vendredi 30 septembre 2011

vendredi 30 septembre - ... y a pas que l'accordéon...

Il m'arrive assez souvent, plus d'une fois par semaine, de visiter le site de Paris Jazz Corner. C'est en quelque sorte du travail de veille. Françoise, de son côté, explore plutôt les newsletters, auxquelles elle est abonnée, ou les discographies sur les sites d'un certain nombre d'accordéonistes, qui ont notre préférence. C'est une autre forme du travail de veille.

Bref, il y a quelques jours, j'avais repéré deux disques, qui avaient excité mon attention :

- "Les voix d'Itxassou / Tony Coe", Nato, 1990
- "Isatilo / The cool Crooners", 2004, Atelier Noaille

Le premier mentionnait la participation d'une part de Juan-José Mosalini, d'autre part de Marcel Azzola. En fait, Mosalini joue du bandonéon sur un titre : "Hasta siempre" avec, au chant, Benat Achiary et Violetta Ferrer. Azzola joue sur le titre 10,  "Jazz de Pékin". C'est peu certes, mais outre le plaisir de retrouver le bandonéon de Mosalini et l'accordéon d'Azzola, ce disque est l'occasion d'explorer d'autres pistes : Ali Farka Touré, Maggie Bell, Abed Azriè et Youval Micenmacher, Marianne Faithfull, et d'autres encore. Avec un orcheste de dix-neuf musiciens, treize voix, quatre solistes et quatre musiciens additionnels. Un bel album de chants révolutionnaires. Le plaisir de découvertes hors des limites de nos instruments de prédilection.

Le second disque m'intriguait par son titre. La présence de Didier Ithursarry m'a incité à le commander. En fait, je n'ai pu identifier son instrument que sur un titre, le quatrième. Là encore, c'est l'occasion de découvrir une musique qui m'était inconnue. Un style crooner d'Afrique du Sud, entre gospel et blues. Quelque chose comme Nat King Cole au pays de l'apartheid. A écouter en sirotant un vieux rhum dans une véranda bien ombragée. Au soir tombant de préférence. Avec de surcroît un petit coulis d'air frais, c'est délicieux.

Et puis, ces dernier jours, nous étions à Toulouse pour jouer notre rôle de "Papou/Mamou". Pas beaucoup de temps pour écouter de l'accordéon. c'est la règle du jeu : "Papou/Mamou", c'est du temps complet. Tout de même, jeudi après-midi, pendant que les filles étaient, l'une à l'école, l'autre au collège, on a réussi à faire le tour de l'exposition en cours aux Abattoirs. C'est en effet "Le Printemps de Septembre à Toulouse", une magnifique manifestation d'arts plastiques. On en a pris plein les yeux. Pas vraiment d'oeuvres surprenantes, pas d'idées neuves, mais des oeuvres bien faites et dont l'ensemble est intéressant. Une manière de mieux connaitre certaines tendances de l'art contemporain et, dans quelques cas, d'y trouver une réelle émotion.

Pendant notre visite, j'ai remarqué la présence d'enfants de l'école primaire avec leurs enseignants, d'adolescents de collège avec leurs professeurs, d'étudiants des Beaux-Arts, comme on disait autrefois, de seniors attentifs aux explications des guides. Une exposition visible de 7 à 77 ans. Cette remarque nous a réjouis. Un tel peuple doit pouvoir résister aux crises de tous ordre.

J'ai pris quelques photographies, mais pour cette première visite, nous n'avons ni écouté les discours des guides, ni cherché des renseignements sur les plasticiens, ni lu les notices explicatives. Pas de filtre. La sensation et le sens y afférent immédiatement. Un parcours brut de décoffrage. Evidemment, en prenant un tel parti, je m'expose à des malentendus entre les intentions de l'artiste et ce que je comprends. C'est le risque. Pour l'artiste, pas pour moi.

Donc... parmi les tableaux qui m'ont frappé, deux exemples ci-dessous. Ce que j'ai trouvé intéressant  c'est non pas le volet peinture, assez banal et déjà vu, mais le concept de tableau recto-verso. C'est du moins ainsi que j'ai perçu ces deux oeuvres présentées sur des chevalets.

Recto, ce magma de taches entourées par une sorte de long spaghetti. Bon ! Pourquoi pas ?


Mais le plus intéressant, c'est la face verso, où l'on peut admirer une belle construction en bois sur fond monochrome. Je ne sais si telle était l'intention de l'artiste, mais là pour moi il a réussi son coup. Si du moins les visiteurs pensent à voir le verso.

Idem dans le cas de ce tableau ci-dessous. Face recto, on a déjà vu et revu. Un signe énigmatique sur fond de brouillard islandais. Ascétique. Janséniste. Un expressionnisme constipé.

Mais, le verso, c'est autre chose : pureté géomètrique, énigme de ce tracé de deux lettres "AD". Mystère ! Surtout si l'on y ajoute les petits rectangles blancs, qui ouvrent sur une interrogation quasi métaphysique : être ou ne pas être un rectangle blanc ?

Et puis, cette oeuvre monumentale, que j'aurais pu ne pas voir, car elle était au fond d'un couloir peu éclairé, et qui effectivement semblait oubliée par les visiteurs et leurs guides. Je la décris rapidement : des panneaux  métalliques qui coulissent les uns sur les autres pour ouvrir sur un espace étroit mais suffisant pour quatre à cinq personnes. Pour faire coulisser ces panneaux, l'artiste a installé sur le mur un bouton. C'est une oeuvre interactive. Une fois installé dans l'espace intérieur, on peut s'amuser à faire monter ou descendre ce que j'appellerais une cabine en appuyant sur les boutons adéquats. On ne peut pas s'amuser longtemps, car très vite des gens qui semblent parfaitement connaître la règle du jeu veulent à leur tour expérimenter ce dispositif.

Sur le mur à droite en regardant l'oeuvre en question, deux rectangles d'un gris un peu différent des murs avec, comme on peut le voir, trois objets rouges. Sur chacun des objets, des dates, des croquis, des indications pour une utilisation interactive du dispositif. Quand j'ai montré cette image à Françoise, elle m'a dit :"C'est de l'art pompier !". Ah, bon !

Dans une autre salle, il y a des peintures monochromes. Ce n'est plus très surprenant. On en a vu un certain nombre. C'est l'introduction d'une autre couleur qui serait, aujourd'hui, une décision révolutionnaire.


Mais l'intérêt de cette salle me parait ailleurs : je pense à ces deux surfaces grises d'une toile filtrant la lumière et qui sont posées, comme par hasard, devant les vitres de la salle, occultant le paysage et nous plongeant ainsi dans un questionnement sans fin sur la réalité extérieure, que l'on sent si proche et qui se dérobe à notre regard.  J'ai cherché vainement la signature de l'artiste. Je le regrette, car l'idée, que dis-je ?... le concept me paraissait audacieux.


Et puis, il y a, dans une salle où son présentées les oeuvres du fonds permanent, entre autres Brassaï, Tapies, des surréalistes, Michaux, Matta, etc... il y a des sortes de miniatures où sont imprimés quelques signes et quelques chiffres, sans doute un message dont le code m'échappe. Ces miniatures, de toute évidence, intriguent les visiteurs et provoquent leur perplexité, de telle sorte qu'ils finissent tous par prendre la même posture. Les variantes de cette posture m'ont réjoui et je m'en tiens à deux exemplaires, mais j'ai bien l'intention, lors d'une prochaine visite, de me faire discret, de me fondre quasiment dans le mur et de voler quelques clichés du même type.



