et des jardiniers, Françoise me dit, laconique : "J'ai fait un texte ". Evidemment, j'ai envie de savoir ce qu'elle a dit de son écoute de "Lusitania".

Eh bien, je vous le dis, c'est vraiment bien. Jugez par vous-même, vous m'en direz des nouvelles.   

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/12/le-new-meeting-quartet-lusitania.html

mardi 6 décembre 2011

jeudi 8 décembre - y a pas que l'accordéon... y a aussi vladimir velickovic aux abattoirs à toulouse

Toulouse. Musée des Abattoirs. Exposition "Vladimir Velickovic - Les versants du silence", du 18 novembre 2011 au 29 janvier 2012. On s'est accordé une heure, entre 16 et 17, mercredi 31 novembre, pour la visiter. Quel choc ! Imaginez par exemple ce tableau : 200 x (4 x 150 ) ! D'emblée, on est comme aspiré par le noir profond où s'agitent et se contorsionnent des figures humaines fuyant vers un horizon sans issues ou déjà démembrées. Stupéfaction et fascination ; cauchemar. On pense à André Breton déclarant dans le manifeste du surréalisme : " La beauté sera convulsive ou ne sera pas ".   


Cette exposition est consacrée à l'ensemble de l'oeuvre de ce peintre né à Belgrade en 1935. La présentation des tableaux ne suit pas un ordre chronologique strict, ni thématique, mais une sorte de mixte des deux, qui nous montre les obsessions de cet artiste et leur évolution ou leurs changements suivant un parcours récurrent ou spiralaire. En tout cas, une exposition monumentale ou magistrale, comme on voudra, mais une exposition dont on sort secoué... Parmi les thèmes ou, suivant un terme qui me parait préférable, parmi les obsessions de Velickovic, l'exposition en retient sept :

- les représentations de la crucifixion ou, plus exactement, l'interprétation qu'en donne cet artiste,
- les représentations de la figure du gisant en écho à la tradition picturale,
- l'origine, que l'on pourrait spécifier en origine du monde et en accouchement de bêtes immondes,
- le néant ou la destruction, voire la néantisation,
- l'humain en mouvement vers le vide,
- le bestiaire de l'inconscient : chiens, corbeaux, rats, cochons,
- les lieux que l'on voudrait ignorer, entre squatts et salles de tortures.

C'est ainsi que l'on croise Grünewald et le retable d'Issenheim, les gisants de Mantegna, les gravures de Callot ou les désastres de la guerre de Goya ; c'est ainsi, comme le remarque Françoise, que l'on croise Dante et son enfer où il est question d'hommes nus et sans défenses harcelés par des chiens sauvages ; avec Dante, on croise aussi Jérôme Bosch et ses figures humaines déformées, tragiques et grotesques ; ce sont aussi des paysages désolés à perte de vue qui font penser à Maldoror et à Lautréamont ; bien sûr aussi, comment ne pas reconnaitre la figure fantômatique du marquis de Sade errant parmi des tableaux de scènes de torture ; dans une autre salle, la course d'un lévrier nous rappelle les photographies de sujets en mouvement prises par Muybridge ou par Etienne-Jules Marey ; sur un autre mur de la salle consacrée aux obsessions de l'origine, forcément on pense à "L'origine du monde" de Courbet, mais dans une interprétation horrifique. Inutile d'ajouter que l'ensemble de l'exposition est ainsi saturé de références culturelles.

Quant à l'origine de ces obsessions, pas question de se livrer ici à quelque psychanalyse de bistrot. Il suffit de rappeler que Velickovic est né à Belgrade en 1935. On ne peut pas ne pas penser aux horreurs de la seconde guette mondiale dans les Balkans et, plus près de nous, aux horreurs qui ont suivi l'éclatement de la Yougoslavie. On n'a pas fini de découvrir encore aujourd'hui de nouveaux charniers. Bref, le monde de Velickovic est le monde des obsessions morbides d'un européen du vingtième siècle. Ni plus ni moins. sauf que lui les transforme en créations artistiques. Par exemple, ces tableaux immenses de paysages réduits à un brouillard noir s'élevant au-dessus d'une terre noire, avec, entre les deux, pour les séparer, une ligne rouge comme un chapelet d'incendies. Irrespirable ! Par exemple, ces gisants ou ces corps torturés sans têtes auxquels font face des têtes sans corps.

Ci-dessous, j'ai choisi sept photographies. Il ne s'agissait pas pour moi d'illustrer chacun des thèmes décrits ci-dessus, mais simplement de les évoquer de manière synthétique, en ce sens que souvent plusieurs thèmes co-existent dans un même tableau.

Première photographie : un gisant sans tête. Il faut imaginer un tableau de 195 x 600 cms.


