lundi 31 octobre 2011

mardi 1er novembre - accordéon & accordéonistes est arrivé-é-é...

"Accordéon & accordéonistes", numéro 113, novembre 2011. 7 euros. 92 pages.

La dame de la poste a déposé hier lundi, à midi pile, cette dernière livraison de la bible mensuelle de l'accordéon dans la boite à lettres. Je me donne le temps de la déguster page à page, mais d'abord un premier survol, histoire de voir ce qui accroche mon attention et me donne envie d'en savoir un peu plus. Parcours subjectif s'il en est, puisqu'il ne s'agit même pas de lecture en diagonale, mais seulement d'impressions immédiates.

En couverture, "Samouraï", un quintet de diatoniques, dont j'avais dit quelques mots dans mon post du 27 août. Du coup, j'ai évidemment envie d'en savoir plus sur ce projet présenté en "Tête d'affiche". La photographie des cinq accordéonistes est plus descriptive et moins humoristique que celle de la pochette du disque, qui est remarquable, mais elle suffit pour donner une idée de leur comportement. Disons qu'ils semblent loin d'engendrer la mélancolie. 

- page 4, "Rhyl, Pays de Galles, 1899", une photo et un commentaire dans la rubrique "Accordéons d'antan, accordéons lointains". Jusqu'ici, rubrique toujours intéressante.
- pages 8-11, rubrique "Nous y étions", quatre pages de photos et de texte, signé F. Jallot, intitulées "Nuits de Nacre" à Tulle. A première vue, beaucoup d'informations, un compte-rendu lapidaire mais complet sur les manifestations de ce festival, dont un grand nombre nous avait échappé : défaut de stratégie ou d'ubiquité de notre part ?
- pages 14-16, présentation, signée Anne Girard, du quintet "Samuraï" et de son premier opus :"Accordion". A lire pour comparer avec mon post et pour y trouver d'autres informations sur cette formation et son projet.
- pages 20-21, un entretien de F. Jallot avec Juliette. Une citation en exergue :"Je considère l'accordéon comme la petite harmonie de mon orchestre symphonique de poche". Citation qui donne envie d'en savoir plus.
- pages 22-23, autre entretien, signé F.J, avec Bruno Maurice.  Bruno est un copain. On admire sans réserves son jeu ; il a plein de projets plus ou moins avancés. C'est sûr, il va les réaliser. Forcément, on va
lire l'article ligne à ligne.
- pages 24-25, encore un entretien, signé Caroline Barray, sur un accordéoniste diato. En sous-titre :"Un fan de valses et de polkas" ; en illustration, une photo d'un bon géant barbu. A lire dès que possible.
- pages 26-30, deux articles sur l'harmonica, le premier consacré à la présentation du dernier opus de Jean-Jacques Milteau, "Considération", l'autre à la présentation de l'association H2F, "Harmonicas de France Fédération". Après Greg Zlap, j'observe que la revue fait une juste place à l'harmonica. C'est bien ! Mais -  est-ce une impression ? -, le bandonéon me semble moins présent, moins reconnu.
- je passe le cahier "Pédagogie", trop technique pour moi et pour mes intérêts, jusqu'à la dernière page, 46, où Caroline Linant présente Guillaume Hodeau, concepteur et animateur du site Accordéon-bandonéon.com, membre du Quatuor Caliente et auteur d'une méthode :"Le petit accordéoniste".
- au milieu de la revue, "La Gazette du Musette", pages 47 à 66. Une gazette qui, je l'avoue, me laisse perplexe. Par exemple, on y trouve une photographie où sont ensemble J. Baselli, M. Azzola, A. Astier, J. Rossi, en train de jouer et qui semblent occupés à déchiffrer une partition, et cette image est pour moi pleine d'intérêt ; en revanche, les échos et les portraits, qui sont une manière de reconnaissance pour les accordéonistes qui ont les honneurs de ces pages, tout cela me laisse indifférent. J'imagine que ça fait plaisir à ceux qui sont ainsi distingués.
- après l'agenda par régions, pages 76 à 78, trois pages de chroniques : chansons, musiques de danse, folklore, musette. Toujours la même observation : jazz ou classique aux abonnés absents. La revue reste intéressante, mais je la trouve déséquilibrée. Du moins quant à mes intérêts.
- ensuite, la boutique... puis cette dernière rubrique :"Le meilleur pour la fin" qui présente Benji Chatelin, accordéoniste de la formation "Vengeur démasqué" et son disque : " La revanche de la belle-mère". Je continue à trouver pour le moins bizarre le titre de cette rubrique, qui par définition déprécie tout ce qui la  précède. Si en effet on a gardé le meilleur pour la fin, c'est en toute logique que ce que l'on trouve dans les quatre-vingt-huit pages précédentes est de moindre valeur ou de moindre qualité. Sympa pour ceux qui figurent dans les dites pages...
- enfin, page 90, une photographie de Daniel Mille, qui annonce sa présence comme "Tête d'affiche" du numéro de décembre. annonce qui me fait plaisir...  
 

  

dimanche 30 octobre 2011

lundi 31 octobre - dialectique de l'ordre et du désordre

J'avais rangé mes disques, mais je savais bien que ça ne durerait que ce que durent les roses. D'abord, parce que les nouvelles acquisitions finissent par ne plus trouver leur place dans l'ordre alphabétique entre les anciens cds qui ne font guère d'efforts pour les accueillir. Ensuite, parce que nos envies nous poussent à écouter tel ou tel disque, à le ré-écouter, à le laisser provisoirement sur le bord du bureau et ce provisoire dure et d'autres envies d'écoute viennent compliquer la disposition des cds sur le puis les coins du bureau. Ajoutons à cela que Françoise opère de même et que son bureau finit par se couvrir de piles plus ou moins stables de disques, disques qu'elle remet régulièrement sur les étagères en me laissant le soin de les classer suivant mes principes. Ou du moins ce qu'elle croit être mes principes. Et puis, en dehors des envies d'écoute et des achats, il y a aussi comme source de désordre les concerts. Quand on a prévu d'aller à un concert, forcément on écoute les disques correspondants et pour se préparer à la maison et pour accompagner notre route en voiture. Bref, pendant un certain temps, on retrouvait les cds que l'on recherchait sans trop de difficultés. Françoise se rappelait toujours finalement où elle les avait posés ; quant à moi, j'ai toujours eu une bonne mémoire visuelle et je finissais toujours par "voir" où je les avais rangés la dernière fois.

Mais ces méthodes ont des limites et bientôt, comme la montée inexorable de l'inondation, les piles pour ne pas dire les tas de cds ont finit par nous submerger. Alors, j'ai décidé de mettre bon ordre dans tout ce bazar. Pour commencer, il me fallait trouver de l'espace. Difficile problème ! J'ai pris alors conscience que maintes étagères étaient encombrées de notes de cours, de notes ou de plans de stages, de notes de lectures, de projets, de rapports d'audit et de manuscrits de bouquins ou d'articles. J'ai donc décidé de tout porter à la déchetterie. Il y avait là un conteneur pour les papiers et autres cartons. J'y ai vidé les casiers qui remplissaient la malle arrière de la voiture et je suis revenu plus léger à la maison. Une manière de brûler mes vaisseaux et de ne pas m'accrocher aux traces de ma vie antérieure comme un naufragé dans le présent.

Bon ! J'ai pu ainsi classer mes cds de chromatique en laissant un peu de jeu pour les nouveaux cds à venir. Comme il me restait de la place, j'ai pu mettre en bas ma collection d' "Accordéon & accordéonistes" et - les deux colonnes de feuilles, en bas, à gauche - les posts imprimés de mon blog. Depuis décembre 2005, ça en fait du papier !


Sur une autre étagère, j'ai laissé quelques revues, deux ou trois dossiers et le "Petit Robert". Indispensable. A mi-hauteur, à gauche, ce sont "les Galliano". A droite, une place pour les cds en écoute, et des dossiers où sont rangés les billets de réservation pour des concerts futurs. Au dessous, en bas, à gauche, des disques de copains : Philippe de Ezcurra, Bruno Maurice, Jacques Pellarin, Pascal Contet... A côté, une rangée de sélections personnelles. Par exemple, "La flambée montalbanaise", "Indifférence", "Adios Nonino" ou encore des solos, des duos, des trios, des quartets, etc... dont je passe parfois les morceaux en boucle.

En bas, à droite, des dvds de concerts d'accordéon et des "petites choses" que m'ont offertes Charlotte et Camille : un dessin - mon portrait - dans un cadre vert, un accordéon de papier, des petits accordéonistes en pâte à modeler, peints de couleurs vives.


Zoom avant sur "les Galliano". Une sorte d'autel païen.


Sur cette étagère, ci-dessous, les diatoniques. On peut voir qu'ils sont encadrés, en haut et en bas, par des bouquins et des dossiers. J'ai laissé beaucoup de place libre pour les disques qui ne manqueront pas de les rejoindre. Mais cet espace sera un jour insuffisant, alors ces dossiers que j'ai gardés prendront le chemin de la déchetterie et les bouquins celui d'Emmaüs. Ce sera le nouveau prix à payer pour ne pas rester englué dans la nostalgie du passé et pour continuer à cultiver mon désir d'accordéon.  


Et puis, il y a aussi cette colonne, que j'ai décontextualisée : de haut en bas, on y voit deux casiers de compilations ou, plus exactement, d'anthologies comme, par exemple, les trois tomes de "Paris Musette". Puis deux casiers réservés aux cds de Piazzolla. Au-dessous, un casier vide destiné à se remplir. Au-dessous encore, six casiers pour le bandonéon et, enfin, un dernier, qui ne devrait pas rester longtemps vide.



