dimanche 31 juillet 2011

lundi 1er août - graffitis et improvisation

Il y a, dans l'agglomération paloise, trois lieux pour lesquels j'ai une affection particulière. De temps en temps, l'envie me prend d'aller y faire un tour, de m'y immerger et d'en constater les changements. Sous l'apparence d'une certaine permanence, ce ne sont en effet que variations, modifications et fluctuations.

- Il y a d'abord ce site, derrière les anciennes tribunes du grand prix automobile, près de la gare de Pau : c'est une friche industrielle où l'on trouve imbriqués les uns dans les autres les anciens entrepôts régionaux de l'Epargne, des entreprises de récupérations de métaux, des ateliers désaffectés de la SNCF et d'autres bâtiments dont les noms et la raison sociale sont depuis longtemps effacés. Les interstices sont occupés par les caravanes de gens du voyage. C'est ainsi que coexistent aujourd'hui sur ce site d'une part les bâtiments d'archives régionales installés dans les anciens ateliers de la gare : pierre, verre et métal, d'autre part un stade en eaux vives, à la pointe de la technologie, préparé pour recevoir des épreuves de niveau mondial, et enfin des squats de musicos qui ont transformé les entrepôts en studios de répétition. Lesquels squats sont couverts de graffitis en transformation permanente, si j'ose ce paradoxe. Certains durent quelques semaines, d'autres quelques jours, la plupart seulement deux ou trois jours. Bataille sans trêve pour investir l'espace et tracer sa signature : laisser sa marque.     

- Deuxième site : les anciens abattoirs, lieu de résidence de l'association Ampli, dont le nom dit assez la vocation. Ampli est un lieu de concert et de studios de répétitions très actif et organisé. Les murs sont aussi le support de graffitis, où peu d'espace est laissé à d'éventuelles respirations. C'est le mot prolifération qui vient à l'esprit quand on se promène en ce lieu aux murs infinis.


- Troisième site, un ensemble de hangars, à la limite du stade du Hameau et d'un ancien terrain militaire aujourd'hui abandonné. Il y a peu, l'espace autour de ces hangars, destinés autrefois à entreposer des produits agricoles, peut-être des engrais, était réservé aux évolutions de skaters. Depuis quelques jours, il est entouré de grillages, vidé de ses toboggans, enclos. Des ouvriers ont commencé à démolir les hangars et à dépecer les murs qu'animaient des graffitis.



J'avoue que j'ai grand plaisir à contempler ces graffitis, dont j'apprécie la beauté graphique et picturale, mais aussi la technique et la créativité. J'aime bien retrouver certaines signatures et suivre les luttes féroces pour occuper l'espace et imposer sa signature ou, si l'on peut dire, son caractère. On reconnait vite les styles propres à tel ou tel artiste. Mais, c'est un autre plaisir, je trouve aussi une forte analogie ou correspondance entre ces formes graphiques ou plastiques et l'improvisation musicale. D'abord, spontanément, je traduis souvent ces formes en phrases musicales, comme si celles-ci s'imposaient à mon esprit. Je m'amuse à penser que parmi ces formes il y a du Mozart, du Bach ou du Beethoven. Une certaine explosivité ici, une rigueur quasi géomètrique là, une certaine pesanteur en d'autres endroits. C'est mon imaginaire qui s'exprime ainsi en toute liberté. Finalement, je prends conscience que ces graffitis me font souvent penser à des partitions musicales. Ou plus exactement à des notations, des indications pour servir de repères à des improvisations contrôlées. Je rêve de plusieurs accordéonistes, trois ou quatre, se réunissant pour improviser individuellement et collectivement à partir de ces graffitis. Ce serait une assez jolie expérience.   

Ci-dessous, un entrelacement pour un trio d'improvisateurs. Photographié sur un mur de l'entrepôt de l'Epargne. On dirait la végétation de quelque zone désertique, aride. Sable et vent. Une plante obstinée.    



Ci-dessous, sur le mur d'un ancien bâtiment administratif des abattoirs, une forme marine. Une musique aquatique, pleine de rondeurs. Le bleu et le vert, on imagine déjà un duo, accordéon et violoncelle.


Cette photographie a été prise sur l'un des hangars à la limite du stade du Hameau. Deux partie contrastées : le haut et le bas. Contraste de couleurs, contraste de formes. On imagine quelque dissonance. On imagine un accordéoniste assez virtuose pour tenir ensemble les deux dimensions de ces deux graffitis juxtaposés. Un virtuose ? Evidemment, je pense à Pascal Contet. J'imagine son prochain opus, dont le titre serait "Graffitis, improvisations sur des formes éphémères".
Mais, autre chose me touche dans ces graffitis, dans cet art éminemment éphémère, en proie à tous les dangers : rivalités, promoteurs, urbanistes, etc... J'observe en effet que ces graffitis, qui ont envahi les murs intérieurs et extérieurs de ces bâtiments de béton, de ciment, de fer et de tôle, que ces graffitis donc sont à leur tour recouverts, envahis et étouffés par la végétation. Une végétation, à l'instar des graffitis eux-mêmes, proliférante. Une force irrépressible. La géomètrie cartésienne des anciens bâtiments a disparu sous l'abondance des formes mi-géomètriques, mi-biologiques des graffitis. Tous ces rectangles de béton ont été pour ainsi dire animés par ces explosions de traits et de couleurs ; ils y ont trouvé comme une autre vie, improbable et surprenante. Maintenant, c'est la force de la vie des herbes, des ronces et des arbustes qui étouffe tout ou qui du moins est en train de tout étouffer. Qui gagnera de la nature ou des démolisseurs ? Ici, ce sont les ronces qui tombent en fine pluie du haut du mur tandis que des herbes folles montent du sol pour les rejoindre.


Ici, sur un mur des anciens abattoirs, c'est la ville des gratte-ciel qui est masquée par une végétation d'autant plus redoutable qu'elle apparait d'abord fragile, de sorte que l'on ne se méfie pas de son avancée inexorable.
Enfin, cette photographie, ci-dessous, exprime bien mon sentiment devant ce mouvement de la végétation. Je l'ai prise au Hameau. On ne voit presque plus les graffitis devenus illisibles. Je note que les arbustes se développent d'autant mieux qu'ils peuvent s'appuyer sur le grillage qui interdit aux skaters l'accès à leur stade. La géomètrie du grillage et la vitalité des arbustes auront-elles la peau des graffitis ? Je n'en sais rien, mais cette menace me parait assez symbolique : l'ordre social d'un côté, la vitalité des mauvaises herbes de l'autre, autrement dit le conformisme et les pulsions, voilà bien deux menaces pour l'expression libre et, j'y reviens, pour l'improvisation...
 






vendredi 29 juillet 2011

dimanche 31 juillet - spécial copinage : jésus aured nuit étoilée gau izartsua

... à propos du dernier opus de Jésus Aured, "Nuit étoilée / Gau Izartsua", dont j'ai rendu compte dans mes deux posts précédents ou, du moins, où j'ai rendu compte de mes premières impressions, je voudrais ajouter quelques informations pour contribuer à la connaissance de cet accordéoniste et compositeur basque.

J'ai noté sur DailyMotion et sur YouTube les deux documents vidéos ci-dessous que je trouve significatifs. On y perçoit bien à mon sens la double dimension introspective et méditative de l'oeuvre de J. Aured.

http://www.dailymotion.com/video/xbta3j_l-accordeon-d-aured_creation

http://www.youtube.com/watch?v=JW9H3QlzbN8

D'autre part, j'aurais voulu pouvoir produire ici le bon de commande de ce disque, mais mon habileté limitée en matière informatique ne m'a pas permis de le faire. Ce n'est pas une raison pour renoncer. Ci-dessous donc, tous les éléments du bon de commande, qu'il suffit de recopier, même si, j'en conviens, la méthode est un peu artisanale, voire archaïque. A vos stylos !



Nuit étoilée / Gau Izartsua

NOM  :.........................................

Prénom : .......................................

Adresse : ................................................................................................

Code postal  : ........................ Ville : ......................................................

E-mail  :.................................................................................................

Téléphone :...............................................................

Commande de ...... album(s) à 15 euros pièce + 3 euros par exemplaire.

TOTAL :....................

A l'ordre de Jésus AURED  

Jésus Aured, 12 rue Daniel Argote, 64100 Bayonne

0643928716 / 0559556277

jesaured@numericable.fr

jeudi 28 juillet 2011

samedi 30 juillet - du monde comme état d'âme

Jeudi après-midi. J'ai reçu le matin même l'opus de Jésus Aured : "Nuit étoilée / Gau izartsua".  C'est une oeuvre étonnante et, à maints égards troublante. Une manière d'exprimer les profondeurs de l'intériorité telle qu'elle se révèle au contact de la nature et du monde extérieur. Le monde comme miroir de l'âme ; l'âme comme miroir du monde. Le paysage comme état d'âme. La création comme mise à jour d'un processus d'introspection. Au croisement de l'objectivité du regard et de la subjectivité des perceptions. C'est bien pourquoi la création artistique peut être dite, à bon droit, une activité cruciale. Et c'est pourquoi elle n'est pas une affaire anodine ou un simple divertissement.

