samedi 31 juillet 2010

samedi 31 juillet - à propos d'un commentaire

Je découvre à l'instant un commentaire déposé le 30 sur mon post en date du lundi 26 juillet. Il y était question d'un cd signé Dirk Strakhof & Batoru, avec Petar Ralchev à l'accordéon. Le commentaire, fort sympathique, se demande et donc me demande s'il ne serait pas possible d'inclure quelques extraits sonores pour illustrer mes comptes-rendus.

En fait, je dois avouer que l'inclusion d'extraits sonores me pose quelques problèmes techniques et que de surcroît je m'étais renseigné, au début de ce blog, auprès de la Sacem qui m'avait répondu que toute citation devait faire l'objet d'une déclaration. Trop lourd pour moi. J'avais alors pris l'habitude, perdue depuis, de donner des liens vers des sites où des extraits étaient proposés.

Le commentaire en question est l'occasion pour moi de renouer avec cette pratique. On peut écouter un extrait d'"Arabesque" sur le site de Dirk Strackhof. Voici le lien :

"Arabesque" http://www.strakhof.de/pages/de/cds.php?lang=DE

dimanche 25 juillet 2010

mardi 27 juillet - philippe de ezcurra : trois photonotes

Pour le simple plaisir de l'image, j'en garde trois qui correspondent pour moi à des attitudes caractéristiques de Philippe. D'abord, cette posture d'attention, le buste en avant, légèrement incliné, le regard tendu vers la partition.

Autre attitude caractéristique : cette manière de rejeter la tête en arrière, les yeux clos. Quelles images mentales alors dans son esprit ? Et puis, évidemment, le quatuor qui l'entoure et l'enveloppe de toute son attention.


Enfin, en plus gros plan, la tension, toujours la tension qui donne au visage une pâleur singulière.





mardi 27 juillet - errobiko festibala à itxassou

Vendredi 23, Errobiko Festibala à Itxassou, village basque situé à quelques kilomètres de Bayonne et à moins d'une heure de route d'Hossegor. Le festival se tient du 22 au 25 juillet. Sa richesse culturelle et sa haute tenue ne sont plus à prouver. Nous avons décidé, Françoise et moi, d'assister à la soirée du 23 qui se décompose en deux parties, à partir de 21h30 en principe ; en fait, 21h45, le temps de laisser entrer et se placer tous les spectateurs avertis attirés par les concerts annoncés :
- "Tango" : Philippe de Ezcurra, bandonéon, et le quatuor Kairos. Grosso modo, 21h45 - 23h00
- "Flamenco" : Pedro Soler et sa formation. 23h20 - 00h30.

Pour être complet, ajoutons qu'à la suite de ces deux concerts, donc vers 01h00, étaient prévues "les nuits de Zabaloa", théâtre intime sous les chênes. Nous avons déclaré forfait. Il faut dire que Nadja, Charlotte et Camille, attirées par la publicité que nous avions faite à ce festival, avaient décidé de nous accompagner et que si Nadja tenait mieux la distance que nous, les deux "filles", 10 ans et 7 ans, commençaient après le flamenco à tomber de fatigue et à ressentir un peu vivement la fraicheur de la nuit humide.

Nous sommes donc arrivés vers 19h30, car nous avions prévu de dîner sur place. Un grand champ, des chapiteaux, des expositions et des chaises et des tables où déguster des crêpes de maïs fourrées avec de la ventrêche et du fromage. Et puis du Coca ou du jus de pomme pour les filles et du vin basque pour les grands. La fête ! D'autant plus que Philippe passant près de nous, nous le saluons et que j'en profite pour lui présenter Charlotte et Camille. Elles en garderont un souvenir vif et tenace, d'autant plus qu'à l'issue de son concert nous aurons l'occasion encore de bavarder avec lui dans les coulisses. J'imagine et j'espère que ces rencontres avec un tel musicien comme avec Bruno Maurice ou Florian Demonsant sont de nature à leur donner une représentation de l'activité artistique et du comportement des artistes qui leur donne le goût de pratiquer à leur tour. On est déjà en bonne voie ; il faut maintenant creuser le sillon. En tout cas, elles ont été émerveillées et c'est déjà un vrai bonheur. En tout cas, un point d'appui.

Philippe donc a interprété des oeuvres de Piazzolla avec le quatuor Kairos. Un beau nom, quand on sait qu'en grec classique la notion de kairos signifie le sens de la juste mesure, du moment opportun et de ce qui convient. Un beau nom et un beau projet ! Le quatuor est composé de Marina Beheretche, premier violon, Maïtane Sébastian, violoncelle, Lucile Duran, second violon et Aude Fade, alto. L'image ci-dessous rend bien compte de la disposition des cinq musiciens, de leurs attitudes et de le leur unité.

Au programme, que je note ici de mémoire : "Michelangelo", "Five Tangos Sensations", que j'ai trouvés magnifiques de profondeur et d'intériorité, "Primavera portena", "Verano porteno", "Milonga del Angel", "Adios Nonino", magnifique, "Libertango", d'une maîtrise et d'une retenue impressionnantes, enfin "Oblivion" en rappel. Philippe a fait des arrangements de toute beauté.

