mardi 29 septembre 2009

jeudi 1er octobre - paris concert live at the théâtre du châtelet

Au début de l'année, Françoise, qui consulte très régulièrement le site de Richard Galliano, avait obtenu deux invitations pour un concert solo qu'il donnait le 9 mars au foyer du théâtre du Châtelet. Mais, la santé de mon père nous avait contraint à renoncer à y assister. On se demandait quel avait été le programme. On n'attendait pas d'enregistrement de ce concert plutôt confidentiel.

Mais il y a quelques jours, Françoise, qui consulte donc toujours aussi régulièrement le site de Galliano et qui assure ainsi une veille vigilante, si j'ose dire, en tout cas sans failles, m'appelle pour me montrer, un peu étonnée, l'annonce de la sortie d'un nouveau cd prévue le 24 septembre. Dans l'heure qui suit, je vais vérifier l'information auprès du responsable "musique" du Parvis. Vérification faite, le cd doit être dans les bacs le 28.

Bref, dès l'ouverture du magasin, lundi, j'ai le plaisir de récupérer, tout chaud sorti du paquet "Harmonia Mundi", "Richard Galliano / Paris Concert Live at the Théâtre du Châtelet".

Un disque solo donc. Enregistrement live. La liste des titres suffit à donner une idée juste de cet opus d'une durée de 42 minutes 28 :

- Chat pitre
- Gnossienne n°1
- Gnossienne n°2
- Sertao
- Sheng
- Bagatelle
- La Javanaise
- Caruso
- New York Tango
- Round Midnight
- Oblivion
- Aria

En écoutant cet enregistrement, j'ai eu immédiatement le sentiment d'une oeuvre très personnelle. Bien sûr, tout ce que joue Galliano, seul ou avec d'autres musiciens, est marqué du sceau de sa personnalité et de son style, mais en l'occurrence j'ai l'intuition qu'il s'agit d'un choix où, si j'ose dire, son implication est tout à fait particulière. Je ne sais comment dire mon sentiment, mais il me semble qu'il a voulu provoquer l'occasion de ce concert pour approfondir quelque chose, pour expérimenter un je ne sais quoi, qui pourtant relie entre eux tous les morceaux. D'où un sentiment de très grande unité. C'est comme si l'on avait affaire à une vision du monde.

Pour le dire en quelques mots, en écoutant les douze titres de ce disque, j'ai l'impression que Richard Galliano essaie de nous faire partager quelque chose d'essentiel, une manière particulière de les éclairer et de les mettre en scène. En ce sens, il y aurait quelque analogie entre son entreprise et celle du peintre qui, à sa façon et avec son regard, nous dévoile le monde en choisissant un point de vue et un cadrage pour le représenter.

mercredi 30 septembre - lac, laque, rouleaux et autres lames

Comme les prévisions météorologiques pour le week-end dernier étaient favorables - grand beau temps annoncé - nous avons décidé d'aller à Hossegor faire quelques travaux de peinture : trois portes intérieures et leurs encadrements, "laque gris lumière", et de vérifier si quelque infiltration venue de la terrasse ne se serait pas formée à la suite des pluies diluviennes du week-end précédent. Notre regard inquiet n'en décèle aucune. On veut croire que l'étanchéité est enfin assurée après une année de vaines tentatives. On installe donc nos trois portes sur la terrasse arrière. Peinture monocouche. En fait, pour arriver à un résultat satisfaisant, il en faudra pas moins de trois. La laque à l'eau, c'est pas facile. On essaie plusieurs rouleaux. On tâtonne. Finalement, on pense que "les petits seront contents" de notre travail.
A propos de rouleaux, les surfeurs attendent la bonne vague, mais l'océan d'huile oblige les organisateurs du Quicksilver Pro à annuler manche après manche.

Entre deux couches de laque, pour apaiser une petite faim, un petit tour le long de la plage jusqu'à la place des Landais et un pot - crêpes, bière, thé - au Mar y Sol. Une fois encore je reste sidéré par la distance entre la crise, dont les media font état (la crise et après la crise, la reprise ou la recrise ?), et le comportement des gens : grands-parents promenant leurs petits enfants, parents en RTT, jeunes gens bronzés à la mode californienne et tous les bistrots pleins, pleins, pleins...

Le podium du Quicksilver Pro résonne des essais et des réglages des DJs. La baraque à glaces semble minuscule, écrasée par la masse du matos et par les sonos vociférantes qui l'entourent. Comme un escargot dans sa coquille.



Samedi, nous sommes allés déjeuner chez O. Roumat, au bord du lac. De la laque et des rouleaux au lac. Nous disons toujours que nous allons déjeuner chez Lamoliatte, nom de l'ancien propriétaire. Il est vrai que nous fréquentons ce restaurant, que nous avons vu prospérer d'année en année, depuis 1962.