C'était une belle exposition, qui donne à voir et à penser.

mercredi 28 septembre 2011

jeudi 29 septembre - dernier regard sur les nuits de nacre

Entre le 21 et le 24 septembre, j'ai publié cinq posts où j'ai essayé de garder traces de mes impressions après notre immersion dans les "nuits de nacre". Pour ce faire, j'ai choisi une approche analytique, sans grand souci de mise en ordre d'ensemble. Françoise, de son côté, a choisi une approche synthétique qui traduit bien, à sa façon, ce qu'ont été ces nuits pour nous. Sa mise en forme vaut le détour...

http://francoise-rebinguet.blogspot.com/2011/09/les-nacres-de-tulle-une-petite-bulle.html

On trouvera dans ce post deux ou trois regrets. Je les partage entièrement : il faudra bien un jour que les expositions de photographies donnent au travail des photographes tout le respect qu'ils méritent et que leurs images soient visibles dans des conditions correctes. Je pense à l'exposition de R. Rinaldi à la médiathèque. D'autre part, le Magic Mirrors est un lieu sympathique, mais il faudra bien un jour tirer les conséquences de son acoustique minable. Enfin, le pôle accordéon de Tulle finit par être un gag du type comique de répétition, et franchement il faudrait d'ici peu ou bien cesser d'en faire mention ou alors le présenter comme le plus grand conservatoire mondial de caisses où sont enfermés des accordéons ad vitam aeternam... Ce serait plus clair et l'on ne chercherait plus à voir des accordéons qui semblent devoir rester invisibles pour la nuit... des temps. Nuit de nacre, forcément.

p.s.- à propos... le 29 septembre, c'est le début de la descente des troupeaux de leurs estives. Une date importante du calendrier donc. Une scansion dans le cours de l'année. Et puis, aussi, c'est ma fête. Champagne !

lundi 26 septembre 2011

mercredi 28 septembre - comment j'ai écouté "landschaft unter dem meer"...

Il y a quelques semaines, Jacques Pellarin m'avait informé par courriel de la mort de Jean Pacalet en juillet. Triste nouvelle ! Jacques, il y a quelques années, m'avait fait connaitre "7x7", et j'avais dit alors mon admiration pour cette oeuvre. Une oeuvre au sens d'ensemble d'éléments organisés en système. Rien ne mérite mieux en effet ce nom d'oeuvre que l'organisation des éléments de "7x7". C'est aussi beau qu'une oeuvre de Pérec.

A l'occasion d'un échange au sujet du décès de Jean Pacalet, Jacques me signala une autre oeuvre, pour laquelle aussi il nourrissait une grande admiration : "Landschaft unter dem Meer". Jean Pacalet vivait en Allemagne depuis plusieurs années, d'où le titre. Quelques jours après, je recus le disque expédié d'Allemagne, via Amazon, par un distributeur de Berlin. Depuis, j'en ai écouté quelques morceaux, j'ai pris des notes à partir de mes impressions, j'ai écouté d'autres morceaux ou réécouté les mêmes, mais j'étais bien incapable de mettre quelqu'ordre que ce soit dans mes notes. Comme pour "7x7", cette impression d'avoir affaire à une oeuvre. Par quel biais l'aborder ? Comment en parler, traduire les émotions en mots ? Je suis resté plusieurs jours dans cet état d'impuissance : un trop plein de sensations qui se traduit paradoxalement en sensation de vide...

Mais aujourd'hui, sans que je sache exactement pourquoi, je me sens un peu plus capable d'exprimer "comment j'ai écouté "Landschaft unter dem Meer" ".  En tout cas, je vais essayer.

Mais d'abord, un lien vers une vidéo YouTube enregistrée en décembre 2009. Extrait de "Landschaft unter dem Meer" ; durée 6:52.   

http://www.youtube.com/watch?v=HOx4-FmHato

Quelques notes d'écoute :

- Le "chant" de l'instrument est unique. A proprement parler, Jean Pacalet lui fait exprimer des sons inouïs, qu'il s'agisse du soufflet ou de l'amplitude du clavier.
- Les compositions semblent résulter de la rencontre de deux mouvements complémentaires : des idées ou des intuitions que seul cet accordéon est capable de traduire en sons et des possibilités sonores propres à cet instrument qui suggèrent des idées, même pas esquissées avec un autre instrument.
- L'évocation de mondes poétiques, incertains comme des limbes ; définis et mouvants à la fois ; fluctuants, flexibles : un monde aérien ou marin.
- Parmi les pièces de ce disque, une suite que l'on retrouve dans "7x7" : "Sieben Kinderstücke".  Une suite de tableaux, peaufinés comme des miniatures, qui se répondent comme un jeu de miroirs. Tout en finesse.
- L'ensemble des onze morceaux, justement, est difficile à classer : échos de musiques populaires, d'airs du folklore parisien, quelque chose comme une esquisse de valse, un soupçon de musette, mais aussi réminiscences de musique classique ou de musique de chambre. Parfois des dissonances troublantes ou grinçantes ; parfois des nappes sonores, fluides comme des fragments de brume.
- Souvent, j'ai imaginé des ciels de nuages ou de paysages sous-marins tant la musique se développe en lentes transformations.
- Les onze pièces ont été enregistrées entre 1989 et 1999. Ce qui m'a frappé, c'est la permanence du style et de l'inspiration de Jean Pacalet. Permanence, non immobilité. Une permanence qui n'exclut pas la variété.
- Les photographies de portraits de Jean Pacalet m'ont fait penser à des portraits de Léo Ferré. Une tête, un visage, une chevelure, qui pourraient servir de modèle pour une statue du "poète".       
- Souvent, en écoutant le jeu de Jean Pacalet, j'ai pensé à la marche d'un funambule.
- Parmi les onze titres, bien entendu, il n'est pas question de faire un classement. J'en serais bien incapable, tant, quand je les écoute, mon implication est forte. Je peux dire pourtant que j'ai bien apprécié "Eine Nacht in Montmartre", "Afrika Rondo", "Raspoutine Tod", "Berlin Toccata" et, forcément, les "Sieben Kinderstücke". Sans doute parce que chacun de ces titres, pour telle ou telle raison, m'a surpris.

Mais j'ai bien conscience que je ne suis pas au bout de mes surprises. En tout cas, j'ai essayé de mettre un peu d'ordre dans mes sensations. Ce n'était pas facile.

dimanche 25 septembre 2011

mardi 27 septembre - navidad de los andes

Samedi après-midi, on sort de la parapharmacie de l'hyper Leclerc : nos pas nous conduisent jusqu'au Parvis, l'espace culturel. Françoise doit récupérer des livres commandés. De mon côté, à tout hasard, je vais jeter un coup d'oeil au rayon disques, qui, soit dit en passant, diminue comme peau de chagrin. Amputé d'abord d'une partie de son espace pour laisser place aux écrans plats ; amputé ensuite d'une partie du reste pour laisser place aux appareils numériques et autres bornes de tirage de photographies. Le cd a du souci à se faire.

En attendant, une sorte de pavé noir attire mon regard. C'est forcément un disque ECM. En effet : "Navidad de los Andes", ECM, 2011.