C'est ainsi, tout à mes réflexions en écoutant pour la troisième fois le disque de J. Aured que, tout à coup, le désir m'est venu d'aller voir à nouveau l'exposition des tableaux de Poumeyrol et en particulier certains d'entre eux, dont le souvenir, encore troublant, commencait à s'estomper. Il ne m'a pas fallu longtemps pour mettre mon désir à exécution. Après avoir pris mon billet, j'ai consulté le catalogue de l'exposition et trois livres de reproduction d'oeuvres de ce peintre. On y apprend que tous ces tableaux sont inspirés par des paysages observés dans la réalité. Mais on apprend aussi que les observations sur lesquelles se fondent Poumeyrol sont d'abord transcrites sous formes de dessins minutieux et précis. Parfois, ils "dorment" pendant plusieurs années avant de se réveiller pour donner lieu à une peinture. Entre temps, entre les observations initiales et l'oeuvre sous forme de tableau, un long travail de transformation s'opère, si bien que l'oeuvre que le spectateur peut contempler résulte d'une attention objective, du travail de mémoire et d'une élaboration par l'inconscient, donc l'histoire la plus intime du peintre. Complexité qui explique, me semble-t-il, la fascination qu'exerce sur moi cette oeuvre et ses soixante et quelques facettes.

Dans un post précédent, j'ai publié quelques images des oeuvres exposées. En voici d'autres que je trouve troublantes. Celle-ci, ci-dessous, par exemple, qui représente, je crois, une fabrique de briques, m'intrigue par un élément : en bas, à droite, une masse de végétation, où l'on peut reconnaitre à leur forme ronde et à leur couleur orange des potirons, alors même que toutes les parties construites sont manifestement inhabitées et vides. Cette végétation s'est-elle développée spontanément, en l'absence de toute intervention humaine ? Quelqu'un va-t-il apparaitre dans ce décor et ramasser ces potirons ou les arroser ? Les parties construites sont-elles complétement abandonnées et vides ou utilisées en partie comme remises ou réserves ou abris de jardin ? La réponse ne pourrait venir que d'une projection de l'inconscient du spectateur. Ce même inconscient qui écoute les six pièces de l'opus de J. Aured. 


Et que dire de cette sorte d'habitation troglodytique, taillée dans la pierre ou récupérée dans des trous d'une carrière ? De même que dans le tableau précédent la vie se manifestait dans la présence des potirons, de même ici la vie se manifeste par la présence de poules picorant. Sont-elles en train de revenir à l'état sauvage après la disparition de toute présence humaine en ces lieux ? Enigme, à laquelle encore une fois seul l'inconscient peut donner une réponse.


Et puis, il y a ce poulailler, dont la précision du dessin et l'économie des couleurs prouvent assez la maîtrise de Poumeyrol et la perfection de ce que j'appellerais volontiers la facture classique de son art. Plus le trait est précis, plus les couleurs sont rares, plus l'inconscient est provoqué par l'économie des moyens mis en oeuvre. Une représentation "faussement" réaliste, comme un rêve dont on n'a pas la clé.


Or, justement, il se trouve que l'exposition donne à voir un dessin préparatoire, antérieur au tableau de plus de dix ans. Ce dessin m'intéresse pour deux raisons au moins : d'une part, le travail à la plume et au feutre, d'autre part le temps écoulé entre le dessin initial et le tableau achevé, un temps qui dit assez quelle obsession ce morceau de réalité - un poulailler troglodytique - a déclenché et entretenu dans l'esprit de l'artiste.

Je me dis qu'il n'est pas exclu que demain je revienne au musée, histoire de vérifier une ou deux impressions et d'en découvrir quelques nouvelles. D'autres énigmes, forcément des énigmes.

samedi 30 juillet - nuit étoilée gau izartsua de jésus aured

... reçu avant-hier, jeudi, le cd de Jésus Aured :"Nuit étoilée / Gau izarstua". J'avais appris la sortie de cet album en lisant le programme d'Errobiko Festibala, fin juillet, à Itxassou/Itsasu.

Je viens de l'écouter une première fois : c'est de toute évidence un disque très personnel. Les six titres donnent une bonne idée du "climat" général : "Nuit étoilée", "La mémoire de mes ancêtres", "Sous le ciel de Paris", "Le vol de l'aigle", "La grotte", "Méditation". Ce dernier titre étant emblématique de l'ensemble. Tous les morceaux sont des compositions originales, sauf  "Sous le ciel de Paris", dont l'interprétation manifeste un tel travail d'appropriation de la partition que l'on peut, à bon droit, le qualifier aussi d'oeuvre originale. On peut dire qu'en tant qu'objet, cet album est raffiné. Sobre, authentiquement personnel. Une oeuvre de méditation.


Chaque titre donne lieu non à une description, encore moins à une explication, plus exactement à une évocation poétique. On est dans le registre de l'analogie. Parlant de sa technique, qui est fondamentalement fondée sur l'improvisation et sur la recherche d'un état intérieur de disponibilité poétique, J. Aured dit : "A ce moment, tel un peintre, je vais reproduire à l'aide de mon accordéon, une vision sonore". Ce n'est certes pas par hasard que la couverture du livret est une reproduction d'un Van Gogh. De même, la couverture est un tableau de Ch. Etchevers :"La note bleue".


En première audition, je dirais donc que c'est un disque très personnel, sans concession, l'oeuvre d'un vrai poète, attentif à la beauté du monde et aux sensations qu'il ressent à son écoute. Un disque qui doit s'écouter encore et encore pour en saisir toutes les subtilités tant J. Aured refuse les effets faciles.

En cet instant, je pense à la formule kantienne :"Le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi". Ici, le monde naturel si proche et si insondable ; notre intériorité, si proche et si insondable.

vendredi 29 juillet - collectiu encontros occitans : à propos du dialogue entre silvério pessoa et des groupes occitans

J'ai dit hier ma découverte du disque réalisé par Silvério Pessoa et des groupes occitans sous le titre :"Silvério Pessoa / Collectiu Encontros Occitans". J'ai dit le plaisir de cette découverte et mon sentiment d'avoir affaire à une rencontre authentique entre deux sources musicales à la fois fortement identifiables et en même temps capables de se mêler pour produire une musique originale. Je n'avais alors pas lu le livret d'accompagnement, ni fait assez attention aux deux couvertures. Je note maintenant combien la rencontre entre la figure de Silvério Pessoa, chanteur contemporain de forro, et celle d'un troubadour, hors d'âge, est symbolique.


Quant au livret, dont on voit ici la couverture, il est remarquable de concision, de précision et de détermination dans les engagements. Outre les textes, on trouve quelques paragraphes signés S. Pessoa sous le titre "Dialogues" où il introduit la notion d'hybridisation pour décrire le processus sous-jacent à cet opus ; un texte de Marc Régnier, intitulé "L'autre Brésil & l'Occitanie", qui décrit l'histoire de ce processus ; un texte enfin de Daniel Loddo sous le titre "Occitanie Nordestine ou Nordeste Occitan", où il rappelle que certains chanteurs au Brésil se nomment "trovadores", ce qui évidemment fait penser aux troubadours, tout en ne tombant pas dans le piège de l'identification facile et en insistant sur le fait que s'il y a des analogies entre les deux la filiation n'est pas directe, chacune des cultures "troubadours / trovadores" ayant sa propre histoire et ses influences spécifiques. Un beau disque qui, du coup, me donne envie d'explorer plus avant l'occitanie et ses richesses musicales. Ce devrait être facile, tant l'accordéon, sous toutes ses formes, y est présent.

mercredi 27 juillet 2011

jeudi 28 juillet - ... mais il y a aussi l'accordéon

... il y a  aussi l'accordéon. C'est ainsi qu'hier, mercredi, en sortant de l'exposition du peintre Poumeyrol, j'ai fait un détour par le Parvis - au cas où... - avant de revenir à la maison. Parmi des disques de salsa, de cumbia, de tango et autres rythmes d'Amérique centrale ou du sud, disques souvent de compilation, ce dont je n'ai guère le goût, un cd attire mon attention :

- "Silvério Pessoa / Collectiu Encontras Occitans", un disque distribué par l'Autre Distribution et enregistré entre 2009 et 2011 au Brésil et en Occitanie.

On retrouve sa description en suivant le lien ci-dessous et l'on peut écouter des extraits de chaque titre.

http://www.silveriopessoa.com.br/collectiu/

L'image ci-dessous reproduit la couverture de l'album.


Il s'agit donc, à travers les quinze titres, d'un recueil de rencontre entre Pessoa, des accordéonistes brésiliens et des groupes occitans de renom. Une sorte de forro occitan. Rencontre du nordeste brésilien et du sud, plutôt sud-ouest, de la France. Une musique originale qui garde cependant la couleur et la saveur de ses deux sources.

Parmi les groupes occitans : Moussu T et lei Jovents, La Talvera, Massilia Sound System, Fabulous Trobadors, La Mal Coiffée, Bombes 2 Bal et bien d'autres. 

Quant aux accordéonistes : André Juliao, Daniel Loddo (diato), Edoardo Degioanni (accordeon "semiton") et Laurent Cavalié.

En fait, en écoutant les morceaux de ce disque, outre une incontestable unité d'inspiration et entre les groupes occitans et entre ceux-ci et le forro, je trouve qu'ils illustrent bien ce que l'on appelle de la musique du monde. Une rencontre où chacun affirmant son identité construit avec les autres, ses interlocuteurs, une identité plus complexe. Et ainsi de suite...

jeudi 28 juillet - y a pas que l'accordéon...