Quant au flamenco, il est représenté par Pedro Soler, guitare, Gaspar Claus, son fils, violoncelle, Mateo Cortes, chant, et Concha Vargas, danse. Un flamenco exigeant, dépouillé, sobre et intense. Charlotte dira que cette musique et la danse de Concha Vargas lui ont fait peur. Et il est vrai que la présence de la danseuse a quelque chose de tragique qui est troublant. Parfois ses mouvements sont en rupture avec le hiératisme du trio.


Parfois, comme pétrifiée et encore plus hiératique que le trio, elle évoque une statue grecque et les forces de la tragédie antique. Je comprends que Charlotte en ait été troublée.



Et puis, c'est le retour vers hossegor dans la nuit noire. TomTom nous guide. Camille est tombée de sommeil après avoir résisté de toutes ses forces ; Charlotte met un point d'honneur à contrôler que je suis bien les injonctions de tomTom... jusqu'à cinq kilomètres de la villa, estimant sans doute sa mission bien remplie.
Je veux croire, "les filles", que vos rêves seront pleins de belles images et que vous vous fabriquez de beaux souvenirs.




lundi 26 juillet - dirk strakhof & batoru : arabesque

Mardi 20. Hossegor. 11h30. Le volet de la boite à lettres claque. Comme à Pau. Mais à Pau, le facteur se déplace à vélo et son passage est annoncé par les aboiements des chiens du quartier alors qu'ici, à Hossegor, le passage de la factrice est signalé par le moteur de sa petite moto. Dans l'un et l'autre cas, le rituel est le même : je pose l'enveloppe dont je connais le contenu sur la table et je la regarde quelques instants. Juste le temps d'anticiper mon plaisir.


"Arabesque" de Dirk Stakhof & Batoru est le dernier disque que j'ai commandé à Paris Jazz Corner dans le cadre de l'opération "- 20%". Je ne connais aucun des musiciens, si ce n'est que j'ai visité le site de l'accordéoniste, Petar Ralchev, que j'ai appris qu'il était bulgare et que j'ai écouté des extraits qui m'ont fait penser à Minune, à Roberto de Brasov et à Lubenov. Disons à un accordéon des balkans.

La formation est composé de cinq musiciens : Dirk Strakhof, basse, Michael Schiefel, voix, Petar Ralchev, accordéon, Franz Bauer, marimba, vibraphone, Stoyan Yankoulov, percussions, tupan. Michael Schiefel se situe entre une sorte de scat et une modulation de la voix entrelacée avec d'autres instruments dont en particulier l'accordéon. J'ai bien aimé les percussions et le vibraphone, clair, net et tonique. Quant à l'accordéon en tant que tel il m'a souvent fait pensé au son boisé d'une clarinette.

J'ai écouté les dix morceaux à plusieurs reprises et je trouve un charme tout particulier à cet album : une musique très contemporaine et en même temps nettement située dans la tradition des balkans.




dimanche 25 juillet - si l'accordéon nous était contet...

A l'instant s'achève la quatrième émission de la série consacrée à l'accordéon sur France Musique les dimanches de juillet de 18 à 19 heures. Série créée et animée par Pascal Contet sous le nom poétique :" Des vagues et des lames". Inutile de redire ici toutes les qualités que j'y ai trouvées et le plaisir que j'y ai pris. Inutile donc de dire le regret que j'ai de la voir se terminer et l'espoir que je formule ici de découvrir bientôt qu'elle n'était que l'avant-garde d'un panorama de plus grande ampleur dédié à l'accordéon, au bandonéon et autres instruments à anches libre. Il est certain que la matière ne manquerait pas et que le talent ajouté à la passion de Pascal Contet nous donnerait une présentation mémorable de ces instruments et de la musique qu'ils produisent. L'accordéon dans tous ses états. Par exemple, douze émissions. Ce serait un beau projet.

En attendant, quelques mots pour garder trace de l'émission nd'aujourd'hui :

- d'abord, l'Argentine, le bandonéon et donc le Sexteto Major,
- puis Grace Jones dans une version techno de "Libertango",
- Piazzolla, lui-même, dans le Concert live à Vienne en 1984,
- Richard Galliano et son septet : "Escualo"
- Juan Jose Mosalini et son grand orchestre de tango interprétant une composition d'A. Troilo
- Mauricio Kagel, "Con Moto",
- Gabriel Siwak,
- le Quartet Caliente, "Balada para un loco", chanté par Deborah Russ,
- ensuite, comme en intermède, détour par la Chine et ses instruments à anches libres, la guimbarde et le cheng illustrés respectivement par Wang Li et Wu Wei,
- et in fine retour en Argentine ou du moins du côté de son inspiration :
- "Moon Mist" de Manu Comté [album "Soledad"]
- le Sextet Major interprétant C. Gardel,
- et "Tango" de Stravinsky.