A l'heure actuelle, tout ça est en ordre. On va tout faire pour que ça ne le reste pas longtemps.

dimanche 30 octobre - un monde étrange sans accordéon

Le musée des Beaux-Arts de Pau expose, du 21 octobre au 31 janvier 2011, une soixantaine d'affiches représentatives de ce que l'on pourrait appeler la culture psychédélique. Ce mouvement, qui a émergé, s'est développé et s'est diffusé dans le monde dans la seconde moitié des années 60, en particulier en 67 et 68, est né sur la côte ouest des Etats-Unis, avec son épicentre à San Francisco. On a parlé alors de culture hippie. Comme les autres innovations, elle a été récupérée par le marché et par la pub ; on peut dire qu'elle a été assimilée par la vision du monde commune en perdant sa force révolutionnaire. Mais, au moment de son émergence sur les campus californiens, elle avait une force de subversion explosive, en particulier par sa démarche d'expérimentation systématique de substances hallucinogènes.

Ce qui m'a intéressé dans cette exposition, à Pau, dont je publie ici quelques photographies, c'est de retrouver en effet ce graphisme et cet usage des couleurs si particuliers aux pochettes de disques de groupes musicaux devenus mythiques, comme on dit. La correspondance entre la musique et ces images est parfaite, sans doute parce que l'inspiration est commune, qui trouve sa source et son énergie dans des délires artificiellement provoqués et par la recherche de sensations inouïes et inimaginables.

Ci-dessous donc, sept images que j'ai choisies avec un seul critère :"le plaisir des yeux". Chemin faisant, on croise Jefferson Airplane, The Gratefull Dead, The Doors, Jimi Hendrix, Santana, etc... mais aussi Vincent (Van Gogh)... ou encore Quicksilver (nom dont on connait le succés aujourd'hui dans le monde du surf)...















Et puis cette image, très différente du style des précédentes, mais qui illuste aussi un courant majeur de cette culture psychédélique, le courant "planant", version soft, où les effets mosaïques, version hard, sans être totalement absents, font une large place à des surfaces quasi monochromes comme délavées. Couleurs que l'on retrouve sur les saris et autres tuniques hippies...



De retour à la maison, j'ai fait quelques recherches autour de "culture psychédélique, musique psychédélique, art psychédélique... et accordéon". Eh bien, rien ou quasiment rien ! Est-ce à dire que l'accordéon, son monde, sa culture, ses sonorités sont incompatibles par essence avec le monde psychédélique... Je n'en crois rien a priori. Il doit bien y avoir un accordéoniste, ici ou là, "sous influence". On peut imaginer un accordéon dans l'univers des Pink Floyd : j'aimerais assez écouter ça. L'accordéon planant ! Cette absence de rencontre entre le monde de l'accordéon et la culture psychédélique me parait plutôt relever d'une certaine conjoncture, propre aux années 60-70, où "le piano à bretelles" était au creux de la vague, trop emblématique du vieux monde, c'est-à-dire d'un monde de vieux. Je le regrette, car des hippies accordéonistes, ça n'aurait pas manqué de force humoristique.






jeudi 27 octobre 2011

jeudi 27 octobre - hip hop et accordéon

Depuis quelques mois, Camille s'est passionnée pour la danse hip hop. Elle va donc au "hip hop" chaque semaine avec une constance remarquable et elle prépare ses prestations avec un sérieux tout professionnel. Elle imagine des chorégraphies, elle les code, elle les teste devant nous et elle les peaufine jusqu'à épuisement. Les vacances de Toussaint à Hossegor sont un espace d'expérimentations ininterrompues. Du coup, je me suis demandé s'il existait quelques documents sur le hip hop et l'accordéon. Je ne rate en effet aucune occasion d'introduire mon instrument de prédilection dans son monde culturel.

Ce que j'ai trouvé m'a paru décevant entre musique fabriquée sur ordinateur - ni accordéon, ni hip hop - et des interviews d'un chanteur qui se réclame du hip hop, mais sans me convaincre.

Et puis, en continuant mes recherches, je suis tombé, je ne saurais dire suivant quelle démarche, sur une série de documents vidéo montrant des images d'un spectacle intitulé "Sources", où un chorégraphe-danseur d'origine haïtienne, Nono Battesti, et Didier Laloy, qu'on ne présente plus, évoluent suivant une sorte de dialectique fascinante.

Ci-dessous, trois extraits du spectacle et un quatrième document qui est une interview des artistes. On comprend, on voit et l'on entend en quoi peut consister une rencontre authentiquement artistique entre un diatonique ouvert à la présence d'autres cultures et un danseur capable de dialoguer avec cet instrument.
http://www.youtube.com/watch?v=lq0wccM0VCc&NR=1

http://www.youtube.com/watch?v=UKxNq9m9PzQ&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=ltI7Gkls5ss&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=OprkwLRpJdA&NR=1

lundi 24 octobre 2011

lundi 24 octobre - y a pas que l'accordéon... y a aussi serge labégorre

Je l'avoue bien volontiers, dimanche matin, je ne connaissais ni le nom ni l'oeuvre picturale de Serge Labégorre. Depuis dimanche après-midi, non seulement je connais quelques toiles de son oeuvre, mais je l'admire. En effet, dimanche, vers 16 heures, nous sommes arrivés à Hossegor pour préparer la venue des petits et nous avons immédiatement remarqué des affiches et des oriflammes annonçant l'exposition de ce peintre, au casino, du 22 octobre au 6 novembre. Autrement dit, à l'occasion des vacances de Toussaint.

Dès que la villa fut ouverte et les convecteurs branchés, nous sommes donc allés voir ce qu'il en était des tableaux de ce peintre. Eh bien, ce fut un choc esthétique. Une peinture puissante, violente, qui fait penser à Francis Bacon, à Lucian Freud et parfois, curieusement, pour la manière dont il fouille les visages avec son pinceau comme avec un scalpel à Alberto  Giacometti. C'est dire à quelle niveau je le situe.

Le site personnel de cet artiste est tout à fait remarquable, en particulier sa photothèque, si bien qu'il me parait inutile de publier ici les photographies que j'ai faites. Il suffit de visiter ce site d'une richesse surprenante.

http://www.sergelabegorre.com/

On notera que cette oeuvre est constituée essentiellement de portraits, d'un expressionnisme féroce et sans concessions, et de quelques paysages ou plutôt de portraits de maisons, étranges et troublantes comme les demeures des films d'Hitchcock. Ce lundi, j'ai proposé une visite à cette exposition à Camille et à Charlotte. Camille ne rêve que de chorégraphies hip hop : elle a décliné l'invitation. Charlotte est venue : elle a été troublée par cette oeuvre. Je n'en suis pas étonné. Tous ces portraits sont autant de chocs. C'est le mot violence qui me vient spontanément à l'esprit pour qualifier l'art de ce peintre. Si l'inconscient existe, c'est une oeuvre qui lui parle directement.

Comme la photothèque de Serge Labégorre est remarquablement composée et qu'elle donne une idée juste de son oeuvre, si bien qu'il serait tout à fait inutile de publier ici les oeuvres exposées au casino d'Hossegor, je me contenterai de quelques photographies qui m'ont particulièrement touché et intéressé, touché par leur impact affectif, intéressé par leur technique.

C'est ainsi que l'exposition des tableaux ci-dessous m'a scotché sur place quand je les ai découverts dans ce salon que l'on devine magnifique. Une crucifixtion qui vous saute à la gueule : le christ et les deux larrons. Autour, de part et d'autre, des portraits de prélats, des cardinaux, portraits cruels de personnages inquiétants. Il y a de l'inquisition dans l'air.


A partir de ce choc initial, je me suis attaché à la figure du christ, passant ainsi par une suite de transitions de l'émotion au regard technique.


En s'approchant du personnage central, le christ, on commence à percevoir la technique du peintre. Une peinture acrylique. Des formes brutes, pas de dégradés. Des traits comme des coups de sabre.
En s'approchant encore un peu, on arrive à la limite entre expressionnisme et abstraction. On se demande comment le visage de souffrance prend forme. On imagine un combat, un corps à corps entre le peintre et la surface de la toile.


On est maintenant du côté de l'abstraction, en-deça de la forme significative.



Je l'avoue, je reste fasciné par ces traits ci-dessous, ce lacis de couleurs brutales, dont je sais que c'est la machoire du christ.

Et je me prends à imaginer un compositeur inspiré par cette oeuvre, voire seulement par ce triptyque. Je pense évidemment à Sofia Gubaidulina ou à Kimmo Pohjonen. Et comme interprète ? A Pohjonen lui-même, forcément, pour ses compositions ; à Pascal Contet pour celles de Gubaidulina. En tout cas, la rencontre entre les portraits de Serge Labégorre et l'accordéon, j'en rêve ! Et, réflexion faite, pourquoi pas des compositions ou, mieux encore, des improvisations de Pascal Contet lui-même ? Quelque chose comme "Improvisations sur les tableaux d'une exposition" !









samedi 22 octobre 2011

samedi 22 octobre - new meeting quartet : lusitania

Le 7 novembre, sortie du disque "Lusitania" du New Meeting Quartet. J'ai découvert ce quartet sur Myspace. Je ne me souviens plus par quel cheminement. C'est Françoise, je crois, qui m'avait alerté sur son existence, elle-même ayant été alertée par... Je ne sais qui. En tout cas, sur le site du quartet, on peut écouter cinq titres et ça donne envie d'en écouter plus. On attendra donc le 7 du mois prochain avec impatience.