Hier, mercredi, Françoise est repartie de Pau vers Hossegor pour rejoindre "les petits". Comme j'avais quelques affaires à régler et quelques obligations à accomplir, je suis resté seul à la maison. Après un déjeuner plutôt frugal, je suis allé voir l'exposition consacrée au peintre Poumeyrol au musée des beaux-arts. Le musée a depuis longtemps acheté une toile de ce peintre qui réside à Pau et du 17 juin au 19 septembre on y trouve exposées soixante-sept pièces de cet artiste, réalisées entre 1969 et 2010. Une belle exposition. Je ne l'ai pas parcourue en suivant ou en recherchant l'ordre chronologique. J'ai préféré me plonger dans la contemplation des oeuvres comme dans un parcours à travers l'inconscient du peintre.

C'est une oeuvre troublante. Il s'agit de peintures acryliques, de facture très classique, qui représentent des mondes mi-réalistes mi-imaginaires. On croirait des images de rêve ou de rêverie. Par exemple cette cour d'école, comme si le temps s'était arrêté, mais... depuis combien de temps ? Quelques jours ? Des années ? La recherche des indices conduit plutôt au doute qu'à des certitudes.  


Et cette cabane de pêcheur à moitié troglodyte, quand a-t-elle été habitée pour la dernière fois ? Les escaliers paraissent encore en bon état, mais faut-il s'y fier ?

Autre image : ce hangar à bateau de secours n'est-il pas envahi par la végétation ? Cette verrière est-elle à ciel ouvert ou non ? Comment ce bateau pourrait-il rejoindre le bord de l'eau ? Pourtant il parait en bon état.

Ici, ci-dessous, des abris de carriers. Sous la neige. On ne sait si ce sont des abris ou des trous produits par l'exploitation de la pierre. Ou peut-être les deux ?

Ici, enfin, un blockhaus avec une barque improbable. Est-il habité ou non ? Par qui ? Combien de temps faudra-t-il pour qu'il s'enfonce dans la vase et disparaisse sous l'eau boueuse du fleuve ? A qui s'adresser pour le savoir ? quels indices repèrer ? Un monde à la limite de la vie et de la décomposition, un monde dont on ne sait s'il a été abandonné définitivement par des hommes ou si ceux-ci vont revenir l'invrestir dès demain


Bref ! Une belle exposition, très troublante. Une exposition qui, par la quantité des oeuvres présentées, donne une idée forte et des obsessions de leur auteur et de leur intensité. Avec, au terme de la visite, l'impression d'une permanence formidable beaucoup plus que de changements ou d'une évolution... Rencontre avec un créateur.

Mais, s'il n'y a pas que l'accordéon, il y a aussi l'accordéon, comme le montrera le post suivant...

mardi 26 juillet 2011

mercredi 27 juillet - à noter sur nos agendas

Cet été, sur France Musique, Philippe Krümm, d'une part, et Pascal Contet, d'autre part, animeront deux séries d'émissions, entre 0h et 1h, dont tout laisse à penser, les connaissant, qu'elles contribueront pour notre plus grand plaisir à nous faire écouter du bel accordéon. Françoise vient de me communiquer le lien. Je le répercute.

http://sites.radiofrance.fr/francemusique/ecr/contact/fiche_prod.php?prod_id=110000030

En rejoignant le site ci-dessus, on trouve les précisions suivantes :

Minuit l’heure du Krümm
Du 8 au 12 août avec Philippe Krümm

Une série d’émissions à la découverte des musiques du monde à travers trois instruments emblématiques de la musique classique : le violon, le hautbois, la clarinette. Et d’un inclassable, l’accordéon qui, depuis presque 200 ans, cherche, lui, à devenir classique.



Ballade sur la voie nacrée
Du 15 au 19 août avec Pascal Contet

L'accordéon ou la force et l'imaginaire collectif d'un instrument caméléon qui écume sa nostalgie, sa joie et sa douce mélancolie dans des effluves de voyageur des bouts du monde, infatigable et évocateur...Tiré-poussé, il expire ses humeurs et inspire les compositeurs de tous styles...

Pascal Contet proposera un tour de chant avec accordéon, chansons d'hier et d'aujourd'hui, celles qui ont remis cet instrument intime au coeur même de la voix réaliste. Un volet spécial, tel un feu d'artifice final, sera consacré aux bijoux cachés et aux étoiles de l'accordéon qui brillent ci et là dans le firmament de cette "voix" nacrée.

mardi 26 juillet - revue semestrielle

J'ai reçu ce matin un courrier de ma banque qui, sous le titre "Rendez-vous comptes", me donne l'état de ma phynance au 30 juin. Ce courrier fait partie d'un rituel qui remonte à plusieurs années. On fait le point à la fin de chaque semestre, fin juin et fin décembre. Comme nos comptes sont simplissimes et que je les suis en permanence, il ne s'agit pas d'une information à proprement parler. Il s'agit de rituel et de conduite symbolique. C'est tout ! Même si l'état de mes comptes est traité par un système automatique, j'ai l'impression d'exister pour mon banquier au moins deux fois par an. D'habitude, je prends connaissance de ce rapport d'étape, si je puis dire, et je classe.

Mais, ce matin, l'idée m'est venue de m'inspirer de ce courrier pour faire la revue, autrement plus importante pour moi, des concerts auxquels nous avons assisté au cours de ce premier semestre de 2011. J'ai donc repris mon blog et voilà le résultat :

- mardi 18 janvier, Toulouse, Halle aux grains, l'orchestre de chambre de Toulouse avec Richard Galliano
- vendredi 21 janvier, Bagnères de Bigorre, Halle aux grains, "Récréations Nougaro", Pulcinella avec Florian Demonsant et Hervé Suhubiette
- jeudi 27 janvier, Pau, MJC Berlioz, inauguration de la cabane perchée, Les Troublamours
- mercredi 9 février, Toulouse, "Les tilleuls", Les Troublamours
- mercredi 16 mars, Orthez, Linea del Sur Quartet avec David Venitucci
- mardi 22 mars, Talence, banlieue de Bordeaux, Richard Galliano solo
- mardi 5 avril, Bordeaux, Trio Miyazaki avec Bruno Maurice, concert en faveur des victimes du tsunami
- mercredi 27 avril, Mourenx, Orchestre de Pau Pays de Béarn avec R. Galliano
- vendredi 29 avril, Pau, Palais Beaumont, OPPB avec R. Galliano
- vendredi 6 mai, Odos, près de Tarbes, Philippe de Ezcurra solo
- samedi 14 mai, Serres-Castet, banlieue de Pau, Les Troublamours
- vendredi 27 mai, Arthez de Béarn, centre culturel, Philippe de Ezcurra et le quatuoer Kairos
- samedi 28 mai, Marciac, inauguration de l'Astrada, Wynton Marsalis Quintet et R. Galliano
- jeudi 2 juin, Trentels, église de Landignac, G. Daltin et O. Hasan
- vendredi 3 juin, Trentels, Anne Niepold
- vendredi 3 juin, Trentels, Duo Gurzuf Band
- samedi 4 juin, Trentels, Trio Serge Lopez avec J.-L. Amestoy
- samedi 4 juin, Trentels, Renaud Garcia-Fons Quartet ave David Venitucci
- mardi 21 juin, Aucamville, près Toulouse, Florian Demonsant et la Compagnie La Baraque, "L'autre bal"
- samedi 25 juin, Castanet Tolosan, près Toulouse, festival Convivencia, Trio Elbasan

Je n'ai pas le goût des décomptes et des statistiques, mais pour le coup ce petit regard rétrospectif sur la première moitié de l'année me donne envie de faire un point grosso modo :

On a donc eu la chance d'écouter et de voir :

- Richard Galliano, cinq fois
- Les Troublamours, et en particulier Emmanuel Ferrari trois fois
- Florian Demonsant, deux fois, comme D. Venitucci et Ph. de Ezcurra
- et une fois, B. Maurice, G. Daltin, J.-L. Amestoy, C. Toucas, A. Niepold et l'accordéoniste du Gurzuf Band, dont le nom m'échappe ; je me rappelle qu'il est Biélorusse.

Cette évocation, où je revois chacun de ces accordéonistes dans le contexte de son concert, me réjouit le coeur. Je ne me suis pas rendu compte en faisant cette petite revue semestrielle que le temps était pourri. J'étais ailleurs.

samedi 23 juillet 2011

samedi 23 juillet - des escales d'elbasan à d'étranges elfes

J'avais dit en son temps combien j'appréciais le trio Elbasan, que nous avons écouté pour la dernière fois à l'occasion de son passage dans la région de Toulouse dans le cadre du festival itinérant Convivencia. Cette même occasion nous a permis de découvrir leur dernier opus :"Escales". Et en particulier des titres comme "Meknès Tarifa" ou "Rajasthan" ou encore "Zagreb part I" et "Zagreb part III", pour ne pas tous les citer.  Guitare, violon, accordéon : un bel équilibre !

Ce matin donc, Nadja et Charlotte sont allées accueillir des copains qui ont loué une villa voisine de la nôtre ; Françoise et Camille sont allées au lac, pour être abritées du vent et pour ramener des poissons de friture dans l'épuisette de "Petit filou"... Sébastien est parti faire le tour du lac. Il s'entraîne pour je-ne-sais quelle feriascapade. Il en sort maintenant une pour chaque feria. Et dans la région, ça ne manque pas : Mont de Marsan, Bayonne, Dax, pour ne citer que les principales. Me voilà donc seul dans la villa. Il faut profiter de l'opportunité.