J'ai choisi une morue façon tajine.





Françoise a préféré un thon à l'espagnole. Nous étions d'accord pour choisir un muscadet bien frais. C'était bon !



Dimanche, heureuse surprise, la baraque à glaces a ressurgi de son hibernation, telle le Phénix. Une longue file d'attente s'est formée au pied du podium. Il faut aimer les glaces pour encaisser les décibels qu'il débite.





Pendant ce temps, les surfeurs attendent toujours la bonne vague, le bon rouleau, la bonne lame. A propos de lames, bien entendu nos travaux de peinture ont été rythmés par les cds d'accordéon que nous avions emportés. Musique en boucle : Marcel et Lina, figures de la sérénité et de la maîtrise tranquille ; ça sonne presque comme un testament. "Jazzarium", décidément du bon jazz, intello mais pas trop. "Cinema Novo", introverti mais pas trop. "Somi de Granadas", trad mais pas trop.










mardi 29 septembre - la petite fabrique de photonotes

29 septembre. Saint Michel. Françoise m'a offert pour ma fête un appareil photo numérique. J'ai aimé beaucoup mon Olympus, un compagnon de concert nécessaire et indispensable, mais nous étions convenus depuis quelque temps qu'il n'était peut-être pas tout à fait suffisant en toutes circonstances. Comme je le connais bien, il pourra à tout moment entrer en jeu en cas de besoin.

Quant au Samsung que Françoise vient de m'offrir, après une première prise en main, je l'appelle déjà "le petit gros". Il me tarde de le mettre à l'épreuve. Peut-être en fin de semaine, à Prades puis à Elne, près de Perpignan pour deux concerts de Tuur Florizoone avec Michel Massot et Marine Horbaczewski, l'équipe de "Cinema Novo".




lundi 28 septembre - sa petite entreprise...

Ce matin, le Galliano nouveau est arrivé-é-é au Parvis de Pau. Sa petite entreprise ne connait pas la crise !




mercredi 23 septembre 2009

mercredi 23 septembre - sculpture pyrotechnique et plis de lames

Il y a quelques semaines, au coeur de la nuit, à 3 heures 15, une énorme explosion fait vibrer les volets, les vitres et même les tuiles sur le toit. Quelques minutes plus tard, j'entends des crépitements comme une pluie soudaine s'abattant sur le quartier. Je pense à de la grêle. Mais un coup d'oeil par la fenêtre me convainc que c'est impossible : le ciel est uniformément constellé d'étoiles. Pas un nuage. Je me rends compte que des explosions de moindre ampleur que l'initiale se succédent. Ce sont ces explosions que j'ai prises pour une averse de grêle. En ouvrant la fenêtre du bureau, je vois, montant dans le ciel, à quelques centaines de mètres de la maison, une colonne de fumée incandescente. A espaces irréguliers, un éclair lumineux intense, suivi d'une explosion puis d'un chapelet de crépitements. Et ainsi de suite... Plusieurs voisins sont sortis dans la rue. Avec l'un d'entre eux, nous allons voir de plus près de quoi il s'agit.

Ce sont les hangars d'une société de déménagement qui sont en feu. Plus exactement l'immense entrepôt où sont entassés les conteneurs qui servent de garde-meubles. Les pompiers ont sécurisé le périmètre. Ils projettent une sorte de mousse sur les multiples brasiers qui se sont formés et sur les camions qui n'ont pu être déplacés. Les explosions ? Des bouteilles de gaz, des réservoirs d'essence, des téléviseurs. D'autres pompiers arrosent les bâtiments voisins pour éviter qu'ils ne s'enflamment.

Des dégâts matériels considérables. Mais le feu est circonscrit et personne n'est blessé. Dans cette nuit noire, les conversations de circonstances vont bon train. Je suis fasciné par la beauté destructrice de cet incendie. Je suis un peu étourdi par l'odeur de peinture, de fer, de tôles, de gaz et par les vapeurs d'essence. Le spectacle est hypnotique.

Et puis les jours ont passé. Chaque fois que j'allais voir mes parents, à Nay, à l'aller et au retour, je pouvais retrouver les restes calcinés du garde-meubles entouré de rubans blancs et rouge interdisant l'accès au site. Au fil des jours, mon regard est devenu de plus en plus esthétique.

Un jour, en passant devant ce désastre, je pensai aux compressions de César, un autre jour aux accumulations d'Arman, un autre encore aux machines improbables et inutiles de Tinguely. C'est ainsi que j'ai fini par percevoir cet amas de poutrelles tordues et de plaques pliées comme une sculpture. Une sculpture pyrotechnique. La rencontre du feu et du fer. Pas d'auteur, pas de créateur, pas d'intention, ni de projet, mais néanmoins une oeuvre. Des formes entre hasard et dessein.