Les cinq titres sont "Bebe", "Lusitania", "Harlem Manhattan", "Maria la Bella" et "Windows".

Les membres du quartet sont Thierry Ravelli, accordéon, Xavier Triviaux, piano, Jean-Pierre Babarit, contrebasse, Jean-Christophe Galliano, batterie.

Lorsqu'on consulte la "description du produit" sur Amazon, on peut lire les lignes ci-dessous, que je cite in extenso étant donné leur intérêt, tant en ce qui concerne les caractéristiques du disque qu'en ce qui concerne le jugement de leur parrain sur les musiciens :

"Une rencontre percutante entre l'Accordéon et le Piano, accompagnés d'une rythmique Contrebasse / Batterie. A travers des compositions originales dans lesquelles le jazz et les rythmes brésiliens s'entrecroisent, le groupe exprime son envie de faire voyager le public en jouant une musique ensoleillée. Dans un répertoire composé aussi de standards jazz, on notera la présence de compositeurs importants tels que Chick Corea, Miles Davis, Michel Petrucciani, Richard Galliano, ou encore le brésilien Hermeto Pascoal ; des musiciens qui invitent au voyage. Père du batteur et parrain du groupe, Richard Galliano déclare : "Leur musique est à la fois fraîche et spontanée. C'est pour cette raison qu'elle touche le coeur du public. Les parties mélodiques, purement originales, sont efficacement soutenues avec swing et groove par la rythmique. A chaque concert, l'accueil chaleureux et enthousiaste du public confirme que le New Meeting quartet existe pleinement aujourd'hui et pour le plaisir de tous. Avec mon admiration."

ps : le cd est affiché à 10,99 euros sur Amazon. C'est tentant, n'est-il pas vrai ?

jeudi 20 octobre 2011

vendredi 21 octobre - richard galliano erik satie

Comme je rangeais le cd "Nino Rota" dans son boitier, une intuition m'a traversé l'esprit. Le prochain opus de Richard Galliano chez Deutsche Grammophon, le troisième donc, puisqu'on sait bien que "jamais deux sans trois", sera(it) consacré à Erik Satie.

Idée pas si farfelue que ça si l'on considère qu'il a déjà arrangé et joué la "Gnossienne n° 1" avec son New York Trio et la "Gnossienne n° 3" dans le cadre de "Luz Negra". Dans le New York Trio, on trouve déjà Clarence Penn, présent sur le "Nino Rota" ; dans "Luz Negra", on se rappelle la présence d'Alexis Cardenas, de Philippe Aerts et de Raphaël Meijias, complices de Richard dans le projet "Tangaria". Bref, ce n'est pas le personnel qui manque. De plus, je ne connais que ces deux morceaux, mais peut-être en existe-t-il d'autres.

J'imagine déjà un disque comprenant les six "Gnossiennes", mais aussi "Les trois valses distinguées du précieux dégoûté", "Les trois gymnopédies" et quelques autres pièces, que je ne connais pas, à la façon de Satie. En introduction, "Les pantins dansent", au trombone ou à l'accordina... A la manière des introductions du "Bach" ou du "Nino Rota". Et, en conclusion, en forme de signature, comme dans ces deux mêmes disques, "Chat pître", qui a toujours évoqué pour moi, dès les premières mesures, le monde de Satie.

Bon, voilà, j'ai mis mon intuition sur la table... Rendez-vous dans un ou deux ans pour voir si elle se vérifie ou non.

jeudi 20 octobre - ce que françoise pense du nino rota de richard galliano

J'ai essayé, dans mes posts précédents, de traduire en quelques mots mes premières impressions à l'écoute du "Nino Rota" de Richard Galliano. Reste, d'écoute en écoute, à les approfondir. En attendant, ci-dessous, un texte de Françoise qui dit, à sa façon et en toute subjectivité assumée, ses propres impressions. Chacun ayant fait son bout de chemin, on va pouvoir échanger nos sentiments, les confronter, les compléter, si j'ose dire, les complexifier. De bons moments en perspective.   
http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/10/richard-et-nino.html

mercredi 19 octobre 2011

jeudi 20 octobre - à propos du bach et du nino rota de richard galliano

Après avoir exploré dans un premier temps le disque consacré par Richard Galliano et son quintet à Nino Rota, j'ai entrepris de l'écouter en alternance avec celui qu'il a consacré à Bach. Je ne reviens pas sur mes observations d'hier et en particulier sur l'impression d'évidence associée à ces écoutes. Comme si l'on allait dans l'un et l'autre cas à l'essentiel dans l'interprétation d'oeuvres qui font partie de notre patrimoine musical. Malgré mon absence de culture en ce domaine, je reconnais en effet plusieurs des pièces de Bach, de même, ce qui est moins surprenant, que je suis capable de fredonner quasiment tous les airs du Nino Rota. Parenthèse : les thèmes du Parrain, notamment "Love Theme" ou de la Strada, en particulier "Il Circo Giraffa" ou "Solitudine di Gelsomina", c'est la perfection pure. Bref, il faudra que j'essaie d'analyser cette impression d'évidence, mais pour l'instant disons qu'elle correspond au sentiment que "ça" ne pouvait pas être autrement.

Mais en attendant d'approfondir cette impression, je note une analogie entre les deux disques, analogie qui n'est sans doute pas anodine même si le sens m'échappe encore. Les deux disques en effet s'ouvrent avec un morceau sinon insolite du moins un peu surprenant. Pour le disque de Bach, il s'agit d'un morceau : "Badinerie", interprété à l'accordina. Pour celui de Nino Rota, il s'agit de "Waltz" tiré de Godfather, interprété au trombone par Richard Galliano lui-même, solo. Même si l'on sait qu'il a eu une formation approfondie pour jouer de cet instrument, même si le trombone "colle" bien avec le monde de Nino Rota, on conviendra que cette entrée en matière a de quoi surprendre. Dans les deux cas, je me dis que c'est peut-être une manière pour Richard Galliano de nous suggèrer qu'il va nous surprendre, qu'il va nous proposer quelque chose de nouveau ou en tout cas d'un peu "décalé" par rapport à ce que l'on pourrait attendre.

Autre observation : le disque de Bach se termine par une composition originale de Richard Galliano, qui est son "Aria". Le disque de Nino Rota se termine aussi par une composition originale :" Nino". Ce n'est certainement pas par hasard. A mon sens, c'est une manière de nous dire qu'après des années de rumination ou de distillation ou de décantation, comme l'on voudra, il nous donne à écouter "son" Bach ou "son" Nino Rota. Façon de dire, non pas voici comment je les ai assimilés, mais voici comment je me les suis appropriés. Un travail d'assimilation, beaucoup de bons instrumentistes en sont capables ; un travail d'appropriation, c'est tout autre chose et c'est rare. L'un donne des reproductions, l'autre des créations. Par exemple, l'"Aria" ou "Nino", qui sont en quelque sorte les signatures de l'un et l'autre disque.   

mardi 18 octobre 2011

jeudi 20 octobre - à propos du nino rota de richard galliano

Après Bach, voici donc Nino Rota, édité par Deutsche Grammophon. Comme si Richard Galliano se payait le luxe, à l'aube de la soixantaine, de se lancer des défis, se sachant capable de les surmonter :  jouer Bach à l'accordéon à sa façon, c'est-à-dire avec son Victoria et pas avec un orgue portatif ; introduire Nino Rota, façon jazz, dans un catalogue de prestige voué aux oeuvres classiques.

D'abord, une évidence : ce disque s'écoute d'un seul trait. C'est un pur plaisir. On y retrouve la maitrise mélodique de Richard Galliano et l'on se dit qu'il n'y a que lui pour donner une telle interprétation de Nino Rota et pour savoir s'entourer de tels instrumentistes. Tous plus que sobres, tous d'un clacissisme sans concessions, s'il est vrai que le clacissisme, c'est produire le maximum d'effets avec le minimum de moyens. On a l'impression que ce disque est le produit d'une longue distillation, l'expression de l'essence même de la musique de Nino Rota. On écoute et ça coule dee source. Et le choix de la programmation des morceaux n'est pas étranger à ce sentiment : ils se suivent comme les moments d'un film de Fellini. En tout cas ils l'évoquent.

Et puis, il y a aussi un livret de présentation, signé Vincent Bessières. Un livret de 4 pages (en français, en anglais et en allemand), documenté, simple et intelligent. J'en retiens ici quelques idées auxquelles j'adhère sans réserve :

- en premier lieu, cettev idée que Nino Rota et Richard Galliano, outre leur patronyme d'origine italienne, ont en commun la capacité de savoir emprunter aux formes populaires ce qu'elles ont d'universel et de savoir composer de belles mélodies. L'un et l'autre ont ainsi composé des morceaux, disons des airs, qui sont dans toutes les mémoires et qu'en tout cas on peut fredonner tout de suite en écoutant les premières notes. L'un et l'autre ont su se nourrir de traditions et les dépasser en se confrontant à d'autres musiques : Nino Rota aux Etats-Unis ; Richard Galliano avec le new musette, puis New York, l'Amérique du Sud et je ne sais combien de rencontres...
- ensuite, un respect immédiatement perceptible pour les thèmes de Nino Rota. Respect venu de loin, des premières émotions éprouvées en découvrant sa musique ; respect alimenté par la permanence de ces émotions tout au long de la vie deRichard Galliano. C'est en ce sens que je parlais plus haut d'un travail de distillation. Note à note. On pourrait sans doute dire la même chose quant au disque consacré à Bach, disque censé donner un sang (un sens ?) nouveau à cette musique. Travail de maturation, travail de maturité. Prise de risque.
- à propos de ce respect pour la musique de Nino Rota, je retiens cette idée de Richard Galliano, rapportée par Vincent Bessières, à savoir que l'on ne peut tout pardonner au nom de l'improvisation. Une exigence que, me semble-t-il, certains jazzmen ont tendance à oublier parfois. Bref, respect et épure sont deux mots qui qualifient assez bien cet album. Et, j'y reviens, deux mots qui pourraient s'appliquer aussi au disque de Bach.