Ici, une peinture d'un chien courant, façon Muybridge ou Marey. Un regard analytique.

Exemple de ces tableaux de corps torturés et souvent abandonnés dans des lieux effrayants.

L'obsession des corbeaux rencontre l'obsession de la crucifixion. Les corbeaux, effrayants, comme le seront ailleurs des chiens, des rats ou des cochons. L'inconscient en pleine figure.


L'origine de la bête immonde. Hommage à Courbet revisité par Sade.

L'homme qui court, oui... mais vers quoi ? Le vide, le rien , le néant... A moins que les rats attachés à ces mollets ne l'aient dévoré ou du moins déchiqueté avant... Avant quoi ? Avant rien...

Devant ce tableau, je n'ai pu m'empêcher de penser à Goya. Ce n'est pas rien, c'est presque que rien... A moins que ce qui reste, après les combats qui n'ont laissé aucun survivant sur le terrain, ce ne soit moins que rien.


Les deux photographies ci-dessous n'ont certes pas pour but d'expliquer la technique de Velickovic. Il faudrait pour cela beaucoup d'exemples et une analyse fine et savante. Je les ai choisies parce que l'une montre la technique picturale de l'artiste, l'autre sa technique de dessin. J'avoue que je reste fasciné devant ces deux images : de la trace matérielle au sens pour la tête de chien...

... du trait au sens pour ce dessin.

Dans les deux cas, ma fascination tient à ce mystère : comment la signification émerge-t-elle de la disposition en deux dimensions de traces matérielles ou d'un lacis de traits ? Comment le sens advient-il à la contemplation de ces traces ?    

lundi 5 décembre 2011

mercredi 7 décembre - à propos de mistico mediterraneo en concert à marciac

Pendant que je mettais à jour mes impressions quant au concert donné samedi à Marciac par A Filetta, Paolo Fresu et Daniele di Bonaventura, Françoise, à son bureau, le casque sur ses oreilles, écoutait en boucle "Mistico Mediterraneo" en rédigeant les siennes. Je me reconnais évidemment beaucoup dans celles-ci, mais surtout j'y découvre des observations qui m'avaient échappé, des manières de percevoir ou de dire ce que nous avons vécu et partagé qui sont autant d'éclairages nouveaux. En un mot, ça vaut le détour, d'autant plus qu'il suffit d'un clic...

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/12/filetta-paolo-fresu-daniele-di.html

mercredi 7 décembre - à propos d'a filetta et de daniele di bonaventura...

A propos du concert de Marciac, dont j'ai essayé de rendre compte dans mes posts datés de lundi et de mardi, et à titre de complément pour ceux que ces artistes intéressent, ci-dessous quelques liens utiles.

- Le site officiel de A Filetta

http://www.afiletta.com/

- Un beau document YouTube intitulé "Comme un souffle", et qui ouvre sur moult autres liens

http://www.youtube.com/watch?v=j7GINdTFQ9s

- Un grand choix sur Deezer

http://www.deezer.com/fr/music/a-filetta#/music/a-filetta

- Le site officiel de Daniele di Bonaventura

http://www.danieledibonaventura.com/

- ... et, sur ce site, en rubrique "vidéo", un magnifique solo au bandonéon enregistré en août 2007

http://www.danieledibonaventura.com/video/index.htm

A chacun, ensuite, à sa guise, d'explorer d'autres pistes sur Google...

mardi 6 décembre - daniele di bonaventura à marciac : six photonotes

Le choix était difficile. Finalement, j'ai décidé de garder six photonotes de la prestation de Daniele di Bonaventura à l'Astrada. Je les ai gardées parce qu'à des titres divers elles me paraissent bien significatives de son attitude et de sa posture. Mais il me parait de peu d'intérêt d'expliciter pour chacune d'entre elles les raisons de cette valeur significative pour moi. Je me contenterai donc de les situer dans le cours du concert par l'instant où ces photographies ont été prises.
21h25.


21h36.

21h37.
21h52.


22h05.

22h07.

lundi 5 décembre - a filetta corsican voices, paolo fresu et daniele di bonaventura à marciac

Samedi 3 décembre. Concert à Marciac, à l'Astrada, à 21 heures. A Filetta Corsican Voices, Paolo Fresu, Daniele di Bonaventura présentent leur disque :"Mistico Mediterraneo", édité en 2011 par ECM.

Départ de Pau à 18 heures. Une route étroite, mais bien balisée, monte, descend, se tortille, redescend puis remonte, et ainsi de suite pendant soixante kilomètres jusqu'à Marciac. Arrivée à 19 heures. On gare la voiture sur le parking de l'Astrada et, comme on commence à avoir nos habitudes, on rejoint un restaurant, "Le coin gourmand", où l'on mange bien dans un cadre plutôt cosy.  Les clients se saluent en souriant, car ils savent bien qu'ils se retrouveront après le dîner dans le hall de la salle de concert.