Un trio, qui a déjà joué ensemble, et que j'apprécie bien : Dino Saluzzi, bandonéon, Anja Lechner, violoncelle et Felix Saluzzi, frère de Dino, saxophone ténor, clarinette. Chez ECM et chez Dino Saluzzi en particulier on fait plutôt dans le rigorisme, voire dans le minimalisme, pour ne pas dire une sorte de jansénisme.

Il suffit de regarder ces huit couvertures pour s'en convaincre. Noir, c'est noir ! Quand on en sort, c'est pour une couverture blanche, toujours minimaliste, ou pour une couverture rouge bordeaux et bleue, sombre comme une nuit sans lune.


Je me dis qu'un jour il faudra bien que Manfred Eicher et Soulages se rencontrent tant le noir et le blanc font partie de leur univers. Il faudrait d'ailleurs parler plutôt de noirs et de blancs tant sur les couvertures de ces disques comme dans les tableaux de Soulages on a affaire à des noirs et à des blancs : noir sur noir, blanc sur blanc. Un univers quasi minéral, à l'abri de toute agitation colorée.

Noir sur noir, blanc sur blanc, un univers minéral, cela définit assez bien aussi, par analogie, l'univers musical de "Navidad de los Andes". Le violoncelle et le saxophone ou la clarinette s'essaient bien à jeter ici ou là quelques touches, quelques tâches, quelques lignes colorées et mélodiques, mais bien vite le bandonéon vient éteindre le feu naissant. Comme un commentaire, lapidaire, quelques notes juste quelques notes.

De même que les photographies du livret, des portraits, comme celle de la couverture jouent sur des  gradations de noir ou à la rigueur des variations de gris, de même la musique de ce disque semble tendre vers des variations de silence. On connait bien la place des silences dans les productions ECM. Cet opus ne déroge pas à la règle. Silence sur silence, c'est aussi de la musique. Il faut tendre l'oreille.

Je n'ai pas trouvé de document sonre correspondant à "Navidad de los Andes", mais il est facile d'écouter Dino Saluzzi sur YouTube et la vidéo ci-jointe permet de se faire une idée assez juste de son style et du son de son instrument.

http://www.youtube.com/watch?v=A6yeDMoSvfk

lundi 26 septembre - richard galliano : tribute to nino rota

On sait que Richard Galliano doit sortir en octobre un disque consacré aux musiques de Nino Rota. Pour l'instant, on en sait peu de choses. Il semble que le distributeur contrôle de manière drastique et l'agenda de la tournée de promotion et celui de la sortie de l'album.

En attendant, on peut écouter cinq morceaux sur le site de Jean-Michel Debie, "Gingaproductions"

http://gingaproduction.com/nino_rota/player/nino_rota.html

et l'on peut voir une vidéo du concert de Marciac, le samedi 6 août. Concert inaugural. Elle dure 2:56. Elle est d'excellente qualité.

http://www.musicme.com/Richard-Galliano/videos/?res=vidweb&v=2

Toutes ces informations ayant été collectées par Françoise.

lundi 26 septembre - agenda : yvette hors normes

Dimanche. 15h30. Je regarde le grand prix F1 de Singapour. Je commence à m'ennuyer. Je zappe. Sur la 2, "Vivement dimanche", consacré à Jean-Paul Gaultier. Je pense que je vais m'ennuyer. Erreur. Michel Drucker annonce Yvette Horner accompagnant Lio. Juste le temps d'attraper mon numérique et de prévenir Françoise :"Vite ! Viens voir !".


Yvette, quatre-vingt-neuf ans. L'accordéon, ça conserve.



Mais pourquoi Michel Drucker a-t-il invité Yvette ? Quelle promotion est dans l'air ?

Je ne tarde pas à le savoir. D'ici quelques jours sort un disque d'Yvette avec des duos. Des chanteurs mais aussi Marcel Azzola, Didier Lockwood, Richard Galliano... Le titre ? "Yvette hors normes".

A vos agendas ! Le travail de veille commence !

lundi 26 septembre - à propos d'à propos de cocktail...

Je m'interrogeais dans mon post précédent sur cette sorte de paradoxe qui fait que je me sens totalement étranger à la culture trad', insensibilité largement expliquée par mon histoire personnelle, et qu'en même temps j'ai beaucoup de plaisir à écouter Laloy, Perroches, les "Coctails diatoniques", Delicq et bien d'autres... Comme je venais de mettre un point final à cette interrogation, m'est revenu à l'esprit une analyse, que j'avais trouvée lumineuse d'intelligence, de François Salque, dans le texte de présentation de son album, créé avec Vincent Peirani, "Est". Je viens de relire le compte-rendu que j'en avais fait dans mon post du samedi 26 avril. Je n'en changerais pas un mot. Je viens de relire le texte en question. Je le trouve encore plus intelligent.

J'en reprends ici l'idée principale : F. Salque propose cette idée qu'il existe, selon lui, trois voies pour faire rejaillir ou pour inscrire, de manière authentique, les musiques traditionnelles dans les créations contemporaines.

- première voie : la reprise directe de chants ou danses populaires collectés scrupuleusement et harmonisés différemment ;
- deuxième voies : le folklore imaginaire, c'est-à-dire des créations originales à la manière de...
- troisième voie : ni transposition, ni folklore imaginaire, mais des créations originales évoquant en nous des émotions, des sensations, des images de même nature que celles qu'évoquent en nous les oeuvres de tradition populaire.

Dans les trois cas, on a affaire à un travail que l'on peut qualifier d'authentique, même s'il emprunte des voies différentes. Et justement, à la réflexion, il me semble qu'il y a plus de continuité que de différence de nature entre ces trois voies. Je les comprends en effet plutôt comme un continuum avec des différences de degrés, parfois difficiles à distinguer, parfois telles qu'on a l'impression d'une différence de nature. Continuité et ruptures.

Ce cadre théorique, que propose F. Salque, me parait très éclairant quant à mon rapport à la musique trad' et à des oeuvres comme "Cocktail diatonique". En fait, ce que j'apprécie le moins, ce sont les morceaux qui restent au plus près de la tradition, telle que la construit le collectage. Par contre, tout ce qui relève de la deuxième et de la troisième voie me plait. Je pense en particulier à telle ou telle gavotte du premier disque ou
la suite "Boulka" / "Outchouk" /"Enouga" du plus récent.

samedi 24 septembre 2011

dimanche 25 septembre - à propos de cocktail diatonique et cocktail diatonique

Depuis que j'ai découvert "Cocktail diatonique"(1992) et "Cocktail diatonique"(2010), je les écoute en alternance et je ne m'en lasse pas. Je suis d'autant plus intéressé par l'intérêt que j'y trouve que d'habitude je suis assez peu sensible à ce qu'on appelle la musique ou plus généralement la culture trad'.

J'ai vécu en effet les vingt-cinq premières années de ma vie à Bordeaux, enfant en banlieue, puis en appartement dans ce que les agences immobilières affichent comme étant situé dans l'hypercentre. C'est à plus de vingt ans que, grâce à Françoise, j'ai découvert Dax et les Landes avant notre installation à Pau, en Béarn, après un détour par le Maroc. J'ai bien conscience que mon histoire personnelle explique ma méconnaissance de la culture rurale et même ma méconnaissance de la culture ouvrière, car dans l'hypercentre de Bordeaux cette catégorie sociale était, on s'en doute, fort peu représentée. C'est comme si tout un monde de traditions m'était étranger et tous les efforts intellectuels que j'ai pu faire n'ont pas suffi à combler ce manque de sensibilité. C'est ainsi qu'il n'y a rien à faire le monde de la musique qui se qualifie de trad' et le monde des danses associées sont pour moi une sorte de terra incognita et les oeuvres correspondantes ne me touchent pas. Tout au plus suis-je capable de les observer en ethnologue, de reconnaitre des comportements, des attitudes et des pratiques, mais question empathie, rien. Je regrette évidemment cette insensibilité, pour ne pas dire imperméabilité, mais je me suis fait une raison.