Enfin, le plaisir très vif que je prends à écouter ce "Nino Rota" me parait tenir aussi et peut-être essentiellement au climat que les musiciens ont construit. Un climat difficile à décrire qui est un mélange indissociable de gaieté et de tristesse, de sourire et de désespoir, en tout cas un mixte de sentiments contradictoires et qu'il faut bien cependant faire tenir ensemble. Quelque chose comme : " La vie, c'est pas drôle, mais faut faire avec, alors autant sourire de tout ". Un stoïcisme sentimental et rigolard. Plutôt joyeux, pour autant que ce terme ne soit pas contradictoire avec l'attitude stoïcienne. Si j'osais, je dirais que la musique de Nino Rota et l'interprétation du quintet me font penser à cette phrase admirable de Bobby Lapointe :" Mon coeur pleure, mais ma bouche rit !".  Du pur stoïcisme !

lundi 17 octobre 2011

mercredi 19 octobre - richard galliano nino rota

Ce lundi 17 octobre, sortie du dernier opus de Richard Galliano consacré à la musique de Nino Rota.



Sur le site de Gingaproduction (Jean-Michel Debie), on peut écouter quelques extraits de ce disque. Je ne retiens que ce site, car plusieurs autres que j'ai consultés étaient techniquement très mauvais. Je note qu'à ma connaissance le-dit site est le seul à faire mention d'un " La Strada Quintet" pour nommer la formation rassemblée pour l'occasion par Richard Galliano.

http://gingaproduction.com/nino_rota/player/nino_rota.html

Par ailleurs, Françoise m'a indiqué une vidéo où Richard Galliano explique son goût pour Nino Rota et en particulier l'émotion que suscite en lui cette musique, émotion qui l'a accompagné toute sa vie.

http://www.off.tv/?post_type=video&p=3100#/video_3097_stu

Par la même occasion, je signale le document ci-dessous, transmis aussi par Françoise, où Richard Galliano s'exprime de manière très précise sur la musique de Bach et son rapport à l'accordéon.

http://www.dailymotion.com/video/xdsf5u_richard-galliano_music

Bon ! C'est pas tout ça... Reste, car c'est bien l'essentiel, à écouter ce "Nino Rota".

mardi 18 octobre - hradcany à bérat : cinq photonotes sur david venitucci

Bérat, un village à 45 kms au sud de Toulouse. Salle polyvalente, transformée par la magie de quelques aménagements : toile noire délimitant un espace plutôt intime avec des tables recouvertes d'une nappe où sont posées quelques bougies ; scène exiguë, mais convenable pour un trio ; un bar qui sert des bières pression bien fraiches. On s'imagine dans un cabaret d'Istanbul, dans une ruelle un peu à l'écart des avenues et autres rues trop fréquentées. Un cabaret pour initiés, pour amateurs de musique authentique, pas pour des hordes de touristes en mal d'exotisme. Je dis bien musique authentique ; je ne la confonds pas avec une musique simplement folklorique ou traditionnelle. Authentique, c'est-à-dire une musique née d'une inspiration qui s'alimente aux rythmes de la musique turque et aux audaces de la musique contemporaine.

 21:19. On note la présence du pupitre où sont posées les partitions. Ce qui n'interdit pas, tout au contraire, les improvisations. Mais, peut-être que la présence du pupitre est rassurante.




21:30. Je ne saurais dire pourquoi, mais cette image traduit bien pour moi l'unité et la cohérence du trio.




21:31. Ci-dessous, une posture que j'ai notée maintes fois au cours du concert. Je ne l'avais pas observée à Muret avec le quartet de "La Linea del Sur". Y aurait-il une posture propre sinon à chaque concert du moins à chaque type de concert ? Une posture inhérente au jeu du quartet de "La Linea...", une autre inhérente au jeu du trio Hradcany... etc... ?




21:33. Le jeu de la main gauche de David m'a littéralement fasciné. Sur ce point, la différence avec le quartet m'a paru patente. Il me semble que cette différence traduit une différence de rapport aux autres instrumentistes. A vérifier.




22:00. Bon, c'est tout simple, ce qui me plait dans cette image, c'est l'expression de l'intériorité en acte, si j'ose dire, une tension créatrice. En plus, l'instrument est beau.

mardi 18 octobre - la linea del sur à muret : sept photonotes de david venitucci

Le premier photographe portraitiste, Nadar, disait en substance que ce qu'il cherchait à saisir, c'était la ressemblance intime. Loin de moi l'idée ou la prétention de chercher à faire des photographies artistiques, car j'ai bien conscience des limites et de mon matériel (limites choisies pour éviter de remplacer l'écoute par le souci de faire des images) et des conditions de prise de vues et de mes compétences, mais cela ne m'empêche pas, en dépit de celles-ci, de me donner pour objectif de saisir, dans l'instant, quelque chose de la subjectivité des accordéonistes ou autres instrumentistes. Disons que je reprends, modestement, à mon compte le projet de Nadar.

C'est donc avec cette visée, que j'ai fait et retenu ces sept photonotes de David Venitucci à Muret.   

21:10. Peu après le début du concert, une absence de tension apparente. Une manière d'entrer dans le jeu pendant le solo introductif de Renaud Garcia-Fons.




21:11. Yeux clos. Pour moi, l'image d'une sorte de regard intérieur ; une manière de dialoguer avec soi-même.




21:12. Même chose avec, en plus, la beauté du Fisart et un éclat de lumière bien venu.




21:20. Ici, on est dans un autre registre, celui de l'attention aux autres et du réseau de regard entre les quatre membres du quartet.




21:24. J'ai noté que David ne se tourne que très rarement vers sa gauche. Il est vrai que ce faisant il tourne le dos aux autres. Solitude de l'improvisateur.




21:29. Bon, celle-ci, je la garde pour le contraste ombre/lumière et pour son aspect "statue".




21:38. Le contraste ombre/lumière s'est atténué. Reste cette image d'un être mi-visage mi-accordéon. Et toujours ce regard intérieur.

lundi 17 octobre - de la linea del sur à hradcany

Octobre, c'est le mois du festival "Jazz sur son 31". 31, c'est le numéro de la Haute-Garonne, donc de la région toulousaine. Un festival chic, en tout cas de haute tenue, comme le suggère le jeu de mots du titre. 

Mardi 11, Muret (25 kms au sud de Toulouse), Théâtre municipal, 21 heures. Concert "La Linea del Sur". Renaud Garcia-Fons, contrebasse, Kiko Ruiz, guitare, Pascal Rollando, percussions, David Venitucci, accordéon.
Vendredi 14, Berat (2500 habitants ; 45 kms au sud de Toulouse), salle polyvalente, 21 heures. Concert "Hradcany". Serge Adam, trompette, Philippe Botta, saxophones, ney, David Venitucci, accordéon.

Point commun entre ces deux concerts : David Venitucci et son Fisart. Autre point commun : un plaisir à la mesure de nos attentes, ce qui n'est pas rien.

Mais, reprenons le récit de ces deux concerts de manière un peu plus détaillée. Françoise ayant exploré la programmation du festival, nous avions retenu depuis longtemps deux places pour "La Linea del Sur". Plaisir d'y retrouver Jean-Marc, de parler accordéon encore et encore - les concerts passés, les concerts à venir -, plaisir d'écouter en concert pour la cinquième fois le quartet, d'écouter tout particulièrement David Venitucci et, après le concert, d'échanger quelques mots amicaux sur le moment qui vient d'avoir lieu, sur ses projets, sur ses cds... Est-ce une observation objective ou un simple effet de ma subjectivité, je trouve le quartet de plus en plus impressionnant quant à son organisation. Je ne parlerais pas de mécanique, ni de rouages, même si l'on pense à quelque dispositif sophistiqué comme un mouvement d'horlogerie, car ce terme ne rendrait pas compte de tout ce qu'il y a de vivant dans cette formation, qui se manifeste dans les échanges de regards entre les quatre instrumentistes et dans une certaine fluidité rigoureuse. De même, observation objective ou impression subjective, je trouve que David Venitucci a de concert en concert une présence de plus en plus forte. Il est vrai qu'au cinquième concert, je sens bien que ma perception et mon attention sont nourries par les concerts antérieurs. Mon attente se fonde de plus en plus sur une sorte d'expérience accumulée et je sens bien que je perçois de mieux en mieux la complexité de son jeu.




La salle est vaste et confortable. La scène est large et le quartet peut s'y déployer en occupant tout l'espace. On reconnait "La Linea del Sur", "Gare Saint Charles", "Valseria", "El Agua de la Vida", "Agua dulce", "Veré".  Que dire ? La chaleur des rappels suffit à dire le plaisir des gens, de même que les discussions de petits groupes à la sortie. On attend déjà la date du sixième concert...

Quelques mots échangés avec David. On quitte Muret vers 23h15. Peu après minuit, il nous envoie un courriel pour nous informer qu'il joue ce vendredi, à 21 heures, à Bérat (45 kms au sud de Toulouse), en trio Hradcany. Surprise ! Cette information nous avait totalement échappé. On doit rentrer à Pau, mais on n'hésite pas une minute : on fera l'aller-retour.