On peut toujours réécouter l'émission pendant quelques jours. J'y vais de ce pas...
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lundi 19 juillet 2010

mercredi 21 juillet - regis gizavo : cinq photonotes

Je dois le dire, autant les images des "Troublamours" me donnent un plaisir sans mélange, autant celles de Gizavo me donnent une émotion étrange. C'est en triant et en travaillant mes photographies que j'ai éprouvé cette émotion que je n'avais pas soupçonnée. C'est une surprise. Et d'abord cette première image, à 22h33. Le duo dans la nuit noire. Fragile et en même temps d'une formidable présence.

22h34. J'ai dû me déplacer car Régis Gizavo chante collé au micro et je cherche l'angle où son visage ne sera pas balafré par ce "machin". L'image me parait bien caractéristique de sa posture et, en la regardant, je suis sensible, plus que sur le moment, à son extrême tension.

22h34. Dans la même minute, un plan plus serré. Son attitude variera très peu au cours de l'enchainement des morceaux.

23h40. Pendant un solo du batteur, Gizavo semble se recueillir. Il me semble fatigué, peut-être épuisé par sa prestation et par l'intensité de son implication. Cette photographie, plus que les autres, me touche. Je comprends mieux son attitude en fin de concert où nous l'avions perçu très tendu. L'accordéon n'est pas chose futile ni loisir sans conséquences.



23h56. Il s'est levé. Ce sont les dernières notes dans la nuit de Nogaro.







mercredi 21 juillet - les troublamours : quatre photonotes

Des clichés que j'ai tirés au cours du concert des "Troublamours", je retiens ces quatre, parce qu'ils me paraissent significatifs de ce moment.

20h48. Premières mesures. Le quintet se lance sur le podium, pas très grand mais de taille suffisante. Au fond, une toile noire masque les gradins de ciment. Le soleil tombe et il faut faire avec le contrejour qui éclabousse le décor. Peu de jeux de mouvements. La musique, rien que la musique, avec Simon Ferrari, chant, saxophone et "gralla" au centre. On se croirait quelque part en Italie, en Toscane ou en Sicile.

21h10. Etant donné mes goûts musicaux, je porte une attention particulière au jeu d'Emmanuel Ferrari. Je note à la fois sa présence et son calme. Rien de trop !

21h16. En dépit du contrejour, j'aime bien cette image. Elle est caractéristique de la posture de l'homme au fisarmonica.


21h46. Que la lumière soit !


Peu après, les cinq musiciens descendront parmi les spectateurs et les tables de tapas pour jouer trois morceaux en forme de conclusion et de salut final.
C'est une bonne façon de permettre aux techniciens de préparer la scène pour Gizavo.


mercredi 21 juillet - "les troublamours / hibou du monde"

Samedi donc, Françoise a acheté leur disque aux "Troublamours", juste avant leur concert et j'ai raconté comment ils l'ont illustré plus encore que signé au point d'en faire une b.d. - cd collector. J'exagère à peine.

Dimanche, Françoise a rejoint seule Hossegor pour accueillir "les petits" et leur préparer le lomo à la plancha dont ils rêvaient pendant leur séjour en Bretagne. Comme je devais rester à Pau pour quelques analyses médicales et pour rendre visite à mes parents, lundi après-midi, à Nay, elle a insisté pour me laisser la primeur de l'écoute de l'album. Un bel objet d'un point de vue plastique et des textes pleins d'un charme authentiquement surréaliste. Le tout sur un fond vieux rose ou lie de vin. Au choix.

- "Allo, Françou, vous allez bien ?"
- "Très bien... les "filles" ont retrouvé leurs marques ; Nadja a retrouvé sa live box et Sébastien s'est replongé dans le Tour..."
- " Et toi, tu as retrouvé le réfrigérateur, le four, la plancha et le barbecue".
- "Comment as-tu deviné ?"
- "Une intuition... bien fondée. Mais à vrai dire, il me tarde de te rejoindre et d'écouter les "Troublamours" avec toi. Je suis sûr que ça te plaira. Suivant une analyse qui m'est familière, je dirais que cet album, que les morceaux font système, au sens où il ne s'agit pas d'une addition de titres, mais bien d'un ensemble où toutes les pièces se font écho".
- "Je vois... Il y a plus dans le tout que dans la somme des parties".
-"Comment mieux dire que je radote ? Mais, pour te donner une idée, même si déjà on commence à mieux les connaitre quant à leur style, je dirais qu'ils sont comme les enfants naturels de Nino Rota et de Bernard Lubat. Avec ici et là une touche à la Prévert, pour l'inspiration surréaliste, ou une note à la Paolo Conte pour le phrasé italien. On peut penser aussi à Filippo Gambetta ou même à Perrone. Et toujours ce fond de tarentelle et d'incantation ".
-" Eh bien ! J'ai bien fait de leur demander s'ils avaient sorti un disque. Sinon on aurait pu manquer ça... Reste à consulter leur myspace pour voir s'ils tournent dans la région".
-"Dès que jen ai fini avec toutes ces obligations qui me retiennent à Pau, j'arrive et on les écoute ensemble..."

mardi 20 juillet - les accordéons voyageurs à nogaro

Samedi après-midi, 17 juillet. 15h30 : on ferme la villa d'Hossegor. En route pour Nogaro. 130 kilomètres. On connait la route pour l'avoir parcourue plusieurs fois, mais c'est l'occasion de tester le TomTom que l'on s'est décidé enfin à acheter. A force d'insistance des "petits", nous avions la honte de nous orienter encore avec nos fidèles cartes Michelin... et, tout de même, un parcours imprimé à partir d'une programmation sur le web. Mais, bon... Il faut vivre avec son temps. Et de fait nous sommes convaincus de l'utilité du "machin".