Je suis allé au marché de bonne heure pour acheter des fruits afin de faire une macro-salade mixte d'abricots, de pêches de vigne, de nectarines et de prunes Reine Claude. J'ai acheté aussi un pot de fromage blanc. C'est un dessert qu'apprécient "les filles". Aujourd'hui elles ont choisi une découpe en carpaccio ; d'autres fois, ce sera en petits cubes ou en gros morceaux. C'est selon l'humeur. Pour accompagner ma préparation et comme je suis seul dans la villa silencieuse - moment rarissime - j'écoute donc le dernier opus du trio Elbasan. J'ai installé le lecteur sur la mezzanine, à l'étage ; le son se répand dans tout l'espace de la villa. Le bois des lambris le répercute en le réchauffant. C'est merveille !

Et puis, l'un après l'autre, tous les membres de la tribu reviennent. Les "filles" picorent quelques tranches de fruits et volent une ou deux cuillerées de fromage blanc... Sébastien reprend ses travaux de bricolage rythmés par la mélodie de son marteau et de la visseuse ; Nadja et Françoise s'entretiennent sur l'organisation du repas et sur l'heure où allumer le barbecue, etc... etc... Je range "Escales" dans son boitier. Charlotte et Camille ont déjà allumé la télévision. Je reconnais les voix inimitables de Gulli, leur chaîne de prédilection.

Cet après-midi, vers six heures, j'ai décidé d'aller faire un tour en forêt pendant que Nadja était partie courir (toujours les feriascapades !), que Sébastien, installé sur la terrasse arrière, rythmait ses mouvements de marteau et de visseuse avec quelques morceaux de rock en mp3, et que Françoise était allée voir les vagues avec Charlotte et Camille. Tout le long de la route en forêt, il y a des chemins d'exploitation que l'on reconnait aux tas de troncs entassés en attente d'être emportés par des camions. Accumulations énormes de troncs anonymes !

Mais voilà qu'aujourdhui je rencontre de curieux personnages. On croirait des elfes. Leurs visages attirent mon regard et, je l'avoue, ont quelque chose de touchant. Chacune de ces figures a sa personnalité.  


Je les observe une à une. Je pense à une forme d'art qui serait en quelque sorte une version forestière des graffs et autres tages. En tout cas, les différentes figures qui se ressemblent me font penser qu'il y a là un style. L'obsession est en effet l'une des sources de la création artistique et là, il y a bien obsession.



Je note que les figures blanches sont plutôt des Pierrots tristes, cependant que les bleues sont détendues et souriantes.




Je ne saurais dire pourquoi, mais cette rencontre me réjouit. Elbasan ce matin, ces elfes cet après-midi : c'est une belle journée. Surtout si l'on ajoute que la salade de fruits a été appréciée.

vendredi 22 juillet 2011

vendredi 22 juillet - ...et l'accordéon ?

"Les petits" ont donc débarqué à Hossegor dès dimanche soir, tard. On avait préparé des salades de fruits et fait leurs lits pour qu'ils trouvent leurs chambres accueillantes. On était content de se retrouver. On s'est couché après minuit. Les filles, en pleine forme.

Dès lundi, Nadja et Sébastien ont entrepris de refaire le carrelage de leur cabinet de toilette, de remplacer la douche, d'installer une porte vitrée et de fixer au mur un meuble plein de miroirs et d'étagères. Le carrelage est une activité plutôt silencieuse, sauf quand il faut tailler les carreaux. Et il faut en tailler beaucoup. La plomberie n'est guère bruyante, sauf quand le travail du plombier est accompagné par les concerts de Manu Chao débités en boucle sur la plateforme du i-phone de Sébastien. Au fur et à mesure des journées, mécaniquement, le son monte et Sébastien siffle ou même fredonne, inspiré par les morceaux qui se succèdent. Camille, pendant ce temps, a emprunté le portable de sa mère et, casque collé aux oreilles, elle visionne tout ce qu'il est possible de visionner en catégorie hip-hop ou art street dance. Ses exclamations et autres vociférations explosives manifestent son enthousiasme, aussitôt traduit en mouvements que l'on est prié d'admirer. Elle prépare ainsi chaque jour, assez bruyamment, un spectacle apéritif pour le dîner. Spectacle donné sur la terrase de telle sorte que les voisins puissent en profiter. Quant à Charlotte, qui a emprunté le portable de son père, elle visionne en continu "Un dîner presque parfait" ou "Vis ma vie". Parfois les deux soeurs visionnent et commentent en direct des émissions improbables ou des jurys déjantés font passer des auditions à la chaîne à des Michael Jackson en herbe (si j'ose dire !). Françoise, impavide, les écouteurs sur les oreilles, écoute Galliano ou fait des recherches aux résultats surprenants. Par exemple, elle a découvert l'existence d'un concert de R. Galliano avec B. Lagrène et D. Lockwood à Colomiers en février 2012. On a pu ainsi retenir deux places. Mais, c'est la dame des réservations qui a été surprise, le concert en question n'étant pas encore programmé par la salle de spectacle. Quant à moi, entre le marché du matin avec Françoise, quelques détours sur mon ordinateur et la sacro-sainte étape du tour de France, plus parfois quelques pas sur la plage, je ne trouve ni l'occasion, ni les conditions, ni le temps d'écouter de l'accordéon.

Ajoutons à cela, trois jours de vent sans discontinuer, un vent du Nord, annoncé à 60 km/heure, qui faisait bruisser les branches des arbres, jour et nuit, et qui sifflait de trente-six manières en se frottant à la charpente métallique ou qui frottait les branches des chênes-lièges contre les murs. Un vent à vous mettre les nerfs en pelotes, autrement dit en vrac.

Et puis, jeudi, on est allé à Pau : quelques problèmes domestiques à régler et mes parents à soutenir. Pour la nième fois, déplier, plier, ranger le linge de ma mère et, comme chaque fois, alimenter mon père en gâteaux et bonbons, dont il bourre ses poches. Il me dit qu'on lui vole toutes les douceurs que je lui porte. Je sais que ce sont les aide-soignants qui les prennent par peur que mon père ne s'étouffe. C'est un jeu de cache-cache, dont personne n'est dupe, ni eux, ni moi.

Oui, bon, mais l'accordéon dans tout ça ? L'accordéon, on l'a écouté, Françoise et moi, sur la route de retour vers Hossegor, ce vendredi entre 19h00 et 20h30. On a écouté un disque que nous aimons beaucoup :

- "A deux" de Klaus Paier, accordéon et Asja Valcic, violoncelle. un disque ACT de 2008.

Une dialogue très élaboré entre les deux instruments. Une musique contemporaine ancrée dans une culture totalement assimilée, qu'il s'agisse du tango, de la valse à la française, du menuet ou d'autres influences venues du jazz, du rock ou des Balkans. Un premier morceau magnifique :"Tango Loco".

Et puis, on est arrivé. Charlotte avait préparé le repas. Un vrai repas : entrée, plat, dessert. Un régal ! Avec, en apéritif et en entremet, deux moments de hip-hop inventés par Camille et Charlotte. Et ce n'est qu'un début.

Et si vous voulez avoir une idée de la musique de "A deux", il suffit d'activer les liens ci-dessous, en particulier le second où l'on peut entendre et voir une interprétation de "Argentino".

http://www.cultura.com/musique/jazz-blues/jazz/asja-valcic,-klaus-paier,a-deux,3162284.prd

http://www.klaus-paier.com/paiervalcic.htm

A propos... Le carrelage est fini, le meuble au-dessus du lavabo est installé, la douche aussi.... Des copains de Nadja et Sébastien ont loué la villa voisine de la nôtre. Ils arrivent ce soir, tard. On peut penser qu'il s'en suivra une pause dans les travaux. Et puis, si le temps s'améliore, peut-être iront-ils à la plage. Alors j'écouterai de l'accordéon en préparant le déjeuner, en allumant la plancha ou en surveillant le barbecue.

mardi 19 juillet 2011

mardi 19 juillet - pour en savoir plus sur le klezmer kaos

J'ai dit quelques mots dans mon post daté du dimanche 17 au sujet d'un quintet que je venais de découvrir, Klezmer Kaos, et de son disque :"Froggy".  Je n'avais alors pas fait de recherche concernant ce groupe, mais depuis j'ai trouvé par Google un document vidéo que je trouve fort intéressant. D'autant plus que sa qualité technique est bonne. Il s'agit d'un document de 58-59 minutes en trois parties de 22, 18 et 18 minutes. Ce document a été filmé à l'occasion du festival jazz'n klezmer, à Paris, en décembre 2010. Il est donné sur le site Akadem, présenté comme "le campus numérique juif".

On peut, à partir de cette vidéo, se donner une idée très juste du style de la formation. J'ai noté, par différence avec le quintet de l'album, que la clarinette était jouée par Adrian Receanu à la place de la jeune islandaise, Heida Björg Johannadottir.

http://www.akadem.org/sommaire/themes/liturgie/module_9904.php

On notera, assez curieusement, la mention "liturgie" dans le lien. C'est un signe. Si en effet cette musique parait enjouée, festive, superficielle, du moins pour un auditeur lui-même superficiel, à l'écoute attentive on lui reconnait une intériorité et un humour très profonds. Sans forcer mon sentiment, je puis même dire que j'y sens une sorte de sens tragique. Pour paraphraser Bobby Lapointe, on pourrait dire du quintet :"Son coeur pleure, mais sa bouch' rit". Cacher bien sûr !

lundi 18 juillet 2011

lundi 18 juillet - spécial copinage : jacques pellarin trio sur les ondes aux Usa

... reçu, à 11h11, ce courriel de Jacques Pellarin. La nouvelle me fait plaisir et j'ai plaisir à la répercuter.