Du coup, mon intérêt et le plaisir que je prends à écouter les deux cocktails m'amène à me poser la question de comprendre d'où ils viennent, quelle en est l'origine. Déjà je m'étais posé cette question avec l'orchestre national de Salilhe et il me semble me rappeler que j'avais identifié la source de mon intérêt et de mon plaisir à écouter cette formation dans la capacité de ses membres à prendre le risque d'explorer des chemins non balisés et de s'éloigner d'un respect trop scrupuleux, et donc mortifère, pour les oeuvres trad'. Une certaine façon de quitter au plus vite les chemins battus pour aller voir ailleurs...

Quand j'examine mes réactions à l'écoute du premier "Cocktail diatonique",  je note que mes préférences vont plutôt aux compositions originales comme "Soufflet n'est pas jouet" ou certains "Ronds de Loudéac". J'y trouve ruptures et complexité que je ne trouve pas dans les oeuvres traditionnelles. J'aime beaucoup aussi ces "Gavottes" présentées comme des exemples de "cette gavotte swing très prisée des danseurs mais honnie des puristes".  Et puis, il y a un morceau extraordinaire :"Acquarelli Cubani", une oeuvre composée en 1950 par un jeune italien, Luciano Fancelli, mort à vingt-trois ans. Des rythmes venus d'un autre monde, qui pourrait être celui du forro. Parmi les morceaux de cet album, il y en a plusieurs où intervient Richard Galliano. Alors l'ensemble des accordéons prend une profondeur et une richesse harmonique qui m'ont beaucoup touché. Une émotion d'un autre ordre. A quoi j'ajouterais volontiers deux autres pièces : "Splinn" avec Galliano et "Stone Rag", un vrai rag-time, une virtuosité. 

Mais ce titre "Splinn" me suggère une autre raison d'apprécier cet album, à savoir le climat ou l'état d'esprit qui le traverse. C'est une sorte de résignation, de tristesse ou peut-être de sagesse sans illusions. Ou encore de la mélancolie. A moins que ce ne soit, tout simplement, le spleen.

Quant au "Cocktail diatonique" de 2010, qui, je le répète, est l'oeuvre du trio Y.-F Perroches, F. Loric et R. Robert, il sonne différemment du précédent tout en s'inscrivant dans sa perspective. J'en retiens particulièrement le titre 1, "La chanson à Pépé Jean", un air traditionnel, mais interprété avec une légèreté inhabituelle, en tout cas, ici de manière aérienne, suivie de "Polkaridés" qualifiée de polka à la mode irlando-bretonne. Humour et distance ! Le titre 2, "Be good", présenté comme traditionnel, m'a frappé par la mélancolie qui en émane, mélancolie que j'associe aussi au phrasé des musiciens. Indéfinissable et pourtant évident. Ensuite, trois compositions enchaînées, dont les titres suffisent à suggérer l'humour : "Boulka", "Outchouck", "Enouga". Où il est question de boule de caoutchouc et de nougat... Comprend qui peut. Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi "Les parapluies de Guigamp", un peu différents de ceux de Cherbourg ; "Tchin Tchin", une composition de Perroches, qui joue sur l'ambiguïté  entre évocation de la Chine et le geste de trinquer ; "Roms de saint Vincent" (traditionnel / composition Perroches-Loric-Robert , dont j'ai déjà écrit qu'à mon sens elle préfigure des oeuvres à venir du trio. Il y a dans ce morceau quelque chose de nouveau, de différent, que j'ai du mal à traduire en mots, mais que je perçois clairement. A suivre... Sans compter ce jeu de mot laid, suivant l'expression du livret de présentation, le titre 12, "Hora des pâquerettes", un bel exemple de rencontre entre la Bretagne et la Roumanie... 

En fait, si je réfléchis un peu à mon goût pour ces deux cds, peut-être est-ce tout simplement parce qu'il s'agit de néo-trad', comme en son temps il y a eu le new musette. Du coup, mon absence de sensibilité trad' ne m'empêche pas de l'apprécier et d'y trouver des repères.

vendredi 23 septembre 2011

dimanche 25 septembre - cocktail diatonique et cocktail diatonique

C'était pendant les "nuits de nacre", au cours du déjeuner du dimanche. On s'échangeait nos coups de coeur. Par exemple : Bruno Maurice. Unanimité ! Et ce disque d'accordéonistes bretons, "Cocktail diatonique" ? Ah non, je ne connais pas. J'ai le vague souvenir d'avoir lu un article ou une chronique à leur sujet, mais rien de précis.

Bon ! Dès notre retour à Pau, je me rends chez Amazon pour commander le cd. Surprise ! Il existe deux cds du même nom. L'un, neuf, de 2010 ; l'autre, proposé en un seul exemplaire d'occasion, enregistré en 1992. Regardons ça de plus près : le cd de 1992 mentionne qu'il s'agit de quatre accordéonistes, Jacques Beauchamp, Patrick Lancien, Yann-Fanch Perroches et Ronan Robert, et, plus surprenant, la participation de Richard Galliano. Evidemment, je n'hésite pas trente secondes à commander ce dernier exemplaire disponible en occasion.

Pour l'anecdote, je note que ma commande du mardi arrive le jeudi à midi, délai plus que court, qui s'explique par le fait que le vendeur habite à quatre kilomètres de chez moi. De Pau à Pau via Amazon.



Quant au cd de 2010, il est la création d'un trio : Yann-Fanch Perroches, Fanch Loric, Ronan Robert. On retrouve donc, dix-huit ans plus tard, deux des accordéonistes du premier "Cocktail diatonique". Je reconnais en particulier le nom de Yann-Fanch Perroches dont j'avais tant admiré son album produit par Cinq Planètes et distribué par L'Autre distribution. Un coup de coeur de l'académie Charles Cros.


Plutôt qu'un long discours, mieux vaut sans doute aller sur Deezer écouter quelques morceaux de ce dernier opus.

http://www.deezer.com/fr/#/search/cocktail%20diatonique

Pour paraphraser une collection musicale, je dirais volontiers que "le trad', j'aime pas trop, mais ça j'aime bien". En fait, souvent le trad' m'angoisse quand il se donne pour but de faire danser les gens et qu'il s'y affaire sans limite de temps. Cette impression de musique interminable m'oppresse. De même, un certain diatonique, répétitif comme la chute des feuilles en automne, y compris les feuilles d'impôts, et acide comme un fruit cueilli avant maturité, ce diatonique me laisse perplexe sur le bord du chemin ou au bord du parquet de danse. Si j'y ajoute le poids des comportements ritualisés et la mécanique des sauts en tous genres, la coupe est pleine.

Mais justement, avec les deux "Cocktail diatonique", on est loin de ce tableau. Je trouve bien mon compte dans la durée des morceaux ; j'aime leur enchaînement et, plus que tout, l'audace et la liberté des interprètes. On a des racines profondes, on connait la tradition, mais on connait d'autres mondes aussi et ça se sent.