Samedi donc, en route pour Nogaro où aura lieu le concert-tapas des "Accordéons voyageurs" dans les arènes, habituellement dédiées à la course landaise. Avec des vaches ! Pas des vachettes ! Heure prévue pour le rendez-vous des spectateurs : 19h30. De belles arènes, bien ombragées, un beau sable fauve, de longues tables couvertes de nappes blanches.

Au programme : "Les Troublamours" puis Régis Gizavo.

Fidèles à notre habitude, nous arrivons très en avance. C'est bien. On peut ainsi saluer François Cuilhé, deux ex machina de ce rendez-vous musical, on peut demander une signature sur l'un de ses disques à Régis Gizavo après les balances, on peut parcourir Nogaro à pieds, faire quelques photographies, boire un thé puis, plus tard, un porto avant de prendre place au pied du podium où les "Troublamours" font les ultimes réglages. Les assiettes de tapas sont abondantes et agréables : charcuteries diverses, salade verte, fromage et confiture de cerises. Avec ça , un verre de rouge bien tonique. Et une carafe d'eau glacée. François vient quelques instants discuter accordéon avec nous. Moment de sympathie. Les "Troublamours" se restaurent ; Françoise va leur demander s'ils ont sorti un disque : c'est le cas.

- "Les Troublamours / Hibou du Monde", Anima Mundi Edizione, 2009.

Tout en prenant garde de ne pas laisser une tache de gras sur la pochette, chacun des cinq membres de la formation trace un petit dessin avec bulles, si bien que maintenant on a un disque et une bande dessinée. Les cinq sont Bruno Bernes : voix, tambourin, cajon, batterie ; Eric Chafer, bassotuba, euphonium, basse acoustique ; Emmanuel Ferrari, fisarmonica, voix ; Simon Ferrari, voix, saxophone soprano, gralla ; Christophe Paris, saxophone alto, clarinette, flûte.

C'était la troisième fois que nous écoutions les "Troublamours" : on les a trouvés au mieux de leur forme. Ils ont un style qui prend de plus en plus de caractère. De belles mélodies avec un soupçon de jazz. Leur inspiration est au croisement de trois courants : italo napolitain ou sicilien, avec des accents de tarentelle, balkanique et surréaliste, en particulier pour les paroles pleines de vraie poésie. Sur le disque, un tampon, façon douane : Tadjiguinie / Tarantella Gitano / Guinguette. Sous les ombrages des arènes, sous le ciel à nouveau dégagé de tout nuage menaçant, dans la fraicheur du soir, un moment de plaisir. On les aurait écoutés encore et encore...

En seconde partie, Régis Gizavo et David Mirandon à la batterie. Gizavo ne nous était certes pas inconnu, non plus que David Mirandon, dont j'ai beaucoup apprécié la prestation : une présence discrète et efficace. Nous les connaissions par des disques. Grand merci à François de nous avoir permis de les écouter live. La présence de Gizavo est impressionnante. Il est plutôt petit, massif, cubique, si j'ose dire. Assis, il bouge peu. Sa voix est impressionnante de profondeur et son accordéon impressionnant d'énergie. Même si l'on ne comprend pas les paroles, on saisit par les commentaires introductifs de chaque morceau que l'inspiration de Gizavo procède d'un humanisme naïf. Nulle intention péjorative dans ce terme ; je veux dire qu'il exprime un humanisme spontané, sans détours ni calculs. Mais aussi une certaine tristesse devant le spectacle du monde et de ses inégalités, voire de ses drames et souffrances. On parle parfois de cri du coeur. L'expression me parait bien convenir à la prestation du duo. Au fur et à mesure du concert, j'ai trouvé entre les morceaux une ressemblance certaine, si bien qu'une sorte d'hypnose s'installe, qui correspond, me semble-t-il, bien à l'incantation que recherche Gizavo. C'est comme s'il tissait une toile d'araignée, presque impalpable, et pourtant solide. Et l'on sent bien que l'enjeu de sa musique n'est pas simplement un moment de loisir. Son implication est intense. D'ailleurs, en fin de soirée en particulier, il m'a paru tendu et fatigué. Comme si sa mission l'avait épuisé. Il a manifestement écourté les rappels et puis il est parti sur un salut rapide. Sans s'attarder. J'associe cette attitude au sérieux de sa prestation, qui m'inspire beaucoup de respect.

Bref ! On l'aura compris : une belle soirée, dont nous garderons, très vif, le souvenir.

