vendredi 28 août 2009

samedi 29 août - agenda

Quelques dates à noter...

- samedi 29 août, à 21 heures, en l'église Saint Vincent à Hendaye, concert de Philippe de Ezcurra, bandonéon, et Vanessa Ugarte, violon. 10 euros (tarif plein). Au programme : les saisons, Vivaldi et Astor Piazzolla. Le cadre : rencontres musicales d'Hendaye.

- jeudi 1er octobre, à 12h30, à la centifugeuse (Maison de l'étudiant, université de Pau et des Pays de l'Adour, 0559407293) à Pau, la Fanfare P4.

- jeudi 1er octobre, à 21h00, même lieu, Pulcinella.

- mardi 8 décembre, (heure à déterminer), espace Jéliote à Oloron Sainte Marie, Galliano et Acoustic Trio, "French Touch". 19 euros (tarif plein). Organisation : service spectacle vivant de la communauté des communes, 0559399868.

jeudi 27 août 2009

vendredi 28 août - à propos de jazzarium météo songs

Suivant un comportement qui m'est habituel quand je découvre un album que j'ai immédiatement plaisir à écouter et dont j'ai l'intuition tout aussi immédiate qu'il est à fonds multiples comme un meuble à tiroirs secrets, j'ai fait tourner la galette je ne sais combien de fois depuis ce matin.

Je suis allé de découvertes en découvertes : rigueur de la construction / liberté des improvisations ; présence discrète / nécessaire de l'accordéon de Didier Ithursary. Cohésion du sextet / individualité de chaque musicien, etc... Un jeu de tensions qui donnent à "Météo Songs" une personnalité tout à fait originale.

Autre chose : l'idée, d'aucuns diraient le concept pour faire plus moderne , plus anglo-saxon, l'idée donc de décliner au fil des neuf titres autant de phénomènes météorologiques, cette idée a une force poétique irréfutable. Elle est comme le fil rouge qui donne unité et diversité à l'ensemble de l'album.

Mais une idée ne suffit pas à donner lieu à une oeuvre d'art. Il suffit de visiter les expositions d'art conceptuel pour s'en convaincre. C'est là évidemment qu'intervient le travail créatif au sens propre de Guillaume Saint-James, compositions et arrangements, et la qualité (je n'aime guère le mot virtuosité, qui pour moi connote le vide de sens) de ses complices, si j'ose dire.

Encore autre chose. Plus j'écoute ce disque, plus je le perçois comme une musique picturale. C'est-à-dire ? C'est-à-dire qu'il évoque pour moi des images picturales. Spontanément, me viennent à l'esprit des oeuvres de Mark Rothko, de Jackson Pollock, de Zao-Wou-Ki, un flux de formes monumentales et fluides, structurées et fragiles, solides et éphémères. Encore les tensions que j'évoque ci-dessus. Mais encore plus qu'à ces peintres, c'est peut-être à Nicolas de Stael que je pense le plus : un monde d'air et d'eau. Pas un monde de terre, ni de feu. Un monde de vibrations lumineuses. De mirages, peut-être. Le monde de quelqu'un qui a tellement scruté le ciel et ses transformations qu'il a su apprivoiser les nuages. Nuages, mirages...

vendredi 28 août - jazzarium météo songs

Mercredi, 13h00, le bruit sec du volet de la boite à lettres m'indique le passage du facteur. Françoise a étendu le linge sur l'herbe. Un petit slalom. Parmi deux factures (Orange, Gaz de France Dolcevita) et quelques publicités (Pourquoi payer plus cher ? Moins cher que chez moins cher), une enveloppe.
Il y a quelques jours, après avoir lu la chronique de Françoise Jallot sur un disque, "Jazzarium Météo Songs", je l'avais commandé directement à son créateur, Guillaume Saint-James. A l'instant, ouvrant l'enveloppe attendue, j'y trouve non pas un mais deux exemplaires du cd. L'un d'entre eux est destiné à "un de mes proches". Délicate attention.
La couverture est une vraie réussite graphique. L'album est un bel objet, simple, mais raffiné. Impeccable.

"Jazzarium / Météo Songs" est d'abord une idée déclinée de morceaux en morceaux : "Ode à Eole", "Le caprice des tornades", "Le souffle d'Eden", "Soleil", pour n'en citer que quatre sur neuf. Les titres sont des compositions de Guillaume Saint-James. La formation est un sextet : Guillaume Saint-James, saxophones, G. Tamisier, trompette, J.-L. Pommier, trombone, D. Ithursay, accordéon, J. Séguin, basse électro-acoustique, Ch. Lavergne, batterie. Et, guest star, Eden Saint-James, voix sur le titre 2. Voix, c'est-à-dire gazouillis, babillages et autres lallations. Eden, déjà, jase.