Quant au premier album, je me suis régalé à écouter les interventions de Richard Galliano ; quant au plus récent, il faut écouter "Roms de Saint-Vincent". Pour ma part, je l'ai reçu comme une ouverture musicale qui annonce, dans la voie ici esquissée, de bien belles oeuvres à venir... Et puis, comment dire, il y a cette façon qu'ils ont, ces quatre ou trois diatos, de tisser leurs mélodies comme de la dentelle délicate ou des tapis flamboyants.

C'est sûr, maintenant, pour moi aussi, ce sont des coups de coeur.

samedi 24 septembre - nuits de nacre : une prolifération contrôlée

Françoise et moi, nous avons donc découvert les "nuits de nacre" cette année. A côté des concerts majeurs ou que l'on peut qualifier de concerts de prestige, nous avons eu l'impression d'une prolifération accordéonistique très contrôlée, très organisée et, le temps délicieux aidant, d'une vitalité extraordinaire. A ne plus savoir où donner de l'oreille. C'est vraiment le royaume de l'accordéon et, à sa suite, de la musique.

Au retour de ce festival, on a l'impression contradictoire d'avoir écouté de l'accordéon sans cesse du début des soirées au coeur de la nuit et en même temps de n'avoir écouté qu'une infime partie de ce qui était proposé.

Sans aucune intention de représentativité ni d'exhaustivité, je retiens quatre moments.

- Le 17, à 00h40, Le bal à Bistan se produit place des frères Maugein. On casse une petite croûte en échangeant nos impressions sur la carte blanche à Marcel Azzola, mais, à plusieurs reprises, on s'interrompt pour écouter l'accordéoniste et ses collègues : danse folk traditionnelle, chanson arabe, valse musette, forro, tarentelle et bourrées. Eclectique !


- Le 18, à 00h50, La Ruelle en chantier devant le Latitude Lounge. Un quatuor à l'énergie inépuisable.


- Le 18, à 11h59, devant le Magic Mirrors, Tribal Jâze, un trio : diatonique, tambour, saxo. Le mouvement perpétuel dans des effluves de barbecue. Les verres de rosé sont alignés comme des petits soldats au garde-à-vous.  


- Le 17, à 19h19, de l'autre côté des quais, en face du théâtre où va avoir lieu le concert majeur, "Le cinquième éléments", quatre troubadours kletzmer enchaînent des morceaux venus de l'Est. D'une certaine façon, hyper-classiques ; d'un autre point de vue, hypermodernes.

 En publiant ces quatre images et en consultant le programme du festival, je me rends compte de tout ce qui nous a échappé. Il faudra revenir.

Mais je ne voudrais pas terminer cette série d'impressions sur "les nuits de nacre" sans évoquer la remarquable exposition de Raphaël Rinaldi à la médiathèque. Des portraits en noir et blanc d'accordéonistes. Un style classique. On sent l'intention et le projet de donner à voir leur identité, leur personnalité et même leur style. En même temps, et les photographies ci-dessous sont caractéristiques à cet égard, le plaisir de contempler ces portraits est gâté par les reflets dans les vitres de protection. C'est ainsi, comme on peut le constater, que la série remarquable, je le répète, des portraits sur ce mur est brisée par l'éclat des projecteurs. 


Rares sont les portraits comme celui de Richard Galliano qui échappent à l'impact de ces parasites que sont les reflets.


Le portrait de Perrone est touchant, mais on se serait passé de voir dans sa vitre le reste de l'exposition.


Idem en ce qui concerne Barboza. Qui, en dépit des parasites, reste beau.


Enfin, le portrait de Lubat est, comme on peut le voir, un résumé de ces perturbations qui interfèrent avec la perception de l'image. Du coup, l'accordéon prend une allure bizarre, comme scindé en deux morceaux. Quant au photographe, moi-même en l'occurrence, il lui reste la satisfaction de se tirer l'autoportrait et, surcroît de plaisir, de fixer son image en compagnie de Lubat kui-même.


Un voeu donc pour terminer : avoir l'occasion de revoir cette exposition dans de bonnes conditions, avec le seul souci d'en apprécier à sa juste valeur chacun des portraits.

jeudi 22 septembre 2011

vendredi 23 septembre - nuits de nacre : deux concerts au magic mirrors

Le Magic Mirrors est un lieu étrange, plutôt baroque, avec ses couleurs vives, ses vitres et ses boiseries, son plancher en forme de rosace. On y a écouté deux concerts : le premier, le vendredi, à partir de 16 heures, était donné par le Quatuor Toulouse Accordéons. C'est une formation de quatre accordéonistes conçue comme un quatuor à cordes. Son répertoire comprend évidemment Mozart et Bach, mais aussi Rossini, qui lui fournit ses numéros de bravoure ou encore Celino Bratti, un compositeur contemporain qui lui a dédié des oeuvres originales. Parfois, on s'aventure du côté de chez Piazzolla.

Quelques minutes avant le début du concert, cette image m'a plu. Le quatuor qui se confond avec le décor baroque et un amateur d'accordéon, seul pour l'instant, autour duquel bientôt viendront s'agglutiner d'autres amateurs. Le sol du plancher est plutôt dur et fournit un siège plutôt spartiate. C'est pourquoi je les appelle in petto les "malokus" ; ce sont les auditeurs du parterre, au sens fondamental du terme.


Ils sont donc quatre : Guy Katz, Jacques Guilhamat, Jacques Demeurs et André Zarate.


Le second concert, le dernier du festival, avait lieu dimanche à partir de 15 heures 30. Il était donné par Mélanie Brégant et Florent Charpentier, Duo Jeux d'Anches, accordéon et clarinette. Une mécanique très au point. Un répertoire quasi didactique. Des chansons populaires espagnoles avec De Falla, des pièces de Kussiakov, de Schubert, de Bartok et de Piazzolla.




Je ne sais si mes impressions découlent du souci didactique que je mentionnais ci-dessus, mais j'ai eu le sentiment d'apprécier de plus en plus les morceaux interprétés. Comme si, chemin faisant, je comprenais de mieux en mieux le jeu du duo.


Ces deux photographies, ci-dessus et ci-dessous, rendent assez bien compte de l'attitude des deux concertistes : très attentifs à leurs partitions. Une impression de rigueur sans failles, de lecture très approfondie des oeuvres jouées. Du coup, chaque morceau, chaque oeuvre, est restituée dans son essence même. Finalement, l'impression dominante que je garde de ce concert, c'est bien ce travail de lecture et de traduction scrupuleuses.



vendredi 23 septembre - nuits de nacre : du concert en duo de chango spasiuk à la carte blanche de marcel azzola

Ce vendredi, on avait un petit problème de temps ou, si l'on préfère, de coordination à résoudre. Le concert de Chango Spasiuk en duo avec le guitariste, Marcelo Dellamea, était programmé à 19 heures à l'espace Richard Galliano, en fait le foyer du théâtre, et la carte blanche à Marcel Azzola l'était à 20h30, sous le chapiteau Albert Hamann.

Comme il fallait trancher, on avait prévu d'assister au concert de Spasiuk de 19 heures à 20 heures, puis, quittant la salle en toute discrétion, de rejoindre en courant le chapiteau avant 20h10. Et tout en effet s'est passé comme prévu.