Mercredi donc, retour à Pau : on écoute "10 Hradcany Praha 1", dernier opus du trio. Histoire de se faire l'oreille. Jeudi, on déjeune sur la terrasse. La permanence du beau temps finirait presque par devenir angoissante. Le manque d'eau est évident : au moindre coup de vent les feuilles tombent comme une pluie sèche. Puis, visite à mes parents à Nay.





Vendredi, milieu d'après-midi, en route vers Bérat. Mais d'abord, détour par le Parvis où, peut-être, sera arrivé le "Nino Rota" de Galliano. Pas encore. Par contre, la réédition par les éditions Milan de "El Sueno de Una Noche de Verano", édité en 1986, musique de Piazzolla, deux bandonéons solistes, dont Galliano, ce cd est arrivé. On l'écoutera plus tard. Priorité à l'écoute de Hradcany. On grignote un peu au rstaurant de l'aire du Comminges. Face aux Pyrénées bleues estompées par la brume de chaleur.




Le concert a lieu à 21 heures à la salle polyvalente. On est très en avance. On fait un bonjour rapide à David. Un bistrot est ouvert. On commande deux portos. On regarde un match de hand-ball à la télévision. Au moment de prendre nos billets, on nous remet deux invitations. On est très touché par cette attention. Merci David !

La salle polyvalente est vaste et impersonnelle. Mais une toile noire a été tendue comme un paravent, qui délimite un tiers de l'espace. Des tables de cinq à six personnes ont été dressées, éclairées par des bougies. La scène est petite, mais suffisante pour le trio. Curieusement, cette salle, qui aurait pu être sans attraits, prend forme d'une sorte de cabaret, dont l'acoustique se révèle excellente. Quelque chose de magique.





Et justement, à propos de magie, la musique du trio est magique. Des thèmes venus de l'est, de la Turquie en particulier, mais aussi de la Méditerranée - Corse, Italie - et des improvisations pleines de créativité. On reconnait "Bucarest", "Chjusella" "Il Semaforo", "Azja"...  Je suis fasciné par le jeu de David Venitucci. J'ai hâte d'avoir une autre occasion d'écouter Hradcany, d'autant plus que si j'en juge par les trois opus qu'il a publiés le trio est en constante évolution. La continuité dans le changement et réciproquement. Evidemment, c'est encore un autre plaisir, à la fin du concert, de discuter quelques minutes avec David et de faire signer leur denier cd par Serge Adam et Philippe Botta. Il y a certes d'autres formations qui s'inspirent des rythmes et des thèmes venus de l'Europe de l'Est ou de la Méditerranée, mais Hradcany a quelque chose de spécifique, qui tient, me semble-t-il, au fait que ces influences sont comme assimilées par le trio et traduites en un langage très contemporain. Je parlerais volontiers en l'occurrence d'un travail d'appropriation. C'est comme si le trio s'était approprié une sorte de bien musical commun pour en faire une musique originale. D'autant plus que l'improvisation y tient une place majeure.





Dans la nuit noire, vers 23h15 - 23h30, trois-quarts d'heure de retour vers Toulouse, guidé par Tom-Tom sur des routes étroites jusqu'à l'autoroute à hauteur de Muret. On écoute le songe d'une nuit d'été. Un peu moins de quarante minutes. Quand on retrouve "les petits", on a encore des étoiles sonores plein la tête...





Voilà ! Je m'en tiens à ces quelques traces pour aujourd'hui. Dès demain, j'essaierai de faire une sélection de quelques photonotes de David Venitucci, à l'occasion d'une part du concert de "La Linea del Sur", d'autre part de celui de "Hradcany".

lundi 10 octobre 2011

lundi 10 octobre - à propos de la nuit...

J'ai essayé, dans l'un de mes posts en date du vendredi 7, de présenter le disque de Louis Sclavis :"La nuit", avec Jean-Louis Matinier à l'accordéon. Un beau disque ECM, tout à fait conforme à "l'esprit de la maison". Sobre, sombre, sans concessions. Une belle écriture, une belle musique d'atmosphère, avec deux titres d'improvisation collective, tout en retenue et en suggestions. Rappelons que cette musique est censée être la bande son du film "Dans la nuit" de Charles Vanel. Le dernier muet français. La musique du silence en quelque sorte.

J'en avais donc dit quelques mots et voilà que Françoise, à son tour, a mis ses impressions en mots. Et ça va vaut le détour...

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/10/dans-la-nuit-par-louis-sclavis-etjean.html

Et puis, chemin faisant, un autre petit détour, qui pourrait s'inscrire dans la rubrique :"... y a pas que l'accordéon..."

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/10/le-printemps-en-septembrelete-en.html

... le printemps en septembre... l'été en octobre... Y a plus de saisons !

dimanche 9 octobre 2011

dimanche 9 octobre - de l'image de l'accordéon

Dans le dernier numéro de la revue "Accordéon & accordéonistes", le dernier article est consacré à un musicien américain, Alan Keith, qui joue du diatonique, de la cabrette, de la bombarde et d'autres instruments à vent. A la question de savoir quel est l'état de la scène "accordéonistique" à San Francisco, où il vit, il répond que cette scène est très riche pour les accordéons et les accordéonistes, que son histoire y est ancienne, au point qu'on a cru pendant longtemps que l'accordéon à touches piano avait été inventé par un Italien dans cette ville, et qu'on la retrouve aujourd'hui dans de nombreux groupes et dans différents genres musicaux.

Mais, à la question de savoir quelle est l'image de l'accordéon, Alan Keith répond ceci :"J'ai envie de dire que son image est celle d'un instrument assez folk et traditionnel. Même si on le retrouve dans les groupes pop, je trouve que le succés reste assez limité. L'accordéon est hélas perçu par les jeunes générations, et par mes propres enfants, avec mépris, comme l'instrument des vieux, qui est très ringard. C'est dû à une image qui a perduré, celle donnée lors de l'émission de télévision des années 1950/1960, comme "Lawrence Welk Show"... Une image populaire".

Cette réponse me parait intéressante et me donne à réfléchir sur la situation de l'accordéon, en France, au début du vingt-et-unième siècle. Elle se fonde en effet sur un double clivage, qui est une représentation largement répandue ici et maintenant :

- situation passée vs situation présente
- les vieux vs les jeunes

Or, cette double opposition, ce clivage entre hier et aujourd'hui d'une part, entre les générations d'autre part, ne me parait que partiellement vrai. S'il est vrai que certaines émissions, dans les années 80, ont pu donner de l'accordéon une image ringarde et plus populiste que populaire, peut-on dire que ce qu'il y a de ringardise dans l'image de l'accordéon aujourd'hui découle seulement de ce passé ? Je n'en crois rien. Je prends, quasiment au hasard, douze titres dans les cds de la "boutique" d'"Accordéon & accordéonistes" :

- " Allez guincher"
- " La Boubounette"
- " Refrain pour midinettes"
- " Ma belle Savoie"
- " Viens danser dans mon village"
- " Comme à la ferme"
- " Sur les sentes du Bas-Berry"
- " Pas de chicane dans ma cabane"
- " Un accordéon dans la vallée"
- " Les rois du thé dansant"
- " Les feux de l'amour et de la danse"
- " Cri cri d'amour"

Ils ne datent ni de jadis, ni de naguère, mais d'aujourd'hui. Loin de moi l'idée de dévaluer le plaisir qu'ils peuvent procurer à ceux qui les écoutent et qu'ils font danser. Ce que je veux dire, c'est que l'image ringarde de l'accordéon me parait ne pas avoir comme seule origine des pratiques passées. Si tel était le cas, le cours du temps suffirait pour effacer cette image et la faire disparaitre dans les oubliettes de l'histoire. Rien de tel : l'accordéon contemporain ne pourra se libérer de cette image de ringardise qu'en se démarquant du passé et en prenant ses distances par rapport à la pratique d'aujourd'hui illustrée par les titres ci-dessus, produits d'une petite entreprise qui ne connait pas la crise... Justement parce que la génération des seniors n'est dépourvue ni de moyens, ni d'une santé suffisante pour profiter de ses loisirs.

Cette dernière considération nous renvoie à l'dée reçue que l'accordéon est un instrument de vieux ignoré par les jeunes et au clivage entre générations. Du moins en apparence, car si les seniors consomment un certain accordéon, de plus en plus de jeunes en consomment un autre, plus folk, plus rock, plus trad'. Cet accordéon n'a rien de ringard précisément parce qu'il se distingue de l'accordéon représenté par la liste des titres ci-dessus. Tout me porte à penser que cet accordéon pratiqué ou écouté par des jeunes a un bel avenir devant lui, à condition justement de se démarquer radicalement de celui qui fait danser ou chanter les seniors. S'en démarquer radicalement, car j'ai le sentiment qu'on a bien affaire à deux mondes et que seule la distinction radicale entre ces deux mondes assurera la pérennité de l'accordéon par l'intermédiaire des nouvelles générations.

Je ne sais pas quel est le lectorat de la revue "Accordéon & accordéonistes", mais j'ai l'intuition que sous le singulier "Accordéon" se trouvent en fait ces deux mondes : celui des images d'Epinal et de l'accordéon sub specie aeternitatis, d'une part, celui qui se cherche, qui innove, qui se définit chemin faisant, d'autre part.

A suivre... En espérant qu'un jour viendra où quelques chercheurs en sciences sociales, historiens, sociologues, psychosociologues, géographes, en particulier, voudront bien prendre l'accordéon comme objet de recherche.

samedi 8 octobre 2011

samedi 8 octobre - accordéon & accordéonistes est arrivé-é-é...