Les dernières gouttes de café sortent en sifflant du percolateur. Le temps d'aller le chercher et nous voilà partis, accompagnés de trois ou quatre tasses, pour écouter "Jazzarium". Après une première écoute pleine de charme, nous nous promettons d'y revenir, déjà certains que le plaisir sera au rendez-vous. Je ne dirais pas que cet album est une surprise dans la mesure où j'avais lu la chronique de Françoise Jallot, mais c'est une très heureuse découverte. Le jazz que nous aimons.

jeudi 27 août - dax feria : encore des accordéons...

Ces dix photographies sont très précieuses pour moi. Les quatre premières ont été prises par Camille, six ans, avec son Pentax, qu'elle a acheté avec ses économies. Appareil qu'elle a choisi après avoir écouté attentivement les explications du vendeur et comparé les avantages et les faiblesses des modèles qu'il lui avait présentés. Etonnant, non ? Photographies prises le 15 août à l'occasion du défilé folklorique, entre 14h30 et 15h30. L'attention de Camille : ce sont des photos d'accordéon pour Papou, me touche beaucoup.




Chemin faisant, je reconnais l'accordéoniste qui, un soir, sous la visière de sa casquette, n'avait à aucun moment dévoilé son visage. Un accordéoniste introverti ! Artiste autiste.


Ce même accordéoniste, on le retrouve ci-dessous parmi les clichés pris par Françoise le 16 août entre 12h30 et 13h30. Françoise qui a pensé à saisir ces accordéonistes en mon absence. On retrouve, chemise blanche, pantalon bleu, bottes noires, un accordéoniste, polonais je crois, qui joue sur un "WEL.MEISTER"... L'absence du "T" m'intigue : où, dans quel pays, l'a-t-il perdu ?




Et là, c'est plutôt d'accordéoniste extraverti qu'il s'agit. Russe ? Polonais ? Lituanien ?

















Pour finir, des Portugais. Sombres.




















jeudi 27 août - dax feria : à propos des thés dansants

Au fil des jours, j'ai fini par me prendre d'affection pour mes insomnies. Entre trois heures et quatre heures et demie, réglé comme un coucou suisse, je m'éveille. Je ne saurais m'en plaindre, car c'est un moment de rêverie dont l'absence me serait pénible. Quelques rares bruits au loin. Une voiture qui démarre au feu vert, une moto qui manifestement confond l'avenue avec le bitume d'un circuit, une ambulance, un chien furieux, des chats amoureux, le diesel mal réglé du livreur de journaux, un coup de vent, une averse... Ce sont mes "insomnuits".

Cette nuit justement, quand j'ai émergé de mon sommeil, des mots tournaient dans ma tête, parfaitement lisibles : "thés dansants". Immédiatement, je les ai associés à la guinguette "La Potinière", dont j'avais tiré quelques images pendant les fêtes de Dax. Cette guinguette, son accordéon et les seniors, qui s'étourdissent consciencieusement au son de la musique de leurs trente ou quarante ans, m'inspirent des sentiments contradictoires : attirance et répulsion. C'est un monde coupé du monde. Le regard des danseurs et des spectateurs se perd dans le vide sans fond du farniente. Un temps qui passe ; un temps où il ne se passe rien, sinon, jour après jour, les mêmes morceaux. Temps cyclique. Temps de la répétition.

Le son du Cavagnolo vient lui-même d'un autre monde. La musique qu'il débite n'est pas de la musique composée, née d'un travail de création. C'est de la musique, comme la musique militaire, faite pour mettre les gens en mouvement, pour leur mettre des fourmis dans les jambes. Musique produite par une procédure de production et non une musique créée par un processus de création. Ma petite entreprise ne connait pas la crise. Parfois, je me demande si l'accordéoniste joue vraiment ou si son art relève du mime.

Mais, tout à coup, je me rends compte que les mots qui valsaient dans ma tête à mon réveil ont changé. Je lis maintenant :"l'été dansant". Et je me dis :"Eté indien, l'été en automne, à l'aube de l'hiver". Eté indien qui ressurgit en octobre. Illusion d'un été sans fin. Ou encore "Eté de la saint-Martin, beaux jours de l'arrière saison, qui culminent le 11 novembre"... Juste avant la froidure.