Pour le concert de Spasiuk donc, nous nous sommes installés au dernier rang, près de la sortie. Une salle de quelques gradins et de quelques dizaines de places. Une atmosphère intime avec quelque chose d'une cérémonie magique. Plus que jamais, Chango Spasiuk se comporte comme une sorte de sorcier ou de grand prêtre du chamamé. On retrouve avec bonheur des morceaux que l'on connait bien, d'autant plus qu'on les a écoutés maintes et maintes fois en vue de préparer et de savourer au mieux ce concert.




Cette photographie me semble restituer assez bien la posture de Spasiuk. Souvent la tête un peu penchée, les yeux clos. il est dans son monde. D'ailleurs, il parait toujours venir d'ailleurs quand à la fin des morceaux il est tiré de ses rêveries par le crépitement des applaudissements.


C'est dans un espace plein à ras-bord - plusieurs centaines de spectateurs -, seuls sur une scène immense, éclairés par une lumière mate et pâle, que Marcel Azzola et Lina Bossati ouvrent le concert. D'emblée le ton est donné : le piano de Lina Bossati est d'une précision rare ; quant à Marcel Azzola, il a une manière bien à lui de tisser ses mélodies sans avoir l'air d'y toucher. Juste effleurer les nacres.
  

Le concert est mené sur un rythme d'enfer. On voudrait qu'il n'arrive jamais à son terme. Les prestations se succédent et on en voudrait encore et encore. L'énergie de Sanseverino en special guest galvanise le jeu de ses collègues. Ker Ourio impose son harmonica comme un instrument majeur parmi les accordéons. Ludovic Beier, égal à lui-même, est d'une redoutable virtuosité. Marcel Loeffler joue manouche. Daniel Mille m'enchante quand je reconnait son univers si poétique, celui de "L'attente" ou d' "Après la pluie". Et quand sa voix vient se mêler à celle de l'accordéon, c'est l'émotion à tout coup. Je découvre Gérard Luc, que je ne connaissais pas. Mais il ne faudrait pas oublier la section rythmique. Exceptionnelle ! Sylvain Luc, guitare, Diego Imbert, contrebasse et André Ceccarelli, batterie. Ce dernier, sur l'un des rappels, se lève et vient tirer une photo de famille, comme pour garder trace de ce moment mémorable.


On sort heureux et, si je puis dire, sidérés. On reste là, on cherche les mots pour traduire notre plaisir. Mais ils sont difficiles à trouver. Jean-Marc nous rejoint. On s'avise qu'on a une petite faim. Justement, place des frères Maugein, il y a le Bal à Bistan, qui se présente comme du bal folk déterritorialisé et une association qui propose des assiettes charcuterie-crèpes au sarrazin. J'ai une telle fringale que j'en engloutis deux à la suite avec deux demis.

Après ? Après, j'ai passé la nuit à digérer mes deux assiettes, mais bon, le lendemain matin, après un petit déj' copieux, j'étais à nouveau d'attaque.

mercredi 21 septembre 2011

jeudi 22 septembre - les nuits de nacre : le cinquième élément

Le samedi, à 20h30, au théâtre, le concert éponyme du festival 2011 : "Le cinquième élément". Un concert tout à fait exceptionnel, d'une durée de plus de deux heures, les rappels se multipliant jusqu'à épuisement des cinq musiciens.

Une heure avant le début du concert, dernière réunion stratégique avant le coup de feu. Une table de bistrot fait l'affaire pour dresser le plan de bataille et la répartition des tâches. L'entrée du théâtre est à vingt mètres. Les passants passent, tranquilles ; les quatre accordéonistes sont tout à leurs derniers réglages, déjà dans leur monde.



A la lecture du titre du concert : "le cinquième élément ; L. Suarez, J.-L. Amestoy, D. Ithursarry, V. Peirani invitent C. Spasiuk", je me suis d'abord demandé qui représentait ou symbolisait quoi suivant la cosmogonie antique. Suarez, la Terre ou le Feu ? Amestoy, l'Eau ou l'Air ? Ithursarry, la Terre ou quoi ? Peirani, l'Air ou l'Eau ? Et puis, j'ai abandonné tout de suite cette voie, qui me parait peu fructueuse. En fait, je pense que chacun des quatre musiciens ou même des cinq avec leur invité est comme un mélange spécifique des quatre éléments primordiaux. Un mélange idiosyncrasique pourrait-on dire si l'on voulait à toute force paraitre cultivé. Il y a en effet de la Terre, de l'Eau, du Feu et de l'Air en chacun d'entre eux et dans leur jeu propre, mais pour chacun suivant un dosage particulier. Chacun combine en lui-même la combinaison de tous les éléments et celle-ci tient par ce lien vital, que l'on désigne par la notion de quintessence. L'ensemble des cinq accordéonistes est, en lui-même, comme un système en équilibre instable, vivant, dynamique, constitué par l'organisation des cinq éléments ; de même, chacun d'entre eux est aussi un système instable, vivant, dynamique, comme un microcosme analogue à celui que constitue leur quintet. Vous avez dit complexité ? En tout cas, cette complexité, on l'a sentie tout au long du concert. Un concert mémorable !

Il était 22h30 quand j'ai pris cette photographie. J'étais trop près pour pouvoir mettre tous les cinq musiciens dans un seul cadre. On ne peut tout avoir : le son, la vision directe et les images. On se représente du moins la disposition de l'ensemble.

J'ai pris cette photographie à 22h30, donc deux heures après le début du concert. En fait, la prise de vues était interdite. Dans ces cas, j'ai ma stratégie. J'attends patiemment l'annonce du dernier titre et là je considère que je ne suis plus tenu par l'interdiction. Ni pour le dernier titre, ni pour les rappels. Personne jusqu'ici n'est venu me rappeler l'interdiction. Je m'en tiens donc à ma ligne de conduite.   



J'ai essayé, pour chaque accordéoniste, de garder une attitude caractéristique. On reconnait, dans l'ordre, Lionel Suarez

Jean-Luc Amestoy
Didier Ithursarry


Vincent Peirani

et Chango Spasiuk

Voilà ! Après le concert et pour en prolonger le plaisir, nous avons discuté un long moment avec les quatre "accordéonistes du sud" [*], suivant la remarque de Lionel Suarez, j'ai demandé quelques autographes sur des disques que j'avais emportés - autographes toujours pleins de sympathie - et puis nous sommes allés apaiser une petite fringale, Françoise, Anne-Marie, André, Jean-Marc et moi-même. On a passé notre commande à minuit et quart. Après, on n'a plus regardé l'heure. On est parti quand toutes les chaises avaient été placées sur les tables autour de nous et qu'on commençait à être cerné par le ballet des balais.  

[*] Lionel Suarez, au moment de présenter les quatre accordéonistes invitant C. Spasiuk, faisait cette remarque qu'ils étaient tous du Sud : Ithursarry et Amestoy, du Pays basque ; Peirani, de Nice et lui-même, de Cahors.

mercredi 21 septembre - nos nuits de nacre : événements et rencontres

Mardi soir, retour vers 22 heures à Pau. On était parti mercredi soir pour faire étape à Toulouse avant de rejoindre Tulle et les "nuits de nacre 2011" sous le signe du cinquième élément, en d'autres termes la quintessence. Pas question de me lancer dans une description objective, ni exhaustive de ce magnifique festival. Pour l'instant, mes impressions se bousculent dans ma tête et il va falloir du temps pour y  mettre un peu d'ordre. Un peu, mais pas trop. Je préfère un peu de désordre à un excès d'analyse. Les pièces du puzzle sont là, chargées d'émotion ; il n'est pas utile de les emboîter les unes dans les autres.