"Accordéon & accordéonistes", n° 112, octobre 2011. 7 euros. 92 pages. Comme toujours, un plaisir attendu. Il ne s'agit pas ici de donner une vue objective du contenu de ce numéro, mais tout au contraire de noter, chemin faisant, ce qui, dans cette livraison, a retenu mon attention. C'est ainsi que je ne m'arrête pas sur des rubriques habituelles et délectables, mais impossibles à décrire, comme les échos de la rubrique "pédagogie" (ah ! les photos de groupe des stagiaires de Saint-Sauves, les pyramides d'accordéons !) ou les échos du cahier "musette" (ah ! les photos de groupe comme la photo souvenir du 109 ème banquet annuel de l'amicale des enfants d'Espeyrac !) ou encore les images des couvertures des DVDs de la "boutique" ( des chefs-d'oeuvre pour un musée à venir - à Tulle ? - de l'accordéon kitsch !).

Donc, au fil des pages, je retiens...

- page 6, dans une rubrique nouvelle, mais qui semble s'installer dans la revue, "accordéons d'antan, accordéons lointains", une page titrée "Colombus Ohio" où l'on voit un gentleman américain, au début des années 1870, poser fiérement avec son accordéon. Commentaire succinct mais très documenté. Rubrique à suivre !
-  pages 7 à 10, compte-rendu du concert du lancement de son disque "Air" par Greg Zlap, du carrefour mondial de l'accordéon à Montmagny et d'un concert du duo Melting Pot d'Hiroko Ito. Les trois textes sont signés Françoise Jallot dont l'écriture donne une image chaleureuse et enthousiaste de ces manifestations. Une image qui donne envie par exemple d'écouter "Air" et donc d'acheter le disque, ou de ré-écouter Hiroko Ito ou tel ou tel autre accordéoniste, comme Bruno Maurice ou le Cocktail diatonique, présents à Montmagny. Je continue à apprécier que la passion pour l'accordéon s'exprime avec autant de style.
- pages 14 à 18, "Tête d'affiche" consacrée à Greg Zlap. le sous-titre m'a paru particulièrement heureux : "Le souffle blues'n'roll". A lire en écoutant "Air".
- pages 20-21, présentation d'un quartet d'origine allemande, "Quadro Nuevo", et de son dernier opus :"Grand Voyage". Un article qui donne envie...

Une remarque, en passant... Derrière Greg Zlap, en couverture, un mur de graffitis ; idem pour les photos de la "Tête d'affiche" ; idem pour une accordéoniste de San Francisco ; idem pour un entretien avec un accordéoniste globe-trotter, Angus Martin. "Accordéon & accordéoniste" serait-il devenu une revue hip-hop ! Et l'accordéon lui-même va-t-il investir cet univers ? Pourquoi pas ? L'accordéon comme nouvel instrument de la culture musicale urbaine ? Pourquoi pas ?

- page 66, toujours sous la plume, si j'ose dire, de F. Jallot et, sous la rubrique "Belle boutique", portrait d'une artiste de San Francisco, Skyler Fell, et de sa caverne d'Ali-Baba. Le titre ? "Accordion Apocalypse". Tout est dit. L'accordéon, le cirque, les puces, le bric-à-brac. Un monde où ça prolifère...
- page 89, un portrait d'un accordéoniste américain, Alan Keith, attaché au folklore et aux traditions sous une rubrique que je continue à trouver bizarre :"Le meilleur pour la fin", ce qui est une manière de dévaluer tout ce qui précède et qui n'est pas de nature à faire plaisir aux artistes des articles précédents, c'est-à-dire tous. Je rappelle en effet qu'on est là en page 89.
- Passons sur la rubrique "Chroniques". Je trouve qu'elle est devenue indigente. En tout cas, mon critère de lecture étant l'envie d'écouter tel ou tel cd ou d'en savoir plus sur tel ou tel artiste, je puis dire que cette rubrique est devenue pour moi sans intérêt. Il n'en a pas toujours été ainsi.

- Et puis, pages 56 à 59, la "Tête d'affiche" du cahier "Musette" : un portrait de Thierry Capdeville signé Caroline Linant. Un article bien documenté, qui rend bien compte d'un parcours riche d'expériences et de rencontres. Je me rappelle que nous avions rencontré Thierry Capdeville comme deus ex machina d'un festival organisé par l'association Eoleon à Buzet sur Tarn. Nous avons assisté aux éditions 2008 et 2009. C'est un excellent souvenir : nous y avons découvert  R. Jbanov, S. Voitenko, le duo Bayan Mix, le Nicolas Massoutié Quintet et de jeunes accordéonistes russes la première année ; L. Beier, J. Corti, Th. Roque et Somi de Granada la seconde année. De ces découvertes, on remercie Thierry Capdeville. C'était un beau projet. C'est pourquoi, retrouver Thierry dans ce numéro et le connaitre mieux à travers cet article nous a fait plaisir. Ma seule restriction par rapport à cet article serait que le parcours de Thierry Capdeville, tel qu'il est décrit ici, montre qu'il ne s'est pas cantonné au monde du musette. Petite réserve, mais qui me parait importante car tout prouve qu'il n'a cessé de défendre et illustrer un accordéon ouvert à d'autres mondes : classique (je pense à la prestation du Quatuor Toulouse Accordéon ou de R. Jbanov à Buzet), rock (Voitenko), jazz (Beier), etc... Et cetera,  comme J. Corti ou Somi de Granada, qu'on ne peut situer en accordéon musette. Il me semble que cette dimension d'ouverture méritait d'être mentionnée pour rendre justice à Thierry Capdeville de son parcours. Justement, parcours et non trajectoire.

Bref ! Un bon "Accordéon & accordéonistes".    

vendredi 7 octobre 2011

vendredi 7 octobre - dans la nuit...

Il y a déjà un certain temps que j'avais repéré dans le catalogue de Paris Jazz Corner un disque que j'avais envie d'écouter : "Dans la nuit / Music by Louis Sclavis for the Silent Movie by Charles Vanel", ECM, 2002. A côté de Louis Sclavis, clarinettes, Dominique Piférély, violon, Vincent Courtois, violoncelle, François Merville, percussions, marimba et Jean-Louis Matinier, accordéon. Avec une introduction par Bertrand Tavernier pour la partie cinéma et par Louis Sclavis pour la composition musicale. C'est ainsi que l'on apprend que ce film, "Le Silence" de Charles Vanel est en fait le dernier film muet français. Il a été tourné en 1929. On apprend aussi que c'est à partir d'une commande d'Arte que B. Tavernier a commandé une musique originale pour "sonoriser" ce film à Louis Sclavis.

Qui explique que pour répondre à cette commande il a tenu compte de trois points principaux :

- l'époque et son atmosphère, les séquences et leur atmosphère, ce qui implique d'avoir en tête un certain patrimoine musical référencé français ;
- les longueurs et le rythme propres à chaque partie, tout en sachant jouer sur la proximité ou la distance, le réalisme ou l'expressionnisme, la continuité et les ruptures ;
- son propre style, son propre travail, avec quelques moments improvisés sur l'image : rigueur et spontanéité.

Ajoutons à cela, comme pour tous les disques ECM, des photos intéressantes et un livret janséniste. Et, forcément, ce titre où il est question de nuit, donc d'obscurité, voire de noir, et de silence. Les deux dimensions fondamentales de la "maison" ECM.

Eh bien, autant le dire tout de suite, j'ai beaucoup aimé ce disque, tout en douceur, tout en retenue. D'autant plus que J.-L. Matinier a une belle présence dans ce registre.

Sur le site de Louis Sclavis, on peut écouter un extrait du morceau "La nuit".

http://www.inclinaisons.com/artistes/index.php?ref=louis-sclavis-2&id=32&doc=mp3

vendredi 7 octobre - bivoac en concert

C'est en consultant les offres de Paris Jazz Corner que j'avais repéré "Bivoac en concert". Bivoac, c'est un saxophone baryton, bombarde et choeurs + un violon, banjo et choeurs + un accordéon diatonique et chant. Au premier abord, surprise de trouver ce trio parmi les perles du jazz du catalogue de Paris Jazz Corner. Raison de plus pour voir et surtout écouter ce qu'il en est.

Pour avoir tout de suite une idée de ce Bivoac, ci-dessous trois documents vidéo tout à fait significatifs.

http://www.youtube.com/watch?v=E8rDt8OKshs
http://www.youtube.com/watch?v=TNso6ur0HWk
http://www.youtube.com/watch?v=r8Sd-Epla_w

Curieusement, le jazz, on le rencontre dès le premier titre, "John's Bourrées", composition de Ronan Le Gourierec (saxo), qui écrit :"ce ne sont que les deux premiers accords qui m'ont fait penser à la période modale de Coltrane, et étant un fan de ce saxophoniste, et nul pour trouver des titres, je trouvais amusant d'associer John Coltrane à une bourrée, sans aucune prétention". Le jazz, on le rencontre aussi sous la forme de moments de délire, y compris dans des compositions de forme hyper-trad'. Je pense par exemple à un titre comme "J'ai perdu ma montre" de Ronan Robert. J'ai cru d'abord à un vieil air traditionnel breton et puis j'ai lu ceci :"Rêve, cauchemar ou réalité ? Cette chanson a été composée au cours d'une nuit blanche bien noire à St Gravé". Indication en sous-titre : ridées 6 temps, 6:22. Comment dire ? Cette chanson où il est question d'un type qui perd sa montre puis qui finit par la retrouver, ça m'a fait penser à ces gouttes qui tombent d'un robinet, inexorables comme un supplice chinois, où chaque minute dure une éternité. Mais quand ça s'arrête, le bonheur retrouvé...