"Un de mes derniers titres , " My Street Corner " avec le trio acoustique ( album Karenita ) , choisi pour illustration sonore dans le National radio show ( Morning Edition ) qui est diffusé sur tous les Usa ! "

http://www.npr.org/templates/rundowns/rundown.php?prgId=3&prgDate=7-14-2011

En apéritif, voilà une information qui donne envie de remettre le titre sur le lecteur... Aussitôt dit, aussitôt fait, avec un petit porto en accompagnement et quelques charcutailles...

dimanche 17 juillet 2011

dimanche 17 juillet - klezmer kaos

Il y a deux semaines, c'était, je crois, une chronique d'Eliane Azoulay dans le numéro du 2 au 8 juillet de Télérama, qui m'avait donné envie d'en savoir plus sur un disque du Klezmer Kaos intitulé "Froggy". Une autoproduction distribuée par Musicast et disponible sur Amazon. La chronique était élogieuse ; elle m'avait aussi intrigué : un groupe de musiciens Français, basés à Paris, une chanteuse islandaise, des morceaux traditionnels klezmer, islandais, yiddish et des morceaux originaux de la chanteuse venue du Nord ou de l'accordéoniste.

Le groupe forme une sorte de quintet : violon et voix ; accordéon et voix ; clarinette et voix - la chanteuse, dont je donne ici le nom pour le plaisir du déchiffrage : Heida Björg Johannadottir - ; contrebasse, basse électrique et voix ; batterie, percussions et voix.

J'avais hâte d'écouter cette musique etn en particulier de découvrir la place de l'accordéon dans cet ensemble. L'album est arrivé samedi à midi.



Comme on peut le voir par la couverture le groupe n'engendre pas la mélancolie. L'image rend assez bien compte du style de musique que ce quintet plutôt original propose. L'ancrage dans l'univers klezmer est indéniable, avec l'humour inhérent à ce style, mais on sent bien que les cinq musiciens n'hésitent pas à prendre des libertés, vocales par exemple. Le violon est en quelque sorte le pivot ou le fil rouge qui relie les différents morceaux. On passe de l'Islande à des poèmes de Morris Winchevsky, mis en musique par l'accordéoniste, Pierre Polveche, de la Moldavie à la Roumanie - une hora -, de la Bulgarie à des elfes à nouveau islandais. On finit, titre 12, par une  "Furious Sirba".  On la compris, une musique qui mélange les folklores et qui entrelace ses racines, comme l'illustre parfaitement la photographie ci-dessus qui montre l'enchevêtrement des titres. En tout cas, quelque chose de joyeux.

Cette musique, klezmer décalé, me donne envie de l'écouter en alternance avec "T for Teresa" d'Artichaut Orchestra, qui a sa source aussi dans l'inspiration klezmer, mais qui, me semble-t-il, s'aventure plus loin dans le travail de déconstruction/reconstruction auquel le quartet ils se livre dans son album.

Notons - cocorico - que les deux formations sont formées de musiciens français... et d'une islandaise. Froggy d'un côté, artichaut de l'autre, la nationalité est affichée !
 

samedi 16 juillet 2011

samedi 16 juillet - marciac très classe

Le 10 juillet, à ma grande surprise, je découvre dans ma boite à lettres un courrier de Jazz in Marciac. Les premières lignes :"Nous sommes heureux de vous accueillir à Marciac et sommes très sensibles à votre fidélité". Ma surprise redouble. Continuons. En substance : dans quelques jours débutera la trente-quatrième édition de Jazz in Marciac ; nous aurions plaisir à vous faire découvrir l'Astrada. En fait, cette salle,  nous l'avions découverte lors de son inauguration avec le concert du Wynton Marsalis Quintet, Richard Galliano étant invité. J'avais alors fait état de notre admiration et pour le concert et pour l'architecture extérieure et intérieure du lieu. Continuons. C'est pourquoi, dit le courrier, nous vous invitons -invitation pour deux personnes- à l'un des concerts d'une liste de six. Suivent six propositions. Tous les concerts à 21h30.

- 31 juillet. Jonathan Batiste
- 1er août. Eric Legnini trio
- 4 août. A. Tassel - Roberta Gambarini Quartet
- 6 août. Kerem Gorsev trio & Sedef ercetin
- 9 août. Mark Braud Traditionnal Jazz Band
- 11 août. L'orchestre JIM & Compagnies en Régions - Terell Stafford.

Courrier expédié le 9 juillet donc. Reçu le 10. J'envoie ma demande par courriel dès réception. Je reçois les billets le 12. Nous avons choisi le concert d'Eric Legnini Trio. Catégorie 1, G17 et G19. Tarif invitation : 0,00 euros. Une affaire menée sans délais.

On se réjouit par avance de retrouver cette magnnifique salle, mais aussi l'ambiance de Marciac et, forcément, dans ce contexte d'écouter le jazz d'Eric Legnini Trio.

J'ai été surpris certes par cete invitation, mais, à la réflexion, pas vraiment étonné. Marciac, c'est très classe ! 

vendredi 15 juillet 2011

jeudi 14 juillet - comme une intuition du bonheur

Mercredi. Pau-Hossegor. 12h30 - 14 heures. Deux tiers d'autoroute, un tiers de route à 90 km/h avec des passages à 70 et la traversée de Saint-Vincent de Tyrosse. Après un repas rapide et frugal : pizza, russe (un gâteau), bière et café, puis après avoir fermé la maison, je pars rejoindre la tribu installée depuis trois jours à Hossegor. "Les petits" ont entrepris de refaire le carrelage de leur salle de douche, d'installer de nouveaux appareils et une porte vitrée. Autant dire que je n'étais pas pressé de retrouver la villa en chantier, même si je sais bien que c'est son état habituel ou, plus exactement, permanent. D'une certaine façon, on peut dire que c'est une villa nomade en ce sens qu'elle est en permanence en transformations, aménagements et autres améliorations. Donc, je me suis donné une soixantaine d'heures de répit, avec d'autant plus bonne conscience que j'en ai profité pour rendre visite à mes parents, à la maison de retraite Saint Joseph, à Nay. Plus qu'un alibi, une bonne raison...

Bref. Peu après 12h30, je passe le péage de Pau. En route pour Hossegor. Environ quatre-vingts kilomètres d'autoroute. La circulation est dense, mais fluide. Quelques caravanes et des camping-cars, des voitures chargées de bagages, de vélos et de coffres sur le toit, des camions qui se suivent par deux ou trois. Il pleut. Pas une petite pluie fine, non, plutôt une succession d'ondées tropicales. Pas de vent, mais un rideau de gouttes lourdes quin éclatent en étoiles contre le pare-brise. Il fait 28 degrès dehors. J'ai réglé la climatisation à 20°. Régulièrement les vitres s'embuent. Je les dégivre. Les essuies-glaces fonctionnent presque sans discontinuer. Leur mouvement régulier et le bruit discret de la soufflerie d'air frais ont un effet hypnotique, d'autant plus que la circulation n'implique pas une attention très intense.

J'ai emporté quelques disques, je compte écouter quelques morceaux de chaque album. Mais je choisis de commencer par celui de Tony Murena, "Fête Musette", de la collection "Passion accordéon". Et, du coup, il m'accompagne jusqu'à Hossegor. Je n'arrive pas en effet à me détacher de quelques morceaux, dont je relance la lecture à la seconde même de leurs dernières notes. Ces morceaux ? Des valses : "Mensonges", "Indifférence", "Passion" , "Rêve d'accordéoniste". Une java :"Java napolitaine". Et deux pasos :"Barcelone" et "Adios Sevilla". Un tango enfin :"Poema".   

Je suis touché par la perfection d'"Indifférence" ou de "Passion" ; touché aussi par ce tango "Poema", d'autant plus que ce style, a contrario de la valse, ne me paraît pas être le meilleur de Murena. Enfin, les pasos évoquent pour moi les fêtes de Dax et c'est une musique qui me réjouit, et qui, je l'avoue, me donne envie de rire.

En écrivant ces lignes, je suis encore troublé par la force de mes sentiments au cours de cette écoute sur fond d'autoroute. Je me souviens très bien cette impression d'écouter Tony Murena dans une espèce d'espace situé nulle part. Comme si le temps était aboli ou suspendu, comme une parenthèse avec cet accordéon emplissant l'espace de l'habitacle clos comme un oeuf.

Et puis, quelques kilomètres avant d'arriver à Hossegor, de rejoindre la tribu, j'ai repris conscience de la route ; j'ai arrêté la lecture, car mon attention à la circulation rendait l'écoute impossible. Depuis, profitant de quelques moments de solitude, j'ai écouté à nouveau le disque de Murena. Je n'ai pas retrouvé cette impression de plénitude que j'évoquais plus haut. Le sentiment que j'éprouve tient en effet du plaisir esthétique, ce qui n'est pas rien, mais ce n'est pas cette intuition du bonheur que j'ai éprouvée sur l'autoroute. Peut-être parce que sur l'autoroute mon écoute se développait dans un environnemment que je qualifierais volontiers de no man's land. Finalement, à la réflexion, malgré sa perfection, je suis persuadé maintenant que cette impression de bonheur que j'ai éprouvée tenait moins à Murena qu'au fait de l'écouter en étant ailleurs, nulle part, seul.