Et pour commencer, partons de la fin, de notre retour. Il fait nuit, j'ouvre la boite à lettres : ils sont là. Trois cds, commandés juste avant notre départ, qui nous attendent :

- "Landshaft unter dem Meer" de Jean Pacalet. Recommandé par Jacques Pellarin. Commandé à Amazon.
- "The cool Crooners / Isatilo". Trouvé par hasard sur Paris Jazz Corner et retenu à cause de la présence de Didier Ithursarry.
- "Les voix d'Itxassou". Repéré sur Paris Jazz Corner et retenu pour la participation de Juan-José Mosalini au bandonéon et de Marcel Azzola à l'accordéon diatonique, précision qui, je l'avoue, m'intrigue.




Dans nos bagages, trois cds. Je ne résiste pas au plaisir de les photographier.

- "Inspiration / Duo Jeux d'Anches" de Florent Charpentier et Nathalie Brégant, 2011. Je crois comprendre que c'est la première fois, à l'issue d'un concert, que ce disque est distribué.
- "Mélanie Brégant / Accordéon / Jeux d'Anches", collection Jeunes Solistes. Un disque que j'ai vainement cherché à me procurer pendant des semaines. Je fais part de mon échec à Mélanie Brégant, qui spontanément m'offre un exemplaire de cet opus hors commerce. Forcément, cette attention, en toute simplicité, me touche.
- "Sonia Rekis / Drôles de lames". C'est aussi un cadeau. Récit : dimanche, il est 12h30-13h00, sur la place du Magic Mirrors. Alors que nous marchons vers le Latitude Lounge pour un dernier déjeuner avant le dernier concert du festival, nous passons devant le point presse. C'est l'occasion de demander quelques renseignements. Comme j'explique ma requête, Sonia Rekis, qui assiste à notre conversation et finalement y participe, tout à coup, alors que nous allons partir, nous offre son disque  "Drôles de lames", m'ayant entendu m'identifier comme auteur de "l'autre bistrot... ".  Je prends conscience en cet instant que, je-ne-sais-pourquoi, je n'ai pas eu l'occasion d'écouter Sonia Rekis, alors même que j'ai eu maintes fois l'occasion de lire des articles élogieux la concernant. En tout cas, depuis notre retour et encore ce midi, pendant le déjeuner, nous avons plusieurs fois écouté les neuf morceaux de cet opus : c'est un grand plaisir. Une valse qui nous rappelle "Indifférence", ce qui n'est pas rien. Et puis, plus on avance, plus on est kletzmer.  J'ai été très sensible à l'amplitude du jeu de Sonia Rekis, à sa liberté à partir d'une rigueur très classique et, comme chez Peirani ou Mille, à ces moments où la voix vient se mêler à celle de l'accordéon. Sans oublier cette évidence difficile à analyser, en tout cas je ne m'y risquerai pas, le son propre de son instrument ou, plus exactement, le son qu'elle lui fait chanter.
http://www.myspace.com/soniarekis


Pour mettre en peu d'ordre dans mes impressions, je distingue les événements auxquels nous avons assisté et les rencontres que nous avons faites. Plus tard, si j'arrive à trier, à classer et à ordonner mes photographies, j'essaierai de garder traces de tous ces moments heureux, événements ou rencontres, en publiant des photonotes.

En ce qui concerne les événements, je retiens :

- C. Spasiuk en duo avec un guitariste, Marcelo Dellamea, à l'espace Richard Galliano,
- la carte blanche à Marcel Azzola avec Sanseverino comme special guest, à l'espace Albert Hamann. Et avec, excusez du peu, Daniel Mille, Ludovic Beier, Marcel Loeffler, Gérard Luc, Lina Bossatti, Sylvain Luc, Diego Imbert, André Ceccarelli, Olivier Ker Ourio. On croit rêver. Plus de deux heures de concert. D'admiration en admiration !
- Le cinquième élément au Théâtre : L. Suarez, J.-L. Amestoy, D. Ithursarry, V. Peirani invitent C. Spasiuk. Je m'en tiens à cette liste, car aucun mot ne me parait pouvoir traduire l'intensité et, disons-le, la perfection de ce concert. Les sportifs parlent de match-référence pour qualifier un match qi permettra d'étalonner tous les autres à venir. On peut, je crois, en l'occurrence, parler de concert-référence.
- Mélanie Brégant et Florent Charpentier au Magic Mirrors (ou Chapiteau Jo Privat),
- le Quatuor Toulouse Accordéon, en ce même lieu,
- et des concerts à tous les carrefours, devant tous les restaurants, les cafés, les bistrots ; place des frères Maugein ou sur les quais. Du musette, que j'apprécie peu, mais dont je reconnais la qualité, comme Aurine père et fils ou l'orchestre de Fabien Veyriras, au kletzmer de Paye ton Schteimel en passant par le folk déterritorialisé du Bal à Bistan.
- A quoi j'ajoute l'exposition de portraits d'accordéonistes de Raphaël Rinaldi à la médiathèque. De très beaux portraits, tous en noir et blanc. Profondeur et intensité psychologique ! Du très beau travail, sobre, classique. Un regard qui fixe l'essentiel : chaque photographie manifeste la personnalité de chaque accordéoniste. De la photographie d'identité au sens artistique, non administratif du terme.

En ce qui concerne les rencontres personnelles, je retiens :

- le plaisir de retrouver Anne-Marie et André de Trentels, Jean-Marc de Toulouse (qui joue sur Victoria, comme qui vous savez), et encore et encore de partager avec eux notre passion commune pour l'accordéon,
- le plaisir de partager le déjeuner avec Françoise Jallot : on se connaissait par des échanges de courriels, on a discuté comme si on continuait une conversation amicale commencée depuis longtemps. Et puis, j'ai pu lui dire de vive voix combien j'apprécie et ses articles - ses questions, ses points de vue, son style -  et ses indispensables chroniques
- le plaisir d'un échange bref, mais plein de complicité, avec Bill Akwa Bétotè, dont j'admire beaucoup les photographies publiées dans "Accordéon & accordéonistes". Allez sur son site, vous ne le regretterez pas !
http://www.billakwabetote.com/fr/accueil.html

- le plaisir de rencontrer enfin Caroline Philippe, avec qui nous avons écouté Mélanie Brégant et Florent Charpentier. Une vraie surprise.
- Ajoutées à toutes ces rencontres chaleureuses des discussions cordiales et même d'emblée amicales, avant et après le concert "Le cinquième élément",  avec Jean-Luc Amestoy (avec qui il est question de clé USB à deux balles), avec Lionel Suarez (avec qui il est déjà question de le retrouver en concert à Orthez le 12 mars. On a réservé !), avec Didier Ithursarry (avec qui il est question de notre enthousiasme et de notre passion), avec Vincent Peirani (qui nous explicite en quelques mots sa conception de l'improvisation. Lumineux !).

Et puis, il y a cet accordéoniste, solitaire et anonyme, tout à ses rêves, que nous avons écouté pendant plusieurs minutes. Je lui ai demandé d'un signe si je pouvais le photographier. Il m'a souri en signe d'assentiment. On l'a écouté. Son regard fixait un point au-delà de l'au-delà. Ailleurs. Quand nous nous sommes éloignés, il a levé les yeux, croisé notre regard, souri. Un instant et puis, déjà, il était parti loin à la recherche de son horizon...