J'ai bien aimé aussi "La femme que j'aime" avec cet avertissement signé Ronan Robert :"Si cette chanson n'est pas autobiographique, il n'en reste [pas moins] que de nombreux musiciens ont dû choisir un jour entre une femme et la musique".

vendredi 7 octobre - à propos du disque de greg zlap : "air"

J'ai dit, il y a quelques jours, comment j'avais rencontré le dernier opus de Greg Zlap :"Air" au Parvis. Je n'ose dire que je l'ai rencontré par hasard ou alors il faut le qualifier de hasard objectif. Je ne peux croire en effet à ma propre naïveté.

C'est pour moi un disque qui s'inscrit dans la tradition du blues. Catégorie sans doute trop large et imprécise, mais qui me convient. D'autant plus que je trouve comme une harmonie préétablie entre le son de l'harmonica et l'esprit du blues. Contrairement aux disques dont je parlais dans mon post précédent, le livret de présentation ne comporte pas d'informations explicatives ni sur les intentions, ni sur les choix techniques ou autres de l'artiste ; il donne simplement les paroles des chansons en anglais.

Il se trouve cependant que la revue "Accordéon & accordéonistes" consacre sa Tête d'affiche du numéro d'octobre à Greg Zlap et l'article que donne Françoise Jallot répond à beaucoup de questions que l'on pouvait se poser à son sujet. On apprend en particulier comment il a rassemblé les musiciens qui l'entourent, la considération qu'il porte à Régis Gizavo ou à Daniel Mille qui l'accompagnent, ou encore les instruments qu'il utilise avec les effets correspondants. J'ai appris ainsi avec surprise que ses harmonicas sont des instruments jetables qui ne "tiennent" que le temps de quelques concerts.

Bref, pour moi, cet album, c'est d'abord un son. Le son du blues. Et ça me plait. Une manière de regarder le monde, sans amertume ni désespoir, mais avec une bonne dose d'ironie et d'humour.

Ci-dessous, un document intéressant...

http://www.youtube.com/watch?v=3WfcQ591Dkw

vendredi 7 octobre - à propos de jeux d'anches : approfondissement

Dans mon post daté du 1er octobre, j'essayais d'argumenter cette idée que l'organisation d'ensemble de l'album "Inspiration / Jeux d'Anches" du duo Mélanie Brégant-Florent Charpentier avait été pensée comme un système. Cela me paraissait découler de la description même que les deux artistes donnent de la composition de leur disque. Je voudrais revenir ici sur cette notion de système. Je l'entends en effet au sens de Joël de Rosnay, l'un des fondateurs de la pensée systémique, pour qui "un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique organisés en fonction d'un but".

Définition très générale et abstraite, mais qui m'éclaire beaucoup sur l'origine du plaisir que je prends à écouter cet album. Plaisir que je retrouve d'ailleurs, ce qui n'est guère étonnant, en écoutant l'album solo de Mélanie Brégant. En fait, il me parait clair que ces deux albums visent comme but le plaisir de l'auditeur et, si j'ose dire, à travers une information rigoureuse, sa formation. Sans compter évidemment le plaisir de jouer des deux instrumentistes. Quels sont alors ces éléments en interaction dynamique organisés en fonction de ce but ? J'en vois deux sortes : des éléments linguistiques, en d'autres termes le texte analytique, explicatif et justificatif (choix des oeuvres, choix du programme, c'est-à-dire de leur organisation temporelle) et des éléments musicaux (instruments, transcriptions, technique, etc...), autrement dit le jeu même des deux interprètes. Et j'ai moi-même fait l'expérience de leur interaction dynamique en observant, dans ma propre écoute, que la lecture du texte de présentation oriente mon attention et me permet d'accéder à des perceptions qui m'avaient échappé et, inversement, que l'écoute de telles ou telles pièces éclaire d'un jour nouveau le texte correspondant dont beaucoup d'éléments notionnels ou conceptuels m'avaient échappé. On pourrait qualifier cette interaction dynamique, qui est à proprement parler, un processus expérientiel, de processus dialectique tant la relation entre le texte et la musique fonctionne comme une mise en mouvement vers ce but défini plus haut.

Je sais bien que, pas plus qu'on ne fait de la bonne littérature avec de bons sentiments, on ne fait de la bonne musique avec des intentions pédagogiques, mais ici, en l'occurrence, on voit comment des artistes de talent, quand ils sont aussi des pédagogues compétents, peuvent produire des oeuvres où le plaisir de l'écoute (punctum) et le plaisir d'acquérir des connaissances (studium) se combinent en se renforçant réciproquement.

vendredi 7 octobre - richard galliano plays nino rota

Françoise m'a alerté ce matin sur le fait que le site officiel de Richard Galliano annonce la sortie de son album consacré à Nino Rota pour le 17 octobre. Sur la page d'accueil, on trouve une photographie ; en cliquant sur celle-ci, on ouvre un document de 7:57 minutes relatif à l'enregistrement de cet album.

http://www.richardgalliano.com/

Voilà ! A vos clics !

jeudi 6 octobre - sonia rekis william schotte : dédicaces

Il y a, comme ça, des journées assez étranges. Ce jeudi en effet j'étais convoqué chez le juge des tutelles pour finaliser ma demande de mise sous protection de mes hyper-vieux parents. Après avoir longtemps hésité, j'ai dû me résoudre à engager cette procédure. Elle est lourde au plan procédural, mais elle est encore plus lourde au plan affectif.  Alors même que ma rencontre avec le juge s'est passée dans les meilleures conditions et que les questions pratiques ont été facilement résolues, je n'avais pas mesuré à quel point je serais affecté par le fait que ma mère a dû être transportée en fauteuil roulant pour se présenter devant le juge et que ce fut pour elle une épreuve terrible ; je n'avais pas mesuré à quel point je serais affecté par le fait qu'elle fut incapable de tenir un stylo entre ses doigts et de laisser la moindre trace de signature sur le papier. Je suis rentré à la maison, vidé, sans forces. Heureusement, Françoise...

Mais, avant de me rendre à cette convocation, j'avais eu la surprise de trouver dans ma boite à lettres, un colis, que je n'attendais pas et qui fut, vu les circonstances, un vrai bonheur. un colis qui d'ailleurs avait un peu voyagé, car comme on peut le voir ci-dessous, l'adresse donnait l'indication suivante : "64000 Paris", d'où le "?" sous "64000", qui marque la perplexité de l'employé des postes. 

- "Dédicaces / William Schotte, Sonia Rekis", Bemolproductions, enregistré et mixé sur l'hiver 2009-2010 par le Mobil Home Studio.



Avant même d'avoir pu écouter ce disque, il était un réconfort. D'une certaine manière, il sera toujours pour moi associé à ce moment de ma vie. Mais avant de dire quelques mots de mes premières impressions, trois liens, qui permettent de se faire une idée du style du duo de W. Schotte, chant, violoncelle, guitare, piano, basse et S. Rekis, accordéon, chant, basse, percussions. Le premier permet d'écouter quelques morceaux du disque ; les deux autres donnent à voir et à entendre deux documents vidéo où le duo interprète aussi des morceaux qui ne sont pas sur le disque, mais qui sont significatifs de son style.
http://bemolvpc.com/product.php?id_product=42

http://www.dailymotion.com/video/xcro83_william-schotte-et-sonia-rekis-de-c_music

http://www.youtube.com/watch?v=piGxYDcuX0M

A chaud, alors que je suis encore en train d'écouter "Dédicaces" en rédigeant ce post, je note...

- des mélodies apparemment simples, comme si on les reconnaissait spontanément à la première écoute. On sait que la simplicité, c'est ce qui reste quand on a éliminé le surperflu et l'inutile.
- la qualité de la diction. Diction de la voix de W. Schotte certes, mais aussi "diction" ds instruments, du violoncelle ou de l'accordéon. Comme pour une photographie, on pourrait parler du grain des voix.
- la couleur de l'album : un regard sans illusions mais plein de sympathie qui, malgré sa lucidité, a décidé de coloriser le monde en mode pastel. C'est pourquoi aussi je parlerais volontiers d'une tonalité en demi-teinte.
- à plusieurs reprises, j'ai pensé à ce très bel ouvrage du sociologue Piere Sansot, qui a pour titre "Les gens de peu". Par exemple, "Rue du clap en bas", "Chez Nina", "Je marche dans les rues d'automne" ou encore "Rosalie".  Une inspiration faite de "petits sentiments" et de "couleurs" urbaines.
- une inspiration poétique, je pense à "La petite violette", en quelque sorte la petite soeur ou la grande soeur du petit chaperon rouge.
- voire une inspiration surréaliste. "C'est à cause de la lune" m'a fait penser à Desnos.
- j'ai beaucoup aimé "La petite Vatel", un instrumental, qui donne bien la tonalité de l'ensemble des pièces de l'album.
- quant au monde de "Dédicaces", j'ai pensé à Perrone, non pour le son, mais pour la gentillesse, le regard distancié et bienveillant sur la vie des gens ; quant à l'accordéon, j'ai souvent pensé à Marcel Azzola. A ce sujet, je trouve la couverture très réussie : la mise au point a été faite sur W. Schotte, au second plan, alors que S. Rekis et son accordéon sont au premier plan, mais flou. Un joli travail photographique, qui rend bien compte des rôles : au second plan, W. Schotte, discret, mais clairement lisible ou audible, comme on voudra ; au premier plan, S. Rekis, dont la présence s'impose dans l'accompagnement, sans masquer son collègue.
- une mention particulière pour le dialogue du violoncelle et de l'accordéon dans le très touchant, et plein de retenue, "Rosalie" dédié à Norma Jean Baker. Une autre pour les envolées de l'accordéon sur "Ma roulotte".