Entre minuit et une heure, retour à Pau. Peu de circulation. La lune, comme un formidable projecteur dans le ciel. En arrivant dans la maison bien fraiche, on casse une petite croûte. On se rappelle tel ou tel moment. Je me dis qu'avant de retourner à Hossegor, il faudra absolument que j'écrive tout ça dans mon blog. C'est fait. Et que je publie quelques photonotes des "Troublamours" et de Gizavo. C'est à faire.

lundi 19 juillet - si l'accordéon nous était contet

J'avais signalé le 29 juin la série de quatre émissions conçues et animées par Pascal Contet sur France Musique le dimanche entre 18 et 19 heures : "Des vagues et des lames". A ce jour, il reste une émission, le dimanche 25. Bien entendu, on peut réécouter les précédentes sur France Musique.

J'apprécie beaucoup le travail de Pascal Contet. L'heure passe comme un instant. Peu de paroles. Beaucoup de musiques, beaucoup d'accordéon. Dimanche dernier, un périple du Pays basque à la Bretagne, de la Bretagne à la Belgique, puis à l'Italie, puis vers une Turquie fantasmée, avant de rejoindre New-York et de revenir aux Balkans de Roberto de Brasov. Du diatonique ; du "gros-matique" façon Weltmeister. Un vrai plaisir.

Je me dis que les programmateurs de France Musique seraient bien avisés de confier une série à Pascal Contet. Ce serait comme une promenade où un copain, chemin faisant, nous fait découvrir avec sa passion et sans le moindre pédantisme les magnifiques richesses de son pays... Le plaisir de la découverte et du partage !

lundi 19 juillet - à propos de l'émission "accordéons-nous"...

J'avais signalé il y a quelques jours l'émission diffusée le 14 juillet sur France 2 "Accordéons-nous" en relayant une information transmise par Patrick E... A son tour, Sylvie Jamet nous donne le lien direct pour la retrouver :

http://www.pluzz.fr/accordeons-nous--2010-07-14.html

Bien entendu, on peut atteindre et réécouter l'émission par le site "France 2".

La présentation était assurée par Christophe Hondelatte. Dois-je le dire, je n'apprécie pas son style que je trouve trop "m'as-tu vu ?". Mais pour l'amour de l'accordéon, je suis passé sur mon préjugé. Et je ne l'ai pas regretté. Sans doute les reportages restaient-ils superficiels, mais ils se regardaient sans déplaisir. Ils permettaient en particulier aux principaux protagonistes de parler de leur passion sous ses différentes formes. Parmi les moments qui m'ont intéressé, ceux où chacun à sa manière dit son trac avant d'entrer en scène, d'entrer en jeu. Quelle que soit la notoriété ou la virtuosité, la tension est la même. L'implication est totale.

Le kaléidoscope faisait apparaitre successivement et comme entrelacées cinq "figures" d'accordéonistes : Berthoumieux, jazz et accompagnement, Lubat, jazz, improvisation et accompagnement, Yohann Juhel, futur concertiste classique, Angélique, musette, et l'accordéon club des Flandres, ses répétitions et ses prestations. In fine, ils se retrouvaient pour jouer ensemble sur une péniche remontant la Seine. Une approche sympathique de l'accordéon dans tous ses états...

lundi 19 juillet - à propos d'un commentaire posté le mardi 13 juillet...

Je découvre à l'instant un commentaire, signé Olivier Pichot, en date du mardi 13. Un commentaire à propos du disque de Renaud Garcia-Fons, "La linea del Sur", avec Venitucci à l'accordéon. J'observe que nous partageons la même admiration pour cet album et cela me réjouit.

En faisant une rapide recherche dans mon blog, je vois que j'avais dit mon enthousiasme le lundi 16 mars, le 1er et le 3 avril 2009. Sans doute aussi d'autres fois... En tout cas, combien de fois avons-nous écouté ce disque ? Je ne saurais le dire. Le 3 avril, d'ailleurs, je me rappelle avoir signalé un texte de Françoise sur cet opus.

Je me rappelle aussi qu'à l'occasion de la sortie du disque, nous avions écouté le quartet à l'occasion de deux concerts à l'espace Croix-Baragnon à Toulouse. Nous avions eu le plaisir de discuter quelques minutes avec David Venitucci et il nous avait signé fort aimablement tous nos disques de lui. Un beau souvenir. Et un grand merci à Olivier qui me donne l'occasion de me remémorer ces moments.

mardi 13 juillet 2010

mardi 13 juillet - de l'accordéon sur france 2

Je découvre à l'instant un courriel de Patrick E... qui me communique cette information qui m'avait échappé :

" Mercredi 14, 22h05, sur France 2, "Accordéons-nous".

Auteur : Bernard Faroux (2010) ; durée : 90 mn.

" A travers cinq portraits d'accordéonistes passionnés, un tour d'horizon des différents registres musicaux accessibles à cet instrument est proposé".

Comme aurait pu le dire en d'autres temps Jean-Christophe Averty : "A vos cassettes !"

...