Le maître d'hôtel nous installe à une table pour deux personnes, juste à côté d'une tablée de neuf commensaux. On voit bien en effet qu'ils ont l'habitude de partager leurs repas. Ils discutent dans le plus grand calme et, si je puis dire, leurs échanges sont à la fois détendus et sérieux. Il y a là  les sept chanteurs d'A Filetta, Paolo Fresu, en bout de table , et Daniele di Bonaventura. Je profite d'un échange de regards avec l'un d'entre eux pour solliciter de leur part une signature sur la pochette du disque "Mistico Mediterraneo". Ils acceptent sans difficultés.


Au menu, on choisit un pavé de merlu avec ses légumes et, comme dessert, une poire enrobée de chocolat chaud pour Françoise, un concerto de chataîgnes et marrons pour moi. Avec ça, une demi-bouteille de blanc sec de Saint-Mont, un cru local.

Le concert est magnifique. Trois mots me viennent à l'esprit : simplicité, profondeur et intériorité. Pas de fioritures, pas d'effets faciles. On pense à quelques chants sacrés, sans pour autant qu'ils soient religieux. Je me dis que la notion de mysticisme, présente dans le titre du cd, est on ne peut plus juste.

Cette photographie a été prise à 21h15, au début du concert. On voit la disposition des artistes : P. Fresu à gauche, D. di Bonaventura à droite, les sept chanteurs soudés comme un seul corps. Au cours du concert, l'ensemble variera sa géomètrie : duos de Fresu et di Bonaventura, nombre de chanteurs variable, etc... Mais toujours une précision et une rigueur sans failles. A Filetta est impressionnant d'homogénéité et, je l'ai déjà dit, de profondeur et d'intériorité. Paolo Fresu joue de la trompette comme un dessinateur dont le trait ne s'écarte jamais de l'essentiel. Daniele di Bonaventura tire de son bandonéon des sons nerveux et chauds que je n'avais encore jamais entendus. Il faudra que je l'écoute attentivement pour essayer de mieux identifier mon impression première.



Cette photographie a été prise à 22h38, en fin de concert. Paolo Fresu s'est levé et joint à l'ensemble des chanteurs. Mais l'impression que je garde est celle d'une extrême économie de mouvements qui est tout à fait impressionnante.


Après le concert, les neuf artistes se prêtent de bonne grâce à la cérémonie des signatures. Comme ils nous les ont données au restaurant, on en profite pour demander à Paolo Fresu de bien vouloir nous dédicacer deux disques, que nous avions apportés avec nous : "Mare Nostrum" et "P.A.F". C'est l'occasion d'évoquer la salle Gaveau où nous avions découvert celui-là. "P.A.F" le surprend et l'amuse. Il nous dit :" c'est vieux ça !". Occasion d'évoquer un festival à Junas où il avait joué d'abord "Mare Nostrum" avec R. Galliano et J. Lundgren, puis en trio avec Antonello Salis et Furio di Castri. On peut remarquer, à droite, sur la pochette de "P.A.F.", un trait vertical, minimal et déterminé. C'est la signature de Paolo Fresu. Elle n'est pas sans rappeler les sons qu'il tire de sa trompette. Souple, sec, fluide et acéré comme une flèche.  



Et puis, on s'avise qu'il y a aussi quelques exemplaires d'un album de Daniele di Bonaventura :

- "Sine Nomine / Daniele di Bonaventura / Vertere String Quartet", enregistré en 2008, distribué par harmonia Mundi.



Comme on peut le voir ci-dessous, après avoir hésité sur l'orthographe de nos prénoms, Daniele di Bonaventura comprend qu'il s'agit de "Francesca" et de "Michele" ; ça va mieux en italien.


Bon ! 23h30, il est temps de quitter l'Astrada et Marciac, et de se plonger dans la nuit noire. Tom-Tom nous guide avec précision. On découvre "Sine Nomine". Sur cette route départementale entre Gers et Pyrénées-Atlantiques, on s'imagine seuls au monde. C'est sûr, on n'a pas fini d'écouter ce disque de facture très classique. 

Arrivée à la maison à 0h30. On a comme une petite faim. Je fais réchauffer du riz. Comment l'accompagner ? Finalement, j'ouvre une boite de calamars à l'encre et, je vous le dis, il n'en reste pas une miette. Une bière, un morceau de chocolat, quatre pruneaux d'Agen... C'est bon ! On peut aller se coucher et rêvant au concert dont on garde en tête mille images qui se télescopent.