C'est ainsi qu'hier j'ai pris quelques photographies de cette exposition. Je me suis rendu compte alors que le jeu de ces formes avec le ciel changeant et menaçant avait quelque chose de vraiment artistique.






































Oui, mais quel rapport avec l'accordéon ? Eh bien, ces plaques métalliques, que l'on pourrait appeler des lames, on le voit bien, sous l'effet de la chaleur, elles ont été pliées. Mais il n'est pas possible de les déplier pour leur rendre leur forme initiale, encore moins de les replier ensuite, alors qu'un accordéon se plie, se déplie, se replie. Plis de lames. Cette plasticité prouve bien que malgré les apparences, c'est un être vivant, pas simplement un instrument.







vendredi 18 septembre 2009

samedi 19 septembre - jazz sur son 31 : agenda

Françoise a réservé des places (2 par concert) pour les rencontres "Une heure avec... Lionel Suarez" du 14, du 15 et du 16 octobre. Le cadre : "Automne Club". Clin d'oeil ! Près du conseil général, près donc du canal du midi et du parc Compans-Cafarelli...
Il invitera successivement Eric Séva, Jean-Marie Ecay et, si j'ose dire, Carlos Gardel.

Nous n'avons pas réservé pour le concert avec André Minvielle. Question de goût.

jeudi 17 septembre 2009

vendredi 18 septembre - éoléon : neuf photonotes du 12 septembre

16h45. Attablés sous l'une des tentes installées sur le parking de l'espace Ribatel, en grande conversation, L. Beier, J. Mornet et le président de Roland Europe. Il y a du concours dans l'air.

17h48. Ludovic Beier dans son rôle de démonstrateur haut de gamme. Son image sourit. Lui, et cela nous frappe, est concentré et il joue ce rôle avec un sérieux extrême. Sa facilité aussi nous frappe.


18h50. Remise de son prix au lauréat du concours "senior". Ambiance détendue. J'imagine l'émotion pour ce lauréat : l'accordéon qu'il reçoit comme premier prix et ce voyage qui lui est offert pour la finale à Rome. Rencontre sur une scène à Buzet sur Tarn du marketing et d'un rite d'initiation.


20h55, puis, à 21h29, deux postures du quatuor Toulouse Accordéons. On pourrait croire qu'ils n'ont pas bougé et ce serait assez exact. Oui, mais leur musique bouge malgré ces apparences. Un ensemble d'une cohésion extraordinaire. Et puis, je l'ai djà dit, une interprétation magnifique du "Tango pour Claude".








21h50. L'angle entre l'accordéon et le visage de L. Beier : une de ses postures caractéristiques.






21h51. Même chose ici : figure d'intériorité.






22h01. Autre image : parallèle et non plus perpendiculaire à son instrument. Une autre figure d'intériorité.


23h59. La Cola Tarnesa a investi la scène. Il est déjà dimanche... Les gens écoutent la musique, d'autres dansent, d'autres prennent un dernier pot à la buvette. On mettrait bien une petite laine sur les épaules.











vendredi 18 septembre - éoléon : neuf photonotes du 11 septembre

Après un premier moment de description largement teintée de subjectivité, l'objectivité de l'observateur distancié me paraissant de peu d'intérêt, j'en viens maintenant, suivant ma méthode habituelle, à mon choix de photonotes : images encore plus subjectives destinées à garder traces des impressions que j'ai éprouvées durant les deux jours où nous avons participé au festival de Buzet sur Tarn. Ces images, finalement, je les reprends dans l'ordre chronologique, qui me parait être le plus simple. Ce sont les pièces d'un puzzle ou d'une sorte de mosaïque que l'on pourrait appeler "Eoléon 2009".

18h50. Thierry Capdeville porte avec le plus grand soin l'accordéon de Jean Corti. Il sourit, mais on voit bien qu'il est comme intimidé. Et on le comprend. quant à son complice guitariste, J.-M. Zaldivar, il sourit, amusé par tant de précautions, et c'est une façon d'oublier un instant le trac qui commence à lui tordre la tripe.
18h59. J'aime bien cette image. Elle est pour moi significative de l'attitude de Jean Corti durant tout ce temps autour d'un apéritif convivial où il est à la fois attentif, déterminé, précis et décontracté. Je dirais volontiers de lui qu'il est présent. Là où il est, il est au centre.

20h45. le duo Zambra Swing dans ses oeuvres. Une prestation, je crois l'avoir déjà noté, qui lance le festival sur de bons rails.