Après, la vie reprend son cours quotidien.... Qui parfois s'interrompt pour un moment. C'est là qu'il faut avoir un bon disque d'accordéon à portée de la main pour que ce moment donne une idée du bonheur.

mardi 12 juillet 2011

mardi 12 juillet - paraiba meu amor et mon banquier

J'avais raconté, dans mon post en date du jeudi 30 juin, comment j'avais commandé, en Suisse, un documentaire consacré à la rencontre, au Brésil, entre des accordéonistes de forro et Richard Galliano. Je rappelle les faits : ce documentaire est un film, édité par une maison de production suisse, dont nous avions eu connaissance par Elisabeth à l'occasion du festival de Trentels. Un beau document, un beau portrait de Richard Galliano. Bref, après l'avoir vu, le désir nous était venu naturellemnt de l'acquérir. C'est là qu'intervient mon banquier.

Comme la maison de production ne propose pas de paiement par carte bancaire, je dois passer par ma banque pour faire un virement. Et je fais l'addition : le prix du film, 40 CHF, soit 33 euros, plus la commission de change, 15 euros, plus la commission de transfert international, 25 euros, au total 73 euros. Prix de l'objet plus que doublé. Quand on aime, on ne compte pas...

Cependant, pour en avoir le coeur net, je téléphone au service international pour dire que je trouve les commissions un peu excessives et je demande s'il n'y aurait pas quelques accommodements possibles. Ma correspondante me dit alors :"Etes-vous bon client ? Car, si vous êtes un client fidèle, votre agence doit pouvoir réduire ses commissions à presque rien... Peut-être même à rien ; ça dépend..."

Aussi sec, je téléphone à mon conseiller, je lui expose mon problème et je lui dis que j'ai un petit test à lui proposer pour savoir si je suis un bon client. Il me dit qu'il n'a qu'un petit pouvoir, mais qu'il doit pouvoir faire quelque chose. Je prends rendez-vous pour faire établir le virement et l'on se quitte sur ces mots :"Je vais voir ce que je peux faire ; d'ici quelques jours, regardez votre compte".

Le lendemain, sur mon compte, apparait le débit : 33 + 25 + 15. Hier, apparait sur ce même compte, "remise sur commission de change : 15 euros. Remise sur commission de transfert international : 25 euros". Au total donc, in fine, "Paraiba meu amor" me coûte 33 euros. Et cela me fait plaisir. Ce n'est certes pas la somme en jeu qui explique ma satisfaction. C'est l'anecdote, qui m'amuse. Et qui me donne à réfléchir : finalement, tout se négocie.

Il est de notion commune de dire que le monde change de plus en plus vite, que tout bouge à une vitesse qui défie nos capacités d'adaptation. C'est sans doute vrai, mais la petite anecdote ci-dessus me semble avoir une autre signification : tout se négocie, c'est dire qu'il n'y a plus de critères stables et définis de la valeur. La valeur, c'est le résultat, à un moment donné, d'un certain rapport de forces. Je ne peux m'empêcher de mettre cette réflexion en correspondance avec l'invasion d'avocats dans toutes les sphères de la vie privée ou publique. La pensée unique, c'est bien cela :"Tout se négocie".

Il est temps d'aller revoir "Paraiba meu amor". Et là, je me rends compte que Françoise l'a emporté à Hossegor. Décidément, elle a un goût très sûr !

Et un sens de la veille très affuté. Ne vient-elle pas de repérer un concert de Richard Galliano à Colomiers en... février ? C'est la dame du service de location qui a été étonnée de recevoir une demande ! Et pas que cette dame. Même le responsable du site officiel de R. Galliano ne savait pas que ce concert avait été annoncé. C'est ça, si j'ose dire, une veille vigilante.   

lundi 11 juillet 2011

lundi 11 juillet - à propos de la cumbia berlinoise

Depuis hier, c'est la dimension "obsession" de mon caractère, j'ai écouté maintes fois ce disque :"Cumbia / Bestial", dont je disais dans mon post précédent combien il m'avait surpris - je ne m'attendais pas à écouter une compilation de DJs d'Europe du Nord - et fait plaisir. Certes, tout n'a pas pour moi le même "impact" ; disons, pour parler moderne, que tous les morceaux ne m'impactent pas également.

A l'heure actuelle, j'ai commencé à passer en boucle quatre titres, dont on retrouve des extraits sur le site :

http://www.chusmarecords.com/chusma/releases_engl/Eintrage/2010/6/11_SYSTEMA_SOLAR_2.html

Ces quatre titres sont le 3. "Bomba Estereo - Fuego", le 12. "Paco Mendoza - La Frekuencia", le 14. "Copia Doble - Cumbia Colegiala" et le 16. "Frente Cumbiero - Aquanegra", avec une mélodie et une voix très proches de la cumbia telle que je la connaissais, en particulier par Antonio Rivas. Tous les quatre, par leur répétitions incessantes, fabriquent une sorte de semi-conscience, quelque chose comme une hypnose plus ou moins contrôlée. En même temps, il reste en eux, à leur racine même, les rythmes de la cumbia originelle. En les écoutant, je ne puis m'empêcher de penser à Gotan Project et, en particulier, au premier opus, avec ces deux titres "La Revancha del Tango" et "Una Musica brutal", dont Françoise a tout de suite vu le rapprochement possible avec le mot "Bestial".

Pour l'instant donc, plaisir sans nuages. Mais déjà, je me demande si la rythmique entièrement dévolue à des machines ou à des logiciels ne risque pas, à terme, de prendre le dessus sur la vie même de ces cumbias revisitées. Je pense en cet instant à l'évolution de Gotan Project justement qui m'avait surpris au début, mais qui aujourd'hui me parait singulièrement dévitalisé et comme sans âme.

A suivre...

dimanche 10 juillet 2011

dimanche 10 juillet - la rencontre de la cumbia et de djs

J'ai raconté dans mon post précédent comment nous avions fait, vendredi soir, à l'issue de courses complémentaires à l'hypermarché, un détour par le Parvis pour nous faire le plaisir de trouver un disque nouveau, d'accordéon de préférence. C'est ainsi que nous avons mis la main sur l'album de Khaled :"Didi". J'ai dit à quel point ce fut une heureuse découverte.

Mais, c'est presque un gag de répétition, samedi matin, on s'est avisé qu'il y avait encore quelques oublis à combler parmi tout ce que Françoise devait emporter à Hossegor. Donc, nouveau voyage jusqu'à chez Leclerc. Et, forcément, nouveau détour par le Parvis. Pas au hasard. Depuis longtemps en effet, j'avais repéré un disque, manifestement une compilation, où figurait en titre le mot "Cumbia". J'avais maintes fois hésité à l'acquérir. Ce samedi, j'étais décidé. On aurait dit qu'il m'attendait.


En fait, c'est une compilation assez inattendue. Je m'attendais à découvrir une compilation de morceaux de cumbia. En réalité, ce disque, édité en 2000, à Berlin, sous label Chusma Records, c'est de la cumbia revisitée par des DJs de l'Europe du Nord, de Berlin en particulier. C'est étonnant, c'est créatif, ça fait penser à du Gotan Project.

Une heureuse surprise. Qui tourne en alternance avec l'album de Khaled, et qui m'ouvre des horizons inattendus. Le titre et le sous-titre :"Cumbia / Bestial - urban soundlab of the latin diaspora -". Etonnant, non ? Un lien ? Il suffit de cliquer :

http://www.chusmarecords.com/chusma/releases_engl/Eintrage/2010/6/11_SYSTEMA_SOLAR_2.html

samedi 9 juillet - khaled : le raï et l'accordéon

Vendredi après-midi, à notre retour de Toulouse, Françoise et moi, nous nous sommes répartis les tâches. Je rends visite à mes parents, à Nay ; pendant ce temps, Françoise va faire les courses à l'hypermarché. Il faut en effet reconstituer dans l'immédiat le contenu du réfrigérateur et prévoir deux ou trois repas, mais il lui faut aussi prévoir à plus long terme, car "les petits" ont décidé de rejoindre Hossegor dès dimanche matin. La visite à mes parents est, je l'avoue, pénible. Beaucoup de tristesse et souvent beaucoup d'irritation, même si je m'en défends. Mon père n'a qu'une obsession : avaler biscuits sur biscuits, au risque de s'étouffer et, plus récemment, se goinfrer de bonbons, dont il n'enlève pas toujours le papier de protection. Quant à ma mère, ses obsessions à propos de ses vêtements (le décompte de ses culottes, de ses combinaisons), ses exigences quant à la bonne manière de la coiffer, de lui curer les ongles ou de les couper, ses récriminations contre le personnel, c'est épuisant. Comme un tunnel dont on ne voit pas l'issue. C'est un peu lourd, mais la maintenance de la maison et l'organisation du séjour à Hossegor, ne sont pas légères et Françoise s'en charge sans mot dire, comme naturellement, c'est pourquoi j'admire tant son comportement. C'est ainsi qu'elle est partie dimanche, de bonne heure, pour ouvrir la villa avant la venue des "petits" et pour leur préparer le déjeuner. Tout ça avec bonne humeur, comme s'il ne lui en coûtait rien. Avec constance. Pour nous autres, c'est une chance !

Bref ! Vendredi, vers 19 heures, on s'est rendu compte qu'il manquait quelques produits dans les courses de Françoise. Retour chez Leclerc, donc. Mais, du coup, avant de repartir, on a fait un détour par le Parvis. A tout hasard... Et justement, au rayon "Afrique", un disque attire notre attention : "Khaled", 1992, Barclay. Il s'agit en fait de "Didi", qui est le titre 1 de l'album. 



A l'intérieur, une feuille où figurent les textes en arabe des différentes chansons. Intéressant du point de vue visuel et plastique.