-  Post scriptum. Peu de temps après avoir publié ce post, j'ai reçu un courriel, signé Sonia Rekis, qui lève l'anonymat de cet accordéoniste, anonymat dû tout simplement à mon manque d'information. Il s'agit en effet de l'accordéoniste et chanteur Coko, qui s'est produit en trio le vendredi, à 21 heures, au Magic Mirrors. Ce même courriel contenait les deux liens ci-dessous, l'un vers le site de Coko, l'autre vers un document vidéo. Histoire de mieux connaitre Coko, sa vie et son oeuvre.




mardi 20 septembre 2011

mardi 20 septembre - spécial copinage : actualité d'alain chatelain

A mon retour de Tulle, j'ai trouvé un message d'Alain Chapelain qui m'informe de la sortie en avant-première au cours de ce week-end du film d'Aki Kaurismäki, "Le Havre", pour lequel il a travaillé à la bande-son. Je découvre par ce même courrier que le film est en pré-liste des Oscars 2012 et qu'il est à l'heure actuelle vendu dans plus de quatre-vingts pays. 

Autre information intéressante : la composition d'Alain Chatelain, "Chanson du pavé", sert de support à la bande-annonce du film en Allemagne. Et l'on peut l'écouter sur son site, à la rubrique "actualité", en cliquant sur le lien ci-dessous :

www.youtube.com/watch?v=jyAKseH9ZUk&feature=share

mardi 20 septembre - spécial copinage : sylvie jamet

A mon retour de Tulle, j'ai trouvé le message ci-dessous envoyé par Sylvie Jamet. Je le donne ici brut de décoffrage...

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L'ACCORDEONAUTE, cours d'accordéon à domicile

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Contact : jamet_sy@yahoo.fr


Tél : 04 76 85 43 89

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http://www.facebook.com/AccordeonauteBio
 Blog Généraliste de Musique et d'Accordéon : http://sylviejamet.over-blog.com/
 AccordionSpace : http://www.myspace.com/blogaccordeonmusique


mercredi 14 septembre 2011

mercredi 14 septembre - l'odyssée de l'accordéon

Juste un mot, en passant, pour rappeler que le 6 octobre aura lieu, au théâtre Trianon, à Paris, l'édition 2011 de l'Odyssée de l'accordéon. Un programme riche et éclectique, en tout cas ouvert sur l'accordéon dans tous ses états, en quatre volets : les improbables, les classiques, les électro-modernes et les intemporels.

http://www.odyssee-accordeon.com/fr/7/programme/

Pour ceux qui auraient la chance de pouvoir y assister, il est possible de réserver sur le site de la Fnac. En attendant, on souhaite bon vent au producteur et créateur de cet événement, Henry Kam, ainsi qu'à tous ses collaborateurs et aux artistes. Une initiative qui mérite le succés.

ps.- ... et un salut amical à Emerzak et à Florence !

mardi 13 septembre 2011

mardi 13 septembre - petar ralchev bulgaria

Il y a quelques jours, à son retour d'une tournée en Ukraine du duo Mala Cabeza, Florian Demonsant m'avait envoyé la liste de ses concerts à venir, en particulier à Toulouse, et il y avait ajouté un lien vers un document vidéo où l'on pouvait voir et écouter Petar Ralchev. Un document suffisamment intéressant pour me donner envie d'en savoir plus sur cet accordéoniste. Un seul cd chez Amazon : "Bulgaria", Geganew, 2002.  


"Bulgaria" donc est arrivé à midi pile. Service ultra rapide. La formation est un quartet : Petar Ralchev, accordéon, Stoyan Yankoulov, percussions, Nikolai Georgiev, guitare, tambura, Dimitar Digboyuschki, keyboards. 

Les douze titres sont signés P. Ralchev, André Astier et F. (sic) Basile, Ionica Minune, Vasile Pandelesku et Perica. Leur liste donne déjà une indication sur leur ton, qui est, c'est le moins qu'on puisse dire, non dénué de fantaisie et d'humour, en d'autres termes d'un certain esprit de distance permis par la virtuosité des musiciens. Par exemple, "Joke in 7/8", "As if in a Joke", "Like our Colleagues from Serbia", "Memory from Times of Yore".  D'Astier et Basile, "Valse de musette" ; de I. Minune, "Romanian Lautari".

En écoutant ce disque une première fois, j'ai immédiatement pensé à Ionica Minune et à Roberto de Brasov. Ils sont bien tous les trois du même monde, enracinés dans la tradition musicale de l'Europe de l'Est, mais capables aussi de créativité. Enracinés dans leur culture d'origine, mais ouverts aux influences du monde. Avec ce son boisé caractéristique des énormes Weltmeister. Hénaurmes comme des camions de compétition.

Bien sûr, une écoute ne suffit pas pour profiter de toutes les richesses de cet album, mais déjà je sais que j'ai bien fait de me fier au "tuyau" de Florian.

lundi 12 septembre 2011

lundi 12 septembre - notes de veille


Quelques notes de veille glanées, grappillées, butinées, comme on voudra, au cours de quelques parties de surf sur internet, de site en site, au gré de notre humeur et de nos trouvailles, à Françoise et moi-même.

1. Tout me porte à croire que bientôt devrait sortir un nouvel album de Jacques Pellarin. Le trio devient quartet et le morceau que l'on peut voir et écouter sur le site ci-dessous, à savoir "Sup Dude" pourrait bien être aussi le nom de l'album. On parle alors, quand on veut avoir l'air lettré, de titre éponyme.

http://www.dailymotion.com/video/xjrzjw_sup-dude-jacques-pellarin-composition_music

2. On attend - "sortie imminente" dirait Tom-Tom - la sortie de l'album de Richard Galliano dédié à Nino Rota. Pas de date annoncée. Sur le site officiel de Richard Galliano, on trouve les dates des concerts de septembre et octobre du "Nino Rota Project". Quatre en septembre, onze en octobre. Mais seulement trois pour la France : Nantes en septembre, Nevers et Pleyel en octobre. Monsieur Universal semble avoir une politique plutôt malthusienne en ce qui concerne notre hexagone.

3. Sur le site de Manu Comté, l'accordéoniste de Soledad, on trouve annoncé l'enregistrement du 07 au 09 septembre d'un nouvel album :"Soledad plays Soledad". "Sortie imminente" en octobre. Patience.

4. Sur le site ci-dessous du New Meeting Quartet, on trouve cinq morceaux tout à fait intéressants, qui devraient figurer dans un disque à sortir en novembre. Comme je ne trouvais pas en effet le titre d'un disque correspondant aux morceaux proposés sur le Myspace du quartet, j'ai téléphoné à Xavier Triviaux, dont le numéro figure sur le site, qui m'a confirmé cette "sortie imminente". Le quartet est composé de Thierry Ravelli à l'accordéon, qui rappelle souvent Richard Galliano, Xavier Triviaux au piano, Jean-Pierre Babarit à la contrebasse et Jean-Christophe Galliano à la batterie.

http://www.myspace.com/newmeeting4

5. Aujourd'hui, lundi 12 septembre,  vu et écouté Maurane qui présentait son dernier album au "13 heures" de l'A2. A 13h41, exactement, Maurane a donc chanté l'un des titres de cet album, accompagnée par un guitariste et Marc Berthoumieux à l'accordéon.


Marc Berthoumieux qui joue sur un Castagnari.


C'est tout pour l'instant.