Guinguette interminable. L'accordéon marathon. Accordéon au kilomètre, comme certains soirs dans les pizzerias, la pizza au mètre, à volonté... Jusqu'à satiété ou indigestion.

Mais, par un insensible glissement ourdi par mon inconscient (sinon qui ?), cet été dansant se transforme en "Lèthè dansant". Je me rappelle en effet - souvenir que je croyais enfoui dans ma mémoire de collègien explorant un énorme Bailly - que le Lèthè, dans la mythologie de la Grèce antique, était le nom du fleuve de l'Oubli. Et par extension, fleuve des âmes passées de l'autre côté, fleuve des morts. Lèthè, nom propre devenu nom commun désignant oubli et perte de mémoire. Lèthè, léthargie.


La guinguette "La Potinière", l'accordéon Cavagnolo et son accordéoniste, il faut imaginer ce monde heureux !

vendredi 21 août 2009

samedi 22 août - spécial copinage : michel macias voix de traverse

Je découvre à l'instant un courriel de Michel Macias dont le sujet est la présentation à un festival : "Voix de Traverse", présentation et, cela va de soi, invitation à y participer. Vu l'intérêt et l'urgence, je donne ici les liens les plus directs pour trouver les détails concernant ce festival. L'affiche suffit à donner l'eau à la bouche. L'eau et peut-être quelques autres boissons.


http://chantiervocal.fr/blog/


http://chantiervocal.fr/blog/voixdetraverse/files/programmecomplet_aout2009.pdf

Et, suivant l'expression du monde de la corrida, "Suerte ! Michel"...

jeudi 20 août 2009

vendredi 21 août - dax feria : éléments butinés le 17

18h00. Hier n'était qu'un accident, l'exception qui confirme la règle. A l'heure précise, les clarines retentissent. Tout est en ordre !

20h20. Dernières passes.


20h35. Les bandas qui ont animé les fêtes se regroupent sur le sable du ruedo. A gauche d'abord.


A droite ensuite.



Et puis, à partir de 20h40, l'émotion gagne tous les participants. On connait les morceaux traditionnels qui vont être joués par les bandas et repris par les huit mille spectateurs. On connait ça par coeur. Et chaque fois, c'est la chair de poule.






Les arènes finissent par n'être plus qu'un immense frémissement rouge et blanc.












Au dernier morceau, on met dans sa poche le foulard que l'on a dénoué pour participer à ce frémissement. L'an prochain, on sortira de sa poche un autre foulard impeccable au moment de l'ouverture de la feria.






Et ainsi de suite...






vendredi 21 août - dax feria : éléments butinés le 16

13h30. Restaurant en pleine rue. Le menu est affiché. Menu unique.

Les tables se font et se défont au fil des arrivées et des départs. Parfois, les gens qui passent dans la rue font une réflexion ou saluent une connaissance. On trinque vite fait et l'on se donne rendez-vous.

En attendant le dessert, les filles courent au milieu de la rue, de long en large, sans prendre le temps de respirer, jusqu'au moment où un point de côté les oblige à prendre quelques secondes de repos. Cette image m'est précieuse. Je regarde Charlotte et Camille. Leur insouciance m'émeut. Je fais des voeux, disons une prière laïque, pour que cet instant de bonheur les inspire à jamais.



A 16h50, nous nous préparons à repartir vers les arènes. Les volets sont clos. La maison est sombre et fraiche. On se guide à tâtons, mais sans dégouliner de transpiration. Il va falloir pourtant affronter à nouveau la canicule...



18h00. Quelque chose ne va pas. Le président de la corrida est en retard. Le paséo ne peut pas démarrer.





A 18h02, le public gronde. Ce retard est un mauvais présage. A 18h03, le président donne l'ordre aux clarines d'annoncer le début de la corrida. Trois minutes de trop !






A 20h00, Sebastien Castella, un torero français, hypnotise le sixième toro dans les plis de sa muleta. La faena se termine. Il tuera mal et perdra avec les deux oreilles du toro le triomphe qui lui était promis.






A 20h08, un dernier coup d'épée... Il est temps de penser à l'apéro.













vendredi 21 août - dax feria : éléments butinés le 15

Une chaleur énorme. Un mouvement incessant de gens qui vont, sous les gradins des arènes, de droite à gauche et de gauche à droite pour rejoindre leurs places, avec un point de sur-place, la buvette. Limonade, perrier, blanc limé, bière. Toujours les rituels.