Sur six des onze titres, il y a de l'accordéon. C'est Khaled lui-même qui en joue. Je pensais, avant d'écouter cet album, que peut-être je me lasserais de parcourir la totalité des morceaux. Eh bien, expérience faite, pas du tout. J'ai aimé la voix de Khaled, l'aspect proliférant de sa musique, avec un nombre impressionnant d'instruments occidentaux ou arabes. J'ai aimé son accordéon, qui soutient si bien sa voix ; accordéon acide à souhait. Et puis, évidemment, comme je ne comprends pas l'arabe, je n'ai pas été troublé par le sens des chansons et j'ai pu porter toute mon attention sur la voix, comme s'il s'agissait d'un instrument parmi d'autres. Un grand plaisir.

Comme je suis resté seul à Pau, car j'ai quelques obligations à régler en ce début de semaine, je fais tourner le disque avec un volume plutôt élévé - et c'est bien ! - en alternance avec un autre disque, dont je compte dire quelques mots dans mon post suivant.

Un lien vers Khaled jouant de l'accordéon ?



vendredi 8 juillet 2011

vendredi 8 juillet - des nouvelles du jacques pellarin quartet : 1/12

A notre retour de Toulouse, sur le coup de midi, ce vendredi, un courriel, parmi un tas d'autres, dont un grand nombre de publicités et autres "réclames, attire mon attention. Je le reproduis ici, brut de décoffrage. Il est signé "Jacques Pellarin". Il s'agit d'un premier morceau de son nouveau quartet. Une première étape de son projet de sortir un disque en décembre. D'où mon titre 1/12.

"Hello,


 Une video de " Sup Dude ", un des 12 titres à paraitre sur le prochain album " Live at Champlong " du Jacques Pellarin quartet ! ( sortie décembre 2011 ). Douze nouvelles compositions sur un mode musiques actuelles ...Funk, reggae, pop , latin jazz ...Merci de partager sans modération !

http://www.dailymotion.com/video/xjrzjw_sup-dude-jacques-pellarin-composition_music

A video of "Sup Dude," one of the 12 titles to appear on the upcoming album "Live at Champlong" Jacques Pellarin the quartet! (Released December 2011). Twelve new compositions in a way contemporary music ... funk, reggae, pop, latin jazz ... Thank you for sharing without moderation!

Jacques Pellarin - Accordion ( composing )
Diego Fano ( sax alto )
Rernaud Bourquard ( Bass )
Yann Pajean ( Drums )

Je profite de l'invitation à partager sans modération le plaisir de l'écoute pour me faire l'écho de cette bonne nouvelle avec ce post. Je dois dire que j'ai beaucoup aimé ce titre, donné live, car si j'ai bien reconnu le phrasé et l'écriture de Jacques Pellarin, j'y ai trouvé aussi une inspiration évoquant le meilleur blues : distance et émotion. Le tout sans éclats ni effets inutiles, mais avec un sens mélodique très sûr. Je suis bien incapable d'analyser le style de Jacques Pellarin, mais je sais, sans le moindre de doute, qu'il sait créer des phrases qui n'appartiennent qu'à lui et qui donc signent sa diférence, donc ce qu'on peut appeler son style. Identifiable entre mille.

1/12. Affaire à suivre... 

Ci-dessous, deux autres liens de la même vidéo.

http://www.akormerkezi.com/sup-dude-jacques-pellarin-composition-_video-izle-hjptrv.html

http://www.chordscenter.net/sup-dude-jacques-pellarin-composition-_watch-video-fphflv.html

mardi 5 juillet 2011

mercredi 6 juillet - paris jazz corner et amazon

Lundi, 12 heures. Nous sommes sur le point de nous mettre en route vers Toulouse. Françoise, Nadja et Charlotte ont décidé d'aller passer trois jours à Barcelone. Sébastien coordonne des jurys de BTC jusqu'à vendredi soir. Nous avons fait le projet avec Camille de tester quelques restaurants du marché Victor Hugo. Le premier étage de ce marché-parking en centre ville est en effet occupé par cinq ou six restaurants réputés par la fraicheur de leurs produits et la qualité de leur cuisine. Il n'est jamais trop tôt - Camille a huit ans - pour faire l'expérience de la bonne cuisine. Camille et Charlotte font l'expérience de Mac Do avec leurs copains et celle de la cuisine plutôt bourgeoise avec Papou et Mamou. Avec leurs parents, elles font l'expérience de la nouvelle cuisine et des repas sur le pouce. Avec un approfondissement de la cuisine barbecue et plancha à Hossegor. Plus tard, elles se feront leur propre religion.

Bref, ce lundi, on est sur le point de partir. La dame de la Poste gare son vélo au bord du trottoir. "Vous avez un disque ! Ah ! Et une facture...". "Merci, bonnne journée !", "Bonne journée !". Elle reprend son vélo, puis se ravise :"Ah ! Il y en avait un autre !". "Merci... je l'espérais. C'est parfait !"


- Le premier cd a été envoyé par Amazon. Je crois qu'il m'avait été indiqué par Florian Demonsant ; je crois que l'accordéoniste est toulousain et que c'est l'un de ses copains. Il s'agit de "T for Teresa" par Artichaut Orchestra, publié par Tzadik en 2011. Une référence ! Camille Artichaut, clarinette, Pierre-Emmanuel Roubet, accordéon, voix, Sébastien Rideau, guitare électrique, effets, Frédéric Petitprez, batterie, percussion. Je n'ai pas épuisé du premier coup les subtilités de ce disque et je compte bien l'écouter plus attentivement dès que possible, mais déjà j'y reconnais une inspiration kletzmer sous la forme d'un travail de déconstruction/reconstruction de la tradition. Moins free que beaucoup d'opus du label Tzadik, plus clair, moins proliférant. Le quartet participe à la vitalité de cette tradition, toujours la même, toujours autre.

- L'autre cd est un envoi de Paris Jazz Corner, qui avait lancé une opération "- 15%" jusqu'au 4 juillet. Chaque fois, je ne résiste pas, comme le chien de Pavlov, quand il y a une opération réduction, je n'ai de cesse d'avoir passé une commande, pour le plaisir de voir s'afficher le rabais. Et pour le plaisir d'écouter un disque forcément digne d'intérêt. Signalons à l'occasion que PJC a aussitôt lancé une nouvelle opération "-20%" jusqu'au 20 juillet. Déjà, ça me démange. Le cd qui m'a été envoyé a pour leader Ivan Paduart, au piano, avec R. Galliano, bandonéon, accordéon, Ph. Aerts, contrebasse, B. Castellucci, batterie, C. Joris, percussions et, invité, P. Deltenre, guitare. Il s'agit de "Folies douces", un disque Sowarex de 1995. Je me rappelle que Patrick E... m'avait signalé cet album à l'occasion d'un post que j'avais consacré à "Douces illusions". J'ai gardé en mémoire son analyse et ses impressions, car ses jugements et, disons-le, son goût sont plus que sûrs et pertinents. Bref, en commandant "Folies douces", je savais que je ne prenais pas grands risques.  Et, en effet, c'est un bel album, plein de retenue, tout en demi-teinte, qu'il s'agisse du piano, de l'accordéon ou de la batterie. Les titres sont très significatifs du style de cet opus : "Horlogerie", "Joaillerie", "Peau de pêche", "Intemporelle", "20000 lieues sous les mers", "Le Nautilus", "Les fruits de ma passion"... Précisions, nuances, évocation d'un univers improbable et peut-être contradictoire : folie, oui, mais douce... Un plaisir très subtil !

dimanche 3 juillet 2011

mardi 5 juillet - à propos de la rencontre entre le raï et l'accordéon

Je m'interrogeais à la fin de mon dernier post sur la possibilité d'une rencontre, que j'appelais de mes voeux, entre la raï et l'accordéon. J'en restais à cette interrogation en fermant mon ordinateur, quand Françoise entreprit une recherche rapide sur Google avec une première entrée "Cheb Mami" qui ne donna rien, puis une seconde par "Khaled", qui nous permit de découvrir une vidéo où l'on pouvait  voir cet artiste chantant et jouant lui-même de l'accordéon. Dont acte. On avait au moins une réponse.

Mais, tout aussitôt, une autre recherche par "raï accordéon" nous a permis de voir plusieurs vidéos sur le site de Tarik Lamirat. On a donc déjà au moins deux réponses.

://www.youtube.com/watch?v=CkBDjA6X_zU

http://musique.arabe.over-blog.com/article-16119152.html


Voilà ! C'est tout pour aujourd'hui...

mardi 5 juillet - y a pas que l'accordéon... y a aussi l'ous deb

Jeudi 30 juin. Il est 17h10. Je sors de la MJC Berlioz où je viens de récupérer deux billets, gratuits, pour le concert donné, demain, vendredi 1er juillet, à l'Ousse des Bois par l'Orchestre de Pau Pays de Béarn. L'Ousse des Bois est un quartier dit sensible, un creuset de diversité, suivant l'expression des sociologues et autres professionnels de la politique. Une trentaine de nationalités. Quelques explosions, au propre et au figuré. Il reste une seule tour, réhabilitée maintes fois ; les autres ont implosé pour laisser la place à des pavillons individuels. Inutile de développer la description. C'est un quartier : son marchand de légumes et fruits, son bistrot, son marchand de "tout pour le mariage", son marchand de tapis, de tajines et de théières, sa boutique de mobiles et d'informatique, sa médiathèque, ses groupes d'hommes en djelaba, qui discutent assis sur des bancs, ses enfants qui courent en tous sens et ses petits caïds, à deux, à trois ou à quatre qui stationnent dans leurs grosses voitures : Mercédès, BMW, Quatre/quatre. Et pour les caïds en devenir, des Peugeot ou des Clio customisées. La vie ordinaire, quoi. Entre mixité et communautarisme.C'est pourquoi l'OPPB y "prend ses quartiers", sous la direction de son chef, Fayçal Karaoui.