J'ai essayé d'en savoir un peu plus en consultant le site de France 2, mais la fiche technique de présentation de l'émission est incomplète. On apprend tout de même qu'il s'agira d'accordéon en jazz, variété, musique classique, musette et fanfare, et d'autre part, qu'il sera question de Bernard Lubat, pape de l'improvisation en son fief d'Uzeste, et de Marc Berthoumieux. Pour le reste, attendons la diffusion...

lundi 12 juillet 2010

lundi 12 juillet - pour mémoire (6) : bribes, miettes et autres traces...

Dimanche 11.

La visite à mes parents a occupé une grande partie de mon après-midi. Nous avons pourtant réussi à trouver le temps suffisant pour écouter "Meloalegria" et "Suerte live in Berlin". Viviane Arnoux est finalement peu présente, mais ses interventions sont nettes, précises et tranchantes. Et puis, finalement, il n'y a pas que l'accordéon en musique et le disque est beau. Une sorte de musique arabo-andalouse. On pense évidemment à une inspiration flamenca. Quant à "Meloalegria", confirmation : c'est un accordéon que j'apprécie. Du coup, évidemment, envie de les écouter dans d'autres morceaux, avec d'autres collègues, sur d'autres albums. Et pourquoi pas en concerts ,

Entre 18 et 19 heures, deuxième émission de Pascal Contet. Même style, même qualité, même plaisir. Il ne s'agit pas simplement d'informer ou de tracer des chemins clairement balisés, linéaires, progressifs. Il s'agit de nous faire entrer dans un réseau de correspondances. Et ça donne une très belle émission, comme un ami érudit, virtuose et passionné qui vous fait partager ses plaisirs en toute simplicité.

lundi 12 juillet - pour mémoire (5) : bribes, miettes et autres traces...

Jeudi 8. Hossegor-Toulouse. Nous ramenons les "filles" à Toulouse, car samedi matin, toute la famille, Sébastien Nadja, Charlotte,Charlotte et Camille se mettra en route, direction la Bretagne. Pour un séjour d'une semaine. Il fait très chaud : 38° et, malgré la climatisation, l'air est difficile à respirer. Pas question d'écouter de la musique. On fait une courte étape à Pau. Sans ouvrir les fenêtres. La fraicheur est délicieuse. La pénombre est apaisante. Les "filles" en profitent pour jouer avec Mamou et pour essayer toutes ses chaussures, particulièrement celles qui ont un haut talon. Sans compter quelques autres vêtements... Elles rêvent !

De Pau à Toulouse, même chaleur lourde. On attend des orages qui ne viendront pas. Les vêtements collent à la peau. La nuit sera pénible. La chaleur accumulée dans le béton et le bitume assiège les maisons et se faufile insidieusement de pièce en pièce jusqu'à envahir toute les maisons de la ville. Le lendemain, en milieu de matinée, en route pour Pau. Retour à la maison. Nous passons à hauteur de Saint-Gaudens à l'heure du déjeuner. On quitte l'autoroute. On retrouve un restaurant, face aux Pyrénées, où nous finissons par avoir nos habitudes. On mange des moules-frites et ça nous fait plaisir.

Avant de reprendre la route, une petite visite au cloître, dont les figures m'émeuvent toujours autant, sinon de plus en plus. Je découvre cette curieuse pierre, que je ne connaissais pas. Je puis dire sans exagération que je me sens immédiatement très proche de ces personnages de l'art roman. Une étrange sérénité !
Et puis, en quittant le parking, j'aperçois ce panneau où les affiches se superposent en d'étranges sédiments. Je le photographie. Un objet d'art aléatoire. Voué à disparaitre à brève échéance.

En arrivant à la maison, je trouve dans la boite à lettres un avis de passage du facteur : un colissimo vous attend dès demain, samedi, 10 heures, au bureau de poste de l'Ousse-des-Bois.
Samedi matin, 10 juillet, 10 heures. "Mon" colissimo est arrivé. Merci Paris Jazz Corner. Rituel. Une pause comme un passage vers un autre monde.





Les trois disques que j'avais commandés (toujours l'opération - 20% !) sont bien là, bien au chaud dans leur nid douillet.
- "Suerte live in Berlin" d'Abed Azrié avec Viviane Arnoux. Au croisement de courants orientaux, espagnols et français, par exemple l'accordéon.
- "Meloalegria" d'Alvaro Bello avec Berthoumieux sur trois titres et Ithursarry sur 2. Soit cinq morceaux avec accordéon sur les onze de l'ensemble. Le moelleux de Berthoumieux, l'attaque d'Ithursarry, ça valait la peine de commander ce disque.
- "Force 9" de Michel Barrot, trompette et bugle, avec Richard Galliano, accordéon, Alain Couffignal, batterie, Olivier Hutman, piano, et Jean Namias, percussions sur un titre. Il y a écrit "fabriqué en France par MPO", distribution OMD, mais malgré mes recherches je n'ai trouvé aucune date. En revanche, sur la couverture figure un accordéon, de marque Accordiola. "Vous avez dit bizarre ?". En première écoute, c'est ce que j'appellerais du jazz de club.













lundi 12 juillet - pour mémoire (4) : bribes, miettes et autres traces...