Bien sûr, il ne s'agit là que de premières impressions... Suffisantes cependant pour me donner envie d'entrer un peu plus dans le monde de ce duo. Et, pour commencer, "Rosalie".

mercredi 5 octobre 2011

mercredi 5 octobre - en cultivant la papillonne

Hier, j'avais décidé d'écouter en priorité les deux cds de Mélanie Brégant, d'une part "Duo Jeux d'Anches" avec Florent Charpentier, d'autre part "Jeux d'Anches", son disque solo. Et je m'en suis tenu à mon projet une bonne partie de la journée.


Mais, en fin d'après-midi, nous sommes allés faire quelques courses alimentaires et boire un thé, les courses finies. Forcément, avant de rentrer à la maison, impossible de ne pas faire un détour par le Parvis. Je m'étais promis de ne rien acheter avant d'avoir fini mon programme d'écoute de Mélanie Brégant. Oui, mais, en passant devant le rayon du jazz, tout en bout de gondole, un disque attire mon attention et surtout réveille mon projet de l'écouter. Après tout, l'harmonica est un proche parent de l'accordéon et puis, sur ce disque précisément plusieurs morceaux sont accompagnés par Régis Gizavo et sur le dernier titre Daniel Mille intervient. C'est ainsi que hier soir, j'ai écouté en alternance deux titres de "Duo Jeux d'Anches", deux titres de l'album solo de Mélanie Brégant et deux ou trois titres de "Air", le disque de Greg Zlap qui, soit dit en passant, est la Tête d'Affiche du dernier "Accordéon & accordéonistes". J'y reviendrai. Mon projet d'écoute s'était donc un peu complexifié.



Mais, voilà qu'à midi, la dame-facteur dépose dans la boite à lettres un colissimo expédié par Paris Jazz Corner. A l'intérieur, deux cds :

- "Bivoac en concert", enregistrement live en 2007, avec Ronan Le Gourierec, saxophone baryton, bombarde, choeurs ; Raphaël Chevalier, violon, banjo, choeurs ; Ronan Robert, accordéon diatonique, chant.
- "Dans la nuit / Music by Louis Sclavis for the Silent Movie by Charles Vanel", ECM, 2002.  Avec Louis Sclavis, clarinettes, Dominique Pifarély, violon, Vincent Courtois, violoncelle, François Merville, percussions, marimba, Jean-Louis Matinier, accordéon.


Comment attendre pour écouter ce nouvel arrivage ? Impossible évidemment. Du coup, mon projet initial se complexifie encore, c'est pourquoi il faut se donner une organisation stricte et s'y tenir. Un titre de chacun des cinq disques en respectant l'ordre de succession. Systématiquement : "Duo Jeux d'Anches", "Jeux d'Anches" (solo), "Air", "Bivoac" et "Dans la nuit". Et ainsi de suite...

Evidemment, le risque de dispersion pour ne pas dire d'explosion n'est pas négligeable. Du moins en théorie, car en pratique, en faisant cette expérience, je me rends compte que des opposition, des contrastes émergent, mais aussi des rapprochements inattendus. Rapprochement inattendu, par exemple, entre le traitement du folklore par Bivoac et le traitement des chansons populaires par des compositeurs comme Bartok ou De Falla, telles que les proposent Mélanie Brégant, soit en solo, soit en duo. Contraste entre l'exubérance de Bivoac, voire ses stridences, et l'accordéon de Mélanie Brégant ou les compositions de Louis Sclavis et le jeu tout en fluidité et en nuances de Jean-Louis Matinier. Etc... etc... Je n'en suis qu'aux premières impressions.

Et je suis bien décidé à continuer sur cette voie. Pour me conforter dans mon intention, je pense à cet admirable socialiste utopiste, François Marie Charles Fourier, né le 7 avril 1772 à Besançon, mort le 10 octobre 1837 à Paris. Il a en particulier inventé et illustré la notion de "papillonne" pour décrire cette passion humaine positive qu'est la passion du changement. Devant ces cinq disques, que je me donne le projet d'écouter, au risque de la dispersion, penser à Fourier et me dire qu'il m'approuve est un sérieux soutien. Car, ce faisant, je cultive la papillonne et je participe à ma modeste place à la défense et illustration du socialisme utopique.

En attendant, je vais voir ce qu'il en est du dernier débat des primaires socialistes. Vous avez dit socialiste ? Oui ! Utopique ? Non !

lundi 3 octobre 2011

mardi 4 octobre - pulcinella graffitis

Hier, lundi, le temps continue de se maintenir au beau fixe. Les feuilles tombent des arbres, tellement sèches, qu'elles craquent en touchant le sol de la terrasse. On se demande s'il ne fait pas trop chaud pour manger dehors tant l'air est sec et immobile. Finalement, on décide de déjeuner sur la terrasse arrière, protégée du soleil par les charmes.

Pour accompagner notre repas, évidemment on décide d'écouter le dernier opus de Pulcinella : "Travesti". Jusqu'ici en effet on n'a pu l'écouter que par morceaux de quatre, cinq, six minutes, suivant la durée des titres, mais pas encore in extenso et en continu.  La durée totale du cd est de 50:20. Au menu, rôti de porc, piperade, compote de pommes, un verre de Graves et trois cafés arabica du Guatemala (commerce équitable). Premier titre : "Médiation", puis "Titus Pulo", qu'on découvre sur disque, "Grand Hôtel", qu'on connaissait, "Train ukrainien" et "La Belle-Isloise", qu'on découvre, "Vox populi", qu'on connaissait, "Regancho", "Maladroite" et "Acab", qu'on découvre. Comme pousse-café, si j'ose dire, on y ajoute "Les loups sortent de la bergerie" et le magnifique et émouvant "Vie et mort du platane de Prugnagnes", qui sont sur le cd "Clou d'estrade".

Tout en échangeant et commentant nos impressions, morceau par morceau, on revient sur cette idée que la musique de Pulcinella est décidément inclassable. Bien sûr, l'influence du jazz est manifeste, et même du free-jazz ; mais, on croit reconnaitre aussi une inspiration nourrie par la musique contemporaine. Peut-être aussi faudrait-il pouvoir reconnaitre les saxophonistes qui ont influencé Ferdinand Doumerc. On se dit, et cette idée nous amuse, que la rencontre de Pulcinella et Bernard Cavanna pourrait donner des "choses" intéressantes. On en rêve.

Et, tout à coup, au milieu de notre discussion, une intuition me traverse l'esprit, comme une évidence, incongrue mais irréfutable : la musique de Pulcinella, c'est l'analogue sonore des fresques des graffeurs sur les murs des villes. Il y a une dimension "jungle sonore urbaine" dans leurs morceaux, qui me fait penser sans aucun doute à la "jungle graphique urbaine" des graffitis. C'est une intuition, c'est une évidence. Difficile à argumenter, tant la force de cette évidence s'impse à tout essai d'argumentation.

Plutôt que d'essayer de justifier mon idée, je me contente donc de donner ci-dessous deux photographies de graffitis prises à Pau en mai 2010. Si vous arrivez à fabriquer dans votre tête, entre vos deux oreilles, un équivalent sonore de ces images, vous aurez une bonne idée musicale du monde de "Travesti". Après, en écoutant "Travesti", vous pourrez comparer l'imaginaire et le réel.





dimanche 2 octobre 2011

lundi 3 octobre - pulcinella à l'astrada : sept photonotes de florian demonsant

Les six photonotes ci-dessous ont été prises du quatrième rang entre 21h11 et 22h40. La septième a été prise à 21h38. Elle a une particularité qui la différencie des autres. Nous verrons in fine quelle est cette particularité. J'ai choisi ces photographies ni pour leur qualité informative, encore moins pour leur qualité technique, mais uniquement pour leur qualité de punctum, au sens où Roland Barthes désigne par cette notion un certain impact de l'image. Impact qui n'a rien à voir avec une connaissance transmise par l'image ou avec sa valeur documentaire, mais qui est fonction de l'émotion ressentie.

21h11. Le concert vient de commencer. Lumière rouge, soufflet rouge ouvert, regard intérieur, les doigts de la main droite.


21h28. Les lumières ont viré au blanc. Image moins estompée que la première. Eclairage plus dur. Attention aux autres.

21h46. Toujours une lumière blanche. Les doigts sur les claviers. Soufflet replié. Attitude introvertie. Concentration. une autre manière d'attention aux autres. Présence du public ?

21h48. Cette photographie, ci-dessous, je l'aime bien. J'ai vraiment voulu la cadrer telle qu'elle est.  Le rouge et le noir avec une grande forme bleue. Et le micro qui est comme une balafre sur le rideau de scène. Cette géomètrie me plait assez.


22h31. A nouveau la lumière blanche et crue. Je vois dans cette photographie une image de la concentration, du dialogue entre soi et soi. Et toujours les doigts.


22h40. La fin du concert approche. J'ai gardé cette image pour le regard. Toujours aussi intérieur ; non point parce que les yeux sont clos, mais parce que le regard se perd au-delà... Au-delà de quoi ? Au-delà ! Disons au-delà de l'horizon.


Et puis, il y a la photographie ci-dessous, qui a été prise à 21h38. Sa particularité tient en une question :"Mais où est donc passé l'accordéon ?".