21h11. Un autre duo. Cette image est bien caractéristique de la posture de Roques et Lopez. Leur musique nous a beaucoup plu. Nous connaissions leur disque ; nous l'avons bien retrouvé, avec la présence en plus.




21h31. Autre image caractéristique : Lopez au chant, magnifique. Roques à l'accordéon, idem.





22h26. Début du concert de Jean Corti. J'aime cette image : les traces du temps sont là, irréfutables, mais elles donnent au visage de Jean Corti une sorte d'allure de statue. On dirait un masque. Calme et sérénité.




22h51. J'imagine dans sa tête tout un monde de présences convoquées ici et maintenant à Buzet, un soir d'été finissant.


22h53. Autre image qui me plait. pour une raison : cet oeil gauche mi-clos. Une gentillesse pleine de distance et même d'ironie. Quelque chose de philosophique dans cette manière de regarder le monde.


23h25. Et puis cette image... Au cours du concert, il m'a semblé que Jean Corti était de plus en plus proche de son instrument. A la fin, quelque chose de fusionnel. Conversation intime avec mon accordéon.











mercredi 16 septembre 2009

jeudi 17 septembre - éoléon 12 septembre

Le samedi 12, la journée est largement sous le signe des accordéons Roland. Démonstrations et expositions le matin, concours l'après-midi. L'accordéon, c'est aussi du marketing. Je ne dirai rien de l'exposition - démonstration, car je n'y ai pas assisté. De même, je n'ai pas assisté à la master-classe de Jean Corti le matin et en début d'après-midi, mais Jean-Marc Licavoli nous en a donné des échos enthousiastes.

Sous les tentes dressées pour le repas du soir, avant et après le concours, on pouvait croiser Jacques Mornet, L. Beier, le président de Roland Europe, Nathalie Boucheix, les candidats au concours V-accordéons Roland et leurs parents. Le monde de l'accordéon, c'est aussi cela, des concours et les acteurs de ce monde, acteurs institutionnels ou acteurs d'un moment. Ce moment, comme le concours lui-même, m'a intéressé. Compétition, relations formelles et informelles, peut-être même réseaux et jeux d'influence...

J'ai photographié ici le lauréat du concours "junior". Dans quinze ans, peut-être, je dirai que je l'avais écouté à Buzet, à ses débuts.
Avant le concours "senior", L. Beier donne une démonstration des possibilités de l'instrument. Au fond de la scène, son image. Je suis frappé par sa concentration et son sérieux. Par sa simplicité aussi.

Image du lauréat "senior". Comme pour le junior, je pourrai dire que je l'ai vu débuter.


Je publie ces deux photographies du quatuor Toulouse Accordéons parce qu'elles sont quasi identiques. J'aurais pu en produire encore une douzaine semblable. Elles montrent bien la posture des quatre accordéonistes. Très économes de leurs gestes. Un répertoire classique : Mozart, Rossini, Bach. Mais aussi "Tango pour Claude". Une interprétation magnifique. L'une des plus émouvantes que je connaisse. Inattendu. Surprenant.






Ces images de L. Beier me paraissent significatives de son comportement. D'une certaine façon, je les mettrais volontiers en correspondance avec celle de J. Corti. Même professionnalisme, même rigueur. Mais, en revanche, autant mon admiration est "chaude" à l'égard de Corti, autant elle est "froide" à l'égard de Beier. Je veux dire que Corti me touche et m'émeut, alors que Beier suscite chez moi une admiration cérébrale, intellectuelle. J'admire son toucher et sa culture, manifestes dans sa facilité à varier les styles, mais la technicité de l'instrument introduit entre son jeu et mon écoute une distance qui supprime tout affect. J'ai sans doute été sensible à la dimension technologique de la prestation de L. Beier. L'introduction d'une clé USB dans l'accordéon et le jeu sur play-back qu'elle permet m'ont intéressé, mais pas touché. D'une certaine façon, l'attirail technique du Roland "impersonnalise" le jeu de l'accordéoniste. J'ai pensé à plusieurs reprises qu'un retour à l'acoustique aurait permis de mieux percevoir et apprécier l'originalité et la personnalité de L. Beier.



















Cette image m'amuse : veut-il hypnotiser le micro ? Dialogue-t-il avec lui ?



En fait, si je me réfère aux catégories de R. Barthes, je dirais que mon écoute de Corti relève du punctum, alors que cette de Beier relève du studium. Pour cela aussi, j'estime que ce festival était réussi.

Enfin, tard le soir, pour ainsi dire déjà le 13, bal occitan animé par la Cola Tarnesa, environ vingt instrumentistes...


... dont quatre ou cinq diatoniques. Le fond de l'air est frais, mais la musique est chaleureuse.