Lundi 5.

... écouté, pendant que les filles accompagnées de Françoise affrontent les vagues de la marée haute, deux albums de Spasiuk, que j'avais grande envie de réécouter après Trentels :

- "Chamamé Crudo", 2004, BMG Argentina
- "La Ponzona", AAS Productions

Le chamamé, que ce soit celui de Spasiuk, de Barboza ou de Flores, c'est de l'incandescence. On est pris...

Mardi 6.

... écouté "Douce" de Stéphane Delicq. Un disque qui fait partie assurêment de mes préférés. Chaque fois que je l'écoute, l'émotion est plus grande. Complexité et fluidité. Un univers d'intense poésie. Le temps se maintient au beau fixe. Arrosée, la végétation explose : les lauriers roses, par exemple, ou les hortensias.

Mais, le soir, au coucher du soleil, Charlotte et Camille veulent absolument me faire voir "quelque chose" sur le bord du chemin de bois qui permet de passer la dune. Ce "quelque chose" extraordinaire, ce sont ces escargots qui colonisent les piquets bordant le chemin. Chaque jour leur nombre augmente et les poteaux sont comme autant de totems. Il faut absolument photographier ce phénomène !

Arrivées en haut de la dune, les "filles" se livrent à une séance de roule-barrique. Pour éviter de manger du sable à chaque révolution, elles s'entourent la tête d'un foulard. Mais c'est pure précaution ; nulle intention intégriste derrière ce voile. Elles rient à perdre haleine et leurs rires résonnent loin avant de se mêler au bruit des vagues. De mon côté, je tourne autour de cette sorte d'objet bizarre, comme un statique de Calder. Une sulpture en ce lieu battu par le vent d'ouest, frappé de plein fouet par les tempêtes et menacé par l'érosion. Bizarre. Les artistes ont de drôles d'idées et choisissent bien singulièrement leurs lieux d'exposition.

A l'horizon, le soleil commence à disparaitre. Emotion de pacotille, peut-être. Ce moment a pour moi quelque chose de mystérieux et de fascinant. J'ose dire de religieux.


Il est temps de rentrer. En arrivant en haut de la dune, nous sommes entourés par une multitude de hannetons fous. Ils se heutent en plein vol, ils viennent s'accrocher à nos cheveux. Nous enlevons nos tee-shirts pour nous défendre en les faisant tourner au-dessus de nos têtes. Arrivés au parking, nous nous réfugions dans la voiture et bien à l'abri nous découvrons alors un spectacle des plus drolatiques : les gens qui descendent la dune, comme nous il y a quelques instants, s'agitent en tous sens. Leurs mouvements apparemment désordonnés et insensés sont à se tordre de rire. On croirait voir un film muet burlesque. Un Keaton par exemple. Une mécanique folle s'est déréglée : on croirait voir les membres d'une secte d'épileptiques.
Du coup, nous reviendrons demain. D'autres acteurs, mais toujours le même spectacle. Roule-barrique, le coucher du soleil, le retour des estivants attaqués par la multitude des hannetons : que désirer de plus ?
Mercredi 7. J'ai écouté le Bach de Galliano et un disque que je tiens pour un chef-d'oeuvre : "Concerts" de Michel Portal et Richard Galliano. J'ai bien conscience qu'on est dans une période d'inflation verbale : tout événement est historique, à la moindre émotion, on "hallucine", tel footballeur a marqué le but du siècle, alors qu'il en reste les neuf dixièmes à parcourir, etc... Mais, en l'occurrence, je prends le risque : "Concerts" est bien une oeuvre majeure, un chef-d'oeuvre. De même que l'oeuvre de Bach, dont Galliano et ses collègues donnent une version qui, sans être un chef-d'oeuvre, a une couleur spécifique : un sang nouveau, un son nouveau.



lundi 12 juillet - pour mémoire (3) : bribes, miettes et autres traces...

Dimanche 4. Entre 18 et 19 heures, Françoise et moi, nous avons écouté sur France Musique la première des quatre émissions de Pascal Contet dédiées à l'accordéon. Un pur régal. Ni didactisme, ni pédagogisme, ni pédantisme, simplement un passionné d'accordéon qui a le désir de nous transmettre sa passion en toute générosité. Un parcours rigoureux, mais organisé suivant l'humeur, les sauts d'une idée à l'autre, je devrais dire de coups de coeur en coups de coeur. Un bel équilibre entre subjectivité et objectivité : préférences personnelles et information. Une belle réussite ! Un choix impeccable, non en fonction du style ou de tel ou tel type d'accordéon, mais seulement en fonction de la qualité.

Pendant que nous écoutions Pascal Contet et les morceaux qu'il avait choisis, Charlotte et Camille, en grand secret ont préparé l'apéro sur la terrasse.

lundi 12 juillet - pour mémoire (2) : bribes, miettes et autres traces...