Mais revenons un peu en arrière. Comme nous habitons à moins d'un kilomètre de l'Ousse des Bois, nous sommes venus, à pieds, voir l'installation du site pour le concert et chercher nos billets à la MJC. Tout un symbole : l'avenue qui relie le quartier au centre ville est l'avenue Berlioz. D'où le choix du programme : "Symphonie fantastique" d'Hector Berlioz. Mais aussi, entre les actes de la symphonie, des interventions de rappeurs, de chanteurs de raï accompagnés par deux violons et un violoncelle de l'orchestre, des danseurs de hip hop, des graffeurs, un guitariste turc et un chanteur au clavier... Sans oublier une chorégraphie exécutée par des escaladeurs et des jeunes le long de la façade en rappel de la tour Salama.


Il est 16h10. On aperçoit la tour, qui émerge au-dessus des immeubles collectifs et des pavillons HLM familiaux... et des champs qui entourent le quartier.


Il est 16h25. La tour se dresse au dessus de toutes les habitations. Autour, un vaste espace où sont installées trois grandes scènes et où, demain, s'installeront marchands de couscous, de merguez et de sandwiches. Des enfants et des adolescents parcourent le lieu en tous sens, à pieds ou à bicyclettes.


Vendredi 1er juillet. Le concert est prévu à 22 heures. Il est 21h10. Fidèles à nos habitudes, nous arrivons en avance pour nous imprégner de l'atmosphère des lieux. Des chaises, des praticables... Tout sera plein. Avec le coucher du soleil, la température devient de plus en plus fraîche. C'est agréable. Les musiciens arrivent par deux ou par trois, souriants, détendus, et s'installent à leur place pour s'accorder.     


Petit à petit, la scène se remplit et une sorte de bruissement envahit l'espace. Une sorte de frémissement désordonné et en apprance anarchique d'où va émerger la vie. Comme un bouillon de culture. Il est 21h40.


Je garde ces deux images, prises à 21h42 et 21h46, parce qu'elles expriment bien, à mon sens, ce moment où l'orchestre passe du désordre à l'ordre : ça grouille, ça s'agite, ça vibrionne, ça se croise en tous sens et ça prend forme. Je l'avoue, ça me fascine.



Il est 22h50. Des formes, vêtues de blanc, descendent du haut de la tour Salama en chorégraphiant leurs gestes. C'est un moment de pure magie. La tour est belle.


Samedi 2 juillet. Il est 22h45. Après un groupe de rappeurs et avant la prestation d'une chanteuse arabe, puis d'un DJ, un orchestre de raï se produit en accompagnant Cheb Amar. Classique, très professionnel. Une voix magnifique. On se joint à la foule des jeunes attentifs et enthousiastes. Des adolescents et des adolescentes, dont certaines voilées et même très voilées. Une atmosphère festive et détendue. Des enfants courent en tous sens, fiers d'exhiber des affiches signées par des musiciens. Plus en arrière, des femmes, les mères de famille, assistent au concert en papotant tout en surveillant leur progéniture dans la nuit.

Il est 23 heures. On est un peu fatigués ; on a faim et on a les jambes un peu raides. On pense à rentrer à la maison, bien que le concert soit loin d'être fini. Un dernier morceau et on y va. Le chanteur vient de récupérer un drapeau marocain et un drapeau algérien. Avant d'entamer sa chanson, Cheb Amar interroge la foule :
- "Vous êtes Marocains ?"
-" Oui..."
- Vous êtes Algériens ?"
-"Oui..."
-Vous êtes Tunisiens ?"
-" Oui..."
-" Vous êtes Turcs ?"
-"Oui..."
-"Vous êtes Français ?"
-"Oui..."

Je note que, parmi ces derniers "oui", beaucoup ont déjà répondu "oui" à l'une des questions précédentes. Je trouve cette observation intéressante. Je n'en tire certes pas de conclusion, mais je prends note. C'est de la micro-sociologie in vivo ; elle n'est pas sans valeur.

En cassant une petite croûte sur le coup de minuit, on apprend que DSK a dîné dans un restaurant italien huppé : pâtes aux truffes noires et je ne sais quoi d'autre. Je me réjouis pour lui. Mais pourquoi noires les truffes ?

Finalement, il n'a manqué qu'une chose : un accordéon. Mais, je ne désepère pas, car je ne vois pas en quoi le raï et l'accordéon seraient incompatibles. Je rêve même à la rencontre du raï avec un accordéoniste de jazz ou de musette. Je pense à Michel Macias ou à Jean-Luc Amestoy, qui ont assez de talent pour réussir une telle rencontre.   





lundi 4 juillet - "accordéon & accordéonistes" est arrivé-é-é... le changement dans la continuité

Le numéro 110 d'"Accordéon & accordéonistes" est arrivé. Numéro double : "Juillet - Août". 7 euros, 92 pages. On y retrouve les rubriques habituelles, "Echos" ; "Tête d'affiche" consacrée à Chango Spasiuk ; "Entretiens", notamment ceux de Barboza ou de Gizavo, et puis aussi de la publicité, directe ou indirecte, beaucoup, ce qui est un indice, me semble-t-il, de la bonne santé de la revue. Ce dont on ne peut que se réjouir.

Mais, tout en gardant son identité et sa diversité, tout en s'inscrivant donc dans une belle continuité, la revue change. Je cite l'éditorial de Philippe Krümm :"Ce mois-ci, vous voyez apparaître au sein de votre magazine "La Gazette du musette", plus de vingt pages exclusivement consacrées au musette. Ce "magazine dans le magazine" est né de l'envie de mettre en avant le genre musette. Comme toujours, ces pages doivent être alimentées par les informations que vous voudrez bien nous faire parvenir. Ce qui nous permettra d'être vraiment dans la vie de ce genre musical unique.
Bien sûr, vous aurez toujours dans l'autre partie du magazine des articles, des portraits et des actualités sur tous les genres qui font la richesse de la boîte à frissons, tout sur le classique, le jazz, la chanson, les musiques du monde. Plus que jamais, "Accordéon & accordéonistes" est le magazine de tous les accordéonistes". 

Bon ! Plus bas, on peut lire, sous la signature du directeur de la publication :"Nous recherchons de jeunes rédacteurs passionnés du musette".

Cet accent mis sur le musette, présenté comme une partie de la revue, l'autre étant réservée aux autres genres, et l'appel à contributions du rédacteur de publication m'inspirent deux réflexions :

- Pourquoi ce choix, même s'il est légitime ? Pourquoi, de manière volontariste, ne pas avoir pris le parti de promouvoir les "autres genres" au lieu de sembler ne leur accorder qu'une portion congrue ?
- Pourquoi cette adresse aux seuls "jeunes rédacteurs passionnés" ? Il me semble que la qualité des contributions est un critère plus pertinent que l'âge, à moins que le volontarisme dont je regrettais l'absence ci-dessus ne se manifeste ici dans cet appel exclusif.

Dernière remarque, liée aux deux questions précédentes : il y a au milieu de la revue, en encart dans "La Gazette du musette", une photographie pleine page d'André Verchuren. Photographie noir et blanc absolument magnifique. Pourquoi, en s'inscrivant dans la ligne de la revue,  ne pas ouvrir, dans "l'autre partie" de celle-ci, un espace pour les images de jeunes photographes ? Et, par la même occasion, pourquoi ne pas l'ouvrir à des textes de jeunes rédacteurs passionnés par les "autres genres" de l'accordéon ?

dimanche 3 juillet - tony murena

Il y a quelques jours, en parcourant plus ou moins au hasard le site d'Amazon à la recherche d'un disque d'accordéon, j'avais repéré un album de Tony Murena dans une collection dont la présentation est délicieusement désuète. On y trouve en effet les grandes figures du musette et j'ai une affection particulière pour le style des portraits où l'on reconnait la lumière du studio Harcourt. Et puis, le look : costume gris, chemise blanche, cravate. Forcément, une cravate !

J'ai reçu ce disque hier, sur le coup de midi. "J'ai un disque pour vous" m'avait dit la dame de la Poste. "Merci, bon week-end" ; "Bon week-end".



C'est un disque Barclay à l'origine. Il est publié aujourd'hui par Universal (2004). Il coûte moins de 10 euros sur Amazon. Je dois dire que j'ai pris un plaisir extrême à l'écouter et, encore maintenant, je me régale en l'écoutant. Certes, je n'apprécie pas tout également, mais je ne me lasse pas du mélange entre l'acidité du son de l'accordéon et la finesse du toucher de Murena.

On trouve donc des valses (14), des tangos (2), des javas (4), des pasos (2) et une polka. Il y a des valses sublimes : "Brise Napolitaine", "Indifférence", "Passion", des classiques ; mais aussi "Mensonges" ou "Rêve d'accordéoniste", que je ne connaissais pas ou que j'avais oubliées. Il y a une certaine "Java napolitaine". Il y a un paso étonnant :"Barcelone". Et, forcément, "Adios Sevilla".

Cet album a pour titre "Fête Musette" ou "Fête de Musette". Vous en trouverez les morceaux sur Deezer et bien d'autres encore.

http://www.deezer.com/fr/music/home/general-0#/search/tony

Bonne écoute !