Cette photographie illustre me semble-t-il l'opposition radicale : sol y sombra. En montant les marches vers sa place, chacun est suffoqué par la violence de la chaleur et de la lumière. Chaleur du ciel ou du béton ; lumière du ciel, du sable et encore du béton. On a apporté un coussin, sans quoi c'est un temps à laisser sa peau du cul sur place.

18h00. Même heure, même canicule.



Après la corrida, nous décidons d'aller grignoter le long de l'Adour. Il y a défilé de groupes folkloriques. Je n'arrive pas à manger, car il sort des accordéons de partout...
A 21h25, des polonais...




A 21h35, des russes...




A 21h35, des portugais... et j'en oublie...





A 21h45, à la guinguette "La Potinière", le Cavagnolo est toujours là, fidèle au poste. L'électronique tient la route. Les couples sont heureux. La nuit parait pouvoir être interminable. Oh ! Temps ! Suspends ton vol... C'est fait !





A 21h55, devant un bar, il y a deux ou trois musiciens, dont un accordéoniste, le regard rivé au sol. Le visage masqué par sa casquette, à aucun moment il ne relèvera la tête.



Combien d'autres accordéonistes ont échappé à mon numérique ?







vendredi 21 août - dax feria : éléments butinés le 14

17h55. On vient de prendre place après une pause à la buvette : limonade, perrier, blanc limé, bière. Il fait très chaud. Les éventails sont de sortie avec leurs décorations en forme d'espagnolade. 18h00. Toujours le respect du rituel.


A 20h11, exactement, mise à mort du dernier toro. Une entière dans la croix. Effet immédiat. Etrange spectacle, mystérieuse cérémonie. Je crois avoir dit l'an dernier que la corrida me paraissait injustifiable. Je le pense encore. Inutile à son sujet de confronter les opinions et d'habiller de rhétoriques cet injustifiable. C'est ainsi !

Retour à Hossegor. Le temps de mettre la table et de servir les plats préparés ce matin. Emission de Jean-François Zygel, qui a invité Richard Galliano. Françoise et moi, nous sommes contents car au fil de l'émission l'attention de tous se polarise vers l'écran. Charlotte nous fait promettre de lui prendre un billet pour le prochain concert d'accordéon auquel nous assisterons.



En ce qui concerne l'émission elle-même, je reste partagé. Il me semble que Zygel n'entre pas vraiment dans le monde de l'accordéon. Et qu'il n'a pas vraiment envie d'y entrer. Mais, pas de procés d'intention. Je lui sais gré d'avoir ouvert son émission à cet instrument. L'initiative est louable. Sans restrictions.
















vendredi 21 août - dax feria : éléments butinés le 13

Il est midi à Hossegor. La tribu est à la plage. Je me laisse aller à ces comportements délicieusement puérils, que j'affectionne. J'ouvre la liasse des billets de corridas, en accordéon. Cinq corridas, quatre places : vingt billets. Delanteras soleil. Soit troisième rang soleil. Les mêmes abonnements depuis 2001.



Après avoir replié mon accordéon, encore plus puéril, je le déploie sur la terrase : il semble interminable.

Sur le coup de 17 heures, notre attention, de Françoise et la mienne, est attirée par le son acide d'un accordéon. Je parierais gros qu'il s'agit d'un de ces Cavagnolo... Bref, un de ces instruments qui animent les thés dansants, et dont je me demande parfois s'ils ont besoin d'un instrumentiste pour jouer ce qu'ils jouent. Il y a longtemps, j'avais parlé dans mon blog de thés sans dents, comme modalité particulière des thés dansants. Françoise m'avait dit : " Oh ! Non ! Tu ne peux pas laisser ça !". Comme elle est toujours d'excellent conseil, j'ai suivi son avis. J'ai effacé mon observation. Seul, à ma connaissance, un copain accordéoniste avait eu le temps de la lire. Je n'ai pas l'intention de revenir sur cette suppression.

Je regarde tous ces couples, l'air tellement heureux. On est à la guinguette " La Potinière". Ces gens ont mon âge. Un peu plus, un peu moins. Le troisième âge, quoi !








Tout de même, cet accordéon, ce n'est pas trop ma tasse de thé.



A 18h00, précisément, les clarines annoncent le début du paséo. La première corrida débute. Cette exactitude, je me dis que beaucoup d'organisateurs de concerts pourraient s'en inspirer. Le rituel et la politesse de l'heure, c'est aussi une dimension du plaisir de la corrida. Pourquoi pas des concerts ?