Jeudi 1er juillet et Vendredi 2, j'ai profité des moments où Françoise, Charlotte et Camille sont allées à la plage, précisément à la plage des "Chênes-lièges" du lac, pour écouter quatre albums que j'avais sélectionnés pour notre séjour à Hossegor :

- "Um Bom Forro" d'Oswaldinho do Acordeon. Du très bon forro.
- "Acordeom Brasileiro" d'Adelson Viana avec Dominguinhos et Spok Frevo Orquestra comme invités. Un autre très bon album de forro.
- "Violento" de Mosalini, Beytelmann et Caratini, un disque Label Bleu de 1990. Un tango sans concessions. Un disque que je qualifierais volontiers de classique.
- "Tango Passion" du Trio Yengibarjan, un disque Budapest Music Center Records de 2001.

Ces deux derniers disques sont magnifiques. Le second me fascine et autant que cela m'est possible je l'écoute en boucle , sans modération.

Samedi 3, je suis allé à Nay rendre visite à mes parents. Hossegor-Pau, 120 kilomètres, Pau-Nay, 20 kilomètres : 280 kilomètres, ça laisse le temps d'écouter un peu de musique. Surtout si l'on considère qu'en fin d'après-midi, sur la route du retour , un doute m'a saisi :"Ai-je bien fermé la porte de notre maison de Pau ? Ai-je bien fermé les volets de la cuisine ?". J'étais alors à hauteur d'Orthez. Sortie au péage. Retour à Pau. Pour vérifier que j'avais bien fermé porte et volet. Au compteur : 40 kms x 2 = 80 kilomètres. Autant dire que ces 360 kilomètres m'ont permis largement d'écouter l'album que j'avais emporté :

- "Les tangos de Corto", un disque Buda Music de César Stroscio et Esquina. A 130 kilomètres/heures, toutes vitres fermées, avec une bonne climatisation, dans une circulation fluide, c'est fort agréable.

lundi 12 juillet - pour mémoire (1) : bribes, miettes et autres traces...

En ce lundi 12 juillet, il est temps de faire retour sur les quelques jours qui viennent de s'écouler. Pour différentes raisons en effet, je n'ai pas eu le loisir de m'occuper de mon blog.

La machine à remonter le temps nous ramène au mercredi 30 juin. Le facteur sonne une fois. Il m'apporte le dernier numéro d'"Accordéon & accordéonistes". Numéro 99, numéro double de l'été. Rubriques habituelles : comptes-rendus de concerts et de festivals, annonces de festivals ou de concerts ; des portraits aussi. J'y reviendrai. Le numéro 100 coincide avec la rentrée. C'est un bon présage.

Mais le facteur m'apporte aussi un colissimo de Paris Jazz Corner. Opération - 20% ! Moment de rituel : je regarde le colis clos. Je suspens un instant mon désir de découvrir les trois cds commandés.

Et toujours ces notices informatives, marque du professionnalisme de Paris Jazz Corner.

Trois cds donc. Et comme toujours des surprises. Par exemple : "Asa Branca blues" d'Oswaldinho do accordeon a un petit air de déjà connu. Et en effet, j'avais classé ce disque dans la catégorie fourre-tout "A classer". Rien de mieux qu'un tel pseudo-classement pour oublier ses richesses. Donc, un cd en double. C'est bien, car j'aurai ainsi l'occasion d'en offrir un exemplaire à un copain. Autre surprise : je croyais avoir commandé un album de Dino Saluzzi. En fait, j'aurais dû y regarder de plus près. Il s'agit d'une anthologie ECM de disques sortis en 1997. Saluzzi ne figure que sur un titre :"Gorrion" extrait de "Cité de la Musique". Que j'avais déjà. Mais c'est bien, d'une part parce que le livret est un bel objet de style ECM, le jazz façon janséniste, d'autre part parce que l'ensemble est magnifique. On saisit bien ce qu'est une ligne éditoriale. Et puis, un morceau superbe :"Patch of Light" tiré d'"Hyperborean" d'Arild Andersen. Cette anthologie ECM, c'est la méditation façon jazz.
Mais parfois il arrive que mes attentes soient satisfaites. C'est la cas pour "Rencontre" de Fumio Karashima, piano, et Toots Thielemans, harmonica. Il y a longtemps que je voulais écouter un album de Thielemans. L'occasion de l'opération - 20 % a fait le larron. De la quintessence de nostalgie.

Après le passage du facteur, en route pour Hossegor. Ouvrir la villa, remplir le réfrigérateur, faire les lits, tondre l'herbe, je n'ose parler de gazon, etc... etc.. Bref, tout ce qu'il faut faire pour que "les petits" soient contents. Le soir, nous allons "voir l'océan". Le soleil est bas, les ombres démesurées. Une sorte de grille, incongrue sur le sable, attire mon attention. elle ne sera plus là demain matin ; les engins de nettoyage auront fait leur office en préparant la plage pour le confort des estivants. A proprement parler, ce n'est pas un instantané que je fais, mais tout de même, il n'y a pas de temps à perdre, demain cet objet qui réfracte la lumière du couchant ne sera qu'un déchet parmi d'autres voués à la destruction. Bientôt mon "moucharabieh" ne sera plus que poussière. Il restera son image.